Noël
Le crépuscule tombait sur Bethléem… Était-ce la froidure particulière qui incitait les habitants à garder leur porte close ou bien le cœur de ces gens était-il particulièrement froid et fermé ?
De fait, nul ne répondait aux appels timides et angoissés de l’homme aux pauvres habits, au visage noble et maigre, qui conduisait un petit âne, lequel semblait porter avec peine une petite femme à l’adorable visage fait de douceur et de lumière. L’homme demandait un gîte… même pas un abri pour la nuit… Nul ne répondait, si ce n’est avec des paroles dures et menaçantes… Et le petit groupe, triste et exténué, voyait les dernières maisons de Bethléem se présenter à ses yeux…
Sur le seuil d’une porte se tenait une petite forme blanche, assise immobile sur une jatte renversée. Aucune vie ne semblait l’agiter, mais les lèvres frémissaient sous l’ardente prière qui chaque soir montait du cœur d’Ismaïla, la fille du potier ; et ce petit cœur disait
« Quand viendra-t-Il ? Seigneur tout-puissant, quand viendra-t-Il ? Celui que Vous nous avez promis, le Messie, quand viendra-t-Il ? Si peu de chose que je sois, mon Dieu, je serai la première à L’adorer… et à Le servir. »
Depuis quelques minutes, l’homme et la femme étaient arrêtés devant Ismaïla qui n’avait pas levé la tête.
Ils avaient entendu