La vie et la mort d’un Dieu

Auteur : Latzarus, Marie-Thérèse | Ouvrage : Pâques .

Temps de lec­ture : 15 minutes

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il
a don­né son Fils unique ».

Jean s’é­veilla, le len­de­main matin, tout sur­pris de ne pas entendre la voix aigre de la mère Mathieu lui ordon­ner de se lever et, comme déjà le soleil prin­ta­nier inon­dait sa chambre, il se dit qu’il ne serait pas à la gare, à l’heure de l’ar­ri­vée des jour­naux… Mais la porte s’ou­vrit, et la vieille bonne entra, avec un bon sourire. 

Quelle joie ce fut pour l’en­fant de faire une toi­lette soi­gnée, de mettre du linge et des vête­ments propres. Madame Lagarde vint cher­cher Jean : dans un joli geste affec­tueux, l’en­fant lui sau­ta au cou, comme s’il était rede­ve­nu le petit Jean­not qu’une mère tendre cou­vrait jadis de baisers. 

L'enfant se réveille - la semaine sainte du jeune garçon
La vieille bonne entra avec un bon sourire.

— Cher petit, dit Madame Lagarde, en embras­sant l’en­fant, comme tu me rap­pelles le fils que j’ai per­du à la guerre et dont tu as, cette nuit, occu­pé la chambre…

Elle emme­na Jean dans la salle à man­ger, et, pen­dant qu’il déjeu­nait, l’in­for­ma de ses pro­jets, pour la journée. 

— Ce matin, tu travailleras. 

— J’i­rai vendre des journaux ? 

— Mais non, tu ne ven­dras plus de jour­naux, je vais te mener à un vieil ins­ti­tu­teur qui veut bien t’ap­prendre à lire et à écrire. 

— Quelle chance ! dit Jean. Après j’i­rai en classe ? 

— Cer­tai­ne­ment, mais comme on ne peut pas te mettre avec les tout petits, il faut que tu saches lire et écrire, pour pou­voir suivre au moins les enfants de six à sept ans. 

Jean rou­git :

— J’ai huit ans, dit-il. 

— Je le sais bien, mais tu n’es jamais allé en classe, ce n’est pas ta faute. 

Quelques ins­tants après, Jean était assis en face d’un vieux maître qui n’a­vait jamais eu, devant lui, un élève plus attentif. 

Les trois pre­miers jours de la se pas­sèrent ain­si : Jean, déjà, dis­tin­guait ses lettres et l’on pou­vait espé­rer qu’a­vant un mois il lirait couramment. 

Le , au soir, Madame Lagarde emme­na l’en­fant à l’église. 

Ce n’é­tait pas la brillante illu­mi­na­tion du dimanche des Rameaux, mais une demi-obs­cu­ri­té des­ti­née à rap­pe­ler les ténèbres qui cou­vrirent la terre quand Jésus expi­ra. L’of­fice, d’ailleurs, s’ap­pe­lait « ténèbres », comme l’ex­pli­qua Madame La garde à l’en­fant attentif. 

Enfant étudiant studieusement
Quelques ins­tants après Jean était assis en face d’un vieux maître.

Dans le chœur, un chan­de­lier à trois branches, por­tant quinze cierges de cire jaune, éclai­rait fai­ble­ment. Ces lumières brillent, en sou­ve­nir de ceux qui ont cru en Jésus-Christ, Fils de Dieu. Les prêtres chan­taient des psaumes et à la fin de chaque , un enfant de chœur se levait et étei­gnait un cierge. Jean se deman­da pour­quoi, et sa pro­tec­trice lui dit tout bas que chaque lumière qui dis­pa­rais­sait, devait faire pen­ser à la mort d’un ser­vi­teur de Dieu. 

Bien­tôt, il ne res­ta plus qu’une lumière, elle repré­sen­tait, celle-là, Dieu qui ne meurt pas, mais un enfant de chœur alla cacher ce cierge der­rière l’au­tel, pour mon­trer que Jésus-Christ, cru­ci­fié par les méchants, demeu­ra trois jours dans le tom­beau. On chan­ta encore un psaume, puis tout se tut et Jean sen­tit que son cœur s’ar­rê­tait de battre comme s’il avait assis­té à la mort d’un Dieu. 

Tout à coup, un grand bruit reten­tit et l’en­fant vit, avec éton­ne­ment, les enfants de chœur taper sur les bancs avec leurs livres. Il s’at­ten­dait à voir gron­der ces gar­çons tapa­geurs, mais pas du tout, les prêtres les regar­daient avec indul­gence, et comme l’of­fice s’a­che­vait, Madame Lagarde put expli­quer à l’en­fant que ce vacarme était des­ti­né à rap­pe­ler le grand bruit qui remua la terre au moment de la mort du Fils de Dieu. 

