Mois de Saint Joseph

Des histoires pour le mois de saint Joseph, le mois de mars.

Ayant pour thèmes : Saint Joseph, 19 mars, Char­pen­tier, Sainte Famille

Le Frère André, apôtre de saint Joseph

Le Frère André, apôtre de saint Joseph
Alfred, n’as-tu pas son­gé à te faire reli­gieux ? demande le Curé de Saint-Césaire à son jeune parois­sien. — Mais Mon­sieur le Curé, je ne suis qu’un igno­rant, je ne sais rien. — Peu importe ! Tous les reli­gieux ne sont pas pro­fes­seurs ; il y a les tra­vaux manuels. Qu’est-ce qui t’empêche d’être cor­don­nier, jar­di­nier, por­tier, que sais-je ? — Vous croyez vrai­ment que j’ai la voca­tion ? — Oui, Alfred, je le crois. Si tu changes si sou­vent de place, c’est que tu n’es nulle part à ta place ; pas plus au vil­lage qu’à New-York, et pas plus aux champs qu’à l’u­sine « Réflé­chis, prie Dieu de t’éclairer ». Mes­sire Pro­ven­çal, curé de Saint-Césaire, au Cana­da, a grand sou­ci des jeunes. Cette même année 1869, il fait construire pour eux une École com­mer­ciale qu’il confie aux Pères de Sainte-Croix. Arri­vés du Mans au Cana­da, voi­ci une ving­taine d’an­nées, ces Pères y ont des œuvres flo­ris­santes. Alfred Bes­sette n’au­rait-il pas sa place mar­quée par­mi eux ? Son his­toire ? Il est né le 9 août 1845, …
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Le Seigneur vient…

Le Seigneur vient...
Un matin d’hi­ver, le crieur public par­court les ruelles du vil­lage, en son­nant dans sa corne. Au nom d’Hé­rode, il pro­mulgue, en ara­méen, l’é­dit d’Au­guste ordon­nant le recen­se­ment. Ici comme en Égypte, l’ins­crip­tion se fera dans la ville d’o­ri­gine. C’est là qu’a­vec grand soin sont conser­vées les généa­lo­gies. Le char­pen­tier et Marie devront donc gagner Beth­léem, patrie de David leur ancêtre. Joseph, comme chef de famille, Marie comme fille unique et héri­tière de Joa­chim. Long et pénible dépla­ce­ment (quatre à cinq jours de marche) pour de pauvres arti­sans ! Mais tous deux savent que Dieu se sert des hommes, de leurs folies et de leurs crimes pour réa­li­ser ses des­seins. Or le pro­phète Michée (v. 2) n’a‑t-il pas annon­cé que le Mes­sie naî­trait à Beth­léem ? L’âme meur­trie mais calme, Joseph pré­pare tout. Dans la double besace de l’âne — le petit âne gris, sobre et vaillant, de tous les foyers popu­laires — il range d’un côté ses outils, de l’autre les langes, les pro­vi­sions. Marie prendra …
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Le manteau de la Vierge

Le manteau de la Vierge
Dès que le convoi des Rois fut par­ti, saint Joseph, qu’un ange avait aver­ti, pre­nant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équi­pé de façon som­maire, quit­ta Beth­léem. Le tyran mau­dit n’avait pas encor por­té son édit, qu’eux fuyaient déjà, trom­pant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tuté­laire. Au cours du voyage, il advint ceci que je vais nar­rer dans un bref récit. Ayant tra­ver­sé la Judée entière, ils ont pu fran­chir, enfin, la fron­tière, et sont, désor­mais, en sécu­ri­té. De là, pour atteindre un sol habi­té, c’est un long tra­jet qu’il leur fau­dra faire. Main­te­nant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voi­ci de l’huile, du miel, des dattes aus­si… L’outre a conser­vé son eau fraîche et claire. Le bau­det, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le sou­ci des enfants qu’Hérode abat sans mer­ci, saint Joseph, d’avoir si bien réus­si, rirait, dans sa barbe et dans sa prière. C’est tou­jours, pourtant, …
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Mon plus beau Noël (Histoire vraie)

