Vous avez tous plus ou moins entendu parler de ce petit habit, remplacé aujourd’hui par une médaille, que l’on impose aux enfants le lendemain de leur Communion Solennelle.
Peut-être connaissez-vous moins bien son histoire ?
La voici, en quelques mots…
Le scapulaire était, tout d’abord, une sorte de tablier que les Moines mettaient par-dessus leurs vêtements pour éviter de les salir lorsqu’ils allaient travailler aux champs. Par la suite cette sorte de blouse devint une simple pièce d’étoffe, beaucoup plus longue que large qui, munie d’une ouverture ronde pour passer la tête, descendait dans le dos et sur la poitrine. La plupart des moines la portaient, entre autres les Pères Carmes. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ces religieux ? Cependant, vous avez tous vu des images représentant sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ! La petite Sainte appartenait à cet Ordre du Carmel, et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Carmélite.
Or, vers le milieu du XIIe siècle, la Sainte Vierge apparut à un Père Carme, du nom de Simon Stock. C’était un Anglais. On dit qu’avant d’entrer au Carmel il se serait retiré, vers l’âge de 12 ans, dans une épaisse forêt où il aurait vécu pendant vingt ans, logeant dans le tronc d’un vieux chêne ! D’où son surnom de « Stock » qui, en anglais, veut dire « tronc ». Quand la Vierge se présenta à lui Elle tenait en main le scapulaire du Carmel. Le lui montrant Elle lui dit : « Voici le privilège que je te donne, à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque mourra revêtu de cet habit sera sauvé ! »
Ding-Dong… Deux petits moines, — des moinillons, — disent leur Angelus, leur bénédicité ; puis, tandis que les Pères prennent leur repas au réfectoire, ils déballent leurs petites provisions au pied d’une belle statue de Notre-Dame. Demi-pensionnaires au Couvent des Frères Prêcheurs (Dominicains), ils arrivent tôt, servent la messe, puis reçoivent les leçons du Père Bernard et l’aident dans son office de sacristain. Le soir seulement ils dévalent la colline pour rentrer chez eux, au village d’Alfange.
Cette histoire se passe au Portugal, au XIIIe siècle. Voilà cent ans, ce pays était encore aux mains des Maures, venus d’Afrique, et qu’ils avaient conquis cinq siècles plus tôt. Vers le XIe siècle, Alphonse VI, roi de Castille, reprit partiellement ce territoire et donna ce qui était compris entre le Minho et le Douro à Henri de Bourgogne, lequel prit le nom de Comte de Porto ou de Portugal. Le fils d’Henri, Alphonse-Henriquez, gagna sur les Maures une victoire décisive. Pour des Français, il est intéressant de savoir que la reprise de Lisbonne, en 1147, a été due en très grande partie à l’aide apportée à Alphonse Henriquez par une flotte de Croisés francs qui s’en allaient en Terre Sainte pour la deuxième croisade. Il y avait parmi eux des Charentais, des Bretons, des Normands, et aussi des Anglais, des Rhénans, des Flamands, tout le littoral Nord-Ouest de la chrétienté. Dans cette victoire contre les Maures, les chrétiens furent aidés très spécialement par saint Michel. On dit qu’il parut dans le ciel une aile et une main indiquant les points où la petite armée devait porter l’effort, à la suite de quoi l’Ordre Militaire de l’aile de Saint Michel fut créé pour les Chevaliers qui s’étaient signalés au combat ; il continua à se recruter parmi les plus valeureux.
Nos moinillons étaient fils d’un de ces chevaliers, lequel, très fervent, avait résolu de les donner à Dieu dès l’enfance. Bien sûr, ils ne s’engageront par vœux que plus tard, si telle était leur vocation, mais déjà ils portent le costume dominicain : robe blanche et manteau noir ; leurs cheveux sont taillés en couronne autour d’une tête rasée. Cela ne les empêche pas d’être de braves enfants joyeux. Ils aiment cette vie monastique et sans doute, seraient-ils toujours restés au couvent, s’il ne leur était arrivé une étrange et belle aventure.
Quant à leur maître, le Père Bernard, il est originaire de Morlaàs, à 12 kilomètres de Pau, donc, Béarnais. Ses parents, qui, contrairement au Chevalier d’Alfange, n’avaient nul envie d’en faire un moine, l’avait fiancé très jeune, alors que lui voulait être Dominicain. Un beau jour, il s’enfuit, non dans quelque couvent de France ; ses parents l’y retrouveraient ; non au nord de l’Espagne ; la barrière des Pyrénées n’est pas infranchissable ; mais au lointain Portugal, dans le couvent de Santarem, fondé par un des premiers compagnons de saint Dominique, Suero Gomez.