Il était temps, d’ailleurs, de pré­pa­rer Jean aux céré­mo­nies des jours sui­vants, et la cha­ri­table dame pas­sa le reste de la soi­rée à lui racon­ter les der­niers moments de la vie du Christ. 

Elle lui dit com­ment, le , Notre-Sei­gneur étant à table avec ses douze apôtres, prit du pain, le bénit, et le par­ta­gea entre ses amis en disant : « Pre­nez et man­gez, ceci est mon corps. » Elle conta ensuite à Jean de plus en plus atten­tif que le Christ ayant béni le vin, l’a­vait fait boire à ses apôtres, en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang. »

La Cène - Prenez et mangez, ceci est mon corps.
Pre­nez et man­gez, ceci est mon corps.

Puis elle essaya de faire com­prendre à l’en­fant que parce que Jésus avait dit : « Faites ceci en mémoire de moi », tous les prêtres qui tiennent la place de Dieu fai­saient, chaque jour, du pain et du vin, le Corps et le Sang de Jésus-Christ. Et ce Pain, hommes, femmes et enfants le man­geaient et rece­vaient, dans leur cœur, Dieu Lui-même. 

— Je vou­drais Le rece­voir, dit Jean, qui écou­tait les yeux ravis. 

— Si tu avais vécu il y a près de deux mille ans, dit Madame Lagarde, en sou­riant, tu aurais com­mu­nié, c’est-à-dire reçu le Bon Dieu quand tu n’a­vais encore que quelques mois. À ce moment-là, on fai­sait boire le sang du Christ aux tout petits bébés. On était sûr, au moins, qu’ils n’a­vaient pas encore fait le mal. 

— Moi j’ai fait le mal, dit tris­te­ment Jean. 

— Vrai­ment ?

— Oh oui ! Un jour, j’ai dit à la mère Mathieu qu’elle était méchante, et un autre jour, j’ai envoyé un coup de poing à un gamin, qui vou­lait prendre ses sous à Marie. 

— Quand tu te pré­pa­re­ras à ta Pre­mière Com­mu­nion, — bien­tôt j’es­père, — dit Madame Lagarde, tu te confes­se­ras, c’est-à-dire que tu deman­de­ras par­don de tout cela et le Bon Dieu te par­don­ne­ra, Il est si bon ! 

— Je ne le ferai plus, dit Jean, et quand, le len­de­main, Madame Lagarde l’emmena visi­ter les repo­soirs, il ne dési­rait plus que voir à l’é­glise, la blanche Hos­tie, où Dieu habite. 

Il fut déçu, car s’il y avait, sur l’au­tel, beau­coup de fleurs et de lumières, le Bon Dieu demeu­rait invi­sible. On eut beau expli­quer à l’en­fant que l’Hos­tie sainte était cachée, sous un drap d’or, comme Jésus avait été caché, dans le tom­beau, il demeu­ra tout triste, et Madame Lagarde hési­tait presque à lui racon­ter la fin de la , c’est-à-dire des souf­frances du Christ. Ce fut Jean lui-même qui, le Ven­dre­di-Saint, après avoir vu, à l’é­glise, les taber­nacles ouverts et les lumières éteintes, sup­plia sa grande amie de lui dire com­ment Jésus était mort. 

— Mon pauvre petit, dit Madame Lagarde, il y a tou­jours eu des gens méchants et jaloux qui détes­taient ceux qui étaient bons et doux. 

— Qui c’é­taient, ces méchants ? 

— C’é­taient, d’a­bord, ceux qui gagnaient beau­coup d’argent en ven­dant dans le temple de Jéru­sa­lem. Ceux-là, lorsque Jésus, en arri­vant à Jéru­sa­lem, était mon­té au Temple pour y ensei­gner à la foule, Il les avait chas­sés avec un fouet. 

— Comme il avait bien fait ! 

— Sans doute, mais ces gens Le détes­tèrent. Et puis, parce que le Christ avait sou­vent par­lé du royaume des Cieux, les Juifs croyaient qu’Il vou­lait être Roi sur la terre. 

— Ils étaient bêtes… 

— Oui, ils l’é­taient, mais ils avaient tel­le­ment peur que quel­qu’un soit au-des­sus d’eux qu’ils ne pen­sèrent plus qu’à faire mou­rir le Maître. 

— Et ses Apôtres ne Le défen­daient pas ? 

— Hélas ! mon pauvre petit, par­mi eux aus­si il y en avait un qui aimait l’argent : celui-là, nom­mé Judas, pro­mit aux Juifs de leur livrer son Maître si on lui don­nait trente pièces d’argent. 

— Oh ! dit Jean, si je l’a­vais connu, je l’au­rais fait mettre en prison. 

