Des histoires pour le mois de Marie, le mois de mai
Ayant pour thèmes : Vierge Marie, Sainte Vierge, Notre-Dame, Marie, Mois de Marie, Muguet
Le manteau de la Vierge
Dès que le convoi des Rois fut parti, saint Joseph, qu’un ange avait averti, prenant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équipé de façon sommaire, quitta Bethléem. Le tyran maudit n’avait pas encor porté son édit, qu’eux fuyaient déjà, trompant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tutélaire. Au cours du voyage, il advint ceci que je vais narrer dans un bref récit. Ayant traversé la Judée entière, ils ont pu franchir, enfin, la frontière, et sont, désormais, en sécurité. De là, pour atteindre un sol habité, c’est un long trajet qu’il leur faudra faire. Maintenant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voici de l’huile, du miel, des dattes aussi… L’outre a conservé son eau fraîche et claire. Le baudet, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le souci des enfants qu’Hérode abat sans merci, saint Joseph, d’avoir si bien réussi, rirait, dans sa barbe et dans sa prière. C’est toujours, pourtant, …
lire la suite…Le cantique de la colline
Marseille, porte ouverte sur la mer et sur le monde, avec ses navires sans cesse entrant et sortant par ses huit bassins. Marseille, reine de Provence, avec la traîne royale de sa mer d’azur et sa couronne de collines bleues et mauves que surmonte, comme un joyau d’or pur, Notre-Dame-de-la-Garde. Avec quel transport de joie marins et passagers la saluent, lorsqu’elle apparaît, de loin, au vaisseau qui rentre au port, après une longue et difficile traversée ? Quel long regard ému pose sur Elle ceux qui partent, angoissés devant la route invisible qui s’ouvre devant eux. Notre-Dame-de-la-Garde ! Elle veille, là-haut, de son observatoire, sur les vaisseaux qui s’en vont par les routes de mer, cheminées fumantes, pavillons au vent. Elle veille sur Marseille, la grande ville affairée et grouillante à ses pieds. Elle est la Gardienne et la Reine de la cité, Celle que tous invoquent sous le doux nom de Bonne Mère. « Étoile bienfaisante qui dirige le nautonnier au milieu des écueils ; …
lire la suite…Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame
Assomption « Ciel ! comme nous voilà faits !… » Ils étaient partis endimanchés, vêtus de blanc ainsi que les lis des jardins et les marguerites des champs. Partis par une très longue route vers la Cité merveilleuse où leur père était roi, et où ils seraient princes. Leur mère, sage et prudente, leur avait dit au départ : « Prenez grand soin de vos vêtements immaculés : votre père n’y tolérerait ni tache ni accroc. – Bien sûr ! » avaient répondu filles et garçons, gaillards et fanfarons. Oui, mais… En route, il leur avait pris fantaisie de s’amuser : ils avaient joué, ri, chanté, chahuté, et puis chahuté, chanté, ri et joué, comme des fous, dans la poussière des villes et dans la bouc des champs, sans regarder aux ronces du chemin, aux épines des buissons, sans se soucier le moins du monde de leurs beaux vêtements couleur de marguerites et de lis… Ils n’y avaient point pensé. Mais voici qu’en arrivant aux portes de la Cité, un rayon de sa lumière les toucha, dans lequel, soudain, ils se figèrent, …
lire la suite…La dernière visiteuse
C’était à Bethléem à la pointe du jour. L’étoile venait de disparaître, le dernier pèlerin avait quitté l’étable, la Vierge avait bordé la paille, l’Enfant allait dormir enfin. Mais dort-on la nuit de Noël ?… Doucement la porte s’ouvrit, poussée, eût-on dit, par un souffle plus que par une main, et une femme parut sur le seuil, couverte de haillons, si vieille et si ridée que, dans son visage couleur de terre, sa bouche semblait n’être qu’une ride de plus. En la voyant, Marie prit peur, comme si ç’avait été quelque mauvaise fée qui entrait. Heureusement Jésus dormait ! L’âne et le bœuf mâchaient paisiblement leur paille et regardaient s’avancer l’étrangère sans marquer plus d’étonnement que s’ils la connaissaient depuis toujours. La Vierge, elle, ne la quittait pas des yeux. Chacun des pas qu’elle faisait lui semblait long comme des siècles. La vieille continuait d’avancer, et voici maintenant qu’elle était au bord de la crèche. Grâce à Dieu, Jésus dormait toujours. Mais dort-on la nuit de Noël ?… Soudain, il …
