Des histoires pour la rentrée scolaire…
Ayant pour thèmes : l’école, le patron des écoliers : saint Dominique Savio et le patron de la jeunesse : saint Louis de Gonzague
Saint Jean-Baptiste de La Salle
Le 30 avril 1651, tout était à la joie dans l’une des plus belles demeures de Reims : l’hôtel de la Cloche. On fêtait la naissance du premier enfant de Louis de La Salle, magistrat fort riche et considéré, et de sa femme, Nicole Moët de Brouillet. Le même jour, l’enfant porté à l’église y recevait, avec le saint baptême, le nom de Jean-Baptiste. Tandis que M. de La Salle remerciait Dieu de lui donner un fils, Mme de La Salle consacrait l’enfant à la Sainte Vierge et la suppliait de l’aider à l’élever saintement. Le petit Jean-Baptiste grandit donc, enveloppé de tendresse, de soins extrêmes et de bons exemples. Sa mère lui apprit ses prières, le conduisait très souvent à l’église où il se tenait sage et attentif aux cérémonies. La maison de famille s’emplissait de vie ; à la suite de Jean-Baptiste, de nombreux frères et sœurs vinrent la peupler, car le bon Dieu accorda 10 enfants à Mme de La Salle. Jean-Baptiste prenait volontiers sa …
lire la suite…Le roux furieux
« Dis donc, ce qu’on l’a rendu furieux », dit en riant Max à Gilbert. Blottis contre le mur, à droite et à gauche de la porte de l’école, les deux garçons attendent. Mais celui qu’ils guettent ne vient pas. Assis tout seul dans la salle de classe, la tête sur le pupitre, il pleure à chaudes larmes. Qu’en peut-il, s’il a les cheveux roux ? Le bon Dieu aurait tout aussi bien pu les donner à un autre, par exemple à ces deux qui viennent de se moquer de lui. « Rouquin ! Rouquin ! » l’ont-ils appelé en lui tirant la langue. Et puis, il ont disparu derrière les bancs. Ils savent bien qu’il ne peut souffrir ce sobriquet. Il s’était donné tant de peine pour maîtriser sa colère. Mais quand le sang lui fut monté à la tête il ne s’est plus senti et il s’est vengé. Cela les a rendus d’autant plus méchants. « Rouquin ! Rouquin furieux ! » lui criaient-ils. Alors, à bout de …
lire la suite…Le bel exemple d’un jeune saint
La colère Ce jeune Saint, c’est Dominique Savio, l’élève modèle de saint Jean Bosco. Il venait d’entrer en 4e. Comme Don Bosco n’avait pas encore de professeur pour cette classe, Dominique fut inscrit au cours que dirigeait un professeur en ville. Ce dernier avait surtout des élèves riches appartenant à la noblesse de Turin. Malgré cela, Dominique, simple fils de forgeron de village, était si gentil, si serviable, que tous ses camarades l’aimaient. Un jour, raconte Don Bosco, deux des compagnons de Dominique eurent une violente querelle. Malgré la noble condition de leurs familles ils s’insultèrent copieusement puis terminèrent en injuriant réciproquement leurs parents ! Les gros mots n’ayant pas réussi à les satisfaire, les deux garçons résolurent de se retrouver au sortir de l’école et de se battre en duel dans les terrains vagues où s’élevaient alors les remparts de la ville. Par bonheur Dominique eut vent de la chose et le saint garçon résolu de réconcilier ces deux ennemis. Mais comment …
lire la suite…Louis de Gonzague jouait à la balle au chasseur
Au château de Castiglione, en Lombardie, ce 20 avril 1568, c’était grande fête. Qui donc eût pu compter les noble invités dont la foule se répandait au long des salles immenses et à travers les jardins ? Les plus belles tapisseries pendaient au long des murs, somptueuses : des orchestres jouaient en vingt lieux différents ; dans les bassins du parc, les jets d’eau montaient, droits, comme pour rivaliser d’élan avec les cyprès centenaires. Tout était à la joie, au bonheur. Pourquoi donc ? Parce qu’on baptisait, ce jour-là, un enfant, le fils du Marquis et de Donna Marta, le petit Louis ce bébé minuscule qui vagissait dans son berceau de dentelle. Demain n’hériterait-il pas d’une immense fortune Ne serait-il pas, comme ses ancêtres, Prince du Saint Empire, duc de Mantoue, grand d’Espagne ? Ne porterait-il pas un des noms les plus célèbres de toute l’Italie ? Un grand nom, en vérité, que celui des Gonzague, et une famille bien née ! Depuis deux siècles et demi que …
lire la suite…Père Jacques de Jésus : Au revoir, les enfants !
