Catégorie : <span>90 Histoires pour les catéchistes II</span>

Auteur : Schnebelin, Marguerite | Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Sor­tant de l’u­sine où elle a tra­vaillé tout le jour, une femme aux traits amai­gris s’en­gage dans l’é­troit che­min qui mène hors de la ville jus­qu’à une « grotte de  ». Voi­là huit jours qu’elle fait ce tra­jet. L’in­quié­tude et la peine courbent ses épaules lasses. Au logis, son mari est cou­ché depuis six mois, souf­frant cruel­le­ment. De son tra­vail à elle dépend l’exis­tence de tous. Mais la mal­heu­reuse, épui­sée de sur­me­nage et de pri­va­tions, voit venir l’heure où la misère fera suite à la gêne au foyer désolé.

À peu de dis­tance se dresse le rocher où rayonne la blanche sta­tue de la . Celle qui monte vers ce but s’ar­rête dans le sen­tier, indé­cise, l’âme angoissée.

— Qu’est-ce que je fais !… Moi, pro­tes­tante, venir la prier ! Qu’est-ce que j’es­père ! De quel droit récla­mer sa pitié ?…

Mais une voix s’é­lève au fond de l’âme trou­blée, une voix qui ras­sure et invite à l’es­poir « Ton mari et tes enfants sont catho­liques et c’est pour eux que tu viens. » « Et puis, mur­mure la pauvre femme, j’ai fait ce que je devais : j’ai res­pec­té les croyances du père, j’ai veillé à ce que les petits connaissent et pra­tiquent leurs devoirs… »

Auteur : Aveluy, A. | Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

L’

Le long de la grande allée, bor­dée d’eu­ca­lyp­tus, s’a­vance un gamin aux yeux ronds et vifs, aux che­veux lai­neux et fri­sés… C’est Yosé­fou, un gra­cieux négrillon que sa démarche ner­veuse et sac­ca­dée a fait sur­nom­mer Gui­gué, ce qui veut dire, dans la langue de sa tri­bu : la sauterelle.

L'église d'une mission catholique au GabonÀ l’autre bout de l’al­lée appa­raît une forme blanche, c’est Sœur Claire. Pour se garan­tir contre les ardeurs d’un soleil impla­cable elle porte sur son voile un grand casque dou­blé de vert.

« Où vas-tu, Yosé­fou ? » demande-t-elle à la Sau­te­relle. « Je vais à l’é­glise saluer Mwa­na-Jésus », le Petit Jésus, répond la Sau­te­relle. « Très bien, dit Sœur Claire ; salue-le aus­si de ma part ! »

Arri­vé à l’é­glise le jeune négrillon se pros­terne devant le taber­nacle puis, d’un brusque mou­ve­ment de jar­ret, se redresse comme s’il avait des res­sorts dans les jambes. C’est la génu­flexion habi­tuelle de la Sau­te­relle ! Aus­si­tôt après, il se dirige vers la . Le voi­ci en face de Mwa­na-Jésus ! Ses yeux ronds et blancs brillent de joie et aus­si d’en­vie. Il est si beau ce petit Jésus et si blanc… tan­dis que lui, Yosé­fou, est noir comme l’é­bène Mais Jésus regarde sur­tout la cou­leur des âmes ! Et celle de la Sau­te­relle est blanche comme un beau lys. Et parce que son petit cœur est tout à lui voi­ci que notre négrillon impro­vise une éton­nante lita­nie : « Mon Dieu, notre Père, que votre Fils est beau ! Je vous féli­cite !… Sainte , que votre enfant est beau ! Je vous féli­cite !… Ber­gers, que vous êtes gen­tils d’être venus visi­ter Jésus… Je vous féli­cite !… Rois-Mages, je vous féli­cite de lui avoir appor­té des cadeaux ! »

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Temps de lec­ture : 7 minutes

Vous avez tous plus ou moins enten­du par­ler de ce petit habit, rem­pla­cé aujourd’­hui par une , que l’on impose aux enfants le len­de­main de leur Com­mu­nion Solennelle.

Peut-être connais­sez-vous moins bien son histoire ?

La voi­ci, en quelques mots…

scapulaire carmel - sainte Therese de Lisieux - Histoire pour les veillées scoutes.Le était, tout d’a­bord, une sorte de tablier que les Moines met­taient par-des­sus leurs vête­ments pour évi­ter de les salir lors­qu’ils allaient tra­vailler aux champs. Par la suite cette sorte de blouse devint une simple pièce d’é­toffe, beau­coup plus longue que large qui, munie d’une ouver­ture ronde pour pas­ser la tête, des­cen­dait dans le dos et sur la poi­trine. La plu­part des moines la por­taient, entre autres les Pères Carmes. Vous n’a­vez peut-être jamais enten­du par­ler de ces reli­gieux ? Cepen­dant, vous avez tous vu des images repré­sen­tant sainte Thé­rèse de l’En­fant-Jésus ! La petite Sainte appar­te­nait à cet Ordre du , et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Carmélite.

