Temps pascal

Des histoires pour la fête de Pâques

Ayant pour thèmes : Pâques, Résur­rec­tion, Veillée pascale

Les œufs de Pâques de Catiche

Les œufs de Pâques de Catiche
Il était une fois… Comme dans un conte… une petite prin­cesse belle comme le jour… blonde comme les blés… bonne comme le pain… et tout… et tout… Elle s’ap­pe­lait Alin­da. Ce matin-là, elle s’en reve­nait de chez Catiche, l’an­cienne gar­dienne d’oies du châ­teau. Il faut vous dire que cette Catiche avait une mau­vaise répu­ta­tion… on la disait sor­cière. Comme elle était laide et bos­sue depuis son jeune âge, les gens se moquaient d’elle et, pour se ven­ger, elle leur disait : « Je vais vous jeter un sort… Pre­nez garde ! vos bêtes seront malades, l’eau de vos puits vous don­ne­ra la colique… » Et comme on a tou­jours des ennuis dans la vie avec les bêtes, et quel­que­fois mal au ventre, les vil­la­geois gémis­saient : « Ça y est » et finis­saient par la croire, et elle aus­si… Mais Alin­da était tel­le­ment bonne qu’elle ne s’oc­cu­pait pas de cela et visi­tait la vieille Catiche, tou­jours aus­si laide et main­te­nant presque impo­tente. *** Qu’il fai­sait beau ce matin du Same­­di-Saint. L’air était léger, le soleil inon­dait la campagne ; …
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Sur le bord du chemin

Sur le bord du chemin
Le voi­là ! Le voi­là ! cou­rons vite… » Sai­sis­sant la main de sa petite sœur, Jacques l’en­traîne à toute vitesse sur le sen­tier rocailleux. Il y a de la joie par­tout aujourd’­hui : dans l’air pur et le ciel bleu, dans le soleil qui brille radieux, et sur le visage de tous ces gens qui courent, char­gés de branches vertes, dans la direc­tion d’un point mys­té­rieux où la foule s’a­masse peu à peu. « Hosan­na ! Hosan­na .…» Des cris arrivent jus­qu’aux oreilles de Jacques et de Myriam qui, tout essouf­flés, cherchent à se fau­fi­ler par­mi les groupes. Comme ils sont petits, ils arrivent sans trop de peine à se frayer un pas­sage à tra­vers la foule qui s’a­gite de plus en plus, bran­dis­sant ses palmes et redou­blant ses cris : « Hosan­na ! Hosan­na ! Gloire au fils de David !… » Les enfants sont arri­vés au pre­mier rang, au bord même du sen­tier où ils demeurent sou­dain immo­biles, le cœur bat­tant d’é­mo­tion. A quelques pas d’eux, les hommes s’a­vancent, essayant tant bien que mal d’é­car­ter la foule. Au milieu …
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L’ange visible

L’ange visible
Par extra­or­di­naire, Jacques Tri­mard ne ren­trait pas ivre ce soir-là. L’inquiétude de savoir sa femme malade, la peur de faire empi­rer la fièvre lui avaient impo­sé la sobrié­té au sor­tir de l’atelier. Tris­te­ment il avait sui­vi son che­min à tra­vers les rues… plus tris­te­ment encore, il gra­vis­sait ses étages en se disant : – Que vais-je trou­ver là-haut ? Ma femme mou­rante… aban­don­née… la mai­son en désordre comme je l’ai lais­sée ce matin… pas de dîner… Ah ! misère de misère !… Et, blas­phé­mant, il pousse la porte. Il s’arrête, jetant un cri, non d’effroi… mais d’étonnement… Tout dans la cham­brette est ran­gé… le plan­cher balayé… le lit de la malade propre et blanc… sur la table une nappe et une sou­pière fumante… – Hein ?… fit l’homme. – Tu es bien chez toi, entre donc, Jacques, répond la femme en sou­riant de ses lèvres pâlottes. Tri­mard croit rêver. – On n’est pour­tant plus au temps des fées ! s’écrie-t-il. – Si donc… j’en ai vu une aujourd’hui… et bien­fai­sante. – Et quelle est-elle ? demande l’homme intri­gué. – Une …
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CXXXIII. Marie-Madeleine au tombeau.

