Elles s’en vont, Ninon, Ninette, Nina, jupette rouge et bonnet pareil, six petits sabots claquant sur la terre gelée.
« Vite, vite, les sœurettes, car le jour baisse, dit Ninette, la plus sage.
– Vite, vite, répond Ninon, la plus ardente, car un grand travail nous attend.
– Vite, vite, murmure Nina, la plus douce, car Mère a dit qu’on ne s’attarde pas. »
Et les six petits sabots martèlent en chœur : « Vite, vite, vite, vite, les petites sœurs. »
Mais que c’est donc lourd, tout ce qu’elles portent, les sœurettes !… Et encombrant, donc !… Elles en ont plein les poches, et plein le giron, dans les mains, dans les bras et jusque sous le menton… Il y a du gui, de la mousse, du houx, du lierre, de la paille, du foin et du sapin… À peine voit-on, dans toute cette verdure, trois frimousses rondes et rouges comme des pommes d’api, éclairées de blanches quenottes et de petits yeux de souris…
« Elle sera belle, notre crèche…
– Et