lire la suite…Marie, Porte du Ciel
Conte chrétien Ce soir-là, lorsque Jésus passa parmi les élus, tout heureux de saluer leur Sauveur, il semblait quelque peu préoccupé ; il répondait aux saluts avec son sourire radieux, mais demeurait pensif, car il avait aperçu, au milieu des bienheureux, quelques personnes — et même un bon nombre — qui le frappaient par leur comportement. Ils paraissaient complexés, on aurait dit qu’ils désiraient passer inaperçus, et leur regard était inquiet, presque fuyant, ce qui est contraire à l’ambiance de confiance qui règne au Paradis. De toute manière, après deux ou trois jours, grâce à la grande fraternité qui existe dans la Maison du Père, ils changeaient complètement, se sentaient à leur aise, à l’unisson avec les autres, avec la même joie et la grande paix qui se reflétaient sur leur visage. Comment expliquer ce phénomène ? Y aurait-il une négligence de Saint Pierre ? Son âge avancé, la routine, et en particulier sa grande confiance a peut-être permis que son contrôle se relâche. Il était donc nécessaire d’exiger …
lire la suite…Le Seigneur vient…
Un matin d’hiver, le crieur public parcourt les ruelles du village, en sonnant dans sa corne. Au nom d’Hérode, il promulgue, en araméen, l’édit d’Auguste ordonnant le recensement. Ici comme en Égypte, l’inscription se fera dans la ville d’origine. C’est là qu’avec grand soin sont conservées les généalogies. Le charpentier et Marie devront donc gagner Bethléem, patrie de David leur ancêtre. Joseph, comme chef de famille, Marie comme fille unique et héritière de Joachim. Long et pénible déplacement (quatre à cinq jours de marche) pour de pauvres artisans ! Mais tous deux savent que Dieu se sert des hommes, de leurs folies et de leurs crimes pour réaliser ses desseins. Or le prophète Michée (v. 2) n’a‑t-il pas annoncé que le Messie naîtrait à Bethléem ? L’âme meurtrie mais calme, Joseph prépare tout. Dans la double besace de l’âne — le petit âne gris, sobre et vaillant, de tous les foyers populaires — il range d’un côté ses outils, de l’autre les langes, les provisions. Marie prendra …
lire la suite…Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse
Nous voici donc à la veille du premier dimanche de l’Avent, à la chapelle de la rue du Bac. Il est 18 h 30. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre, prennent place. Perdue dans leur nombre, notre petite Novice. C’est le grand silence, le cœur à cœur avec Dieu. Personne, sauf les anges, n’est dans le secret de sœur Catherine. Les yeux grands ouverts, elle regarde, elle voit … Mais laissons-lui donc la parole ! « Il m’a semblé entendre du bruit du côté de la tribune. J’ai aperçu la Sainte Vierge à la hauteur du tableau de Saint Joseph. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore, manches plates, un voile blanc qui lui descendait jusqu’en bas ; par-dessous son voile, j’ai aperçu ses cheveux en bandeaux ; par-dessus une dentelle à peu près de trois centimètres de hauteur, sans fronces, c’est-à-dire légèrement appuyée sur les cheveux… (Fille d’Ève, comme elle campe bien le moindre détail de la toilette céleste !) « La …
lire la suite…La Vierge Marie, de la Croix à l’Assomption
A plupart d’entre vous ont déjà participé à un mariage. Vêtus d’un costume de satin bleu, d’une robe crème, tenant en main un petit bouquet d’œillets roses, ils ont suivi la mariée en portant la traîne blanche de sa robe jolie. Puis, après le cortège, le dîner des grandes personnes presque terminé, ils sont entrés dans la salle du festin, timides, un peu rougissants et, dans les exclamations de joie, se sont faufilés à une place réservée pour y savourer une bonne glace aux fraises et boire un doigt de champagne pétillant et mousseux, qui leur chatouillait le bout du nez et le fond de la gorge, délicieusement. Et vous tous à qui cela est arrivé, vous avez certainement pensé durant la messe à cette réjouissance qui vous attendait, et vous étiez très impatients de voir arriver le moment de vous présenter devant les grandes personnes et de prendre part à leur joie. Or imaginez-vous votre déception si, en arrivant dans la grande salle …
