Étiquette : <span>Persécution</span>

Auteur : Baeteman, R. P. J. | Ouvrage : Tout l'Évangile en images .

Temps de lec­ture : 2 minutesNul n’est pro­phète en son pays. Jésus s’en aper­çut. Les gens de Naza­reth, qui l’a­vaient vu tra­vailler comme un simple char­pen­tier, étaient deve­nus jaloux de sa célé­bri­té, sur­tout les grands et les notables, qui voyaient leur com­pa­triote envi­ron­né d’une gloire toute neuve. Et ils étaient irri­tés de voir qu’il ne…

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Légende dorée de mes filleuls .

Temps de lec­ture : 16 minutes

Écou­ter cette histoire

Des coups vio­lents contre la porte. Des hommes armés qui crient d’une voix furieuse : « Ouvrez ! ouvrez tout de suite ! » Est-on reve­nu au temps des ori­gines du Chris­tia­nisme, à l’é­poque des Per­sé­cu­tions, lorsque les gardes des empe­reurs romains fai­saient la chasse aux bap­ti­sés ? Non. On est en France, en l’an­née 1793, c’est-à-dire au plein de la tra­gique période de la Révo­lu­tion. Il y a plus de trois ans qu’à Paris le peuple révol­té s’est empa­ré de la Bas­tille, et cer­tains disent qu’une nou­velle époque de l’his­toire a com­men­cé ce jour-là. Il y a quelques mois que, dans la dou­leur ou la stu­peur de la nation, le roi Louis XVI a gra­vi les marches de la guillo­tine et que le bour­reau a mon­tré à la foule sa tête ruis­se­lante de sang.

Histoire : soldats révolutionnaires arrêtant un prêtre
Des hommes armés qui crient d’une voix furieuse : « Ouvrez ! ouvrez tout de suite. »

— Ouvrez ! ouvrez donc ou nous enfon­çons la porte ! Dans com­bien de villes de France, jusque dans les plus petits vil­lages, de telles scènes ne se repro­duisent-elles pas ? Com­bien de familles sont ain­si réveillées en sur­saut, et com­bien se retrou­ve­ront, une heure plus tard, père, mère, grands-parents, enfants, ser­vi­teurs, entas­sés dans la cel­lule d’une pri­son, atten­dant de com­pa­raître devant le Tri­bu­nal révo­lu­tion­naire qui les juge­ra et qui, peut-être,très sou­vent, trop sou­vent même, condam­ne­ra maints des membres à mon­ter, eux aus­si, les degrés de la sinistre machine qu’a inven­tée le doc­teur Guillotin ?

Quels crimes ont-ils com­mis ? Que leur reproche-t-on ? Bien sou­vent celui-ci : d’a­voir caché des prêtres. C’est que, depuis deux ans, la Révo­lu­tion fait la chasse au cler­gé. Pour­quoi ? Parce que ses chefs ont la haine du Chris­tia­nisme et veulent l’ar­ra­cher du sol de la vieille France. Dans maints endroits, des équipes de furieux se sont ruées sur les églises les plus véné­rables, les cathé­drales les plus magni­fiques, ont bri­sé les têtes des sta­tues, par­fois même entre­pris de démo­lir pierre par pierre les nefs. Les prêtres sont tra­qués, ou plu­tôt sont tra­qués tous ceux d’entre eux qui ont refu­sé de prê­ter ser­ment au gou­ver­ne­ment sacri­lège, ce que le Saint Père le Pape a défen­du. Com­ment vivent-ils donc, ces mal­heu­reux que toute la police pour­chasse ? En se ter­rant, en se cachant sans cesse. Le pas­se­port qu’il faut désor­mais pour voya­ger en France, ils ne l’ont pas. Aucun moyen pour eux de gagner leur vie. Seule peut les sau­ver la cha­ri­té cou­ra­geuse de quelques familles catho­liques accep­tant de les abri­ter en secret, mais, pour ces chré­tiens, c’est, s’ils sont pris, la pri­son, le pro­cès, la mort presque à coup sûr : abri­ter un prêtre « réfrac­taire » est un crime aux yeux de la loi.

