Étiquette : <span>Eucharistie</span>

Auteur : Baeteman, R. P. J. | Ouvrage : Tout l'Évangile en images .

Temps de lec­ture : 2 minutesJésus annon­çait aux Juifs le miracle de l’Eu­cha­ris­tie, qu’Il devait lais­ser après lui. Il leur disait : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éter­nelle, et je le res­sus­ci­te­rai au der­nier jour ». Beau­coup de ceux qui le sui­vaient, croyant qu’il allait leur don­ner à man­ger sa…

Auteur : Baeteman, R. P. J. | Ouvrage : Tout l'Évangile en images .

Temps de lec­ture : 2 minutesUne foule immense avait sui­vi Jésus sur la mon­tagne, fas­ci­née par son regard et par ses paroles. La nuit allait venir, et ces gens n’a­vaient rien à man­ger. Jésus deman­da aux Apôtres de voir, si, par­mi ce monde réuni, ils ne trou­ve­raient pas quel­qu’un ayant un peu de nour­ri­ture. Ils…

Auteur : Targis, Edmond | Ouvrage : Et maintenant une histoire I .

Temps de lec­ture : 5 minutes

La der­nière char­rette de foin venait d’être mise en lieu sûr.

Et puis ce fut l’o­rage, violent, bru­tal. Les éclairs suc­cé­daient aux éclairs. Déjà, l’é­norme sapin de la cour du châ­teau avait été déra­ci­né. Plus loin, la petite ferme du père Jani­cout flam­bait comme fétu de paille. Sou­dain, on enten­dit un fra­cas épou­van­table, réper­cu­té d’é­cho en écho : la foudre venait d’at­teindre le clo­cher, le clo­cher de tuiles ver­nis­sées autour duquel se ser­raient les mai­sons. Une épaisse fumée, toute noire, mon­tait dans le ciel encore plus noir, le tout tra­ver­sé de lueurs rouges : les flammes. Le feu avait pris de par­tout à la fois.

Église du village en feu - première communion et eucharistieIls étaient deux qui avaient vu la foudre s’a­battre sur l’é­glise : Mon­sieur le Curé dans son pres­by­tère, et Jean le jaciste dans sa mai­son­nette de la rue Haute. Deux qui avaient bon­di ensemble dans la rue, l’un tout cour­bé sous le poids des ans et d’une exis­tence mise au ser­vice des autres, l’autre, jeune, le visage tour­né vers l’a­ve­nir. Deux, avec une seule pen­sée au fond du cœur : là-bas, dans « leur » église, le taber­nacle… et le ciboire aux hos­ties consacrées.

Ils se sont retrou­vés sur la place, avec la même angoisse dans le cœur, la même farouche volon­té dans le regard. Autour d’eux, avec bruit, les secours s’organisent.

« Mon­sieur le Curé, je sais… mais je vous en prie, n’al­lez pas plus loin. Je suis jeune et n’ai pas peur. Je Le rapporterai. »

Et, sans attendre la réponse, Jean s’é­lance. Un cri par­mi la foule : le grand por­tail d’en­trée s’é­croule, dans un jaillis­se­ment d’é­tin­celles. Par où donc Jean va-t-il péné­trer dans l’é­glise ? Il reste la petite porte basse. Elle est fer­mée, mais d’un grand coup d’é­paule, et han ! il l’en­fonce. La four­naise ! Une hor­rible fumée âcre qui étouffe, piquant atro­ce­ment et les yeux et la gorge. Un ron­fle­ment entre­cou­pé de cré­pi­te­ments. De grands éclairs rouges. L’in­cen­die dans toute son hor­reur. Déjà Jean regarde plus loin. Dans cet enfer qui l’en­toure, ses deux yeux très clairs se portent là-bas, vers le Christ de pierre qui domine la four­naise, le Christ aux deux bras éten­dus. Il semble pro­té­ger, dans la par­tie du chœur encore intacte, l’au­tel et le taber­nacle. Le petit jaciste rampe sur le sol : c’est le seul moyen de ne pas être trop brûlé.

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Légende dorée de mes filleuls .