Au secours des persécutés Pendant l’occupation allemande, la police traque non seulement les patriotes, mais aussi les Juifs, simplement parce qu’ils sont juifs et que le gouvernement hitlérien veut tous les mettre à mort. Bien des catholiques, alors, ont apporté leur soutien à ces malheureux, n’hésitant pas à s’exposer eux-mêmes à la prison et à la mort, pour essayer de sauver ceux qui n’avaient pas encore été découverts. Ce fut notamment le cas d’un religieux carme, le Père Jacques de Jésus, Supérieur du collège de Fontainebleau-Avon qui, dénoncé, ne tarda pas à être arrêté par la police allemande. Pourrons-nous jamais oublier la journée du 15 janvier 1944 ? Les classes de la matinée avaient commencé dans le calme quand, soudain, dans le couloir, retentit un bruit de bottes ; on entend les portes claquer, se refermer brusquement : les Allemands sont là. Un homme de petite taille entre en classe de cinquième : — Bonnet ! appelle-t-il. L’enfant se lève aussitôt et sort. En quatrième, on est en classe de grec ; la porte s’ouvre et un …
lire la suite…« Jamais… ! »
Reine et Colette sont en brouille. C’est arrivé pour une bêtise : Reine voulait un livre ; Colette le désirait aussi ; elles se sont chamaillées. Reine a traité Colette de tricheuse ; Colette a giflé Reine ; puis elles se sont tourné le dos en proclamant très haut que « jamais elles ne se recauseraient ». Jacqueline-la-douce a bien essayer d’arranger l’affaire. Mais elle s’est heurtée à de sombres visages fermés, aux regards fuyants et aux lèvres pincées. – Elle m’a appelée « tricheuse » ! explosa Reine aux yeux fulgurants. – Elle m’a giflée ! grogna Colette, renfrognée. – Mettons que vous êtes quitte, et faites la paix ! Hélas ! Colette ne répondit rien et Reine déclara : – Jamais ! Puis elle sortit en claquant la porte. *** Cela dure depuis des semaines. Au fond, elles sont très ennuyées, l’une et l’autre ; avant cette histoire, elles étaient les meilleures amies du monde ; voisines, toujours ensemble. Maintenant, elles vont à l’école à la queue leu leu ; le soir, Reine s’en va toute seule faire les commissions, et Colette s’en va toute seule chercher l’herbe pour …
lire la suite…Du courage… et du vrai
Vaillance, maîtrise de soi Ne pourrais-tu pas me raconter encore comment tu es retourné dans la maison en flammes, pour sauver ton chef qui allait mourir ? » Rémy, suppliant, s’accroche à la manche de son aîné et insiste : « Raconte encore ! Il était fort blessé à la tête le capitaine, hein ? » Le brouillard enveloppe doucement les deux frères, le jeune homme aux larges épaules et le petit gars à peine plus haut que les blés avant la moisson. La terre mouillée colle à leurs semelles. Ils vont, côte à côte, à pas lents, au bord d’un champ à demi labouré. « Ça va, répond le grand Charles, sans quitter des yeux sa charrue qui creuse un long sillon régulier derrière Faraud, le cheval. Laisse-moi ! Dirait-on pas que j’ai fait une action extraordinaire ? N’importe qui aurait risqué sa peau de bon cœur pour le capitaine. Suffisait de le connaître… Je l’ai relevé ; je l’ai emporté avec un copain. Ben ! ça se devait. Puis, dans les coups durs — comment t’expliquer ? — y a je n’sais quoi qui vous …
lire la suite…Puissance du Scapulaire
Vous avez tous plus ou moins entendu parler de ce petit habit, remplacé aujourd’hui par une médaille, que l’on impose aux enfants le lendemain de leur Communion Solennelle. Peut-être connaissez-vous moins bien son histoire ? La voici, en quelques mots… Le scapulaire était, tout d’abord, une sorte de tablier que les Moines mettaient par-dessus leurs vêtements pour éviter de les salir lorsqu’ils allaient travailler aux champs. Par la suite cette sorte de blouse devint une simple pièce d’étoffe, beaucoup plus longue que large qui, munie d’une ouverture ronde pour passer la tête, descendait dans le dos et sur la poitrine. La plupart des moines la portaient, entre autres les Pères Carmes. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ces religieux ? Cependant, vous avez tous vu des images représentant sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ! La petite Sainte appartenait à cet Ordre du Carmel, et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Carmélite. Or, vers le milieu du XIIe siècle, la Sainte Vierge apparut à un Père …
