Catégorie : <span>Autres textes</span>

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abbaye de Landevennec - Légende de Saint Guénolé et le diable était en charge de l’Ile de Sein qui s’ap­pe­lait à l’é­poque Insu­la Seid­hun. Il pro­té­geait les habi­tants qui se lais­saient influen­cer encore trop faci­le­ment aux injonc­tions des beaux par­leurs envoyés par le .

Il fai­sait l’al­ler-retour entre l’ab­baye de Lan­de­ven­nec et l’île, et s’ar­rê­tait sou­vent au Bec du Raz pour y contem­pler sa cité posée sur l’eau. Il envi­sa­geait de construire un pont entre le Bec et l’île afin de per­mettre des voyages plus confor­tables et moins dan­ge­reux par mau­vais temps entre Seid­hun et le conti­nent. Il l’a­vait pro­mis au capi­taine de l’île.

* * *

Il en était là dans ses réflexions quand un beau jeune homme s’ap­pro­cha de lui. Mais à ses pieds four­chus et à sa langue miel­leuse, Saint Gué­no­lé recon­nu le diable en personne.

— Que me veux-tu, Polig ? (Petit Paul, sur­nom du diable)

— Je veux aller sur l’île qui est au loin là-bas.

— Par ma crosse, tu ne

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C’é­tait le soir de . L’hor­loge du clo­cher venait de son­ner 23 heures. Peu après, les cloches appe­laient les fidèles. Le vent froid de la nuit ren­voyait la joyeuse invi­ta­tion à la , minuit à tra­vers les ruelles du vil­lage de Mon­ca­da, par-delà les rizières et les oran­ge­raies au loin jus­qu’à la ville de Valences. Quit­tant, les riches, leurs châ­teaux et les pauvres, leurs chau­mières, ces Espa­gnols habi­tués au soleil sous la bise gla­cée se mire en route. Rien au monde n’au­rait pu les chas­ser de leurs logis douillets ; mais par amour de l’, ils mar­chaient sans hési­ta­tion, fris­son­nants dans le noir. Même de petits enfants, force de volon­té, bien emmi­tou­flés dans leurs lai­nages, mar­chaient un peu som­no­lents, mais avec d’au­tant plus de mérite côté des parents, vers l’église.

Crèche de l'Eglise de San Ginés - Espagne - Miracle eucharistique de NoëlVoi­ci déjà que dans le pre­mier banc s’a­ge­nouillait une jolie petite pay­sanne de cinq ans, avec sa maman. Toute ani­mée du désir d’ad­mi­rer l’En­fant-Jésus avec Marie, Joseph, les anges, , les ber­gers, et toutes les petites lumières, elle avait pres­sé la famille à par­tir vers l’é­glise. Brillants de bon­heur, ses yeux noirs et vifs allaient d’un ber­ger à l’autre, admi­raient Marie et Joseph dans la pauvre étable ins­tal­lée sur l’au­tel laté­ral de gauche. Tout à coup la petite pous­sa sa maman et demanda :

« La crèche est vide, où est donc l’Enfant-Jésus ?

– Après la messe, mon­sieur le Curé l’y met­tra. Alors

Auteur : Lemaître, Jules | Ouvrage : Autres textes .

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L'imagier - Titre et Christ

C’é­tait un beau couvent bâti sur un haut pla­teau. Au-des­sus la mon­tagne cou­verte de sapins. Les toits poin­tus et les tou­relles de la sainte mai­son se décou­paient sur ce fond sombre. Au-des­sous une large val­lée, des vignes, des champs de blé, des prai­ries bor­dées de peu­pliers, et un vil­lage le long d’une molle rivière.

Les moines de ce couvent étaient à la fois de bons ser­vi­teurs de Dieu, de grands savants et d’ex­cel­lents labou­reurs. Le jour, leurs robes blanches appa­rais­saient çà et là dans la cam­pagne, pen­chées sur les tra­vaux de la terre ; et, le soir, on les voyait pas­ser de pilier en pilier, sous les arceaux du large cloître, avec un mur­mure de conver­sa­tions ou de prières.

Il y avait par­mi eux un jeune reli­gieux, du nom de frère Nor­bert, qui était un très bon ima­gier. Dans le bois ou dans la pierre, ou bien avec l’ar­gile qu’il pei­gnait de vives cou­leurs, il savait façon­ner de si belles sta­tues de Jésus, de Marie et des saints, que les prêtres et les per­sonnes pieuses venaient les voir de très loin et les ache­taient très cher, pour en faire l’or­ne­ment de leurs églises ou de leurs oratoires.

Frère Nor­bert était fort pieux. Il avait sur­tout pour la sainte Vierge une dévo­tion extra­or­di­naire ; et sou­vent il res­tait des heures devant l’au­tel de l’Im­ma­cu­lée, immo­bile et pros­ter­né sous son capu­chon, les plis de sa robe épan­dus der­rière lui sur les dalles.

Frère Nor­bert était par­fois rêveur. Le soir sur­tout, en regar­dant, du haut de la ter­rasse, le soleil s’é­teindre à l’ho­ri­zon, il deve­nait inquiet et triste. Il aurait vou­lu s’en aller loin, voir d’autres coins du monde que celui où il vivait.

Le prieur lui disait alors :

– Que pou­vez-vous voir ailleurs que vous ne voyiez où vous êtes ! Voi­là le ciel, la terre, les élé­ments : or, c’est d’eux que tout est fait… Quand vous ver­riez toutes les choses à la fois, que serait-ce qu’une 

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Récit de catéchisme - Statue de la Sainte TrinitéJe me sou­viens d’une his­toire qui m’a été racon­tée il y a bien long­temps, car j’é­tais encore au col­lège à Sto­ny­hurst, dans le nord de l’An­gle­terre ; là, ceux qui nous ensei­gnaient avaient un art mer­veilleux pour se faire écou­ter par des enfants, alors même qu’ils par­laient des choses les plus graves et les plus sublimes.

