Catégorie : <span>Douglas Viscomte, Patricia</span>

Auteur : Douglas Viscomte, Patricia | Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 12 minutes

, Doc­teur de l’É­glise, né en 1542 à Fon­ti­ve­ros (pro­vince de Cas­tille) mort le 14 décembre 1591 à Ube­da (pro­vince d’Andalousie).

Si l’on veut gra­vir une haute cime pour voir le soleil se lever sur un monde étin­ce­lant de pure­té, il faut se déles­ter de tout ce qui encombre ; à ce prix seule­ment, on pour­ra atteindre le som­met. C’est le che­min spi­ri­tuel que nous trace saint Jean de la Croix ; il fau­dra pas­ser des nuits pour arri­ver à la lumière. Sui­vons donc notre saint dans son ascen­sion vers le som­met du Mont . Les quelques étapes de sa vie que nous évo­que­rons vont nous le permettre.

La nuit obscure et le miracle de la Vierge et du puit

L’âme du futur saint, enfant, vivait dans l’in­ti­mi­té de Dieu, de la Sainte Vierge, des anges et des saints. Une aven­ture qu’il raconte lui-même fut sans doute l’oc­ca­sion du pre­mier pas de sa longue ascension.

Le petit Jean jouait avec ses cama­rades (enfant « il se com­por­tait comme un ange » disait de lui sa mère, il était vif et plein d’en­train), le groupe s’est appro­ché d’un minus­cule étang aux eaux bour­beuses et s’a­muse à y jeter des bouts de bois. On crie, on rit, et cha­cun cherche à reti­rer son bâton. Mais les bords sont glis­sants et Jean, empor­té par son ardeur, tombe dans l’eau. Il s’en­fonce et l’on ne voit plus que sa tête.

Les petits cama­rades poussent des hur­le­ments, mais voi­ci Jean qui lève la tête : il voit au-des­sus de lui une très belle dame qui lui tend ses mains « jolies et bien tournées ».

Petit, dit-elle, donne-moi la main et je te sortirai.

Auteur : Douglas Viscomte, Patricia | Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 11 minutes

, né en l’an 480 à Nur­sia (ville de la Sabine au nord de l’I­ta­lie, aux pieds des Apen­nins), mort au Mont Cas­sin (sud de Rome) le 543, fon­da­teur de l’Ordre des Bénédictins.

Saint Benoît naquit à Nur­sia, d’une noble famille aus­tère et guer­rière. Quand il naquit, l’Em­pire Romain était en pleine déca­dence, la socié­té dis­so­lue, un monde s’é­crou­lait ; par­tout régnaient la cor­rup­tion, le déses­poir et la mort. L’É­glise elle-même était ébran­lée ; les schismes la divi­saient, l’Ins­ti­tut monas­tique, après la magni­fique flo­rai­son de saints qu’il avait don­née au monde était en pleine dégra­da­tion, l’hé­ré­sie d’A­rius triom­phait, se ser­vant des bar­bares pour per­sé­cu­ter l’É­glise. Et voi­ci que l’illustre race des Ani­ciens donne un reje­ton qui va recon­qué­rir l’Oc­ci­dent au Christ par ses légions paci­fiques, n’ayant d’autres armes que la prière et l’exemple.

On don­na à l’en­fant, à son bap­tême, le nom de Benoît : Bene­dic­tus le « bien­dit » ou « béni ». Alors qu’il était encore très jeune, Dieu se révé­la à lui comme l’U­nique Réa­li­té dans un monde où tout se dis­lo­quait. À qua­torze ans, il s’ar­ra­cha ain­si à sa famille et s’en­fuit. À chaque grand tour­nant de l’His­toire, lorsque le désordre est deve­nu into­lé­rable, une soif d’ab­so­lu sai­sit d’in­nom­brables âmes et les pousse au désert.