— C’est lui, mal­heu­reu­se­ment, qui fit arrê­ter Jésus. Il vint dans un beau jar­din, le jar­din des Oli­viers où le bon Maître avait pas­sé la nuit en prières : Judas était sui­vi de gens armés d’é­pées et de bâtons. 

— Mais, ces gens ne Le connais­saient pas, le bon Jésus, il a fal­lu que le méchant Judas le leur montre ?

— Il a fait plus, mon enfant, il s’est appro­ché de Notre-Sei­gneur et l’a embras­sé en disant : « Je vous salue, Maître. » Alors, les gens armés ont mis la main sur Jésus et l’ont arrê­té. Un des amis de Jésus tira son épée pour Le défendre, mais le Maître l’o­bli­gea à la remettre au four­reau en disant : « Qui­conque se ser­vi­ra de l’é­pée, péri­ra par l’épée. » 

Voi­là donc Jésus tra­hi par un des siens. Ah ! mon enfant, il y a eu, de tous temps, des crimes bien affreux, mais aucun n’a jamais dépas­sé en hor­reur ce bai­ser de Judas. 

Judas trahit Jésus en l'embrassant, au Jardin des Oliviers.
Je vous salue, Maître.

— Oh ! oui, c’é­tait méchant, mais puisque le Bon Jésus est arrê­té, il faut Le mener devant le juge, et le bon juge dira qu’Il n’a rien fait. 

Madame Lagarde regar­da tris­te­ment l’en­fant naïf qui croyait à la jus­tice humaine : 

— On Le mena devant deux juges, dit-elle ; d’a­bord devant Caïphe, le grand-prêtre, puis devant Pilate, le gou­ver­neur de Jérusalem. 

— Et qu’est-ce qu’ils Lui ont demandé ? 

— Caïphe Lui deman­da de lui dire s’Il était le Fils de Dieu et Jésus répon­dit : « Vous l’a­vez dit. » Pilate Lui deman­da : « Êtes-vous le Roi des Juifs ? » Et Jésus répon­dit encore : « Vous l’a­vez dit. » Puis, Il ne par­la plus. 

Alors, Pilate, qui voyait bien que Jésus n’é­tait pas cou­pable, deman­da au peuple quel pri­son­nier devait être déli­vré à l’oc­ca­sion de la Pâque[1]. La femme de Pilate avait eu un rêve qui l’a­vait fort effrayée, et elle avait sup­plié son mari de ne pas se mêler de l’af­faire de ce Juste. En deman­dant au peuple qui il fal­lait déli­vrer, Pilate espé­rait qu’on récla­me­rait la déli­vrance de Jésus. 

— Et on ne la deman­da pas, dit Jean, indigné ? 

— Hélas ! non, le peuple pré­fé­ra voir déli­vrer un voleur de grand che­min, qui s’ap­pe­lait Barrabas. 

— Oh ! et Pilate les lais­sa faire ? 

— Pilate fit ce qu’a­près lui, ont fait tous les lâches : il ne vou­lut pas s’en occu­per ; il se lava les mains devant le peuple, en disant : « Je suis inno­cent du sang de ce juste. » Et la foule cria : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. » 

C’est depuis, que, lors­qu’on veut par­ler de gens qui n’ont pas le cou­rage de s’op­po­ser au mal, on dit d’un ton mépri­sant : « Oh ! eux, ils s’en lavent les mains. » 

— Mais qu’est-ce que fai­saient donc les Apôtres, pen­dant tout ce temps ?

— Ils se cachaient, mon enfant ; un seul, Pierre, avait sui­vi de loin son Maître et s’é­tait assis, avec les ser­vi­teurs, dans la cour du grand-prêtre. Une ser­vante vint et lui dit : « Vous étiez aus­si avec Jésus le Gali­léen ? » Et il répon­dit : « Je ne sais ce que vous dites. » 

— Oh ! le men­teur, dit Jean. 

— Il était lâche, plu­tôt, mon enfant, il avait peur, comme nous avons tous peur à cer­tains moments, et, pour sau­ver notre vie, nous sommes tous capables d’un mensonge. 

— Je ne men­ti­rai jamais, dit Jean. Et, alors, on va le faire mou­rir, le Bon Jésus ? Et com­ment va-t-on faire ? 

— Ce fut bien long, mon enfant. D’a­bord, on Lui enle­va ses vête­ments, et on Le frap­pa avec des verges, jus­qu’à ce que le sang cou­lât ; puis on L’in­sul­ta, on Lui cra­cha au visage, et on Lui mit une cou­ronne d’é­pines, pour se moquer de ce Royaume dont II par­lait, quand les Juifs l’é­cou­taient, sans Le comprendre. 

Jean pleu­rait.

— Les méchants ! dit-il. Et Lui, le Bon Jésus, qu’est-ce qu’Il disait, pen­dant tout ce temps ? 

