Temps de lecture : 2 minutes Jacques et Françoise passent leurs grandes vacances dans un village du centre de la France. C’est un très joli pays, à la fois verdoyant et montagneux, avec des ruisseaux rapides où leur papa pêche la truite. Comme dans beaucoup de campagnes, le village s’est dépeuplé. C’est pourquoi il n’y a…
Et maintenant une histoire ! Posts
Baptême.
Jean a mené ses deux vaches au parc du Vieux-Chêne. Mains aux poches, nez au vent, il revient d’un bon pas, sifflant avec les merles. Il fait bon respirer dans l’air frais toute la vie des matins !
Tiens ! Voici le Père Pierre et ses moutons : une aubaine pour Jean !
— Bonjour, Monsieur Pierre !
— Bonjour, Jean !
— Vous avez de la chance d’avoir un si beau troupeau !
— Je parie que tu as envie de jouer avec mes moutons !
— Oh ! oui… Surtout avec les petits : ils cabriolent si drôlement autour de leur mère !
Le vieil homme, habile, saisit un agnelet par la patte, le maîtrise, l’apaise.
— Maintenant, viens !
Ordre
Toc-toc !
Soudain dressée sur son lit, Marie Gimet écoute… Mais elle n’entend plus que les coups de son cœur dans sa poitrine et du sang à ses tempes…
Pourtant, elle n’a pas rêve. On a heurté sa porte. Et qui peut venir à cette heure de la nuit ?… Elle frissonne : nul ne se sent en sécurité sous cette « Terreur » qui guillotine les nobles, ceux qui ont servi chez eux, ceux qui assistent à la messe, et même, simplement, ceux qui n’ont rien fait pour la Révolution… Elle a été tant de fois assister à la messe dans une cave ou dans une grange, elle, Marie… Elle a même deux fois porté un pot de rillettes à Monsieur le Curé qui doit se cacher dans les bois pour échapper aux gendarmes de la Révolution qui voudraient le jeter en prison… Non, vraiment, elle n’est pas tranquille…
— Qui est là ?
Oui, qui est là, derrière cette porte close ?… La mort ou la vie ?… Si ce sont les gendarmes : c’est la mort sur la guillotine.
Eucharistie.
Onze gars du village de Rivouard, blotti au fond de la vallée, sont partis avec leur vicaire par une belle soirée de décembre pour escalader la Roche Brune. C’est la courte ascension classique des débutants et, malgré le petit vent nord-est qui soulève parfois la neige dans un impalpable poudroiement argenté, ils ont atteint avant la nuit le refuge de La Placette situé à 2.000 mètres.
A la lueur clignotante des bougies, on s’installe parmi les rires et les chansons. Mais chut ! il faut dormir bien vite afin d’être en forme pour l’escalade du lendemain.
Au réveil, Monsieur le Vicaire a déjà préparé son autel portatif sur l’unique table du refuge. Dehors, le ciel est toujours clair, et la température s’est même radoucie. Un peu de gymnastique pour éprouver les muscles… quelques bonnes blagues… et les gars ayant sorti des sacs leurs missels, se groupent autour du prêtre qui a revêtu les ornements sacerdotaux.
La messe commence ; voici l’Évangile, l’Offertoire. Dans quelques instants, l’Hostie consacrée rayonnera dans le refuge. C’est alors que se produisit l’imprévisible. Un grondement, d’abord lointain et sourd, mais qui s’amplifie comme un tonnerre, fit brusquement lever toutes les têtes. Pas un cri, pas une parole, mais une pensée commune vient de jaillir : l’avalanche !
L’Eucharistie.
La Révolution française venait d’éclater. Partout les églises étaient profanées, les prêtres dénoncés, traqués comme des bêtes fauves, souvent fusillés sur le bord des chemins. Les fidèles eux-mêmes voyaient leurs maisons envahies par des bandes de forcenés qui menaçaient de les égorger s’ils ne dénonçaient pas les prêtres qu’ils connaissaient.