CXXXIII.  Marie-Madeleine au tombeau.
Marie-Made­­leine, la pauvre péche­resse conver­tie, la fidèle et cou­ra­geuse chré­tienne du Cal­vaire, pous­sée par son amour pour Jésus, sor­tit de Jéru­sa­lem le dimanche matin avant même le lever du soleil. Elle vou­lait aller pleu­rer près du tom­beau de son bon maître, s’exposant ain­si aux insultes des sol­dats qui gar­daient le corps. Pen­dant qu’elle allait au tom­beau, le Christ était res­sus­ci­té ; et lorsque Made­leine arri­va au petit jar­din qui entou­rait le sépulcre, les gardes s’étaient déjà enfuis et Made­leine vit avec stu­pé­fac­tion la porte ouverte et la pierre enle­vée. Elle jeta un regard rapide dans l’intérieur du caveau, et croyant qu’on avait enle­vé le corps, elle cou­rut pré­ci­pi­tam­ment au Cénacle aver­tir Pierre, qui était déjà consi­dé­ré comme le Chef des Apôtres. Pierre et Jean sor­tirent aus­si­tôt et cou­rurent vers le tom­beau. Made­leine les sui­vit de loin. La Sainte Vierge, près de laquelle Made­leine était venue cher­cher Pierre et Jean, res­ta seule dans sa demeure ; et ce fut alors que, d’après une pieuse tra­di­tion, son Fils adorable …
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La Cloche d’argile

La Cloche d'argile
Conte de Pâques Dans une petite ville du moyen âge, aux rues étroites, aux toits poin­tus, vivait, il y a bien long­temps, la fille d’un humble potier. On l’appelait Jac­quotte la sérieuse, car, bien qu’elle n’eût que douze ans, elle ne son­geait pas à jouer comme les autres petites filles mais pas­sait ses jour­nées dans l’atelier de son père, à recueillir les débris d’argile qui tom­baient du tour du potier ; elle les pétris­sait dans ses mains, puis, avec des outils de cise­leur que son père lui avait fabri­qués sur sa prière, elle tra­çait dans la pâte molle des guir­landes de fleurs, des fruits, des oiseaux, et toutes les figures que lui ins­pi­rait sa fan­tai­sie. Un jour, le bruit se répan­dit que le sei­gneur de la ville avait déci­dé d’offrir une cloche à l’église. Comme il la vou­lait très belle, tous les maîtres cise­leurs étaient invi­tés à concou­rir pour sa déco­ra­tion : les pro­jets devaient être expo­sés sur la place publique le jour …
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Un peu de ciel sur la terre

Un peu de ciel sur la terre
« Le Sei­gneur est véri­ta­ble­ment res­sus­ci­té, Alle­luia ! » Du haut de ses huit ans, Jean regar­dait avec un peu de dédain, la petite fille de la concierge. Elle avait cinq ans, un tablier clair, des yeux noirs brillants, et de courts che­veux blonds. Quand Jean l’ob­ser­vait de la fenêtre, elle était géné­ra­le­ment occu­pée à quelque démé­na­ge­ment : elle appor­tait sur le trot­toir un petit fau­teuil de paille, une table basse, qu’elle cou­vrait d’un ménage en terre. Puis, elle allait cher­cher un gros chat gris qui sup­por­tait avec impa­tience d’être assis sur ses genoux et se sau­vait dès qu’elle ces­sait de le ser­rer. Elle ren­trait alors, et reve­nait avec une pou­pée qu’elle aban­don­nait bien­tôt pour des livres d’i­mages. Elle res­tait immo­bile pen­dant cinq minutes, et, au bout de ce temps, ren­trait tout ce qu’elle avait pré­cé­dem­ment éta­lé sur le trot­toir. Depuis qu’il la regar­dait vivre, Jean était per­sua­dé que les petites filles ne savaient pas ce qu’elles vou­laient. Le matin du Same­di Saint, pour­tant, il eut sou­dain, l’im­pres­sion …
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Les cloches d’Alsace