L'histoire de Saint Benoit pour les jeunes - à Subiaco

Le renon­ce­ment le plus sen­sible pour lui fut d’a­ban­don­ner sa vieille nour­rice, dont l’af­fec­tion l’a­vait entou­ré dès son ber­ceau. Mais elle le sui­vra aus­si loin que cela lui sera pos­sible. Et voi­ci le jeune homme fuyant pour cher­cher dans le mas­sif des Apen­nins un refuge loin de la cor­rup­tion. Et il le trou­ve­ra enfin. L’A­nio avait creu­sé là une gorge pro­fonde sépa­rant la Sabine du pays autre­fois habi­té par les Eques et les Mer­niques. Le lieu était consti­tué d’un bas­sin où la rivière s’é­lar­gis­sait entre d’é­normes parois de rochers, et, de cas­cade en cas­cade, tom­bait dans un lieu appe­lé Subia­co (du latin subla­quem) for­mant un lac où se trou­vaient encore les ruines d’une vil­la que Néron, séduit par la beau­té du site, y avait fait construire. En che­min, Benoît avait d’ailleurs ren­con­tré un soli­taire, nom­mé Romain, à qui il avait confié ses aspi­ra­tions ; le lui avait don­né un cilice et un habit en peaux de bêtes et pro­mit de lui don­ner le pain quo­ti­dien néces­saire à sa subsistance.

Benoît éta­blit sa demeure dans une de ces sombres et étroites cavernes. Il y demeu­ra trois ans, se livrant à la contem­pla­tion et lut­tant contre les ten­ta­tions qui venaient l’as­saillir dans sa retraite. Des sou­ve­nirs pro­fanes le har­ce­laient encore et pour se vaincre, il n’hé­si­te­ra pas à se rou­ler dans les ronces et les épines. Depuis, il fut à jamais vain­queur de ses sens ; maître de ses pas­sions, il était désor­mais capable d’é­ta­blir une école où l’on appren­drait à ser­vir le Seigneur.

En effet, peu à peu, des hommes vien­dront à lui ; sa parole touche les cœurs et bien­tôt des dis­ciples, par­mi les­quels se côtoient Goths et Romains, laïcs et clercs, avides de per­fec­tion, affluent. Il éta­blit alors douze monas­tères, peu­plés cha­cun de douze moines. Et voi­ci l’Ordre fon­dé, avec les inévi­tables épreuves du début.

Auteur : Douglas Viscomte, Patricia | Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 12 minutes

, née le 12 décembre 1779 à Joi­gny, morte le 1865 à Paris (jeu­di de l’Ascension).

Vie de sainte Barat - Maison natale de Madeleine Sophie à Joigny (Yonne)
Mai­son natale de Made­leine Sophie à Joi­gny (Yonne)

La petite Sophie naquit pré­ma­tu­ré­ment, car un incen­die dans le voi­si­nage de la mai­son des Barat fit une telle peur à sa mère que celle-ci mit au monde son enfant avant terme. Ses parents, de milieu modeste, avaient une cer­taine aisance, son père exer­çait la pro­fes­sion de ton­ne­lier et vigneron.

L’en­fant était ché­tive, mais extrê­me­ment intel­li­gente. Son frère aîné, Louis, qui se des­ti­nait à la prê­trise, prit en mains sa for­ma­tion intel­lec­tuelle et morale. Il fut pour l’en­fant un pré­cep­teur doué, bien que d’une très grande sévé­ri­té. Il orga­ni­sa pour Sophie (et ceci dès l’âge de dix ans) un plan d’é­tudes où les grands clas­siques de l’An­ti­qui­té avaient une place de pré­di­lec­tion. Elle apprit ain­si le latin, le grec, et sut réci­ter des tirades de Vir­gile et d’Ho­mère avec facilité.

L’Ab­bé fut jeté en pri­son pen­dant la révo­lu­tion ; aus­si­tôt libé­ré, il reprit sa tâche et ensei­gna à sa sœur l’É­cri­ture Sainte, les saints Pères et les théo­lo­giens. Ce maître ne lui pas­sait rien ; jamais de com­pli­ment et des humi­lia­tions sans fin.

Société du Sacré-Cœur de Jésus, Madeleine Sophie BaratMère Barat, racon­tant cela à ses reli­gieuses, leur dit un jour : « En pre­mier lieu, ces trai­te­ments me cau­sèrent bien des larmes puis, la grâce aidant, je vins à aimer les humi­lia­tions et, ajou­ta la Mère, dont le bon sens fut un des élé­ments mar­quants de sa nature, (avec un brin de malice dans la voix !) ce qui m’a­vait tant fait souf­frir finit par me faire rire. »