Des histoires pour le mois de Marie, le mois de mai
Ayant pour thèmes : Vierge Marie, Sainte Vierge, Notre-Dame, Marie, Mois de Marie, Muguet
Le jongleur de Notre-Dame
Guinochatus quidam, un certain Guinehochet, racontent les Actes des Saints, prince des sauteurs, ambassadeur de la lune, maître-fou, empereur des ânes, ayant failli se rompre le cou en état de péché mortel, se sentit touché par la grâce et fit vœu de se consacrer à la Vierge Marie. À l’un, il donna ses cerceaux, à l’autre, la corde qui lui servait à sauter, à celui-ci, à celui-là, tous les instruments de son métier, speciosa quae histriones expediunt, et il se rendit, les mains vides mais le cœur plein de foi, vers le monastère le plus proche. Le Prieur du couvent fut bien surpris de voir l’étrange pèlerin, et plus surpris encore quand il connut le vœu qu’il avait fait. C’était un homme de grande science et de haute vertu, vir sapiens et egregia virtute adornatus, mais trop enclin à mettre la connaissance avant les œuvres, ingenio autem ad sapientiam prius opera propenso. – Mon fils, lui demanda-t-il, que sais-tu faire pour le …
lire la suite…La dernière visiteuse
C’était à Bethléem à la pointe du jour. L’étoile venait de disparaître, le dernier pèlerin avait quitté l’étable, la Vierge avait bordé la paille, l’Enfant allait dormir enfin. Mais dort-on la nuit de Noël ?… Doucement la porte s’ouvrit, poussée, eût-on dit, par un souffle plus que par une main, et une femme parut sur le seuil, couverte de haillons, si vieille et si ridée que, dans son visage couleur de terre, sa bouche semblait n’être qu’une ride de plus. En la voyant, Marie prit peur, comme si ç’avait été quelque mauvaise fée qui entrait. Heureusement Jésus dormait ! L’âne et le bœuf mâchaient paisiblement leur paille et regardaient s’avancer l’étrangère sans marquer plus d’étonnement que s’ils la connaissaient depuis toujours. La Vierge, elle, ne la quittait pas des yeux. Chacun des pas qu’elle faisait lui semblait long comme des siècles. La vieille continuait d’avancer, et voici maintenant qu’elle était au bord de la crèche. Grâce à Dieu, Jésus dormait toujours. Mais dort-on la nuit de Noël ?… Soudain, il …
lire la suite…Notre-Dame de Boulogne
racontée aux enfants L’arrivée « Elle va passer ici ! — Qui ? — Notre-Dame de Boulogne ! — Qui c’est, Notre-Dame de Boulogne ? — Tiens, la Sainte Vierge ! Tu t’appelles Jean-Claude, ça ne fait pas deux garçons. Je m’appelle Marie-Françoise-Jeanne, ça ne fait pas trois filles ! La Sainte Vierge c’est pareil ! Elle a beaucoup de noms mais que nous l’appelions Notre-Dame de Lourdes, ou Notre-Dame de Fatima, ou Notre-Dame de Boulogne, ça ne fait pas plusieurs personnes. C’est toujours la Sainte Vierge ! — C’est loin, Boulogne ? — Tout en haut de la France, dans le Pas-de-Calais ; en face de l’Angleterre. Figure-toi que la Sainte Vierge y est venue en bateau. — En bateau ? — Mais oui. Maman m’a raconté l’histoire. Il y a très longtemps de cela, encore au temps des Gaulois, les Chrétiens avaient élevé à Boulogne une pauvre église en bois sur l’emplacement d’un temple païen. Bien des années après, un jour, comme ils priaient dans cette église, la Sainte Vierge leur apparut et leur dit : « Les anges, par l’ordre de Dieu, …
lire la suite…La prière d’une protestante
Sortant de l’usine où elle a travaillé tout le jour, une femme aux traits amaigris s’engage dans l’étroit chemin qui mène hors de la ville jusqu’à une « grotte de Lourdes ». Voilà huit jours qu’elle fait ce trajet. L’inquiétude et la peine courbent ses épaules lasses. Au logis, son mari est couché depuis six mois, souffrant cruellement. De son travail à elle dépend l’existence de tous. Mais la malheureuse, épuisée de surmenage et de privations, voit venir l’heure où la misère fera suite à la gêne au foyer désolé. À peu de distance se dresse le rocher où rayonne la blanche statue de la Sainte Vierge. Celle qui monte vers ce but s’arrête dans le sentier, indécise, l’âme angoissée. — Qu’est-ce que je fais !… Moi, protestante, venir la prier ! Qu’est-ce que j’espère ! De quel droit réclamer sa pitié ?… Mais une voix s’élève au fond de l’âme troublée, une voix qui rassure et invite à l’espoir « Ton mari et tes enfants sont catholiques et c’est …