Les cloches d'Alsace
Jean Ober­lé, la veille de Pâques, monte au som­met de la mon­tagne de Saint-Odile, où il doit ren­con­trer Odile Bas­tian. Des pèle­rins sont venus de divers points de l’Al­sace, pour visi­ter le sanc­tuaire et entendre les cloches. Le jour bleuis­sait dans le pli des ravins. C’était l’heure où l’attente de la nuit ne semble plus longue, où le len­de­main se lève déjà dans l’esprit qui songe. En quelques minutes, Jean eut retra­ver­sé la cour, sui­vi les cor­ri­dors du monas­tère, et ouvert la porte qui donne sur un jar­din en angle aigu, à l’est des bâti­ments. C’est là que tous les pèle­rins de Sainte-Odile se réunissent pour voir l’Alsace, quand le temps est clair. Un mur, à hau­teur d’appui, longe la crête d’un bloc énorme de rocher qui s’avance en épe­ron au-des­­sus de la forêt. Il domine les sapins qui couvrent les pentes de toutes parts. De l’extrême pointe qu’il empri­sonne, comme de la lan­terne d’un phare, on découvre à droite tout un massif …
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Le voyage des Cloches à Rome.

Le voyage des Cloches à Rome.
« Grand’­mère ! grand’­mère ! m’é­criai-je, voi­ci le mar­chand de gâteaux : viens vite ! j’ai été sage. » J’en­ten­dais en effet au loin, dans la rue du vil­lage, la cla­quette du pâtis­sier ; et il ne venait pas len­te­ment comme chaque jour ; comme chaque jour, il ne s’ar­rê­tait pas de porte en porte ; la cla­quette, aux bat­te­ments si mal assu­rés d’or­di­naire, n’al­ter­nait plus avec le cri trem­blo­tant du bon­homme ; elle frap­pait fort et sans cesse. Les petits gâteaux venaient droit à moi, leur plus constant ami, et je me disais tout joyeux : « Nul ne les arrête au pas­sage, nul ne me pren­dra celui que je pré­fère » Mais à mesure que le bruit appro­chait, un doute cruel gran­dis­sait dans ma tête : mon vieux mar­chand n’a­vait ni une démarche aus­si pré­ci­pi­tée, ni un bras aus­si ferme. « Mon Dieu, me disais-je, si ce n’é­tait pas lui ! ne vien­­drait-il plus ? serait-ce main­te­nant un autre à sa place, et à la place de mes bons petits gâteaux dorés, les mau­vais gâteaux de tout le monde ? » Il …
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Pâques

Pâques
— Je suis content, dit Jean ; main­te­nant, il n’y a plus que les Apôtres qui n’ont pas encore vu le Bon Dieu. — Cela ne va pas tar­der : la mati­née est ache­vée, les Apôtres ont enten­du les récits des Saintes Femmes, mais les scènes de la Pas­sion leur ont lais­sé de si affreux sou­ve­nirs qu’ils ne par­viennent pas à vaincre leur tris­tesse : Jean seule­ment, est convain­cu : n’ou­blie pas, mon petit ami, qu’au pied de la croix, il était seul avec les femmes : en récom­pense, Dieu a vou­lu que l’un des pre­miers, il soit ras­su­ré : Pierre, Jacques, André, Tho­mas et les autres pleurent encore. C’est à Pierre, l’a­pôtre que Jésus a choi­si pour être à la tête de son Église, c’est à Pierre que le divin Maître appa­raît d’a­bord. Quand Jésus avait été arrê­té, tu t’en sou­viens, on avait deman­dé par trois fois à Pierre s’il Le connais­sait, et, trois fois, Pierre avait dit : « Je ne connais pas cet homme. » — Je m’en sou­viens, c’é­tait très …
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La clairière aux biches

La clairière aux biches
Dans la salle basse, le vieux fer­mier sou­pire, sa femme pleure, ses enfants n’osent souf­fler mot. « S’il faut pas­ser Pâques comme ça… — Chut… Si les « bleus » t’entendaient… » L’ombre de la guillo­tine rap­pelle la pru­dence néces­saire les espions de la Conven­tion sont par­tout, le moindre regret accor­dé au Roi ou à la reli­gion peut mener à la pri­son et à la mort… Les prêtres sont dépor­tés, les églises closes ou pro­fa­nées, les cloches envoyées à la fon­de­rie. Pour la pre­mière fois, on va pas­ser Pâques sans carillon, sans messe, sans Hos­tie… et celui qui serait pris à s’en­di­man­cher ou à obser­ver le repos serait accu­sé d’in­ci­visme, condam­né pour fana­tisme… Sur tous les foyers de la chré­tienne Ven­dée plane la même déso­la­tion… Mais un petit gars, fier et grave, trotte par les che­mins détrem­pés, heurte les portes, mur­mure quelques mots et pour­suit sa course ; ain­si va, de bouche à oreille, le mys­té­rieux mes­sage : « Cette nuit, à la Clai­rière-aux-Biches… » Et, la nuit venue, des ombres silen­cieuses se glissent sans lanterne …
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Quelques heures d’une grande semaine à Jérusalem.