lire la suite…Puissance de la Médaille de N.-D. Auxiliatrice
C’était en mai 1869, un samedi soir. Une jeune fille, les yeux couverts d’un épais bandeau noir et guidée par deux dames, entra dans le sanctuaire de N.-D. Auxiliatrice à Turin. Elle venait du village de Vinovo et se nommait Marie Stardero. Atteinte depuis deux ans d’un mal d’yeux particulièrement violent, elle avait fini par perdre complètement la vue. Incapable de se conduire elle faisait un pèlerinage au Valdocco, accompagnée par sa tante et une charitable voisine. Après une fervente prière faite devant l’autel de la Vierge, l’infirme demanda à parler à Don Bosco. Celui-ci la reçut à la sacristie. « Depuis combien de temps avez-vous mal aux yeux ? lui demanda-t-il. — Il y a très longtemps, mon Père, répondit la jeune fille. Mais il n’y a qu’un an que je n’y vois plus du tout. — Avez-vous consulté quelque spécialiste et suivi un traitement ? — Nous avons essayé toutes sortes de remèdes, répondit la tante. Aucun ne lui a procuré la moindre amélioration. Quant aux médecins, ils …
lire la suite…La rançon
Depuis de longs mois, messire Guillaume de Beuves était parti pour la terre sainte à la suite de Godefroy de Bouillon, et dans son château comtal, bâti sur les rives fleuries de la Durance, personne n’avait plus entendu parler de lui. Ses vassaux, qui l’aimaient parce qu’il était juste et bon, secourable aux malheureux et peu regardant sur les impôts, pleuraient en lui le meilleur des maîtres. Chaque jour, le veilleur, placé en sentinelle au plus haut du donjon, examinait la plaine, afin d’essayer d’y découvrir, au travers des brumes claires, la silhouette d’un messager du suzerain ; mais aucun voyageur ne se montrait à l’horizon lointain. La vallée, qui demeurait solitaire et paisible, n’était visitée que par les toucheurs de bœufs et les pâtres de la Camargue, et nul galop de cheval ne faisait retentir le sol de son pas nettement martelé. Et les paysans du bourg étaient tristes, tristes. Chaque soir, leur journée de travail terminée, ils se réunissaient chez Balthazar, le …
lire la suite…Notre-Dame de Fatima
Trois petits bergers En l’année 1917, le Portugal traversait une triste période. Dirigé par un gouvernement qui persécutait la religion, ce pays, divisé, ruiné, envahi par le communisme, semblait aller à sa perte. En même temps, les armées portugaises participaient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleurait les soldats tombés bien loin, là-bas, sur une terre étrangère. À cette époque, le village de Fatima restait encore à peu près inconnu. Situé à une centaine de kilomètres de Lisbonne, ses modestes maisons se dressaient sur les pentes de la montagne d’Aire, dans une contrée particulièrement aride et rocailleuse. Pourtant, cette région gardait le souvenir d’une éclatante victoire, remportée en 1385, par le roi Jean 1er de Portugal, avec une poignée de braves. Le roi, en reconnaissance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’honneur de Notre-Dame de la Victoire. Il en confia la garde aux Dominicains. Ceux-ci répandirent autour d’eux la dévotion du saint rosaire. L’usage s’en était si …
lire la suite…Sainte Marie
Une histoire vraie ? En voici une toute simple et jolie, qui nous fut contée par une des Sœurs Missionnaires-Catéchistes d’Alice Munet. Une de ces Sœurs blanches au calme et lumineux sourire, dont la vie est vouée au salut des Noirs. * * * O Vierge, comme vous êtes maternelle, pour vos enfants de la terre… Le soir tombait. Un peu de vent se leva dans les palmes… Le village, tout calme, se reposait au bord de l’oasis. Les troupeaux, lentement, s’en venaient boire à la source, plongeant leurs naseaux altérés dans l’eau vive. Les pâtres attendaient, les yeux fixés sur l’horizon, d’un rose-feu. L’heure était pleine de grâce. Pleine de grâce… Sourire de la terre. Et sourire du ciel. Les Pères venaient d’arriver, en tournée de mission, dans ce village aux confins du désert, et non évangélisé encore. Quelques indigènes se groupaient autour des robes blanches. Les porteurs de la mission, accroupis autour d’un feu de lentisques, préparaient le repas du soir. Pour les Pères, ils songeaient à dispenser …
