Un peu de ciel sur la terre

Auteur : Latzarus, Marie-Thérèse | Ouvrage : Pâques .

Temps de lec­ture : 16 minutes

« Le Sei­gneur est
véri­ta­ble­ment res­sus­ci­té,
Alle­luia ! »

Du haut de ses huit ans, Jean regar­dait avec un peu de dédain, la petite fille de la concierge. Elle avait cinq ans, un tablier clair, des yeux noirs brillants, et de courts che­veux blonds. 

Quand Jean l’ob­ser­vait de la fenêtre, elle était géné­ra­le­ment occu­pée à quelque démé­na­ge­ment : elle appor­tait sur le trot­toir un petit fau­teuil de paille, une table basse, qu’elle cou­vrait d’un ménage en terre. 

Puis, elle allait cher­cher un gros chat gris qui sup­por­tait avec impa­tience d’être assis sur ses genoux et se sau­vait dès qu’elle ces­sait de le ser­rer. Elle ren­trait alors, et reve­nait avec une pou­pée qu’elle aban­don­nait bien­tôt pour des livres d’i­mages. Elle res­tait immo­bile pen­dant cinq minutes, et, au bout de ce temps, ren­trait tout ce qu’elle avait pré­cé­dem­ment éta­lé sur le trot­toir. Depuis qu’il la regar­dait vivre, Jean était per­sua­dé que les petites filles ne savaient pas ce qu’elles voulaient. 

Le matin du Same­di Saint, pour­tant, il eut sou­dain, l’im­pres­sion qu’une petite fille pou­vait avoir de la suite dans les idées. 

En effet, durant presque toute la mati­née, la jeune Rose se livra aux mêmes occu­pa­tions. Elle com­men­ça par mettre sur sa tête une écharpe un peu chif­fon­née, sur laquelle elle pla­ça la cou­ronne de mar­gue­rites de la pré­cé­dente Fête-Dieu. Puis elle alla cher­cher un panier à salade qu’elle balan­ça en guise d’en­cen­soir et se mit à mar­cher de long en large sur le trot­toir, en chan­tant à tue-tête : « Laudate…e, lau­date, lau­date Mariam… » Sa mère sor­tit pour lui ordon­ner de crier moins fort. La petite enton­na alors, d’une voix plus basse, mais encore aiguë, l’en­fan­tine chanson : 

« Le petit Jésus s'en va-t-à l'école 
En portant sa croix dessus son épaule,
Une pomme douce
Pour mettre à sa bouche,
Un bouquet de fleurs
Pour mettre à son cœur.

Puis, oubliant les recom­man­da­tions de sa mère, elle lan­ça avec tant de force : 

C'est pour vous, c'est pour moi 
Que Jésus est mort en croix »

que sa mère sor­tit de nou­veau, et, cette fois, la prit par la main et la fit ren­trer mal­gré ses cris. Madame Lagarde qui arri­vait trou­va Jean à la fenêtre, avec une mine si conster­née qu’elle s’en étonna. 

— J’au­rais tant vou­lu, dit l’en­fant, que Rose chan­tât encore. Je crois que j’au­rais pu apprendre sa chan­son : elle est si jolie ! 

Madame Lagarde sou­rit : elle se mit au pia­no, et Jean recon­nut, avec joie, l’air que chan­tait Rose. Quelques ins­tants après, il le chan­tait, lui aus­si, d’une voix si juste et si claire que Madame Lagarde l’é­cou­tait avec plaisir. 

Il chan­tait encore quand le son joyeux des cloches entra par la fenêtre ouverte. Elles son­naient, toutes à la fois : le gros bour­don de la cathé­drale, le carillon de Saint-Paul, les cloches graves de Saint-Bau­dile et les grêles clo­chettes des cha­pelles de couvents. 

De nou­veau, sur le trot­toir, la petite Rose emplis­sait la rue de ses cris de joie. 

— Je les vois, je les vois, criait-elle, en mon­trant du doigt les blancs nuages qui s’ac­cro­chaient au clo­cher de Sainte-Per­pé­tue, elles passent, elles m’ap­portent des bonbons… 

Il chan­tait encore quand le son joyeux des cloches entra.