Temps de lec­ture : 16 minutes

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Des coups vio­lents contre la porte. Des hommes armés qui crient d’une voix furieuse : « Ouvrez ! ouvrez tout de suite ! » Est-on reve­nu au temps des ori­gines du Chris­tia­nisme, à l’é­poque des Per­sé­cu­tions, lorsque les gardes des empe­reurs romains fai­saient la chasse aux bap­ti­sés ? Non. On est en France, en l’an­née 1793, c’est-à-dire au plein de la tra­gique période de la Révo­lu­tion. Il y a plus de trois ans qu’à Paris le peuple révol­té s’est empa­ré de la Bas­tille, et cer­tains disent qu’une nou­velle époque de l’his­toire a com­men­cé ce jour-là. Il y a quelques mois que, dans la dou­leur ou la stu­peur de la nation, le roi Louis XVI a gra­vi les marches de la guillo­tine et que le bour­reau a mon­tré à la foule sa tête ruis­se­lante de sang.

Histoire : soldats révolutionnaires arrêtant un prêtre
Des hommes armés qui crient d’une voix furieuse : « Ouvrez ! ouvrez tout de suite. »

— Ouvrez ! ouvrez donc ou nous enfon­çons la porte ! Dans com­bien de villes de France, jusque dans les plus petits vil­lages, de telles scènes ne se repro­duisent-elles pas ? Com­bien de familles sont ain­si réveillées en sur­saut, et com­bien se retrou­ve­ront, une heure plus tard, père, mère, grands-parents, enfants, ser­vi­teurs, entas­sés dans la cel­lule d’une pri­son, atten­dant de com­pa­raître devant le Tri­bu­nal révo­lu­tion­naire qui les juge­ra et qui, peut-être,très sou­vent, trop sou­vent même, condam­ne­ra maints des membres à mon­ter, eux aus­si, les degrés de la sinistre machine qu’a inven­tée le doc­teur Guillotin ?

Quels crimes ont-ils com­mis ? Que leur reproche-t-on ? Bien sou­vent celui-ci : d’a­voir caché des prêtres. C’est que, depuis deux ans, la Révo­lu­tion fait la chasse au cler­gé. Pour­quoi ? Parce que ses chefs ont la haine du Chris­tia­nisme et veulent l’ar­ra­cher du sol de la vieille France. Dans maints endroits, des équipes de furieux se sont ruées sur les églises les plus véné­rables, les cathé­drales les plus magni­fiques, ont bri­sé les têtes des sta­tues, par­fois même entre­pris de démo­lir pierre par pierre les nefs. Les prêtres sont tra­qués, ou plu­tôt sont tra­qués tous ceux d’entre eux qui ont refu­sé de prê­ter ser­ment au gou­ver­ne­ment sacri­lège, ce que le Saint Père le Pape a défen­du. Com­ment vivent-ils donc, ces mal­heu­reux que toute la police pour­chasse ? En se ter­rant, en se cachant sans cesse. Le pas­se­port qu’il faut désor­mais pour voya­ger en France, ils ne l’ont pas. Aucun moyen pour eux de gagner leur vie. Seule peut les sau­ver la cha­ri­té cou­ra­geuse de quelques familles catho­liques accep­tant de les abri­ter en secret, mais, pour ces chré­tiens, c’est, s’ils sont pris, la pri­son, le pro­cès, la mort presque à coup sûr : abri­ter un prêtre « réfrac­taire » est un crime aux yeux de la loi.

Tout cela, d’in­nom­brables enfants catho­liques de France le savent. Il n’est famille chré­tienne où les gar­çons et les filles n’aient enten­du par­ler de ces évé­ne­ments tra­giques, et des dan­gers qu’eux aus­si peuvent courir.

Dans leurs jeunes âmes, l’hé­roïsme des enfants sublimes des pre­miers siècles de l’Église est reve­nu. Innom­brables aus­si sont, par­mi eux, ceux qui sont réso­lus à tout bra­ver, à expo­ser leur vie pour demeu­rer fidèles à la foi de leur bap­tême. Des enfants, qui n’é­taient pas des saints, des enfants comme tous les autres, ont, au cours de cette dou­lou­reuse période qu’on appelle la Ter­reur, été les dignes des­cen­dants des Mar­tyrs. Ima­gi­nons deux d’entre eux ; regar­dons les faire : leur exemple ne sera point perdu.

* * *

— Ouvrez, ouvrez tout de suite !…

Les cris et les coups ont réveillé Jacques et Jeanne, dans les deux petites chambres voi­sines qu’ils occupent, au second étage de la mai­son pater­nelle. L’un et l’autre ont cou­ru à la fenêtre, ont jeté un coup d’œil dans la rue et, immé­dia­te­ment, ils ont com­pris. Ils ont recon­nu les bon­nets rouges, les longs pan­ta­lons tom­bant sur les galoches, les piques et les fusils. Et ils savent, sans qu’on ait besoin de le leur expli­quer, pour­quoi tous ces hommes sont là.

