Étiquette : <span>Berger</span>

Auteur : Bourron, M. | Ouvrage : Et maintenant une histoire I .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Non, il ne vou­lait pas quit­ter la mai­son pour aller là-bas, dans cette ferme comme petit . Depuis huit jours on ne par­lait que de cela.

Georges n’a­vait plus que sa maman et sa grande sœur qui était repasseuse.

Cette année, la vie deve­nant plus dif­fi­cile, la maman de Georges s’in­quié­tait pour son fils, assez déli­cat de san­té ; le doc­teur du dis­pen­saire et les infir­mières consul­tés avaient répondu :

Le prêtre, le berger des chrétiens« Il faut envoyer cet enfant à la cam­pagne. Met­tez-le petit ber­ger dans une bonne famille de culti­va­teurs, vous ver­rez comme cela lui fera du bien ; l’âme et le corps y gagneront.

Quand sa maman lui avait rap­por­té ces paroles, en venant l’at­tendre avec sa sœur à la sor­tie du patro (on était un jeu­di), Georges s’é­tait mis à pleurer :

« Non, je ne veux pas par­tir ! Tant pis si je suis malade, je ne veux pas être berger !

— Tu n’es pas rai­son­nable, mon petit Georges, avait dit sa sœur Mar­celle ; pense au sou­la­ge­ment que nous aurons, maman et moi, de te savoir bien nour­ri et au bon air ; tu devrais être fier de pen­ser que tu vas pou­voir nous déchar­ger et gagner ta nour­ri­ture. Tiens, voi­là jus­te­ment Mon­sieur l’Ab­bé qui passe, nous allons lui deman­der son avis.

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 27 minutes

Jacinte, la plus jeune des trois voyants de , était une jolie enfant, brune, les traits régu­liers, avec des yeux vifs et pro­fonds. Intel­li­gente et fine, son bon cœur, son carac­tère tendre et doux la ren­daient aimable à tous.

Onzième enfant de la famille Mar­to, ses grandes sœurs et ses frères la choyaient à l’en­vi. Par­fois, Olim­pia, la mère, gron­dait ses aînés parce qu’ils gâtaient trop la petite. Mais au fond, les suc­cès de sa ben­ja­mine flat­taient et réjouis­saient son cœur.

Cette fer­vente chré­tienne avait tou­jours hâte de voir gran­dir ses enfants pour leur ensei­gner les prières et les pre­mières véri­tés de la reli­gion. Jacinte et son frère , de deux ans plus âgé, apprirent de leur maman à aimer Jésus et .

De temps en temps, la mère réunis­sait autour d’elle tous ses enfants pour une sorte de caté­chisme fami­lial. Le foyer d’O­lim­pia était pro­fon­dé­ment reli­gieux, comme celui de sa belle-sœur, Maria-Rosa, mariée à Anto­nio dos Santos.

Deux mai­sons basses et modestes, situées à quelques minutes du bourg de Fati­ma, abri­taient ces familles nom­breuses. À côté du logis, la ber­ge­rie, l’aire, puis le jar­din où le puits creu­sé dans le roc se cachait sous l’ombre épaisse des figuiers.

La maison de Jacinte à Fatima
La mai­son de Jacinte.

Dans chaque demeure, sur la muraille blan­chie à la chaux, le cru­ci­fix s’en­tou­rait d’i­mages pieuses devant les­quelles, chaque soir, parents et enfants s’a­ge­nouillaient pour la prière.

En cette contrée mon­ta­gneuse du , la popu­la­tion res­tait simple, chré­tienne, labo­rieuse. Le tra­vail était dur pour culti­ver la vigne et le blé dans les étroites bandes de terre encla­vées dans les rochers. Les trou­peaux qui brou­taient le long des col­lines consti­tuaient la richesse du pays. Pour les gar­der, beau­coup d’en­fants man­quaient l’é­cole et ne savaient ni lire, ni écrire.

Cette vie mono­tone n’é­tait cou­pée que par le repos du dimanche, vrai jour du Sei­gneur. Tous venaient à la messe, même les habi­tants des hameaux les plus écartés.

Fati­ma, loin des villes, avec des che­mins rocailleux, impra­ti­cables, res­tait comme un îlot pré­ser­vé au milieu du Por­tu­gal, sur lequel pas­sait une ter­rible vague d’im­pié­té et d’anarchie.

Cette nation, jadis très pros­père, alors rui­née, déchi­rée par les haines, le com­mu­nisme, les per­sé­cu­tions reli­gieuses, sem­blait cou­rir à l’abîme.

Certes, nul ne se dou­tait que des mon­tagnes obs­cures de Fati­ma, vien­drait, au Por­tu­gal, un mes­sage de paix et de résurrection !

Les bergers

Jacinte et son frère Fran­çois ne jouent qu’a­vec leur cou­sine dos San­tos, éle­vée comme eux par une maman qui veille sur la pure­té de son âme et place avant tout la fran­chise, la pro­bi­té, les ver­tus chré­tiennes. Lucie, née en 1907, est l’aî­née de ses cousins.