lire la suite…Muguet joli, muguet de Mai
Premier Mai Il faisait un temps affreux, ce soir-là, dans la vallée d’Alpenrose. Dès la nuit venue, le vent était tombé des montagnes environnantes, s’abattant avec des rafales de pluie et de grêle sur les bâtiments du couvent. Par bonheur, ceux-ci étaient solides, bâtis de bon granit de la montagne ; ils avaient vu bien d’autres tempêtes mais les hurlements du vent dans les couloirs, les sifflements dans les cheminées, le fracas d’une ardoise ou d’une branche qui s’écrasait, étaient vraiment impressionnants. Et l’on pensait au voyageur perdu dans la montagne, au berger attardé, au pauvre sans logis. « Que Dieu les conduise jusqu’à la porte du couvent, murmura le bon frère hôtelier qui, un imposant trousseau de clés à la main, revenait de la tournée qu’il faisait chaque soir dans le monastère. Que Dieu les conduise ici : ils trouveront chaleur, bon gîte et réconfort. » « Quel temps ! quel temps ! dit-il encore, est-ce un temps de mars ? L’hiver ne veut point laisser la place… » Et il s’attrista en pensant à son …
lire la suite…Les trois ducats
C’était un homme comme vous et moi, un homme ni meilleur ni pire, un pauvre diable de pécheur. Qu’avait-il fait ? Je n’en sais rien. Une faute plus grave que les autres, un péché plus gros que les autres, un jour où Dieu, sans doute, l’avait abandonné trop longtemps à lui-même. Et on le menait au gibet de la bonne ville de Toulouse entre le bourreau et les Consuls, au milieu d’une foule de curieux et de méchants garçons, accourus sans doute pour voir ce qui les attendait demain. Or, ce jour-là, le roi René faisait son entrée à Toulouse, avec sa femme, la belle Aude, qu’il venait d’épouser dans un pays voisin. En passant devant le gibet, la Reine vit le condamné déjà juché sur l’escabeau, la tête engagée dans la corde. Elle ne put retenir un cri et se cacha la tête dans les mains. Le Roi arrêta tout son monde, fit signe au bourreau de surseoir, et se tournant vers les Consuls : – Messieurs …
lire la suite…Le cantique de la colline
Marseille, porte ouverte sur la mer et sur le monde, avec ses navires sans cesse entrant et sortant par ses huit bassins. Marseille, reine de Provence, avec la traîne royale de sa mer d’azur et sa couronne de collines bleues et mauves que surmonte, comme un joyau d’or pur, Notre-Dame-de-la-Garde. Avec quel transport de joie marins et passagers la saluent, lorsqu’elle apparaît, de loin, au vaisseau qui rentre au port, après une longue et difficile traversée ? Quel long regard ému pose sur Elle ceux qui partent, angoissés devant la route invisible qui s’ouvre devant eux. Notre-Dame-de-la-Garde ! Elle veille, là-haut, de son observatoire, sur les vaisseaux qui s’en vont par les routes de mer, cheminées fumantes, pavillons au vent. Elle veille sur Marseille, la grande ville affairée et grouillante à ses pieds. Elle est la Gardienne et la Reine de la cité, Celle que tous invoquent sous le doux nom de Bonne Mère. « Étoile bienfaisante qui dirige le nautonnier au milieu des écueils ; …
lire la suite…L’enfance de la Vierge Marie
L était une fois, dans la capitale de la Palestine, deux vieux époux, cassés par l’âge et le travail. Ils habitaient une petite maison blanche et proprette, au bout de la grand’rue de Jérusalem, juste devant le Temple. Le soir, lorsqu’il faisait beau, ils aimaient s’asseoir sur le pas de leur porte et regarder, sans rien dire, le soleil tout rouge entrer dans son lit de nuages derrière les tours et les coupoles du monument. Mais ils n’étaient pas heureux, car ils n’avaient pas d’enfant et se trouvaient bien seuls. Un soir, comme ils se sentaient plus tristes que jamais, Joachim prit la main d’Anne, la serra très fort et lui dit : « Puisque c’est ainsi et que nous devenons vraiment très âgés, nous allons faire encore un immense sacrifice… — Quel sacrifice encore ? dit Anne, sentant un petit pincement du côté de son cœur. — Eh bien ! dit Joachim, tout bas et tout lentement, nous allons nous séparer ! — Quoi ! pleura la pauvre Anne. — Oui, nous allons vivre pendant quelque …