Or, vers le milieu du XIIe siècle, la appa­rut à un Père Carme, du nom de Simon Stock. C’é­tait un Anglais. On dit qu’a­vant d’en­trer au Car­mel il se serait reti­ré, vers l’âge de 12 ans, dans une épaisse forêt où il aurait vécu pen­dant vingt ans, logeant dans le tronc d’un vieux chêne ! D’où son sur­nom de « Stock » qui, en anglais, veut dire « tronc ». Quand la Vierge se pré­sen­ta à lui Elle tenait en main le sca­pu­laire du Car­mel. Le lui mon­trant Elle lui dit : « Voi­ci le pri­vi­lège que je te donne, à toi et à tous les enfants du Car­mel. Qui­conque mour­ra revê­tu de cet habit sera sauvé ! »

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Temps de lec­ture : 6 minutes

La vieille Yvonne s’as­sit un jour près de son rouet et nous dit :

— Oui, mes enfants, le plus grand des saints du , c’est . Écou­tez bien ce que je vais vous racon­ter, et vous ver­rez si je vous ai menti.

Nous nous appro­châmes plus près encore de mère Yvonne, et elle commença :

Histoire de saint Joseph pour les enfants - Cabane du père Joseph « Per­sonne n’ai­mait Joseph Mahec, dans le pays de Ker­véh qu’il habi­tait ; aus­si vivait-il soli­taire dans une cabane déla­brée. On disait que le soleil lui-même avait tel­le­ment en hor­reur Joseph Mahec, que jamais il ne pro­je­tait ses joyeux rayons sur sa mai­son­nette enfumée !

Un soir de mars où Joseph Mahec allait péné­trer dans sa cabane, il se sen­tit tirer légè­re­ment par le pan de son habit. Il se retour­na sur­pris, presque en colère, car il n’é­tait point accou­tu­mé à ces manières. On le fuyait, mais on ne le tou­chait pas. Der­rière lui était un vieillard cour­bé sous le poids des années et de la misère. Des che­veux blancs, une longue barbe, des traits véné­rables pré­ve­naient en faveur de cet incon­nu, en dépit de ses pauvres habits. Mais Joseph Mahec n’a­vait de pitié pour per­sonne. Il regar­da à peine cet étran­ger dont le front avait pour­tant un doux rayon­ne­ment emprun­té sans doute à la rési­gna­tion de son âme.

— Que me vou­lez-vous ? deman­da-t-il brusquement.

— Assis­tez-moi, dit le pauvre homme.

Mahec par­tit d’un grand éclat de rire.

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Histoire pour les scouts et louveteau - Miracle de Jean Bosco à nd AuxiliatriceC’é­tait en mai 1869, un same­di soir. Une jeune fille, les yeux cou­verts d’un épais ban­deau noir et gui­dée par deux dames, entra dans le sanc­tuaire de N.-D. Auxi­lia­trice à Turin. Elle venait du vil­lage de Vino­vo et se nom­mait Stardero.

Atteinte depuis deux ans d’un mal d’yeux par­ti­cu­liè­re­ment violent, elle avait fini par perdre com­plè­te­ment la vue. Inca­pable de se conduire elle fai­sait un pèle­ri­nage au Val­doc­co, accom­pa­gnée par sa tante et une cha­ri­table voisine.

Après une fer­vente prière faite devant l’au­tel de la Vierge, l’in­firme deman­da à par­ler à . Celui-ci la reçut à la sacristie.

« Depuis com­bien de temps avez-vous mal aux yeux ? lui demanda-t-il.

— Il y a très long­temps, mon Père, répon­dit la jeune fille. Mais il n’y a qu’un an que je n’y vois plus du tout.

— Avez-vous consul­té quelque spé­cia­liste et sui­vi un traitement ?

— Nous avons essayé toutes sortes de remèdes, répon­dit la tante. Aucun ne lui a pro­cu­ré la moindre amé­lio­ra­tion. Quant aux méde­cins, ils disent que les yeux sont per­dus et qu’il n’y a rien à faire. »

À ces mots, la jeune infirme se mit à pleurer…

« Dis­tin­guez-vous les gros objets des petits ? reprit Don Bosco.

— Je ne dis­tingue abso­lu­ment rien.

— Otez votre ban­deau », ordon­na le Saint.

Et pla­çant la malade face à une fenêtre bien éclai­rée il lui demanda :

« Voyez-vous la lumière de cette fenêtre ?

— Je ne vois abso­lu­ment rien !

— Vou­driez-vous voir ?

— De tout mon cœur ! Je ne suis qu’une fille du peuple et la perte de mes yeux va me rendre mal­heu­reuse pour le reste de mes jours.