Quelques heures d'une grande semaine à Jérusalem.
Same­di. En des­cen­dant du Cal­vaire, hier, après la mort de Jésus, j’é­tais tel­le­ment fati­guée et impres­sion­née par tout ce que j’a­vais vu que je me suis éten­due sur ma natte pour dor­mir et oublier. Mais, sans cesse, dans ma tête et devant mes yeux, les scènes ter­ribles que j’a­vais vues pas­saient et repas­saient, comme un rêve. Tous les évé­ne­ments de ces der­niers jours défi­laient, et je n’ar­ri­vais pas à com­prendre com­ment Jésus, que la foule accla­mait, était deve­nu l’en­ne­mi public numé­ro un, que tous vou­laient faire mou­rir et qu’on avait cloué sur une croix. On ne l’ap­pelle plus Jésus, ici. Tout le monde dit : « Le Christ ! » Je revoyais sa figure cou­verte de sang et de cra­chats, je revoyais sa mort… Et, comme tous les autres, je pen­sais « C’est bien fini, Il est mort. » Pour­tant, mal­gré ces moments de déses­poir, au milieu de mes larmes, je voyais tout de même le visage de Marie, sa maman, lors­qu’elle est redes­cen­due du Cal­vaire : la paix et …
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Cloches de Pâques

Cloches de Pâques
Blot­tie au pied de la vieille église qui domi­nait la place en pente de la petite ville, la mai­son du doc­teur Gérard se dres­sait, toute grise et morose, presque bran­lante à force d’être vieille, et toute ron­gée de mousse aux angles de ses pierres dis­jointes. Gaie et peu­plée autre­fois par une nom­breuse famille, elle avait vu, peu à peu, ses habi­tants dis­pa­raître à la suite de deuils suc­ces­sifs et répé­tés, et, actuel­le­ment, elle n’é­tait plus habi­tée que par le doc­teur et sa petite fille, ché­tive enfant de dix ans qu’un état de san­té très pré­caire et une édu­ca­tion défec­tueuse ren­daient sau­vage et cha­grine. Les révoltes de Ger­maine furent nom­breuses Le doc­teur avait vu sa vie com­plè­te­ment assom­brie par la perte d’une femme ten­dre­ment aimée, et de plu­sieurs enfants, et bien qu’ai­mant pas­sion­né­ment sa petite Ger­maine, la seule affec­tion qui lui res­tât, il ne par­ve­nait pas à domp­ter, pour elle, son carac­tère taci­turne, de sorte que l’en­fant, vivant sans cesse dans un milieu …
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L’œuf de Nicolazic

L'œuf de Nicolazic
Ce matin-là, un rayon de soleil se glis­sa par la fenêtre, et Nico­la­zic se leva. Tout chan­tait en lui : Allé­luia ! Allé­luia ! Et pour­tant Nico­la­zic n’a­vait aucune rai­son per­son­nelle d’être joyeux. A douze ans, il n’a­vait jamais pu cou­rir comme les autres gar­çons, traî­nant der­rière lui une jambe tor­due, ce qui n’é­tait ni joli ni com­mode. Il n’y pen­sait guère, il est vrai, quand sa maman était près de lui. Mais sa maman, malade, avait dû par­tir pour l’hô­pi­tal. Et son papa était au ciel. Main­te­nant, Nico­la­zic était tout seul. Il n’y avait plus, à la mai­son, avec lui que la poule noire et la chèvre blanche. La poule noire pon­dait de temps à autre, et la chèvre blanche don­nait son lait cré­meux. Mais voi­là qu’un beau jour la chèvre dis­pa­rut… et la poule noire ces­sa de pondre, on ne sait pour­quoi. Ce n’é­tait pas encore la sai­son des fruits, et Nico­la­zic vivait sur­tout de pain sec et d’eau claire. * * * Mais ce matin-là, c’é­tait le matin de Pâques. …
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Comme quoi Guilhaumette la Rosée fut sauvée des griffes du Malin par sa charité.