lire la suite…Le Seigneur vient…
Un matin d’hiver, le crieur public parcourt les ruelles du village, en sonnant dans sa corne. Au nom d’Hérode, il promulgue, en araméen, l’édit d’Auguste ordonnant le recensement. Ici comme en Égypte, l’inscription se fera dans la ville d’origine. C’est là qu’avec grand soin sont conservées les généalogies. Le charpentier et Marie devront donc gagner Bethléem, patrie de David leur ancêtre. Joseph, comme chef de famille, Marie comme fille unique et héritière de Joachim. Long et pénible déplacement (quatre à cinq jours de marche) pour de pauvres artisans ! Mais tous deux savent que Dieu se sert des hommes, de leurs folies et de leurs crimes pour réaliser ses desseins. Or le prophète Michée (v. 2) n’a‑t-il pas annoncé que le Messie naîtrait à Bethléem ? L’âme meurtrie mais calme, Joseph prépare tout. Dans la double besace de l’âne — le petit âne gris, sobre et vaillant, de tous les foyers populaires — il range d’un côté ses outils, de l’autre les langes, les provisions. Marie prendra …
lire la suite…Celle à qui la Dame parla
Au pied des Pyrénées, dans un site beau, mais sévère, le village de Lourdes menait, il y a cent ans, la vie simple, laborieuse, monotone, de tant de villages de par le monde, et rien n’indiquait qu’un jour il deviendrait un des lieux les plus célèbres de la terre. Les bergères y gardaient leurs moutons dans les pâturages ; le Gave solitaire roulait ses eaux vives sur les cailloux ; les gens n’y étaient ni meilleurs ni pires qu’en d’autres pays… Et pourtant, des faits merveilleux allaient s’y dérouler, et l’humanité chrétienne entière tournerait les yeux vers ce pauvre village, et les foules y accourraient, innombrables. Pourquoi ? A cause d’une très humble petite fille, à qui la Sainte Vierge parla… * * * Donc, le jeudi 11 février 1858, vers neuf heures et demie du matin, les sœurs Toinette et Bernadette Soubirous, accompagnées de leur inséparable amie Jeannette, sortirent pour aller ramasser du bois mort. Le besoin d’un peu de feu se faisait cruellement …
lire la suite…Puissance du Scapulaire
Vous avez tous plus ou moins entendu parler de ce petit habit, remplacé aujourd’hui par une médaille, que l’on impose aux enfants le lendemain de leur Communion Solennelle. Peut-être connaissez-vous moins bien son histoire ? La voici, en quelques mots… Le scapulaire était, tout d’abord, une sorte de tablier que les Moines mettaient par-dessus leurs vêtements pour éviter de les salir lorsqu’ils allaient travailler aux champs. Par la suite cette sorte de blouse devint une simple pièce d’étoffe, beaucoup plus longue que large qui, munie d’une ouverture ronde pour passer la tête, descendait dans le dos et sur la poitrine. La plupart des moines la portaient, entre autres les Pères Carmes. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ces religieux ? Cependant, vous avez tous vu des images représentant sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ! La petite Sainte appartenait à cet Ordre du Carmel, et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Carmélite. Or, vers le milieu du XIIe siècle, la Sainte Vierge apparut à un Père …
lire la suite…Notre-Dame de Fatima
Trois petits bergers En l’année 1917, le Portugal traversait une triste période. Dirigé par un gouvernement qui persécutait la religion, ce pays, divisé, ruiné, envahi par le communisme, semblait aller à sa perte. En même temps, les armées portugaises participaient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleurait les soldats tombés bien loin, là-bas, sur une terre étrangère. À cette époque, le village de Fatima restait encore à peu près inconnu. Situé à une centaine de kilomètres de Lisbonne, ses modestes maisons se dressaient sur les pentes de la montagne d’Aire, dans une contrée particulièrement aride et rocailleuse. Pourtant, cette région gardait le souvenir d’une éclatante victoire, remportée en 1385, par le roi Jean 1er de Portugal, avec une poignée de braves. Le roi, en reconnaissance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’honneur de Notre-Dame de la Victoire. Il en confia la garde aux Dominicains. Ceux-ci répandirent autour d’eux la dévotion du saint rosaire. L’usage s’en était si …