Mon plus beau Noël (Histoire vraie)
La cha­ri­té Il est si loin ce sou­ve­nir qu’il me faut par­ler au­jourd’hui de l’en­fant que j’é­tais alors comme d’un étran­ger… Mais si je fais le récit de ce véri­table « Conte de Noël » c’est que, je m’a­per­çois que je n’en ai jamais vécu de plus beau tout au long de ma vie ! * * * « Petit Georges donc vient de se réveiller… C’est la nuit de Noël et ses parents sont à la Messe de Minuit. Quand ils ren­tre­ront, les sou­liers qui gar­nissent le de­vant de la che­mi­née seront sans doute pleins de mer­veilleuses choses. Le Bon Dieu ne pense-t-il pas à tous, petits et grands, en cette nuit bénie ? Dans la chambre voi­sine grand-mère, trop âgée pour sor­tir si tard, dort. Sou­dain, du rez-de-chaus­­sée, par­vient un bruit léger de pas. « Je parie que c’est le Petit Jésus qui passe », se dit Georges… Une idée lui vient aus­si­tôt en tête : surpren­dre le céleste visi­teur !… Sau­tant de son lit, pieds nus il des­cend l’es­ca­lier. À la der­nière marche …
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Trompette, cheval de cavalerie

Trompette, cheval de cavalerie
Ah ! ma Mère !… — Quoi donc, ma Sœur ? » La jeune reli­gieuse est navrée : com­ment dire la chose à « Notre Mère » ? « Ah ! ma Mère !… » A son bureau, la Supé­rieure des Petites Sœurs des Pauvres s’inquiète : « Un mal­heur est-il arri­vé, Sœur Cathe­rine ? — Un grand mal­heur, oui, ma Mère. — Mais encore ? — Bayard, ma Mère… — Bayard ?… Qu’a‑t-il fait ? — Il est mort. » Bayard, c’é­tait le vieux che­val noir des Petites Sœurs. On l’at­te­lait chaque jour à la car­riole et, « fouette cocher », — Sœur Cathe­rine s’en allait de porte en porte avec son grand sac : « Bon­jour, Madame la frui­tière ; avez-vous quelque chose pour nos chers vieux, ce matin ? — Mais oui, ma Sœur : voi­ci trois choux. » A côté, c’é­tait une pièce jaune ou un billet, ailleurs des pommes de terre, ou un savon à barbe ; un mor­ceau de viande chez le bou­cher, des légumes au mar­ché, du bou­din à la char­cu­te­rie… Et la car­riole, chaque midi, ren­trait pleine. Et les Petites Sœurs ravies disaient : « Saint Joseph est bon : nos cinq cents vieillards man­ge­ront encore demain ». * * * Car la grande mai­son de la cha­ri­té abri­tait trois cents …
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Marie veillant sur l’Enfant-Jésus

Marie veillant sur l'Enfant-Jésus
ANT bien que mal, la sainte Famille s’ins­tal­la dans la grotte. Les ber­gers les aidèrent en appor­tant quelque mobi­lier rudi­men­taire, suf­fi­sant pour faire le ménage, laver les langes et pré­pa­rer les repas. Joseph avait été s’ins­crire dans la liste des des­cen­dants de David, son ancêtre, et atten­dait avec impa­tience que Jésus eût quelques jours de plus pour ren­trer à Naza­reth et retrou­ver son com­merce. La tem­pé­ra­ture était douce. Le soir seule­ment, le froid pin­çait ; heu­reu­se­ment, l’âne, de sa grosse cha­leur ani­male, réchauf­fait la petite grotte. Vrai­ment, per­sonne ne pou­vait se plaindre. D’ailleurs quand le Bon Dieu est avec nous, que peut-il nous man­quer encore ? C’é­tait vers la fin de la jour­née. Elle avait été très belle, très claire et pas trop chaude. Sur le ciel bleu, le soleil déjà bas avait un bon rire d’or et safra­nait la cam­pagne. Marie et Joseph, assis à l’en­trée de la grotte, goû­taient la paix du soir et contem­plaient Jésus, endor­mi en suçant son pouce. Un grand vol de …
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Le rêve de saint Joseph