— Qu’est-ce qu’elle dit ? inter­ro­gea Jean, elle a l’air folle… 

Madame Lagarde sourit : 

— Elle dit que les cloches reviennent ; depuis hier, on ne les avait plus enten­dues : enfer­mées dans leurs clo­chers, elles pleu­raient la mort d’un Dieu. On dit qu’elles pro­fitent de ce repos pour aller se confes­ser à Rome, et, en reve­nant, elles apportent des cadeaux aux enfants sages. 

— Oh ! dit Jean, en regar­dant aus­si le ciel d’un bleu tendre, vous ne racon­tez que de jolies choses. 

Les cloches se tai­saient quand on annon­ça Mon­sieur Hublin qui inter­pel­la Jean avec cordialité : 

— Ah ! te voi­là, mon bon­homme, mais tu as chan­gé de plumage. 

— Ne le taqui­nez pas, dit Madame Lagarde, dou­ce­ment, il est si timide ! 

— Un gar­çon ne doit pas être timide, mais qu’il aille s’a­mu­ser ailleurs, j’ai à vous parler. 

Quand Jean fut sor­ti, Mon­sieur Hublin apprit à Madame Lagarde que l’en­fant lui était désor­mais confié, et qu’elle pou­vait le pla­cer dans l’é­cole de son choix. 

— J’ai mes pro­jets, dit la pro­tec­trice de Jean : je vous remer­cie mille fois de vos démarches, mais je ne veux rien dire tant que je ne suis pas sûre d’a­bou­tir : c’est une sur­prise que je réserve à mon petit protégé. 

Tout l’a­près-midi, au grand éton­ne­ment de Jean, sa mère adop­tive fit des courses, à tra­vers la ville, sans l’emmener avec elle, et il dut se conten­ter de regar­der la Bible en images qu’elle lui avait appor­tée, le matin même. Il avait tour­né et retour­né cent fois les pages sans com­prendre le sens de toutes les illus­tra­tions, quand sa pro­tec­trice revint. 

— Enfin, me voi­là, mon cher petit, dit-elle, après avoir pla­cé dans une armoire des paquets, grands et petits. Je vais enfin pou­voir te finir l’his­toire de Notre-Sei­gneur Jésus-Christ. 

— Elle est finie, dit Jean tris­te­ment, puisque le bon Jésus est mort. 

— Elle com­mence, au contraire, car de tous les miracles du Christ, nul n’est aus­si grand que celui qu’Il accom­plit après sa mort. 

— Qu’est-ce que c’est qu’un miracle, Madame ? 

— Un miracle, mon enfant, c’est une chose que fait le Bon Dieu et qui est tout le contraire de ce qui se passe d’or­di­naire. Ain­si, un homme qui est para­ly­sé ne peut pas mar­cher, mais le Bon Dieu lui dit : « Lève-toi et marche », il se lève et il marche. Quand une enfant est morte, il n’y a plus qu’à la mettre dans la terre où elle doit res­ter jus­qu’à la fin du monde, mais le Bon Dieu dit : « Elle n’est pas morte, mais elle dort », et la petite fille s’é­veille et recom­mence à vivre, comprends-tu ? 

— Oui, je com­prends, mais puisque le Bon Jésus était mort, Il ne pou­vait plus faire de miracles. 

— Enfant ! Tu ne sais pas encore que rien n’est impos­sible à Dieu, mais laisse-moi te racon­ter la fin de cette belle his­toire. Donc, Jésus était mort : pour être sûr qu’Il ne res­pi­rait plus, un sol­dat Lui avait per­cé le côté d’un coup de lance. 

— Oh ! dit Jean, même quand Il est mort, on Lui fait encore du mal.

— Hélas ! oui. Au pied de la croix, il y avait encore la Sainte Vierge qui ne vou­lait pas aban­don­ner le corps de son Fils. Il y avait aus­si de saintes femmes : Made­leine, Marie et Salo­mé. Il y avait enfin Jean, celui à qui Jésus avait confié sa sainte Mère. Jean était le plus jeune des apôtres, c’é­tait presque un enfant et il était le pré­fé­ré du bon Maître. Regarde cette image, mon cher petit, tu y vois Jésus assis au milieu de ses apôtres : celui qui repose sa tête sur la poi­trine du Fils de Dieu, c’est ce dis­ciple dont tu portes le nom. 