lire la suite…La merveilleuse visite à la Salette
Au bord du lac Qu’elle est belle, cette route Napoléon ! Elle longe le beau lac de Laffrey, aux reflets d’azur… Voici maintenant le lac de Pétichet moiré d’argent, plus loin, le lac de Pierre-Châtel plein de mystère, parmi le chuchotement des roseaux. N’est-ce pas une bonne grand mère, qui rentre, chargée de bois mort, dans le soir tombant ? — Grand’mère, il doit en passer des autos sur la route ! GRAND-MÈRE. — L’été, ça ne cesse pas. Si vous aviez été ici, l’autre année, en septembre, vous en auriez compté des mille. C’était le Centenaire de la Salette. FRANÇOISE. — Qu’est-ce que la Salette ? GRAND-MÈRE. — Une haute montagne, à près de deux mille mètres et bien sauvage. Quelques prairies avec beaucoup de pierres et de rochers. Pas un arbre, pas un buisson. Et tout là-haut, une magnifique église où l’on vient de partout prier Notre-Dame. Ah ! j’y suis allée tant de fois quand j’étais jeune. On se mettait en route, avant le soleil, à pied, par les sentiers de la montagne, en chantant …
lire la suite…Le conte de la Bergère muette
Conte populaire transcrit par Henri POURRAT IL y avait une fois une bergère qu’on nommait Isabeau. Cœur plus simple ne se serait trouvé en la chrétienté tout entière. Candide comme la fleur des champs, la pâquette des ruisseaux, la petite anémone blanche ou le narcisse des prés qui a le cœur tout d’or. Encore jeune de jeune jeunesse. Mais déjà elle aidait les siens en allant garder les brebis ; et tout en les gardant, elle filait sa quenouille à l’ombre d’un frêne. Toujours riante, toujours rayonnante. Seulement, à la grande désolation de ses père et mère, qui n’avaient pas d’autre enfant, elle était muette. Ils l’ont amenée à la ville, à un grand médecin — bien que ce ne fût guère la coutume pour des gens de campagne. Et ce médecin leur a dit qu’aucun savant au monde ne saurait la guérir. Un jour qu’elle était là sur le pacage, auprès de ses moutons, et son chien auprès d’elle, attendant venir l’Angelus, elle priait sans …
lire la suite…Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse
Nous voici donc à la veille du premier dimanche de l’Avent, à la chapelle de la rue du Bac. Il est 18 h 30. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre, prennent place. Perdue dans leur nombre, notre petite Novice. C’est le grand silence, le cœur à cœur avec Dieu. Personne, sauf les anges, n’est dans le secret de sœur Catherine. Les yeux grands ouverts, elle regarde, elle voit … Mais laissons-lui donc la parole ! « Il m’a semblé entendre du bruit du côté de la tribune. J’ai aperçu la Sainte Vierge à la hauteur du tableau de Saint Joseph. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore, manches plates, un voile blanc qui lui descendait jusqu’en bas ; par-dessous son voile, j’ai aperçu ses cheveux en bandeaux ; par-dessus une dentelle à peu près de trois centimètres de hauteur, sans fronces, c’est-à-dire légèrement appuyée sur les cheveux… (Fille d’Ève, comme elle campe bien le moindre détail de la toilette céleste !) « La …
lire la suite…Le manteau de la Vierge
Dès que le convoi des Rois fut parti, saint Joseph, qu’un ange avait averti, prenant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équipé de façon sommaire, quitta Bethléem. Le tyran maudit n’avait pas encor porté son édit, qu’eux fuyaient déjà, trompant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tutélaire. Au cours du voyage, il advint ceci que je vais narrer dans un bref récit. Ayant traversé la Judée entière, ils ont pu franchir, enfin, la frontière, et sont, désormais, en sécurité. De là, pour atteindre un sol habité, c’est un long trajet qu’il leur faudra faire. Maintenant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voici de l’huile, du miel, des dattes aussi… L’outre a conservé son eau fraîche et claire. Le baudet, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le souci des enfants qu’Hérode abat sans merci, saint Joseph, d’avoir si bien réussi, rirait, dans sa barbe et dans sa prière. C’est toujours, pourtant, …