Les pères de Sto­ny­hurst res­sem­blaient à ces jésuites mis­sion­naires au Cana­da, qui, pour atti­rer les peu­plades sau­vages autour de la croix qu’ils por­taient au désert, avaient avec eux des harpes et des cithares ; et quand ils voguaient avec quelques néo­phytes sur les grands fleuves, ils se met­taient à chan­ter des can­tiques, en s’ac­com­pa­gnant d’ac­cords suaves et har­mo­nieux ; l’at­trait de cette musique ame­nait à eux des natu­rels du pays, et sou­vent, pour mieux entendre les hommes de la chair blanche, on voyait de ces sau­vages qui se jetaient à la nage, et qui venaient se sus­pendre aux bords de la pirogue pour écou­ter ces hommes qui avaient appris leur langue et accou­raient, à tra­vers les mers et les dan­gers, leur par­ler de Dieu.

Histoire pour la fête de la Sainte Trinité - Jacques Marquette - missionnaire jésuite, mort au Canada à 37 ans.Nos maîtres de Sto­ny­hurst n’a­vaient ni cithares ni harpes ; mais ils avaient des his­toires qu’ils savaient mêler à tous leurs ensei­gne­ments. En voi­ci une que l’un des pères nous racon­ta à l’ins­truc­tion du matin, le dimanche de la .

Un saint doc­teur, un homme qui avait cher­ché la soli­tude pour pou­voir se livrer, loin de tout bruit et de toute dis­trac­tion, à la prière et à la médi­ta­tion, un jour se pro­me­nait seul sur les bords de la mer ; là, livré à ses graves pen­sées, tan­tôt il regar­dait le ciel, tan­tôt il por­tait ses yeux sur l’im­men­si­té des flots.

La vue du ciel avec son azur et ses nuages, la vue de la mer avec son mou­ve­ment et ses vagues, sont deux grands aspects qui plaisent aux âmes médi­ta­tives ; il y a de l’in­fi­ni dans ces deux spec­tacles, et l’in­fi­ni mène à Dieu.

Ce qui pré­oc­cu­pait le saint dans sa pro­me­nade soli­taire, c’é­tait le mys­tère de la Trinité. 

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Histoire d'une Sainte et martyrs d'Algérie

À vivait une femme jeune encore (elle n’a­vait que qua­torze ans), mais le glo­rieux mar­tyre qu’elle y souf­frit lui a don­né le res­pect qu’en­traîne la matu­ri­té de l’âge. Le cou­rage qu’elle mon­tra cou­vrit de gloire sa jeu­nesse, à ce point qu’elle parut née pour le mar­tyre. Elle s’é­tait don­née tout entière au Christ, avait fou­lé aux pieds toutes les séduc­tions et tous les plai­sirs de la terre, sachant qu’elle n’é­tait pas née pour le siècle. Il faut d’ailleurs se sou­ve­nir qu’on se pré­pare au mar­tyre par la pra­tique des ver­tus. La pre­mière palme à cueillir n’est-elle pas la vic­toire sur soi-même ? Les parents étaient païens, mais le soleil de la véri­té avait lui à ses yeux, et, renon­çant à tout ce que la nature pou­vait lui offrir, elle s’at­ta­cha seule­ment à ce que lui don­nait la grâce, afin de pou­voir vivre au ciel et mou­rir pour le Christ. Je ne parle pas de sa beau­té recon­nue de tous. Ceci après tout n’est pas motif à louanges ; car, dans les choses divines, ce n’est pas la beau­té cor­po­relle qui importe, mais la beau­té morale.

À cette époque, la super­sti­tion païenne était com­mune, rare la foi ; elle n’en était que plus vive. Pour échap­per aux tra­hi­sons per­fides et téné­breuses, elle se cachait oppri­mée et brillait modeste dans quelques âmes. Un temple s’é­le­vait sur une col­line de rochers domi­nant la ville et bai­gnant dans les flots sa base rocheuse.

Histoire pour les jeunes - Sainte Salsa, martyrs d'Algérie

Ce lieu avait été consa­cré dès les temps les plus recu­lés du culte aux faux dieux, et pour ce motif, on lui avait don­né le nom de col­line des Temples. Entre tous les édi­cules éle­vés aux démons, que la vieillesse fai­sait tom­ber en ruines, on en dis­tin­guait un qui ren­fer­mait un dra­gon d’ai­rain. La tête en était dorée et les yeux brillants comme des éclairs. C’est le démon qu’on ado­rait dans ce dra­gon ; c’est à lui qu’on offrait des liba­tions et des sacri­fices. Heu­reu­se­ment ce lieu a chan­gé de destination.

Depuis le temple des idoles a été rem­pla­cé par une syna­gogue juive, et un chan­ge­ment encore meilleur l’a fait pas­ser au Christ ; et dès lors, dans ce lieu où avaient régné les sacri­lèges, s’é­lève une église triom­phale en l’hon­neur de notre Dieu.

Un jour vint où les mal­heu­reux parents de cette mar­tyre véné­rable se réunirent à d’autres per­sonnes pour vaquer à leur culte sacrilège.

Histoire d'une jeune sainte d'Algérie - Tipaza - ruines du temple romain

Ils emme­nèrent avec eux leur fille,