Sur le Cal­vaire, il était seul avec les saintes femmes et c’est lui qui va aider d’autres amis du Maître à déta­cher le Corps divin de la croix qui le porte encore. 

Un homme riche, nom­mé Joseph d’A­ri­ma­thie, était allé trou­ver le gou­ver­neur de Jéru­sa­lem pour lui deman­der la per­mis­sion de mettre au le corps du Christ. Avec l’aide de Nico­dème, il enlève dou­ce­ment les clous qui attachent les mains et les pieds. Le corps san­glant du Dieu qui a don­né sa vie pour nous est déta­ché de la croix et remis dans les bras de la Sainte Vierge. Peux-tu t’i­ma­gi­ner, Jean, les souf­frances d’une mère qui, après avoir si sou­vent tenu sur ses genoux, son enfant vivant et joyeux, le tient encore une fois, mais immo­bile et sans vie. Ce cha­grin, pour les mères de la terre, dépasse tous les cha­grins humains… 

— Et quand c’est la Mère du Bon Dieu, dit Jean tout ému… 

— Oui, mon petit, tu as com­pris : un enfant, si par­fait qu’il soit, peut-il ins­pi­rer l’a­mour qu’ins­pire le Fils de Dieu ?… la Per­fec­tion infi­nie. Marie, donc, pleu­rait en contem­plant les yeux fer­més, les pieds et les mains per­cés, le côté ouvert. Dou­ce­ment, avec un tendre res­pect, les dis­ciples enlèvent à la pauvre Mère le corps de son Fils. Ils Le déposent sur une pierre : on retire de la tête dou­lou­reuse la cou­ronne d’é­pines, on lave le sang des blessures. 

Les ser­vi­teurs de Nico­dème ont appor­té une grande quan­ti­té de myrrhe et d’a­loès. Avec ces par­fums, on embaume le corps du divin Roi, puis on l’en­ve­loppe dans un lin­ceul que l’on fixe avec des ban­de­lettes de toile. 

Au pied de la col­line, se trouve un jar­din plan­té d’o­li­viers et de myrtes. Dans un angle de ce jar­din, qui appar­tient à Joseph d’A­ri­ma­thie, un tom­beau est creu­sé dans le roc. Il y a là deux niches de pierre ; c’est dans la seconde que Joseph et Nico­dème déposent pieu­se­ment le corps de leur Maître. Puis, ils roulent à l’en­trée du tom­beau, une lourde pierre car­rée qui doit ser­vir de porte. 

Afin d’être sûr que les dis­ciples de Notre-Sei­gneur ne vien­draient pas, la nuit, enle­ver le corps du Christ, le gou­ver­neur de Jéru­sa­lem envoya des sol­dats pour gar­der le tom­beau, et fixer soli­de­ment la pierre de l’entrée. 

— Alors, on ne pou­vait plus ouvrir la tombe ? 

— Non, mon enfant, les hommes ne pou­vaient pas, mais je t’ai déjà dit que Dieu peut tout. 

Quand le corps de Jésus fut enfer­mé dans le tom­beau, la nuit était venue, et la Sainte Vierge par­tit avec les Saintes Femmes pour se reti­rer dans la demeure de saint jean. 

Le len­de­main était le same­di, jour du Sab­bat, qui était le dimanche des Juifs. Ce jour-là on ne devait rien faire, pas même cuire les ali­ments, aus­si Marie, Made­leine et Salo­mé ne retour­nèrent-elles pas au tom­beau, que les sol­dats gar­daient toujours. 

Dans la nuit du same­di au dimanche, elles ne se cou­chèrent pas et dès les pre­mières lueurs du jour, elles sor­tirent de leur demeure. 

Elles avaient hâte d’a­che­ter encore des par­fums, pour embau­mer le corps du Sauveur. 

— Je com­prends, dit Jean, quand le père de Marie est mort, sa mère allait tous les jours au cime­tière, lui appor­ter des fleurs. 