Auteur : La Varende, Jean de | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 10 minutesLouisXIII au siège de La Rochelle - Récit de NoëlIl y avait trois cent vingt-neuf ans, le Louis XIII, depuis le 10 août, assié­geait La Rochelle. Les pro­tes­tants s’é­taient ­adres­sés à l’An­gle­terre pour obte­nir du secours, de sorte qu’une rébel­lion étroite et d’o­ri­gine reli­gieuse était deve­nue un acte de haute tra­hi­son. Le Roi, le car­di­nal de , le duc d’An­gou­lême, le maré­chal de Bas­som­pierre ­com­man­daient et tenaient des quar­tiers sépa­rés, mais en cette soi­rée, et pour la veille de , ils s’é­taient réunis. Le Roi qui, tout le jour, avait tenu à la bat­te­rie du Chef du Bois, allait rece­voir après les messes de minuit. Dans la jour­née, plus de deux cents bou­lets lui avaient pas­sé au-des­sus de la tête, mais l’ar­tille­rie s’é­tait arrê­tée brus­que­ment quand l’An­gé­lus avait son­né chez les royaux. Les ­cal­vi­nistes parais­saient avoir obéi à un signal et les canons du Roi eux-mêmes s’é­taient tus. Louis XIII ne quit­te­rait pas La Rochelle jus­qu’au 17 février.

Il gelait, sous un ciel de pleine lune. Tout le can­ton­ne­ment était silen­cieux d’un bizarre silence, autour d’une ville muette. Au clair de lune, les hautes tours et les cour­tines s’é­le­vaient bleuâtres et, par places, avec d’é­troites meur­trières qui bra­sillaient comme des trous de feu.

Le siège de La Rochelle fut triste. Cette guerre fra­tri­cide n’é­tait point popu­laire. Pas un mous­que­taire, ni même un gou­jat, qui ne la jugeât néces­saire, car les hugue­nots, par leur agres­si­vi­té, leur achar­ne­ment, leur malice, avaient signé leur condam­na­tion, mais il est ter­ri­ble­ment cruel, pour un homme de cœur, d’en­tendre les bles­sés enne­mis se plaindre dans la langue maternelle…

Demain, ce serait la Noël ; il y aurait donc, en effet, des fêtes et des réjouis­sances et le quar­tier royal serait en liesse, mais ce soir, c’é­tait encore la vigile. Presque tous les catho­liques, fouet­tés par l’a­ban­don et les pro­vo­ca­tions cal­vi­nistes, allaient faire leurs dévo­tions. Cette nuit, qui se ter­mi­ne­rait par les réveillons et les média­noches, aurait com­men­cé par la fer­veur. Un répit cer­tain s’é­lar­gis­sait. Le bruit sourd et répé­té du « mou­ton », du for­mi­dable ­mar­teau qui enfon­çait jour et nuit les pieux de la digue, de l’ou­vrage de Mete­zeau, ter­mi­né par ­Pom­peo Tar­gone, ce choc de chaque minute avait ces­sé, mais on l’at­ten­dait, on l’en­ten­dait encore.

Auteur : Alençon, M. d’ | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 7 minutes

Notre-Dame

Histoire dévotion à Marie - Le sansonnet qui chante l'Ave MariaLorsque Tony, le vieux , par­tait pour la sai­son d’é­té vers l’al­page où il menait paître toutes les chèvres du hameau, il emme­nait avec lui son chien « Patou » et « Can­zo­net », le petit san­son­net qu’il avait apprivoisé.

Tony l’a­vait recueilli avec ses frères, alors qu’ils n’é­taient que de pauvres oise­lets, que des gamins avaient jetés hors du nid mater­nel. Can­zo­net, le plus robuste, avait vécu, grâce aux bons soins du ber­ger et aux miettes de pain trem­pées dans du lait dont celui-ci le gavait à l’aide d’un petit bâton. Il était deve­nu un joli san­son­net appri­voi­sé, très atta­ché à son maître et très doué pour le chant.

Durant ses longues heures de liber­té, Tony, avec une patience inlas­sable, lui avait appris, à l’aide de son pipeau, toutes sortes d’airs mon­ta­gnards et de can­tiques. Mais celui que Can­zo­net sif­flait le mieux et avec le plus de plai­sir, tout comme son maître d’ailleurs, c’était :

| Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 18 minutes

Trois petits bergers

En l’an­née 1917, le tra­ver­sait une triste période. Diri­gé par un gou­ver­ne­ment qui per­sé­cu­tait la reli­gion, ce pays, divi­sé, rui­né, enva­hi par le com­mu­nisme, sem­blait aller à sa perte.

En même temps, les armées por­tu­gaises par­ti­ci­paient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleu­rait les sol­dats tom­bés bien loin, là-bas, sur une terre étrangère.

Récit des apparitions de Fatima raconté aux enfants
Un éclair, brus­que­ment, frappe leurs yeux.

À cette époque, le vil­lage de res­tait encore à peu près incon­nu. Situé à une cen­taine de kilo­mètres de Lis­bonne, ses modestes mai­sons se dres­saient sur les pentes de la mon­tagne d’Aire, dans une contrée par­ti­cu­liè­re­ment aride et rocailleuse. Pour­tant, cette région gar­dait le sou­ve­nir d’une écla­tante vic­toire, rem­por­tée en 1385, par le Jean 1er de Por­tu­gal, avec une poi­gnée de braves. Le roi, en recon­nais­sance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’hon­neur de de la Vic­toire. Il en confia la garde aux Domi­ni­cains. Ceux-ci répan­dirent autour d’eux la dévo­tion du saint . L’u­sage s’en était si bien conser­vé à tra­vers les siècles que, dans cette par­tie du pays, beau­coup de familles réci­taient encore fidè­le­ment le . Les petits enfants eux-mêmes, éle­vés dans cette habi­tude, aimaient à le dire.

* * *

Par une belle jour­née du prin­temps de 1917, trois ber­gers de Fati­ma gar­daient leurs mou­tons dans un champ nom­mé la Cova da Iria, qui appar­te­nait aux parents de l’un d’eux.