Le rêve de saint Joseph
Le jour de sa vêture, elle avait reçu le nom de Sœur Saint-Joseph. Avec les années, elle s’é­tait tel­le­ment rata­ti­née qu’on ne l’ap­pe­lait plus que la « petite Sœur » ! Le nom de son grand Patron s’é­tait éva­noui ! Non pas qu’il fût trop long à pro­non­cer, mais parce que l’ex-pres­sion de « petite Sœur » suf­fi­sait lar­ge­ment à la dési­gner. Et puis saint Joseph a l’ha­bi­tude de s’é­clip­ser, quand il a rem­pli son rôle, et de lais­ser seule­ment dans les âmes l’a­mour de la vie cachée. Toute menue dans son ample habit aux plis innom­brables, la tête empri­son­née dans un voile blanc qui enca­drait son fin visage, la « petite Sœur » était la pro­vi­dence des mar­mots, dans un vil­lage d’Au­vergne où ses supé­rieures l’a­vaient envoyée. Dès l’âge de cinq à six ans, les enfants se diri­geaient à petits pas vers le vieux couvent où la petite Sœur les accueillait d’un sou­rire. Ce sou­rire était leur coque­luche ! Les tout-petits le regar­daient béa­te­ment, comme si c’é­tait un sou­rire de …
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La visite du charpentier

La visite du charpentier
Alors ? Votre voi­sin, l’pé Joseph, com­ment va-t-il, Madame Grin­cette ? — Il baisse… il baisse… A mon avis, il baisse de plus en plus, ma pauvre amie… Je ne crois pas qu’il reprenne jamais son rabot, à moins que ce ne soit pour faire son propre cer­cueil ! — Le failli homme… Il ne lais­se­ra point de regrets… un mécréant… un mal com­mode… — Jamais les pieds à l’église… — Ah ! si… par­don, le jour de la saint Joseph… il allait mettre un bou­quet de fleurs à la sta­tue. — Et vous croyez que le bon Dieu en était flat­té ?… Qu’il ne Le priait seule­ment pas ! » Tan­dis que, sur la place, les deux com­mères fai­saient son pro­cès, le père Joseph, seul, dans son fau­teuil, sou­pi­rait. Une seule pièce lui ser­vait à la fois de chambre, de cui­sine et d’a­te­lier… Le bois brut et les outils voi­si­naient avec les meubles, et cela fai­sait un bizarre décor. Mais en vain le chêne et le sapin déga­­geaient-ils leur âcre par­fum, le vieux …
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Le bâton de Saint Joseph (Légende bretonne)

Le bâton de Saint Joseph (Légende bretonne)
La vieille Yvonne s’as­sit un jour près de son rouet et nous dit : — Oui, mes enfants, le plus grand des saints du para­dis, c’est saint Joseph. Écou­tez bien ce que je vais vous racon­ter, et vous ver­rez si je vous ai men­ti. Nous nous appro­châmes plus près encore de mère Yvonne, et elle com­men­ça : « Per­sonne n’ai­mait Joseph Mahec, dans le pays de Ker­véh qu’il habi­tait ; aus­si vivait-il soli­taire dans une cabane déla­brée. On disait que le soleil lui-même avait tel­le­ment en hor­reur Joseph Mahec, que jamais il ne pro­je­tait ses joyeux rayons sur sa mai­son­nette enfu­mée ! Un soir de mars où Joseph Mahec allait péné­trer dans sa cabane, il se sen­tit tirer légè­re­ment par le pan de son habit. Il se retour­na sur­pris, presque en colère, car il n’é­tait point accou­tu­mé à ces manières. On le fuyait, mais on ne le tou­chait pas. Der­rière lui était un vieillard cour­bé sous le poids des années et de la misère. Des che­veux blancs, une longue barbe, des …
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Le miracle de Messire Joseph

Le miracle de Messire Joseph
Il pleu­vait depuis bien­tôt trois jours, mais cela n’empêchait point Tho­mas, Jacques et Mathieu, les trois appren­tis du sieur Bille, maître ébé­niste en la com­mune d’Au­teuil-en-Pari­sis, d’a­voir la joie au cœur. La fête de l’illustre cor­po­ra­tion des Arti­sans Char­­pen­­tiers-Menui­­siers-Ebé­­nistes était proche. On la célé­bre­rait le len­de­main avec tout l’é­clat accou­tu­mé. Pour les trois jeunes gar­çons qui, depuis trois ans, œuvraient en appren­tis­sage sous la direc­tion de Maître Bille, cette jour­née était d’im­por­tance. Ils allaient pré­sen­ter à Mes­sieurs les Syn­dics de la Cor­po­ra­tion leurs « chefs‑d’œuvre ». Une accep­ta­tion ou un refus, et nos trois appren­tis se voyaient accé­der à la digni­té de « com­pa­gnons », ou bien ils demeu­raient encore, au moins pour une année, d’humbles appren­tis sans gages ni renom. Pour l’heure, Tho­mas, Jac­quot et Mathieu s’ap­pli­quaient avec entrain, sous l’œil de Maître Bille, à orner la bou­tique de toutes sortes de guir­landes fleu­ries et de jolies ver­dures. * * * Enfin, sur le coup de cinq heures, tout fut bien asti­qué, ser­ré et ordon­né. Au dehors, …
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Saint Joseph

