Catégorie : <span>Et maintenant une histoire II</span>

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Conte de Noël pour les enfants - paysage d'hiver - Joos de MomperElles s’en vont, Ninon, Ninette, Nina, jupette rouge et bon­net pareil, six petits sabots cla­quant sur la terre gelée.

« Vite, vite, les sœu­rettes, car le jour baisse, dit Ninette, la plus sage.

– Vite, vite, répond Ninon, la plus ardente, car un grand tra­vail nous attend.

– Vite, vite, mur­mure Nina, la plus douce, car Mère a dit qu’on ne s’at­tarde pas. »

Et les six petits sabots mar­tèlent en chœur : « Vite, vite, vite, vite, les petites sœurs. »

Mais que c’est donc lourd, tout ce qu’elles portent, les sœu­rettes !… Et encom­brant, donc !… Elles en ont plein les poches, et plein le giron, dans les mains, dans les bras et jusque sous le men­ton… Il y a du gui, de la mousse, du houx, du lierre, de la paille, du foin et du sapin… À peine voit-on, dans toute cette ver­dure, trois fri­mousses rondes et rouges comme des pommes d’a­pi, éclai­rées de blanches que­nottes et de petits yeux de souris…

« Elle sera belle, notre

– Et

Auteur : Solhac, Claude | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Soeurs-MissionnairesUne his­toire vraie ? En voi­ci une toute simple et jolie, qui nous fut contée par une des Sœurs Mis­sion­naires-Caté­chistes d’Alice Munet. Une de ces Sœurs blanches au calme et lumi­neux sou­rire, dont la vie est vouée au salut des Noirs.

* * *

O Vierge, comme vous êtes mater­nelle, pour vos enfants de la terre…

Le soir tom­bait. Un peu de vent se leva dans les palmes…

Le vil­lage, tout calme, se repo­sait au bord de l’oa­sis. Les trou­peaux, len­te­ment, s’en venaient boire à la source, plon­geant leurs naseaux alté­rés dans l’eau vive. Les pâtres atten­daient, les yeux fixés sur l’ho­ri­zon, d’un rose-feu. L’heure était pleine de grâce.

Missionnaires dans un village d'AfriquePleine de grâce… Sou­rire de la terre. Et sou­rire du ciel. Les Pères venaient d’ar­ri­ver, en tour­née de , dans ce vil­lage aux confins du désert, et non évan­gé­li­sé encore. Quelques indi­gènes se grou­paient autour des robes blanches.

Les por­teurs de la mis­sion, accrou­pis autour d’un feu de len­tisques, pré­pa­raient le repas du soir. Pour les Pères, ils son­geaient à dis­pen­ser la Bonne Nou­velle, la parole de Dieu, le pain des âmes. Et déjà, pour que leur pas­sage soit fécond, ils le confiaient à la Vierge, Mère de toute grâce. Le aux doigts, ils égre­naient des Ave, sous le ciel rose et pur.

Au bruit des Ave, une vieille Noire

Auteur : Tanou | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 10 minutes

La cour du roi d’A­ra­gon était en grande liesse, car on fêtait aujourd’­hui le quin­zième anni­ver­saire du fils du roi : le Josiano.

Couleurs des princes d'Aragon - toison d'orC’é­tait un grand gar­çon, mince et souple, dont la dou­ceur n’ex­cluait ni la vaillance ni l’a­dresse. Ain­si, le jour même, en plu­sieurs jeux et com­bats, il avait fait triom­pher l’é­ten­dard d’A­ra­gon à raies rouges sur fond or. Main­te­nant, dans la lice, c’é­tait une somp­tueuse caval­cade de sei­gneurs aux che­vaux super­be­ment caparaçonnés.

Mais sou­dain, fen­dant la foule, un cava­lier arri­va au triple galop, sau­ta à terre et, tout hale­tant encore de sa course, s’a­ge­nouilla aux pieds du roi en lui ten­dant un message.

Ce der­nier fron­ça les sour­cils en pre­nant connais­sance de la lettre, puis, se levant, il fit un geste ; immé­dia­te­ment la fête s’in­ter­rom­pit. Alors, dans le silence angois­sé qui pla­na sou­dain, le roi prit la parole :

« Mes amis, une bien triste nou­velle vient de m’être man­dée : il nous faut inter­rompre toutes réjouis­sances. Voi­ci l’af­faire : Astorg de Peyre, notre vas­sal, qui vit au sein des mon­tagnes du Gévau­dan, s’est révol­té contre nous. Il a levé une armée sur ses terres et, fran­chis­sant rivières et mon­tagnes, s’en est allé atta­quer la cita­delle de Grèzes où réside le vaillant Hugues, qui gou­verne en mon nom. Ce der­nier, voyant le dan­ger, m’a dépê­ché ce mes­sa­ger, mais des semaines se sont écou­lées pour que me par­vienne l’ap­pel du fidèle Hugues. Qu’en est-il à pré­sent de la cita­delle de Grèzes ? »

Un mur­mure pas­sa sur la foule conster­née, et le roi se tour­na vers le prince Josiano.

