Temps de lecture : 2 minutesZachée était le chef des douaniers de Jéricho. Voulant voir Jésus dont on parlait tant, il monta sur un arbre. Jésus passa, le regarda, et s’arrêtant lui dit : « Descends vite, car aujourd’hui je vais loger dans ta maison ! ». Grande joie de Zachée qui fait à Dieu une réception cordiale.…
Et maintenant une histoire ! Posts

La neige tombe depuis le matin. Frileusement, la petite ville campée sur la rivière de la Somme se blottit dans la vallée, toutes ses maisons serrées les unes contre les autres, comme pour mieux se défendre du froid. Cette année de l’ère chrétienne 342 débute par un hiver particulièrement rude.
Sur le seuil d’une des maisons les plus misérables du bourg, le vieil Avellin hésite à sortir : estropié, ne pouvant plus travailler, il vit de la charité publique. Chaque jour, l’infirme va s’asseoir sur une borne à l’entrée de la ville, là où le va-et-vient des voyageurs est le plus important. Habituellement, le pauvre vieux ramasse assez de menues piécettes pour assurer sa misérable existence.
Aujourd’hui, pourtant, Avellin se pose le problème : « Rester ici, au froid, certes, puisque l’âtre est vide, mais abrité de la neige ; ou aller exposer sur la route ses vieux membres à peine couverts de haillons, mais risquer cependant de recevoir quelque monnaie lui permettant de manger, car, aussi vide que l’âtre, la huche ne recèle plus la moindre miette de pain… Allons ! il faut tenter la chance… »
Temps de lecture : 2 minutesLes ennemis de Jésus voulaient sa mort. Aussi, à chaque instant, ils lui tendaient des pièges, afin de pouvoir l’accuser. Ils vinrent un jour lui dire : « Maître, vous êtes droit et enseignez la vérité ; nous est-il permis ou non, de payer le tribut à César ? » Jésus connaissant leur fourberie,…
La terre est un miracle de beauté en ce jour d’automne. On ne peut la décrire. Les mots ne suffisent pas. Il faut regarder et sentir. Les grands châtaigniers sont légers, légers, la moitié de leurs feuilles sont à terre, toutes dorées, comme dans le jardin du Paradis. À travers les arbres on voit le ciel bleu. Quelques feuillages rouges se détachent sur les autres.
Madeleine qui a repris sa robe de fillette, mange sa part de tarte avec un plaisir si évident que Marcel le taquin ne peut manquer de le remarquer.
MARCEL
Pour un martyr, tu as l’air rudement gourmande !
MADELEINE (malicieuse)
Tu ne me feras pas mettre en colère ce soir ! Vois-tu, je suis affamée. C’est fatigant tous ces rôles où on pleure.
MARCEL (gentiment)
C’est ce que j’ai pensé. Tiens ! voilà encore de la tarte, j’en ai pris deux morceaux pour toi.
MADELEINE (ravie)
Oh merci ! (Elle saisit le morceau.)
MARCEL (après un silence)
Papa était là pour la fin de la pièce.
MADELEINE
Je l’ai vu. Il pleurait.
MARCEL
Comme tout le monde.
MADELEINE
J’aime autant qu’André ne soit pas venu. Être malade c’est déjà triste. Mieux vaut l’égayer.
MARCEL
Maman viendra à la Bénédiction.
UNE VOIX LOINTAINE DANS LE BOIS
Madeleine, Marcel ! venez vite !
CINQUIÈME SCÈNE
Le rideau se lève. Il n’y a rien sur la scène. Nous allons assister au martyre du P. Pro et de ses compagnons. C’est M. le Curé qui va expliquer tout ce qui se passe.
M. LE CURÉ (debout à gauche du rideau)
La scène représente le jardin de la prison entouré de grilles. Au milieu une allée toute ensoleillée aboutit à un bosquet. Une foule arrive derrière la grille.
(Un groupe s’avance.)
M. LE CURÉ
Voici des policiers. Au milieu d’eux se trouve l’Inspecteur Général Roberto Cruz.
(Un autre groupe avance avec des appareils photographiques.)
M. LE CURÉ
Voici des photographes. Vous voyez que l’Inspecteur Général les fait installer lui-même. Il veut qu’on puisse garder le souvenir de cette exécution. Là-bas est la porte de la prison. Un policier la garde. Les prisonniers ne savent rien encore.
(La porte s’ouvre.)
Le P. Miguel Pro paraît, il achève de s’habiller. Il aperçoit la foule, les policiers. On ne lui a pas dit qu’il allait mourir. Il le devine, et se redresse.
LE POLICIER (à voix basse)
Pardonne-moi.
LE P. PRO (de même, souriant)
Si je te pardonne ? je te remercie.
LA FOULE
Le voilà !
UNE FEMME
Comment le sauver ?
UNE AUTRE
Oh ! Père Pro, vous qui avez mis tant d’âmes en Paradis ! La vôtre ira tout droit.
LE POLICIER
Silence !
L’INSPECTEUR CRUZ
Amenez le peloton d’exécution.
( Six soldats arrivent, marchent au pas vers le bosquet qui termine l’allée.)
M. LE CURÉ reprend la parole
Le Père avance lentement, en silence, il prie. On entend la voix de sa sœur Anne-Marie qui supplie les policiers de la laisser passer pour s’approcher de lui. On la repousse. Elle sanglote… Le Père Pro continue d’avancer dans le jardin ensoleillé. Derrière les grilles la foule s’écrase. Le Père frôle l’Inspecteur Cruz, le cigare aux lèvres et son état-major. Non loin les journalistes convoqués aussi par l’Inspecteur. Les photographes braquent leurs appareils.
LE P. PRO, (il marche droit, les mains jointes. sans un frémissement. Aux policiers qui l’entourent : )
Attendez un instant.
(Il s’agenouille, les bras croisés sur la poitrine, la tête humblement penchée, tire une petite croix et la baise, se redresse, fait face au peloton, ouvre les bras en croix.)
Vive le Christ-Roi !