lire la suite…Du moine qui voulut voir Notre-Dame
Tous ceux qui prétendent que rien ne vaut la joie de voir, chaque jour, en leur place, les belles choses que Dieu a créées, je répliquerai par le cas d’un jeune clerc qui eût donné sans regret tout ce que les yeux peuvent voir et tout ce que la main peut saisir, pour le bonheur de contempler, ne fût-ce qu’un instant, Celle dont on dit à bon escient qu’elle est la gemme, l’églantine, la gloire de la terre et des cieux, Notre-Dame Sainte Marie. Un jour que prosterné devant son image bénie, il lui disait, une fois après tant d’autres, qu’il ne souhaitait rien tant que la voir, non plus sous la forme imparfaite d’une statue de pierre ou de bois, mais telle qu’elle était en vérité : – Mon fils, lui répondit l’image, je n’annonce l’heure de mourir à personne, car tes jours ne sont pas à moi : ils appartiennent à mon Fils. Mais si tu tiens tant à me voir, sache …
lire la suite…La Vierge aux oiseaux
La Vierge fuyait avec l’enfant devant les soldats du roi Hérode. En chemin elle rencontra la colombe, et la colombe lui demanda : – Où vas-tu avec ton enfant ? La Vierge alors lui répondit : – Je fuis les soldats du roi Hérode. Mais déjà on apercevait la poussière que faisaient les cavaliers, et la colombe s’envola. La Vierge continuait de fuir devant les soldats du roi Hérode. En chemin elle rencontra la caille, et la caille lui demanda : – Où vas-tu avec ton enfant ? La Vierge alors lui répondit : – Je fuis les soldats du roi Hérode. Mais déjà on entendait le galop des chevaux, et la caille aussi s’envola. La Vierge s’enfuyait toujours devant les soldats du roi Hérode. En chemin elle rencontra l’alouette, et l’alouette lui demanda : – Où vas-tu avec ton enfant ? La Vierge alors lui répondit : – Je fuis les soldats du roi Hérode. Mais déjà on entendait les jurons des soudards, et l’alouette fit cacher la Vierge derrière une touffe de sauges. Les soldats d’Hérode ont rencontré la colombe, et ils ont …
lire la suite…Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame
Assomption « Ciel ! comme nous voilà faits !… » Ils étaient partis endimanchés, vêtus de blanc ainsi que les lis des jardins et les marguerites des champs. Partis par une très longue route vers la Cité merveilleuse où leur père était roi, et où ils seraient princes. Leur mère, sage et prudente, leur avait dit au départ : « Prenez grand soin de vos vêtements immaculés : votre père n’y tolérerait ni tache ni accroc. – Bien sûr ! » avaient répondu filles et garçons, gaillards et fanfarons. Oui, mais… En route, il leur avait pris fantaisie de s’amuser : ils avaient joué, ri, chanté, chahuté, et puis chahuté, chanté, ri et joué, comme des fous, dans la poussière des villes et dans la bouc des champs, sans regarder aux ronces du chemin, aux épines des buissons, sans se soucier le moins du monde de leurs beaux vêtements couleur de marguerites et de lis… Ils n’y avaient point pensé. Mais voici qu’en arrivant aux portes de la Cité, un rayon de sa lumière les toucha, dans lequel, soudain, ils se figèrent, …
lire la suite…Sainte Marie
Une histoire vraie ? En voici une toute simple et jolie, qui nous fut contée par une des Sœurs Missionnaires-Catéchistes d’Alice Munet. Une de ces Sœurs blanches au calme et lumineux sourire, dont la vie est vouée au salut des Noirs. * * * O Vierge, comme vous êtes maternelle, pour vos enfants de la terre… Le soir tombait. Un peu de vent se leva dans les palmes… Le village, tout calme, se reposait au bord de l’oasis. Les troupeaux, lentement, s’en venaient boire à la source, plongeant leurs naseaux altérés dans l’eau vive. Les pâtres attendaient, les yeux fixés sur l’horizon, d’un rose-feu. L’heure était pleine de grâce. Pleine de grâce… Sourire de la terre. Et sourire du ciel. Les Pères venaient d’arriver, en tournée de mission, dans ce village aux confins du désert, et non évangélisé encore. Quelques indigènes se groupaient autour des robes blanches. Les porteurs de la mission, accroupis autour d’un feu de lentisques, préparaient le repas du soir. Pour les Pères, ils songeaient à dispenser …
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