lire la suite…D’un chevalier à qui Notre-Dame s’apparut
Il était un beau chevalier qui ne rêvait que tournois et fêtes. Une dame occupait sa pensée, ses soins, qui ne le payait pas de retour et se montrait d’autant plus rebelle qu’il la suppliait davantage et la souhaitait plus ardemment. C’est pourquoi, las et perdant courage, il porta sa peine devant un saint homme d’abbé. « Sire, lui confia-t-il, d’aucunes ont un cœur de plomb, mais celle que j’aime en a un de fer. Depuis que je la connais, je ne mange ni ne bois ou ne repose. Et je vais, j’en suis sûr, mourir de male mort, si vous ne me sauvez. » L’homme de Dieu connut la gravité du cas. Il sut que, pour de tels maux, il n’est point de médication temporelle. Aussi jugea-t-il bon de ne pas combattre de front l’adversaire et de faire appel à la grâce et à la miséricorde infinie du Christ et de la mère du Christ. Il ordonna au pénitent de dire cent cinquante …
lire la suite…Notre-Dame du Sacré-Cœur à Issoudun
Au cœur de la France, en Berry, la ville d’Issoudun est dominée par une blanche et légère église que surmonte la statue dorée du Sacré-Cœur. Les pèlerins qui pénètrent dans cette basilique sont saisis par le rayonnement des milliers de lampes rouges qui brûlent devant la statue de la Vierge, et par les innombrables plaques de marbre blanc qui tapissent les murailles et disent les grâces merveilleuses obtenues par l’intercession de Marie. Ces « ex-voto », il y en a partout, depuis les cryptes et les parvis jusqu’aux voûtes. Pas un coin, si petit soit-il, où la reconnaissance n’ait trouvé le moyen de se glisser pour crier la bonté, la puissance de Notre-Dame du Sacré-Cœur, que l’on invoque dans ce sanctuaire sous le beau nom « d’Espérance des désespérés ». Issoudun, capitale du Bas-Berry, avait eu à travers les siècles et les guerres, une histoire tourmentée. Sans cesse pillée, dévastée, brûlée, cette ville s’était pourtant toujours signalée par sa dévotion envers Marie. Longtemps, la Vierge y …
lire la suite…Pontmain : Mais priez mes enfants !
(première partie) « Quelle scène sublime dans sa simplicité ! fait observer M. le comte Lafond. Au premier plan, sur le seuil de la grange, étaient les enfants, les mains jointes, les yeux tout grands ouverts, et recevant en plein cœur la mystérieuse lumière qui jaillissait de l’apparition, et que réverbéraient leurs naïves figures. « Sur le second plan, dans l’intérieur de la grange ouverte, était le groupe des hommes, des femmes et des religieuses, et, au milieu de ce groupe, le vénérable pasteur du Pontmain, prosterné jusqu’à terre. « Et plus loin, dans la pénombre, les bestiaux de Barbedette, ruminant en silence. « Ne se croirait-on pas transporté à cette nuit mémorable où les bergers de la Judée, avertis par des anges environnés d’une lumière divine, vinrent adorer Jésus dans l’étable de Bethléem ? » Alors, comme si la prière ajoutait à sa gloire la belle Dame grandit et s’éleva plus haut dans le ciel. « Elle est maintenant, dirent les enfants, deux fois grande comme sœur Vitaline. » « Le cercle bleu, disaient les petits voyants, s’étendait …
lire la suite…La crèche de Nina
Elles s’en vont, Ninon, Ninette, Nina, jupette rouge et bonnet pareil, six petits sabots claquant sur la terre gelée. « Vite, vite, les sœurettes, car le jour baisse, dit Ninette, la plus sage. – Vite, vite, répond Ninon, la plus ardente, car un grand travail nous attend. – Vite, vite, murmure Nina, la plus douce, car Mère a dit qu’on ne s’attarde pas. » Et les six petits sabots martèlent en chœur : « Vite, vite, vite, vite, les petites sœurs. » Mais que c’est donc lourd, tout ce qu’elles portent, les sœurettes !… Et encombrant, donc !… Elles en ont plein les poches, et plein le giron, dans les mains, dans les bras et jusque sous le menton… Il y a du gui, de la mousse, du houx, du lierre, de la paille, du foin et du sapin… À peine voit-on, dans toute cette verdure, trois frimousses rondes et rouges comme des pommes d’api, éclairées de blanches quenottes et de petits yeux de souris… « Elle sera belle, notre crèche… – Et grande, donc… avec un …
lire la suite…Notre-Dame de La Vang