— Il se tai­sait, mon enfant, car Il pen­sait à nous, à tous les hommes, dont, par ses souf­frances, Il effa­çait les fautes. 

— Il pen­sait à nous ? à moi aus­si, dit Jean. 

— À toi, mon enfant, aux plus petits, aux plus faibles d’entre nous. Puis, on déci­da qu’il était temps de Le faire mou­rir, et on Lui fit por­ter sur les épaules, une lourde croix. 

— Pour­quoi faire, une croix ? 

— Tu vas le savoir, mon petit. Char­gé de cette croix, on Le fit mon­ter sur une mon­tagne. Il était tel­le­ment affai­bli par ses souf­frances, et la croix était si pesante, qu’Il tom­ba trois fois. 

— J’au­rais vou­lu L’ai­der, mur­mu­ra Jean, dont les larmes cou­laient toujours. 

— On L’ai­da un peu : un pay­san, nom­mé Simon, se char­gea de sa croix et une pieuse femme nom­mée Véro­nique Lui essuya le visage. 

Jésus tombe trois fois sur le chemin du Calvaire.
Et la croix était si pesante, qu’il tom­ba trois fois.

Quand on arri­va au som­met du Cal­vaire, la croix fut posée à terre et notre bon Maître y fut éten­du. Dans ses mains qui avaient si sou­vent cares­sé des têtes d’en­fant, on plante deux longs clous. Ses pieds qui avaient par­cou­ru nos che­mins, pour y ren­con­trer les mal­heu­reux, sont croi­sés l’un sur l’autre et le même clou les transperce. 

— J’au­rais vou­lu être là pour empê­cher les méchants, dit l’en­fant. Et le bon Jésus ne disait tou­jours rien ? 

— Rien, mon enfant. Mais quand on eut dres­sé la croix et qu’elle fut enfon­cée dans le sol, alors, Jésus par­la, et ses pre­miers mots furent pour deman­der à Dieu de ne pas punir ceux qui Lui fai­saient du mal 

— « Mon Père, par­don­nez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Il par­la une seconde fois, en s’a­dres­sant à un voleur, qui était cru­ci­fié à côté de Lui. Ce pauvre homme Lui avait dit : 

« Sei­gneur, sou­ve­nez-Vous de moi, quand Vous serez dans votre royaume », et Jésus lui répond : 

« Aujourd’­hui même, tu seras avec Moi dans le Paradis. » 

Il était midi, mais le soleil ne brillait plus, et, dans la nuit épaisse, des étoiles appa­rais­saient au ciel. 

— On ne voyait plus le Bon Dieu, sur la croix ? dit Jean. 

— Quel­qu’un Le voyait encore, car il n’est pas de nuit qui empêche une mère de recon­naître son enfant. La Sainte Vierge était debout auprès de la croix où souf­frait son Fils bien-aimé. Jésus la regarde, puis Il regarde Jean, le plus jeune des Apôtres, et dit : 

« Femme, voi­là votre fils ; fils, voi­là votre mère. » 

Il est main­te­nant trois heures. Jésus s’a­dresse alors à Son Père : 

« Mon Dieu, mon Dieu, pour­quoi m’a­vez-vous abandonné ? » 

Tout à l’heure, quand la fièvre des­sé­che­ra sa bouche, Il dira encore : 

« J’ai soif ! » 

Puis, quand Il sent ses der­nières forces L’a­ban­don­ner, Il dit d’abord : 

« Tout est consom­mé », c’est-à-dire « tout est fini », et ensuite : 

« Mon Père, je remets mon âme entre vos mains. » 

Sa tête s’in­cline sur sa poi­trine : Il est mort ! 

Alors, le soleil repa­raît, mais la terre tremble, les roches se brisent ; tan­dis que le ton­nerre gronde et que les éclairs brillent, le voile du temple de Jéru­sa­lem se déchire de haut en bas.

Mon Père, je remets mon âme entre vos mains.

— Alors, dit Jean, on a bien vu que c’é­tait le Bon Dieu. 

— On le ver­ra mieux encore le troi­sième jour, car je te l’ai dit déjà aux Ténèbres : un Dieu ne meurt que pour revivre. 

— Et le Bon Dieu revivra ? 

— Oui, mon enfant, après les tris­tesses de ces jours de deuil, vien­dront les joies de Pâques, car c’est le jour de Pâques que Jésus sor­ti­ra du tombeau.



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« Com­ment le petit Jean vit des choses qu’il n’a­vait jamais vues et enten­dit des choses qu’il n’a­vait jamais enten­duesUn peu de ciel sur la terre »
  1. [1] La Pâque, dont le nom signi­fie pas­sage était la fête qui rap­pe­lait le pas­sage de la Mer Rouge par les Hébreux conduits par Moïse.

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