Étiquette : <span>Vierge Marie</span>

Auteur : Winowska, Maria | Ouvrage : La belle aventure de Catherine - La médaille miraculeuse .

Temps de lec­ture : 11 minutes

Nous voi­ci donc à la veille du pre­mier dimanche de l’Avent, à la cha­pelle de la . Il est 18 h 30. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre, prennent place. Per­due dans leur nombre, notre petite Novice. 

C’est le grand silence, le cœur à cœur avec Dieu. Per­sonne, sauf les anges, n’est dans le secret de sœur Cathe­rine. Les yeux grands ouverts, elle regarde, elle voit … Mais lais­sons-lui donc la parole !

« Il m’a sem­blé entendre du bruit du côté de la tri­bune. J’ai aper­çu la à la hau­teur du tableau de Saint Joseph. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore, manches plates, un voile blanc qui lui des­cen­dait jus­qu’en bas ; par-des­sous son voile, j’ai aper­çu ses che­veux en ban­deaux ; par-des­sus une den­telle à peu près de trois cen­ti­mètres de hau­teur, sans fronces, c’est-à-dire légè­re­ment appuyée sur les cheveux… 

à la chapelle de la rue du Bac. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre.

(Fille d’Ève, comme elle campe bien le moindre détail de la toi­lette céleste !) 

« La figure était assez décou­verte. Les pieds appuyés sur une boule. Elle tenait une boule dans ses mains, à la hau­teur de l’es­to­mac, d’une manière très aisée, les yeux éle­vés vers le ciel. Sa figure était de toute beau­té, je ne pour­rai la dépeindre… 

Auteur : Winowska, Maria | Ouvrage : La belle aventure de Catherine - La médaille miraculeuse .

Temps de lec­ture : 10 minutes

Et main­te­nant, cédons-lui la parole, en cor­ri­geant sim­ple­ment les fautes d’or­tho­graphe… qui fourmillent. 

« Vient la fête de Saint Vincent. La veille, notre bonne Mère Marthe nous fit une ins­truc­tion sur la dévo­tion à la , ce qui m’a don­né un si grand désir de la voir que je me suis cou­chée avec cette pen­sée… Enfin, je me suis endormie. 

« À onze heures et demi du soir, je m’en­tends appe­lée par mon nom : « Ma sœur Labou­ré ! Ma sœur Labou­ré » M’é­veillant, je regar­dai du côté d’où venait la voix qui était du côté du pas­sage. Je tire le rideau : je vois un enfant habillé de blanc, âgé à peu près de quatre à cinq ans, qui me dit : « Venez à la Cha­pelle, la Sainte Vierge vous attend » ! Aus­si­tôt la pen­sée me vient : « Mais on va m’en­tendre » ! Cet enfant me répond : « Soyez tran­quille, il est onze heures et demi, tout le monde dort bien, venez, je vous attends » ! 

Soeur Catherine Labouré est menée par son petite ange gardien jusqu'à la chapelle de la rue du Bac

« Je me suis dépê­chée de m’ha­biller et je me suis diri­gée du côté de cet enfant qui était res­té debout, sans avan­cer plus loin que la tête de mon lit. Il m’a sui­vie ou plu­tôt je l’ai sui­vi, tou­jours sur ma gauche, par­tout où il pas­sait. Les lumières étaient allu­mées par­tout où nous pas­sions, ce qui m’é­ton­nait beau­coup ; je fus bien plus sur­prise lorsque je suis entrée à la cha­pelle. La porte s’est ouverte à peine l’en­fant l’a­vait tou­chée du bout du doigt. Mais ma sur­prise a été encore bien plus com­plète, quand j’ai vu tous les cierges et flam­beaux allu­més, ce qui me rap­pe­lait la Messe de minuit. Cepen­dant, je ne voyais pas la Sainte Vierge. 

« L’en­fant me condui­sit dans le sanc­tuaire, à côté du fau­teuil de M. le Direc­teur, et là, je me suis mise à genoux, et l’en­fant est res­té debout tout le temps. Comme je trou­vais le temps long, je regar­dais si les veilleuses (les sœurs dési­gnées pour veiller la nuit) ne pas­saient pas par la tribune.

« Enfin l’heure est arri­vée. L’en­fant me pré­vient. Il me dit : « Voi­ci la Sainte Vierge, La voi­ci » ! J’en­tends comme un bruit, comme le frou-frou d’une robe de soie qui venait du côté de la tri­bune. L’en­fant qui était là me dit : « Voi­ci la Sainte Vierge ! ». Regar­dant la Sainte Vierge, je n’ai fait qu’un bond auprès d’elle, à genoux, sur les marches de l’au­tel, les mains appuyées sur les genoux de la Sainte Vierge. 

Sainte Catherine au pied de la Vierge Marie dans la chapelle.
Auteur : Rosmer, Jean | Ouvrage : La semaine de Suzette .

Temps de lec­ture : 10 minutes

Depuis de longs mois, mes­sire Guillaume de Beuves était par­ti pour la terre sainte à la suite de Gode­froy de Bouillon, et dans son châ­teau com­tal, bâti sur les rives fleu­ries de la Durance, per­sonne n’a­vait plus enten­du par­ler de lui. Ses vas­saux, qui l’ai­maient parce qu’il était juste et bon, secou­rable aux mal­heu­reux et peu regar­dant sur les impôts, pleu­raient en lui le meilleur des maîtres. 