Comme quoi Guilhaumette la Rosée fut sauvée des griffes du Malin par sa charité.
Conte de Pâques C’é­tait en 1400 et tant : en ce temps-là comme chante le diacre à l’É­van­gile, vivait en la ville de Pon­tor­son une vieille femme, si âgée, si décré­pite, si ché­tive, si minable, que les anciens du pays n’a­vaient aucune sou­ve­nance de l’a­voir vue jeune, accorte et folâtre ; elle habi­tait sur les bords du Coues­non une chau­mière bran­lante et, quand la tem­pête souf­flait de la grève, c’é­tait miracle que la hutte de Guil­hau­mette résis­tât et ne fut pas jetée dans la rivière. Cette mal­heu­reuse était la ter­reur du voi­si­nage : elle ne fai­sait pour­tant de mal à per­sonne ; inca­pable de tra­vailler, elle deman­dait d’une voix bien humble, bien sup­pliante, une aumône que la peur ne lui fai­sait pas refu­ser. Les jeunes gens pre­naient la fuite à son approche : les vieux se signaient, les enfants n’o­saient aller jouer sur la grève, de peur d’être enle­vés par ce mau­vais génie à qui on attri­buait tout le mal qui arri­vait dans le pays. Guil­hau­mette pas­sait son …
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CXXXII. Résurrection et triomphe du Christ.

CXXXII.  Résurrection et triomphe du Christ.
Qua­torze fois dans le temps de ses pré­di­ca­tions Notre-Sei­­gneur avait annon­cé qu’après sa Pas­sion et sa mort, il res­sus­ci­te­rait le troi­sième jour, et il pré­sen­tait d’avance cette résur­rec­tion comme le signe évident et défi­ni­tif auquel, non-seule­­ment les Apôtres, mais les Juifs infi­dèles eux-mêmes, pour­raient recon­naître qu’il était le Fils de Dieu, égal à Dieu son Père. Les enne­mis du Sau­veur connais­saient si bien cette pro­phé­tie et en com­pre­naient tel­le­ment l’importance, que leur pre­mier soin, aus­si­tôt que Jésus eut été enle­vé de la croix et dépo­sé au Saint Sépulcre, fut d’y mettre des gardes, et de fer­mer la porte du tom­beau avec les grands sceaux publics. Par cette méfiance des vues des Apôtres, par ces pré­cau­tions exces­sives, ils ren­dirent eux-mêmes plus cer­taine la résur­rec­tion de Notre-Sei­­gneur dont tous les gardes du tom­beau furent témoins. Valen­tine. Com­ment ! C’est devant eux tous que Jésus sor­tit vivant du tom­beau ? Grand’mère. Oui, devant tous, à leur grande frayeur, comme je vais vous le racon­ter tout à l’heure. Saint Jean et saint …
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Les deux cloches qui firent l’école buissonnière

Les deux cloches qui firent l’école buissonnière
Conte de Pâques pour les enfants sages Il était une fois, dans une tour grise qui domine un des plus vieux quar­tiers de Paris, cinq cloches sus­pen­dues en trois ran­gées : deux, puis deux, puis une. Mgr l’Archevêque les avait bénites et elles por­taient des noms, car les cloches reçoivent des noms comme les petits chré­tiens. Que les cloches étaient jolies, le jour de leur bap­tême, dans leur robe blanche ornée de bro­de­ries et de rubans ! La plus petite, qui avait pour par­rain et mar­raine des enfants royaux, avait été nom­mée Hen­­riette-Louise, comme une prin­cesse de France. Les cloches mêlaient leurs voix quand on bap­ti­sait un petit, quand le prêtre unis­sait deux époux ou quand l’âme d’un chré­tien était retour­née à Dieu. Le dimanche aus­si, leurs notes plus chan­tantes ou plus graves s’accordaient pour louer le Sei­gneur, et aux jours de fête, leurs accents se fai­saient si joyeux que leur allé­gresse sem­blait rem­plir la ville entière. Pour les son­ner, on ne fai­sait pas usage de …
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« Jamais… ! »