Saint Joseph
« Marie, êtes-vous prête ? — Me voi­ci ! » Et la jeune femme s’as­sied sur l’âne entre deux bal­lots. Il fait encore nuit… Marie et Joseph partent pour Beth­léem. L’Empereur Auguste a ordon­né de recen­ser tous les habi­tants de l’Em­pire Romain et ce n’est pas petite affaire, car l’Em­pire est vaste. Pour sim­pli­fier la besogne des agents du gou­ver­ne­ment, cha­cun doit se faire ins­crire à son lieu d’o­ri­gine ; Luc, l’Évangéliste, nous le dit, et des papy­rus trou­vés récem­ment le confirment. Pour les par­ti­cu­liers, quelle com­pli­ca­tion ! Voyez-vous qu’ac­tuel­le­ment, on dirait aux Pari­siens d’al­ler se faire ins­crire dans la ville, le vil­lage, dont leur famille est ori­gi­naire ! Paris se vide­rait presque ; les trains, les cars, les voi­tures n’y suf­fi­raient pas… Joseph, lui, n’a comme moyen de loco­mo­tion qu’un âne gris. Marie est mon­tée sur l’a­ni­mal, et Joseph marche à côté, tenant la bride d’une main, et de l’autre, son bâton de voyage : trois à quatre jours de marche en pers­pec­tive, vers le sud… voyage agréable vers Pâques, mais beau­coup moins …
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Le hérisson inutile

Le hérisson inutile
On sait que Jésus est né dans une étable. Mais dans l’étable, il n’y avait pas que lui et ses parents, Joseph et Marie. Même le len­de­main matin, après le départ des mages et des ber­gers. Il y avait aus­si des ani­maux. Le bœuf et l’âne, bien sûr, c’est connu, mais pas ceux-là seule­ment. Si l’on ne parle que d’eux, c’est parce qu’ils se sont bien débrouillés. Où que ce soit, il y a tou­jours des malins qui s’arrangent pour être sur la pho­to. Le bœuf, par exemple, s’était ins­tal­lé là, il trô­nait. Il avait failli se faire sor­tir, Joseph trou­vait qu’il était de trop. Il esti­mait que ce n’était pas la place d’un balourd comme lui. Il avait com­men­cé à lui don­ner des tapes sur l’arrière-train pour le mener dehors. Mais Marie avait dit : « Non, laisse-le ! Au contraire, fais-le appro­cher, il va réchauf­fer le petit, il fait froid. » Et le bœuf se gon­flait d’orgueil. Presque autant que la gre­nouille de Jean …
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La Vierge aux Anges

La Vierge aux Anges
Pen­dant les huit jours qu’elle pas­sa dans l’é­table de Beth­léem, Marie n’eut pas trop à souf­frir. Les ber­gers appor­taient des fro­mages, des fruits, du pain, et du bois pour faire du feu. Leurs femmes et leurs filles s’oc­cu­paient de l’En­fant et don­naient à Marie les soins que réclament les nou­velles accou­chées. Puis les rois mages lais­sèrent un amon­cel­le­ment de tapis, d’é­toffes pré­cieuses, de joyaux et de vases d’or. Au bout de la semaine, quand elle put mar­cher, elle vou­lut retour­ner à Naza­reth, dans sa mai­son. Quelques ber­gers lui pro­po­sèrent de l’ac­com­pa­gner, mais elle leur dit : — Je ne veux pas que vous quit­tiez pour nous vos trou­peaux et vos champs. Mon Fils nous condui­ra. — Mais, dit Joseph, aban­­don­­ne­­rons-nous ici les pré­sents des Mages ? — Oui, dit Marie, puisque nous ne pou­vons pas les empor­ter. — Mais il y en a pour beau­coup d’argent, dit Joseph. — Tant mieux, dit Marie. Et elle dis­tri­bua aux ber­gers les pré­sents des rois. — Mais, reprit Joseph, ne pour­­rions-nous en gar­der une petite par­tie ? — Qu’en ferions-nous ? …
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