Chaque jour, le veilleur, pla­cé en sen­ti­nelle au plus haut du don­jon, exa­mi­nait la plaine, afin d’es­sayer d’y décou­vrir, au tra­vers des brumes claires, la sil­houette d’un mes­sa­ger du suze­rain ; mais aucun voya­geur ne se mon­trait à l’ho­ri­zon lointain. 

La val­lée, qui demeu­rait soli­taire et pai­sible, n’é­tait visi­tée que par les tou­cheurs de bœufs et les pâtres de la Camargue, et nul galop de che­val ne fai­sait reten­tir le sol de son pas net­te­ment martelé. 

Et les pay­sans du bourg étaient tristes, tristes. Chaque soir, leur jour­née de tra­vail ter­mi­née, ils se réunis­saient chez Bal­tha­zar, le vieux por­tier, et là, au coin de l’âtre fumant, ils se confiaient leurs inquié­tudes, essayant de cal­mer l’an­goisse qui les étrei­gnait, par leurs prières fer­ventes et le chant des cantiques. 

Une nuit que le mis­tral souf­flait avec rage, mena­çant de tout empor­ter sur son pas­sage, les braves gens étaient grou­pés comme de cou­tume autour du tabou­ret de buis taillé du vieillard, lorsque deux coups frap­pés aux volets de la masure reten­tirent brusquement. 

— Qui va là ? inter­ro­gea le maître du logis. 

— Moi, bon père, moi, Mague­lonne, la petite fileuse du manoir. J’ai une grave nou­velle à vous confier.

— Toi, ma fille ! dit le por­tier, en ouvrant sa porte. Que fais-tu dehors à pareille heure et com­ment as-tu osé aban­don­ner la maison ?… 

— Il vient de nous arri­ver une telle visite que je n’ai pas eu le cou­rage d’at­tendre jus­qu’au jour pour vous l’an­non­cer. Cet après-midi, comme j’é­tais fort occu­pée à ma besogne habi­tuelle, un guer­rier au sombre visage, enve­lop­pé d’un ample man­teau blanc, et mon­té sur un superbe des­trier de guerre, son­na à la porte du pont-levis. J’é­tais seule dans la vaste demeure, et, n’ayant pas assez de force pour faire manœu­vrer les chaînes qui retiennent les portes, je criai, de ma fenêtre, à l’é­tran­ger de me dire ce qui l’amenait. 

Auteur : Coincy, Gautier de | Ouvrage : Les plus beaux miracles de la Vierge .

Temps de lec­ture : 5 minutesChevalier soupirant après son amour

Il était un beau qui ne rêvait que tour­nois et fêtes. Une dame occu­pait sa pen­sée, ses soins, qui ne le payait pas de retour et se mon­trait d’au­tant plus rebelle qu’il la sup­pliait davan­tage et la sou­hai­tait plus ardem­ment. C’est pour­quoi, las et per­dant cou­rage, il por­ta sa peine devant un saint homme d’abbé.

« Sire, lui confia-t-il, d’au­cunes ont un cœur de plomb, mais celle que j’aime en a un de fer. Depuis que je la connais, je ne mange ni ne bois ou ne repose. Et je vais, j’en suis sûr, mou­rir de male mort, si vous ne me sauvez. »

L’homme de Dieu connut la gra­vi­té du cas. Il sut que, pour de tels maux, il n’est point de médi­ca­tion tem­po­relle. Aus­si jugea-t-il bon de ne pas com­battre de front l’ad­ver­saire et de faire appel à la grâce et à la misé­ri­corde infi­nie du Christ et de la mère du Christ. Il ordon­na au péni­tent de dire cent cin­quante fois par jour, durant une année « le doux salut de  ». Mais il dou­ta que le jeune homme eût la force d’ob­ser­ver un tel com­man­de­ment, il crai­gnit la séduc­tion du monde pour un cœur géné­reux et vif. Et une ardente volon­té déjoua sa vieille prudence.

Du Chevalier à qui Notre-Dame s'apparut

Auteur : Tharaud, Jérôme et Jean | Ouvrage : Les contes de la Vierge .

Temps de lec­ture : 8 minutesLa légende tait le nom du au bari­zel. Elle dit seule­ment que, pous­sé par la peur de la dam­na­tion éter­nelle et non par un vrai , ce che­va­lier prit un jour la bure et le bâton du pèle­rin, pour se rendre dans un monas­tère et faire confes­sion de ses péchés.

Chevalier pécheur

La confes­sion fut longue ! Jamais chré­tien n’a­vait pillé tant d’é­glises, rui­né tant de cou­vents, dépouillé tant de voya­geurs, blas­phé­mé plus sou­vent le nom du Christ et de sa mère. Mais rien qu’à racon­ter ses crimes, il trou­vait encore tant de plai­sir, que l’ab­bé qui le confes­sait était bien moins épou­van­té de la gran­deur et du nombre des péchés qu’il avait com­mis, que de l’or­gueil dia­bo­lique qui le fai­sait tou­jours s’y complaire.

– Mon fils, dit-il au péni­tent, quand celui-ci eut ache­vé sa confes­sion épou­van­table, n’at­tends pas de moi l’ab­so­lu­tion : tu es encore au pou­voir de Satan, et les péchés ne sont remis qu’à ceux qui ont domp­té leur mau­vaise âme.