« Mon fils, les affaires du royaume me retiennent ici, mais tu es d’âge à guer­royer : demain, au petit jour, tu par­ti­ras à la tête de nos che­va­liers et de nos archers pour déli­vrer Hugues et la cita­delle de Grèzes. »

Devant cette preuve de confiance, le visage du prince s’illumina.

« Je vous remer­cie, mon père.

— Va, conti­nua le roi, dès ce soir, il faut faire tes adieux à ta mère. »

Lorsque Josia­no entra chez sa mère, celle-ci, déjà pré­ve­nue de la dan­ge­reuse confiée à son fils, était en larmes ; mais devant le jeune homme, cou­ra­geu­se­ment, elle refou­la ses pleurs.

« Adieu, mon fils, dit-elle en met­tant sa main sur les boucles brunes du gar­çon. Et n’ou­blie pas, chaque jour, de prier afin qu’elle te protège. »

* * *

Le len­de­main, dès l’aube, la colonne se mit en marche, accla­mée par la foule accou­rue sur le pas­sage des cavaliers.

Auteur : Lauriot-Prévost, Suzanne | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 7 minutes

Fêtes des mères

Un beau jour, cela cas­sa… Sim­ple­ment, la maî­tresse du logis ne se leva pas ce matin-là. Les enfants, encore dans un demi-som­meil, n’en­ten­dirent pas, comme d’ha­bi­tude, les volets de la salle com­mune cla­quer contre la muraille, le feu ne ron­fla pas dans l’âtre, la corde du puits ne grin­ça pas. Per­sonne n’ou­vrit la porte du pou­lailler où la volaille piaillait et caque­tait. Et la petite Élise res­ta à pleu­rer inter­mi­na­ble­ment dans ses langes humides.

Ce fut le père qui don­na l’a­larme ; il vint frap­per à la porte des enfants en criant rude­ment : « La mère est . Levez-vous. » Et un grand malaise, une grande angoisse, une grande désor­ga­ni­sa­tion tom­bèrent sur la maison.

* * *

Histoire pour la Fête des mères - La maman est malade Le méde­cin vint ; il en vint même deux. Matin et soir, on alla au bourg pour faire faire des ordon­nances, ache­ter des remèdes. Per­sonne ne pou­vait dire le mal qui minait la maî­tresse. Pour­tant, quel­qu’un le savait : c’é­tait l’innocent.

Tho­mas, l’in­no­cent, avait été recueilli tout petit par la maî­tresse. Elle l’a­vait recueilli parce que per­sonne n’en vou­lait. Elle lui avait don­né une place au foyer, en défen­dant qu’on lui fit des misères car, disait-elle, les souf­frants portent Dieu. Et elle pré­ten­dait que s’il n’en savait pas tant que les autres, il avait cepen­dant le secret des choses mys­té­rieuses que les autres ne connaî­traient jamais.

Peut-être que c’é­tait vrai. En tout cas, pen­dant que les méde­cins dis­cu­taient, écri­vaient, cher­chaient et pres­cri­vaient, il bran­lait tris­te­ment la tête et répétait :

« Je sais ben, moué, je sais ben qui c’est qui l’a ren­due malade… »

Gas­pard, l’aî­né des enfants, et José, la seconde, et Lucas, et Mathieu et même Mariette qui n’a­vait que six ans, le prirent à parti :

« Eh ! bien, dis-le, Tho­mas, si tu le sais ; dis-le nous qui lui a fait son mal à

Auteur : Alençon, M. d’ | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

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Notre-Dame

Histoire dévotion à Marie - Le sansonnet qui chante l'Ave MariaLorsque Tony, le vieux , par­tait pour la sai­son d’é­té vers l’al­page où il menait paître toutes les chèvres du hameau, il emme­nait avec lui son chien « Patou » et « Can­zo­net », le petit san­son­net qu’il avait apprivoisé.

Tony l’a­vait recueilli avec ses frères, alors qu’ils n’é­taient que de pauvres oise­lets, que des gamins avaient jetés hors du nid mater­nel. Can­zo­net, le plus robuste, avait vécu, grâce aux bons soins du ber­ger et aux miettes de pain trem­pées dans du lait dont celui-ci le gavait à l’ d’un petit bâton. Il était deve­nu un joli san­son­net appri­voi­sé, très atta­ché à son maître et très doué pour le chant.

Durant ses longues heures de liber­té, Tony, avec une patience inlas­sable, lui avait appris, à l’aide de son pipeau, toutes sortes d’airs mon­ta­gnards et de can­tiques. Mais celui que Can­zo­net sif­flait le mieux et avec le plus de plai­sir, tout comme son maître d’ailleurs, c’était :