« Ils reviennent d’eux-même dire ensemble des dizaines »
Santarem… Reconnaissez-vous ce nom ? vous qui avez lu l’histoire des trois bergers de Fatima… Santarem, ville principale du district ou département du même nom, dont Fatima dépend. Notre-Dame du Rosaire n’est pas encore venue à la Cova, mais elle est déjà aimée, et combien ! particulièrement chez les Pères de Santarem. En vrai Dominicain, Père Bernard conduit souvent ses élèves à la chapelle de Notre-Dame du Rosaire. Les Ave montent en guirlandes, en bouquets… Les petits y prennent tellement goût que, souvent, ils reviennent d’eux-mêmes dire ensemble « des dizaines ». L’Espagne, le Portugal, ont une dévotion immense à la Sainte Vierge depuis que saint Jacques a évangélisé cette terre. Marie, (Notre-Dame del Pilar — du pilier), est vraiment le pilier de la foi catholique. Au Portugal, cette dévotion s’est encore fortifiée par le fait que les rois du Portugal, depuis le tout premier, ont choisi la mère de Dieu pour mère de la dynastie et de la nation. Le peuple portugais n’a pas oublié ce contrat, malgré tant de révolutions, et la Sainte Vierge pas davantage ; elle l’a prouvé !
Bref, nos moinillons, imprégnés d’esprit chrétien, catholique et dominicain, nos moinillons, vrais Portugais, vont à Marie de toute leur âme. Trop loin d’Alfange pour y courir déjeuner près de leur mère, avec leurs petits frères et sœurs, ils vont quand même déjeuner en famille, avec leur mère du ciel et leur frère Jésus. A nous, l’idée ne viendrait pas de déjeuner dans une chapelle ; ceci encore est espagnol et portugais.
Temps de lecture : < 1minutePour se préparer au Vendredi saint, voici une activité de découpage et de coloriage à réaliser : Cliquer sur ce lien pour télécharger le modèle à imprimer : Maquette 7 – 10 ans – Voici ta Mère. Source : http://www.vienslevetoi.com/
Estelle Faguette naquit en Champagne, dans une famille pauvre et chrétienne. Ses parents cultivaient la terre et gagnaient péniblement le pain de leurs enfants.
Estelle allait à l’école tenue par les Sœurs. C’était une petite fille simple, sérieuse, douée d’un bon jugement. Elle aimait la Sainte Vierge et montrait une grande pitié pour les malheureux. Volontiers, elle eût donné tout ce qu’elle avait sous la main.
Estelle, bonne d’enfants
Après sa première communion, faite pieusement dans l’église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne, Estelle partit avec ses parents pour Paris.
Là, elle est reçue « enfant de Marie », à Saint-Thomas-d’Aquin. Puis, à 18 ans, désirant se donner au Seigneur et aux pauvres, elle entre chez les religieuses de l’Hôtel-Dieu. La novice se met de tout son cœur au service des malades, mais la faiblesse de sa santé l’oblige, à son grand chagrin, à quitter l’hôpital.
Estelle à peu près rétablie entreprend, pour vivre, des journées de couture, puis se place comme bonne d’enfants chez la Comtesse de la Rochefoucauld.
Chaque année, le printemps venu, la jeune bonne suit ses maîtres au château de Poiriers, à Pellevoisin, où l’on passe la belle saison.
Mais avec le temps, la santé d’Estelle devient de plus en plus mauvaise. La tuberculose atteint ses poumons et ravage tout son corps. Mme de la Rochefoucauld entoure sa domestique des soins les meilleurs. Malgré tout, l’état devient très grave. Une grande tristesse accable la pauvre Estelle. Elle comprend que les médecins ne peuvent pas la guérir. Que deviendront ses parents qui ont besoin de son travail ?… Qui élèvera une petite nièce dont elle a pris la charge ?… Elle fait plusieurs neuvaines à la Sainte Vierge pour implorer sa guérison ; la bonne Mère du Ciel ne semble pas l’entendre.
À l’automne de 1875, Estelle, en voyant jaunir et tomber les feuilles du parc, peut penser qu’elle aussi, sera bientôt emportée par la mort.
C’était à Bethléem à la pointe du jour. L’étoile venait de disparaître, le dernier pèlerin avait quitté l’étable, la Vierge avait bordé la paille, l’Enfant allait dormir enfin. Mais dort-on la nuit de Noël ?…
Doucement la porte s’ouvrit, poussée, eût-on dit, par un souffle plus que par une main, et une femme parut sur le seuil, couverte de haillons, si vieille et si ridée que, dans son visage couleur de terre, sa bouche semblait n’être qu’une ride de plus.