— C’est ce que nous fai­sons tous, mon petit : quand ceux que nous aimons dis­pa­raissent, nous ne pou­vons plus que leur appor­ter nos prières et nos fleurs. Les saintes femmes aus­si cher­chaient à faire quelque chose pour le Maître qui les avait quittées. 

— Mais la pierre était trop lourde : elles ne pou­vaient pas ouvrir le tom­beau, et puis les sol­dats les en empêcheraient. 

— C’est bien ce qu’elles se disaient en mar­chant, dans la demi-obs­cu­ri­té du matin : « Qui nous ôte­ra la pierre du sépulcre ? » Mais, quand elles arri­vèrent, mon petit Jean, elles trou­vèrent le sépulcre ouvert et, sur la pierre, posée à terre, un jeune homme était assis. 

Ses vête­ments blancs étin­ce­laient de lumière, son visage était calme et beau. Les femmes, cepen­dant, regardent à l’in­té­rieur du tom­beau et s’é­tonnent de le trou­ver vide. 

— Ne crai­gnez point, leur dit l’in­con­nu, vous cher­chez Jésus de Naza­reth, Il n’est plus ici, Il est res­sus­ci­té ; voi­ci le lieu où on L’a­vait mis ».

Allez dire aux apôtres qu’Il est ressuscité.

Les pauvres femmes sont épou­van­tées ; elles cher­chaient le corps de leur Maître et ce corps n’est plus là ! Quelle tris­tesse ! Elles entrent dans la niche creu­sée dans le roc, regardent à droite et à gauche, mais une vive lumière les éblouit : deux autres incon­nus, aux vête­ments étin­ce­lants comme ceux du pre­mier, sont devant elles. 

Elles sentent bien, cette fois, que ce sont là des habi­tants du Ciel et elles ne doutent plus lors­qu’ils leur affirment à nou­veau que le Christ est sor­ti du tombeau. 

— Allez donc, ajoutent les Anges, allez dire aux apôtres et à Pierre qu’Il est res­sus­ci­té et qu’Il les pré­cé­de­ra en Gaulée. 

Marie et Salo­mé partent en toute hâte. Elles courent, sur le che­min de la ville, et ayant trou­vé Pierre et Jean, leur racontent ce qu’elles ont vu et enten­du. Les apôtres ont peine à les croire : ils savent que les femmes ont beau­coup pleu­ré et se demandent si leur cha­grin ne leur a pas fait confondre un rêve avec la réalité. 

Pour­tant ils vont au tom­beau. À eux, aucun ange n’ap­pa­raît, mais ils voient que le lin­ceul a été dépo­sé sur la table de pierre comme on dépose un vête­ment dont on n’a plus besoin. À ce moment-là Pierre doute encore, mais Jean entend, au fond de son cœur, une voix qui lui crie : 

« Il est ressuscité. » 

Cepen­dant, Made­leine n’est pas retour­née à la ville avec ses com­pagnes, elle ne croit pas encore au miracle, elle se désole à la pen­sée que Jésus est mort et que son corps même a dis­pa­ru. Elle s’est age­nouillée auprès du tom­beau ouvert : ses longs che­veux l’en­ve­loppent d’un man­teau, et de grands san­glots la secouent. Elle pleure, comme si son cœur allait se bri­ser. Des voix très douces la questionnent : 

— Femme, pour­quoi pleures-tu ? 

Elle lève la tête et voit deux anges assis aux deux extré­mi­tés de la table de pierre. D’une voix étouf­fée par les larmes, elle répond : 

— Ils ont enle­vé mon Maître et je ne sais où ils l’ont mis.

Ce Maître, Il avait été si bon pour la pauvre Made­leine : Il lui avait par­don­né toutes ses fautes et depuis qu’elle avait enten­du sa voix, elle était deve­nue une Sainte. Qu’al­lait-elle deve­nir main­te­nant qu’Il n’é­tait plus et qu’elle ne pou­vait même pas pleu­rer sur son tombeau ? 

Elle n’at­tend pas la réponse des anges, elle sort du sépulcre et voi­là qu’en face d’elle se trouve un homme qu’elle ne recon­naît pas. 

— Femme, dit-il, pour­quoi pleures-tu ? Que cherches-tu ? 