Notre Dame de La-vang : origine du Pèlerinage La-vang est situé au milieu de la jungle vietnamienne, à quelques kilomètres de la citadelle de Quang-tri et de la florissante chrétienté de Co-vuu. La tradition rapporte que, il y a environ cent ans, des chrétiens de Co-vuu, fuyant la persécution, vinrent se réfugier en ce lieu alors entouré d’une grande forêt ; ces braves gens étaient très pieux. Tous les soirs, ils se réunissaient dans la pauvre chaumière qui leur servait d’oratoire, et là, devant une grossière image de la sainte Vierge, ils priaient avec ferveur. Demandaient-ils à la mère de Dieu la cessation de la peste, du choléra, fléaux si fréquents en Annam ? La suppliaient-ils de les préserver des tigres si nombreux dans la forêt ? Ou plutôt de faire jouir leur pays de la paix religieuse ? Un soir, au moment où ils se retiraient, une dame d’une beauté ravissante leur apparut ; elle était vêtue de blanc et entourée de lumière ; deux charmants enfants, portant chacun …
lire la suite…Légende de la montagne Saint-Eynard
Dans les pages d’un vieux livre Henri. — Comme c’est amusant, toutes ces petites maisons, perchées sur la pente de la montagne ! — Cette montagne, c’est la montagne amie de Grenoble, celle qu’on voit au bout de chaque rue : le Saint-Eynard. Je sais à son sujet une bien jolie légende, cueillie dans un vieux livre qui garde encore le parfum des œillets roses conservés entre ses pages jaunies. « Sachez d’abord que jadis, Dieu, la Vierge et les saints faisaient sur la voûte céleste de longues promenades. Quand ils arrivaient au-dessus de cette vallée, c’était pour leurs yeux un émerveillement. « Ils apercevaient les Sept-Laux, les crêtes du Belledonne toutes blanches de neige… Au soleil levant, le massif de la Chartreuse et le glacier lilial du Mont-Blanc. « A leurs pieds, l’Isère coulait avec ses flots argentés à travers des clairières bordées de chênes, de châtaigniers et de peupliers… Saint Pierre s’asseyait pour mieux voir ; la Vierge Marie joignait les mains d’admiration… Dieu souriait… « Mon Dieu ! dit un jour la …
lire la suite…Notre-Dame de la prison
La cour du roi d’Aragon était en grande liesse, car on fêtait aujourd’hui le quinzième anniversaire du fils du roi : le prince Josiano. C’était un grand garçon, mince et souple, dont la douceur n’excluait ni la vaillance ni l’adresse. Ainsi, le jour même, en plusieurs jeux et combats, il avait fait triompher l’étendard d’Aragon à raies rouges sur fond or. Maintenant, dans la lice, c’était une somptueuse cavalcade de seigneurs aux chevaux superbement caparaçonnés. Mais soudain, fendant la foule, un cavalier arriva au triple galop, sauta à terre et, tout haletant encore de sa course, s’agenouilla aux pieds du roi en lui tendant un message. Ce dernier fronça les sourcils en prenant connaissance de la lettre, puis, se levant, il fit un geste ; immédiatement la fête s’interrompit. Alors, dans le silence angoissé qui plana soudain, le roi prit la parole : « Mes amis, une bien triste nouvelle vient de m’être mandée : il nous faut interrompre toutes réjouissances. Voici l’affaire : Astorg de Peyre, notre vassal, qui …
lire la suite…L’enfance de la Vierge Marie
L était une fois, dans la capitale de la Palestine, deux vieux époux, cassés par l’âge et le travail. Ils habitaient une petite maison blanche et proprette, au bout de la grand’rue de Jérusalem, juste devant le Temple. Le soir, lorsqu’il faisait beau, ils aimaient s’asseoir sur le pas de leur porte et regarder, sans rien dire, le soleil tout rouge entrer dans son lit de nuages derrière les tours et les coupoles du monument. Mais ils n’étaient pas heureux, car ils n’avaient pas d’enfant et se trouvaient bien seuls. Un soir, comme ils se sentaient plus tristes que jamais, Joachim prit la main d’Anne, la serra très fort et lui dit : « Puisque c’est ainsi et que nous devenons vraiment très âgés, nous allons faire encore un immense sacrifice… — Quel sacrifice encore ? dit Anne, sentant un petit pincement du côté de son cœur. — Eh bien ! dit Joachim, tout bas et tout lentement, nous allons nous séparer ! — Quoi ! pleura la pauvre Anne. — Oui, nous allons vivre pendant quelque …
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