lire la suite…Un coup de vent
Le huitième commandement Monsieur Davis, directeur de l’École Saint-Michel, est un homme d’une cinquantaine d’années. Grand et maigre, il se tient très droit, le buste un peu penché en arrière. Son regard bleu, très bon, qui sait lire dans les âmes d’enfants, est direct et ferme : il rappelle la lueur d’une lame d’acier. Toute la vie, il a donné l’exemple des vertus qui font les hommes droits et intègres. Aimé et respecté par ses élèves comme par leurs parents, il a aussi l’estime des autres professeurs qui reconnaissent sa supériorité. M. Davis vient de quitter sa table de travail. Sur son bureau encombré de livres et de papiers, des feuillets couverts d’une fine écriture sont disposés en piles ordonnées. Il a un dernier regard sur le travail qu’il vient d’achever et se dirige vers la porte. Quelques secondes plus tard son pas lent et régulier fait résonner les marches de pierre du vaste escalier. * * * Le bureau reste vide pendant quelques instants, puis un …
lire la suite…Je me vengerai
Commémoration des défunts Devant la porte de la salle de classe, les élèves s’apprêtent à entrer pour subir les épreuves du certificat. Un à un, on les appelle et ils vont s’installer au bureau que leur indique le surveillant. « Robert Lenoir… Bernard Lernier… » Robert, furtivement, a glissé un coup d’œil à Bernard. Tous deux sont de la même école. Robert Lenoir, élève médiocre, peu scrupuleux, n’a pas travaillé beaucoup durant l’année. C’est un bon cœur, mais, malheureusement, il lui a manqué, dès son jeune âge, l’influence d’une mère, morte lorsqu’il avait quatre ans. Il ne lui reste que sa grand-mère, qui l’aime beaucoup mais qui n’a sur lui aucune autorité, et son père, trop pris par les affaires, ne s’occupe guère de lui. Bernard, au contraire, est travailleur. Très ambitieux, il arrive toujours dans les premiers de sa classe. Aussi, Robert se réjouit d’être placé près de son camarade. * * * Les candidats, après avoir rendu leurs rédactions, commencent maintenant la composition de calcul. « Hem !… Bernard… » Bernard a levé la tête …
lire la suite…Saint Louis de Gonzague (1568 – 1591)
Chers enfants, à vous qui aimez tant la sainte Vierge, je viens raconter brièvement l’histoire d’un jeune saint qui l’aima beaucoup lui aussi. Louis de Gonzague vivait en Italie, voici près de quatre cents ans. Il naquit le 9 mars 1568 dans un beau château, mi-forteresse et mi-palais, et le canon tonna en son honneur. Songez donc ! Il était le premier enfant de Dona Marta et de Don Ferrante, Seigneur de Castiglione : il était l’héritier ! Son père le voyait déjà seigneur et brillant chef de guerre ; sa mère rêvait d’en faire un Saint. Louis faillit mourir en naissant. À la pensée de le perdre, sa maman eut un moment de terrible angoisse. Elle savait heureusement que, depuis Bethléem et le Calvaire, tous les enfants du monde ont au ciel une autre maman très puissante et très bonne : « Sainte Vierge, dit-elle, si vous sauvez mon tout petit, je le conduirai à Lorette ! » Lorette est une petite ville d’Italie qui a le bonheur de posséder la …
lire la suite…Bettraves et optimisme
Joie « Tout droit, la Grise…» Et ayant, par son aiguillon, engagé la bête à prendre le petit sentier abrité de noisetiers, où elle va pouvoir aller pour ainsi dire seule, de son pas lent et régulier, l’homme retombe dans ses tristes pensées. Ah ! comme il se sent vieux et las, le père Joseph, maintenant que tout le poids de la ferme pèse lourdement sur ses épaules ! Celui qui devait assurer la relève, le gars qui partit si courageusement, n’est jamais revenu de la guerre. Et si la « Maouise » travaille dur pour essayer d’oublier sa peine, que représente, dans une ferme comme la Voissetière, le travail d’une femme si occupée déjà avec son bébé et les soins du ménage ? Et c’est pour cela qu’en voyant tout ce qui lui reste encore à faire : les noix à gauler, les betteraves à rentrer, le raisin surtout à vendanger, le père Joseph sent peser plus lourd le poids du labeur qui fut si longtemps pour lui source de joie. * * …
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