« Jamais... ! »
Reine et Colette sont en brouille. C’est arri­vé pour une bêtise : Reine vou­lait un livre ; Colette le dési­rait aus­si ; elles se sont cha­maillées. Reine a trai­té Colette de tri­cheuse ; Colette a giflé Reine ; puis elles se sont tour­né le dos en pro­cla­mant très haut que « jamais elles ne se recau­se­raient ». Jac­­que­­line-la-douce a bien essayer d’arranger l’af­faire. Mais elle s’est heur­tée à de sombres visages fer­més, aux regards fuyants et aux lèvres pin­cées. – Elle m’a appe­lée « tri­cheuse » ! explo­sa Reine aux yeux ful­gu­rants. – Elle m’a giflée ! gro­gna Colette, ren­fro­gnée. – Met­tons que vous êtes quitte, et faites la paix ! Hélas ! Colette ne répon­dit rien et Reine décla­ra : – Jamais ! Puis elle sor­tit en cla­quant la porte. *** Cela dure depuis des semaines. Au fond, elles sont très ennuyées, l’une et l’autre ; avant cette his­toire, elles étaient les meilleures amies du monde ; voi­sines, tou­jours ensemble. Main­te­nant, elles vont à l’é­cole à la queue leu leu ; le soir, Reine s’en va toute seule faire les com­mis­sions, et Colette s’en va toute seule cher­cher l’herbe pour …
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La voix des cloches

La voix des cloches
Bing ! Bang ! Ding ! Dong ! Allé­luia ! Aube de Pâques, matin joyeux ! Fran­çoise s’é­veille vite, vite. Elle est en vacances chez grand-mère, et n’a nulle envie de traî­ner au lit comme les jours où on l’ap­pelle pour l’école. Bing ! Bang ! Ding ! Dong !… Déjà les cloches ont ralen­ti. Fran­çoise en hâte fait sa toi­lette. Comme il fait beau ! Comme il fait gai ! La petite fille en gam­ba­dant court vers le vieux clo­cher. Trop tard, hélas ! le vieux Xavier s’en va. L’oncle Xavier, le vieux son­neur, c’est le par­rain de Fran­çoise, et c’est le frère de grand-mère. « Joyeuses Pâques ! crie la fillette, en sau­tant au cou du son­neur. Joyeuses Pâques, oncle Xavier. Vous m’a­vez réveillée en joie. Mais c’est dom­mage, j’ar­rive trop tard, — Tu me ver­ras pour la grand-messe. Il est très tôt, tu as bien le temps. — Oncle Xavier, vous ne vou­lez pas me lais­ser mon­ter dans le vieux clo­cher ? Je vou­drais voir les belles cloches. » Oncle Xavier hésite un brin, mais il ne sait rien refu­ser à sa filleule. « Fais bien atten­tion, petite, sois …
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La cloche de bois

La cloche de bois
Conte de Pâques Depuis qu’il y a des cloches dans les clo­chers, et même bien avant, les hommes ont fait la guerre. Mais depuis que dans les clo­chers il y a des cloches de bronze, les hommes ont pris ces cloches pour en fabri­quer des armes, quand ils fai­saient la guerre. La ville de Bers-le-Dom, en France, pos­sé­dait une belle cathé­drale que trois cloches d’airain secouaient de leurs sons, quand les enfants de chœur vol­ti­geaient au bout des cordes. En robes rouges ou en robes noires, les enfants de chœur pen­dus aux cordes riaient, sau­taient, vol­ti­geaient et riaient, pattes par ci, sur­plis par là, aux voix des cloches. Les voix des cloches frap­paient aux vitres des mai­sons et se mul­ti­pliaient tant qu’on eut dit que toute la ville carillon­nait. Les vitraux mul­ti­co­lores de la cathé­drale repré­sen­taient la vie et les miracles de Saint-Antoine-aux-San­­dales d’or, son patron. Sur­tout célèbre au temps de Noël et de Pâques, la son­ne­rie de la basi­lique de Saint-Antoine-aux-San­­dales d’or était renom­mée dans …
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