Ce que Made­leine cherche, mon petit Jean, ce n’est pas un vivant, mais un pauvre corps meur­tri qu’elle veut encore cou­vrir de par­fums. Peut-être cet homme qui lui parle est-il un jar­di­nier qui sait où l’on a mis ce corps divin. 

— Sei­gneur, dit-elle dou­ce­ment, si c’est vous qui l’a­vez enle­vé, dites-moi où vous l’a­vez mis et je vais l’emporter.

L’in­con­nu ne dit qu’un mot : 

« Marie » …mais la pauvre Marie-Made­leine a recon­nu la voix, qui, tant de fois, a conso­lé ses peines, la voix qui par­lait de bon­té et de par­don. Elle tombe aux pieds du Seigneur : 

— « Maître », dit-elle, et elle met dans ce mot, toute l’ar­deur de son amour… « Maître », et c’est comme si elle criait, elle aussi : 

« Le Sei­gneur est véri­ta­ble­ment ressuscité. » 

Obéis­sant à l’ordre du Sei­gneur, Made­leine éper­due de joie s’é­lance sur le che­min de Jéru­sa­lem, pour por­ter aux apôtres la grande nou­velle de la .

Après la Résurrection, Le Christ apparait aux Saintes Femmes
Je vous salue, Femmes.

Pen­dant ce temps, Marie et Salo­mé ont conti­nué leur route : elles marchent len­te­ment et sans par­ler, en pen­sant aux mer­veilles dont elles viennent d’être témoins. 

Sou­dain, elles s’ar­rêtent : en face d’elles, dans la lumière dorée du matin, Jésus se tient debout : 

— Je vous salue, femmes, dit-il doucement. 

Elles n’ont même pas l’hé­si­ta­tion de Made­leine : au pre­mier mot, elles ont recon­nu le Maître et, age­nouillées sur le sol, elles baisent les pieds du Sau­veur et Lui disent leur joie et leur amour.

— Mais, dit Jean qui écou­tait en rete­nant son souffle, quand Pierre et Jean étaient allés au tom­beau, pour­quoi le Bon Jésus ne leur avait-Il pas par­lé, aus­si, à eux ? 

— Les femmes sont moins fortes que les hommes, mon petit Jean, et, pour­tant, celles-là avaient sui­vi le Maître, sans La quit­ter un ins­tant, durant la mon­tée du Cal­vaire. Debout au pied de la croix, elles avaient enten­du ses der­nières paroles et reçu son der­nier sou­pir. Elles avaient assis­té à la des­cente de Croix et à la mise au tom­beau et n’a­vaient quit­té leur Maître que lorsque la pierre avait été rou­lée devant le sépulcre. Ensuite, dès les pre­mières lueurs de l’aube, elles étaient reve­nues, pour rendre au corps du divin Cru­ci­fié les der­niers devoirs. En leur appa­rais­sant à elles les pre­mières, Jésus a vou­lu les remer­cier de leur fidèle amour et… 

— Mais la Sainte Vierge qui avait le plus de cha­grin, ne savait pas encore que le Bon Jésus était res­sus­ci­té ; alors, elle conti­nuait à pleurer ? 

— L’É­van­gile, mon cher petit, ne nous parle pas de l’ap­pa­ri­tion de Jésus à sa très sainte Mère. Mais une grande Sainte, sainte Thé­rèse, rap­porte que Notre-Sei­gneur, en lui appa­rais­sant, un jour, lui dit que la Sainte Vierge fut la pre­mière à Le contem­pler, au matin de . La Mère de Dieu était si triste et si mal­heu­reuse qu’elle n’au­rait pu résis­ter long­temps à sa dou­leur. Quand son divin Fils lui appa­rut, elle était dans un tel état d’ac­ca­ble­ment, qu’il lui fal­lut quelques ins­tants pour reve­nir à elle, et Notre-Sei­gneur dit à sainte Thé­rèse qu’Il res­ta long­temps auprès de sa sainte Mère, parce que cette visite pro­lon­gée était néces­saire[1].


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« La vie et la mort d’un DieuPâques »
  1. [1] L’An­née Litur­gique : Dom Gué­ran­ger.

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