Temps de lecture : 2 minutesPour nous montrer combien il nous aime, Jésus dit un jour : « Si un homme a cent brebis, et qu’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres pour aller chercher celle qui s’est égarée ? Et s’il la retrouve, je vous le dis en vérité, il y a plus de joie…
Étiquette : <span>Berger</span>
Résumé. — Faites établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé a demandé la Vierge aux trois petits voyants.
6. Troisième apparition (13 juillet 1917).

LES reproches encourus avaient convaincu Lucia qu’elle était victime d’illusion et que le diable la trompait. Par contre, la confiance de Jacinta et de Francisco ne fut jamais ébranlée. Lorsque le 12 juillet Lucia leur dit qu’il valait mieux reconnaître que
« tout était mensonge », leur riposte fut véhémente :
— Ne dis pas cela ! Ne vois-tu pas que tu mens et ce mensonge est un péché ?
Elle leur conseilla d’aller seuls à la Cova, mais les petits furent effrayés et Jacinta se mit à pleurer.
Cependant, le matin du 13,
poussée par une force irrésistible, Lucia se rendit elle aussi à la Cova, où quelque cinq mille curieux se trouvaient déjà. La Dame parut à la même heure et de la même manière. Elle recommanda de nouveau la fréquente récitation du chapelet, mais cette fois comme moyen de hâter la fin de la guerre, « Seule, l’inter-

cession de Notre-Dame, dit-elle, peut obtenir cette grâce pour l’humanité. »
Lorsque Lucia lui demanda son nom et un miracle, elle répondit :
— Continuez à venir ici le 13 de chaque mois. En octobre, je vous dirai qui je suis, ce que je désire et j’opérerai un miracle étonnant afin que le monde entier puisse vous croire,
La Dame confia aux enfants ce jour-là un secret que Lucia ne fut autorisée à révéler en partie qu’à l’approche de la Seconde Guerre mondiale.
— Notre-Seigneur nous montra, dit-elle, une grande mer de feu qui nous parut se trouver sous la terre. Au milieu de ses flammes se trouvaient les démons et les damnés. Ils étaient comme des
fournaises transparentes, flottant dans ce feu et ballottés par les flammes qui émanaient d’eux. Cette vue ne dura qu’un instant, mais sans le secours de notre Mère du ciel, qui dans la première apparition nous avait promis de nous emmener au paradis, je crois que nous serions morts d’horreur.
7. Troisième apparition (suite).
1. Les visites de l’ange
LUCIA DOS SANTOS, âgée de 9 ans, et ses deux cousins, Francisco et Jacinta Marto, âgés de 8 et 6 ans, compagnons inséparables, se dirigèrent, un jour de printemps 1916, vers la grotte d’une colline voisine. Ils venaient d’y parvenir lorsque Dieu leur envoya son ange. Un seul coup de vent en fut le signe précurseur, et aussitôt, au milieu d’un groupe
de quelques oliviers, les enfants remarquèrent un jeune homme paraissant 15 ans environ, très beau et tout resplendissant.
— Ne craignez point, leur dit-il, je suis l’ange de la paix.
Puis il s’agenouilla et, se prosternant, inclina son visage vers la terre. Les enfants l’imitèrent. L’ange fit, par trois fois, cette prière que les petits répétèrent :
— Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je demande pardon pour ceux qui ne croient pas, n’adorent pas, n’espèrent pas et ne vous aiment pas.
Il ajouta :
— Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à votre supplication. Puis il disparut. Les enfants ne dirent mot à personne de cette

visite, et Lucia ne la révéla que bien plus tard. Il revint au milieu de l’été, tandis que les enfants jouaient ensemble près du puits familial.
— Que faites-vous ? leur dit-il.
Et il ajouta :
— Priez, priez beaucoup ! Les Cœurs de Jésus et de Marie ont des desseins miséricordieux sur
vous. Offrez continuellement au Très-Haut prières et sacrifices.
— Comment devons-nous faire des sacrifices ? demanda Lucia.
L’ange répondit :
— Que toutes vos actions soient un sacrifice et offrez-les en réparation pour les péchés qui offensent Dieu et en supplication pour la conversion des pécheurs. Amenez ainsi la paix sur votre
pays. Je suis son ange gardien, l’ange du Portugal. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances qui vous sont envoyées par le Seigneur.
Ainsi prit fin cette seconde visite céleste. À partir de ce moment, les enfants acceptèrent avec docilité les mortifications que Dieu leur envoyait chaque jour.
2. Les visites de l’ange (suite)
DANS un village d’Orient où ils étaient nés et où ils avaient toujours vécu, personne certainement ne connaissait, mieux les étoiles que le petit berger Rhaël et sa sœur Noémie. Ils les avaient si souvent contemplées pendant les belles nuits chaudes, alors qu’ils couchaient en plein air, à côté de leurs troupeaux.
Rhaël et Noémie étaient pauvres et orphelins, mais ils n’étaient pas malheureux, car ils s’aimaient tendrement, et savaient se contenter de leur très humble position.
Ils avaient de petites âmes très poétiques et un vif sentiment du beau et de l’idéal ; c’est pourquoi les étoiles du ciel les attiraient par leur clarté et leur mystère.
Ils les appelaient par leurs noms, savaient l’heure d’après leur position sur l’horizon, et s’en servaient très bien pour se guider.
Aussi, quel ne fut, pas leur étonnement, une nuit, d’en apercevoir une nouvelle qu’ils n’avaient encore jamais vue !
Elle était petite, mais très brillante et paraissait lointaine.
Le lendemain, l’étoile était un peu plus grosse et paraissait plus près, et il en fut de même les nuits suivantes : l’astre grandissait, et se rapprochait visiblement.