La porte de com­mu­ni­ca­tion s’ouvre entre les deux chambres, Jeanne sur­git, sai­sit son frère par le bras.

— Tu as enten­du ? Tu les as vus ?

— Oui, qu’al­lons-nous faire ? Si nous mon­tions sur le toit ? Ils ne nous trou­ve­raient pas.

— Jacques ! tu veux te sau­ver ?… Tu ne penses pas au Père ? Il n’a peut-être pas enten­du, lui. Il va être pris. C’est lui cer­tai­ne­ment qu’on recherche.

— Oui, tu as rai­son. Il faut le prévenir.

— Et papa, et maman, et grand père ?…

Mais Jacques, main­te­nant, est décidé :

— Il faut aller pré­ve­nir le Père. C’est plus important.

Depuis plus de six mois, il est caché là, dans la petite pièce man­sar­dée que le haut toit dis­si­mule. Jamais il n’est sor­ti ni dans la rue ni dans le jar­din. Per­sonne n’a pu le voir. Qui donc a su sa pré­sence ? Ces gens-là ont vrai­ment des mou­chards par­tout ! Et, depuis six mois, le Père a célé­bré, chaque matin, sa messe, tout sim­ple­ment sur une table, dans une salle écar­tée. Il a consa­cré les hos­ties, comme s’il avait été à l’au­tel de son église, et toute la famille a, mal­gré les défenses offi­cielles, conti­nué à rece­voir régu­liè­re­ment la sainte communion.

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Saint Tharcisius.

Thar­ci­sius répon­dait la Messe au Prêtre qui la célé­brait, lorsque celui-ci deman­da quel­qu’un pour por­ter l’Eu­cha­ris­tie à un malade, comme c’é­tait alors l’u­sage. L’en­fant s’avance :

« Tu es trop jeune, mon fils, lui dit le Prêtre, c’est une mis­sion aus­si périlleuse que sainte. Si les païens te ren­con­traient, qu’ad­vien­drait-il de toi ? Il faut être prêt à tout souf­frir, même la mort, plu­tôt que de livrer ce dépôt sacré !

— Mon Père, répond Thar­ci­sius, ne crai­gnez pas de me confier le Sacre­ment du Corps du Christ, je vous réponds de le por­ter sain­te­ment et de le gar­der avec fidé­li­té. J’en­du­re­rais mille morts plu­tôt que de me le lais­ser arracher ! »

Devant ce cou­rage, le Prêtre, après avoir levé les yeux au ciel, bénit l’en­fant et sus­pen­dit à son cou la sainte cus­tode qui conte­nait le Corps de Jésus-Christ.

Saint Tarcisius, Martyre de l'eucharistie
Les bar­bares l’as­sas­sinent à coups de pierres.

Revê­tu d’un long man­teau qui cachait son pré­cieux tré­sor, Thar­ci­sius, les mains croi­sées sur sa poi­trine, par­tit en bénis­sant Dieu de l’hon­neur qui lui était fait. Pres­sant avec fer­veur son Jésus sur son cœur, il mar­chait sans lever les yeux. Des païens, enne­mis achar­nés du Christ et de ses dis­ciples, aper­ce­vant cet enfant si recueilli, enve­lop­pé d’un long man­teau, se doutent de sa mission :

« C’est, bien sûr, un chré­tien ! Que porte-t-il ain­si avec tant de gravité ? »

Aus­si­tôt, Thar­ci­sius est entou­ré, arrêté.

« Montre-nous ce que tu portes ainsi ? »

Pas de réponse. Ils essaient d’ou­vrir les mains croi­sées sur la poi­trine. Impos­sible : Avec des forces décu­plées, l’en­fant étreint son tré­sor ! Alors, ivres de colère, ils le menacent de mort s’il ne leur montre pas, à l’ins­tant même, ce qu’il cache ain­si ; mais offrant à Dieu le sacri­fice de sa vie, Thar­ci­sius, les yeux levés au ciel, serre plus étroi­te­ment sur son cœur son Sei­gneur et son Dieu !

Les bar­bares alors l’as­sas­sinent à coups de pierres et d’é­pée, et d’une main sacri­lège veulent s’emparer du tré­sor si bien défendu.