Les petits bergers étaient ravis d’étonnement et d’admiration et formaient mille conjectures concernant ce phénomène ; mais ils n’en parlaient à personne ; d’abord, ils vivaient presque toujours dans la solitude, éloignés de toute habitation, et puis ils étaient peu communicatifs, se suffisant parfaitement l’un à l’autre.
Maintenant, l’étoile occupait toutes leurs pensées ; ils, attendaient la nuit avec impatience pour voir. Elle brillait d’un éclat, incomparable, jetant mille feux comme une escarboucle et montant chaque soir un peu plus haut dans le ciel.
(Légende)
L’étoile filait doucement sous le ciel bleu, laissant derrière elle une longue traînée d’or, et les trois rois qui avaient quitté leur palais de marbre au bout du monde, la suivaient anxieusement à travers les monts, et les vallées.
Les pages portaient des présents magnifiques : l’or, l’encens et la myrrhe, et des coffrets d’argent ciselé, destinés à l’Enfant-Roi.
« Le cimeterre au clair ou la lance sur l’épaule, dit un auteur, leurs gardes les accompagnaient, et derrière chacun d’eux, comme figés dans leurs armures étincelantes, marchaient trois écuyers, l’un portant l’étendard du maître, l’autre son sceptre et le troisième sa couronne, sur laquelle, par instants, les ors et les diamants luisaient comme d’étranges lucioles. »
À Jérusalem, l’étoile sans pareille s’éteignit et les trois rois crurent qu’ils étaient arrivés ; mais nul ne connaissait le nouveau Roi.
Quelle tristesse !

Hérode et les scribes, obligés de relire la prophétie de la naissance, leur dirent enfin :
« Allez à Bethléem ! Et lorsque vous l’aurez trouvé ajouta le farouche Hérode, annoncez-le moi, afin que, moi aussi, avec un cortège magnifique, j’aille l’adorer. »
Ils reprirent la route ; mais l’étoile, en les quittant, avait emporté toute leur joie, ils se demandaient anxieusement si l’indication d’Hérode était bonne, car ce vilain prince leur avait fait fort triste impression, et ils ne pouvaient croire qu’il pût être l’interprète du ciel.
« Essayons, avec notre seule sagesse, se dirent-ils, de faire quelque découverte utile ; laissons notre suite et allons seuls interroger en ce pays »
Ils ordonnèrent donc à leurs écuyers et valets de s’arrêter, et ils marchèrent seuls à l’aventure dans la campagne, enveloppés en de larges manteaux qui cachaient leur rang.
Se laissant aller à l’inspiration, ils s’écartèrent et s’égarèrent.
Le soir venu, ils cherchaient encore leur route. En vain, des yeux interrogeaient-ils l’horizon : ils ne voyaient poindre ni les casques, ni les lances de leurs gardes. En vain, ils appelaient : l’écho seul répondait à leurs voix. La plaine s’étendait devant eux, déserte et silencieuse. La nuit descendait dans le ciel où lentement, une à une, les étoiles s’allumaient comme des perles d’or, mais ils essayaient en vain de découvrir celle qui s’était levée là-bas en Orient, sur leurs palais de marbre, et qu’ils avaient suivie.
Ils restaient là, tous trois, inquiets, à la recherche d’une hutte ou d’un abri, si pauvre fût-il, où ils pourraient du moins attendre l’aurore.
Mais ils n’apercevaient aucune lumière ; aucune fumée ne montait ; pas une clochette ne sonnait dans la plaine.
Tout à coup, le roi Balthazar prêta l’oreille :
— N’entendez-vous rien ? demanda-t-il aux autres.
Melchior et Gaspard écoutèrent à leur tour :
— Ne serait-ce pas plutôt, fit le premier, le vent qui fait bruire les branches ou les appels d’un rossignol perdu que l’écho apporte jusqu’à nous ?
Mais Gaspard montrait la route : « Avançons toujours ! dit-il. Murmure du vent ou chanson de rossignol, le bruit nous guidera. »
Et, à mesure qu’ils avançaient, le bruit devenait plus distinct. C’était maintenant comme un refrain joyeux qui montait dans l’air, troublant seul le grand silence de la nuit, et, sous les arbres, là-bas, très loin, une lueur brillait, un peu de fumée blanche montait dans le ciel.