Tout cela, d’in­nom­brables enfants catho­liques de France le savent. Il n’est famille chré­tienne où les gar­çons et les filles n’aient enten­du par­ler de ces évé­ne­ments tra­giques, et des dan­gers qu’eux aus­si peuvent courir.

Dans leurs jeunes âmes, l’hé­roïsme des enfants sublimes des pre­miers siècles de l’Église est reve­nu. Innom­brables aus­si sont, par­mi eux, ceux qui sont réso­lus à tout bra­ver, à expo­ser leur vie pour demeu­rer fidèles à la foi de leur bap­tême. Des enfants, qui n’é­taient pas des saints, des enfants comme tous les autres, ont, au cours de cette dou­lou­reuse période qu’on appelle la Ter­reur, été les dignes des­cen­dants des Mar­tyrs. Ima­gi­nons deux d’entre eux ; regar­dons les faire : leur exemple ne sera point perdu.

* * *

— Ouvrez, ouvrez tout de suite !…

Les cris et les coups ont réveillé Jacques et Jeanne, dans les deux petites chambres voi­sines qu’ils occupent, au second étage de la mai­son pater­nelle. L’un et l’autre ont cou­ru à la fenêtre, ont jeté un coup d’œil dans la rue et, immé­dia­te­ment, ils ont com­pris. Ils ont recon­nu les bon­nets rouges, les longs pan­ta­lons tom­bant sur les galoches, les piques et les fusils. Et ils savent, sans qu’on ait besoin de le leur expli­quer, pour­quoi tous ces hommes sont là.

La porte de com­mu­ni­ca­tion s’ouvre entre les deux chambres, Jeanne sur­git, sai­sit son frère par le bras.

— Tu as enten­du ? Tu les as vus ?

— Oui, qu’al­lons-nous faire ? Si nous mon­tions sur le toit ? Ils ne nous trou­ve­raient pas.

— Jacques ! tu veux te sau­ver ?… Tu ne penses pas au Père ? Il n’a peut-être pas enten­du, lui. Il va être pris. C’est lui cer­tai­ne­ment qu’on recherche.

— Oui, tu as rai­son. Il faut le prévenir.

— Et papa, et maman, et grand père ?…

Mais Jacques, main­te­nant, est décidé :

— Il faut aller pré­ve­nir le Père. C’est plus important.

Depuis plus de six mois, il est caché là, dans la petite pièce man­sar­dée que le haut toit dis­si­mule. Jamais il n’est sor­ti ni dans la rue ni dans le jar­din. Per­sonne n’a pu le voir. Qui donc a su sa pré­sence ? Ces gens-là ont vrai­ment des mou­chards par­tout ! Et, depuis six mois, le Père a célé­bré, chaque matin, sa messe, tout sim­ple­ment sur une table, dans une salle écar­tée. Il a consa­cré les hos­ties, comme s’il avait été à l’au­tel de son église, et toute la famille a, mal­gré les défenses offi­cielles, conti­nué à rece­voir régu­liè­re­ment la sainte communion.

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Saint Tharcisius.

Thar­ci­sius répon­dait la Messe au Prêtre qui la célé­brait, lorsque celui-ci deman­da quel­qu’un pour por­ter l’Eu­cha­ris­tie à un malade, comme c’é­tait alors l’u­sage. L’en­fant s’avance :

« Tu es trop jeune, mon fils, lui dit le Prêtre, c’est une mis­sion aus­si périlleuse que sainte. Si les païens te ren­con­traient, qu’ad­vien­drait-il de toi ? Il faut être prêt à tout souf­frir, même la mort, plu­tôt que de livrer ce dépôt sacré !

— Mon Père, répond Thar­ci­sius, ne crai­gnez pas de me confier le Sacre­ment du Corps du Christ, je vous réponds de le por­ter sain­te­ment et de le gar­der avec fidé­li­té. J’en­du­re­rais mille morts plu­tôt que de me le lais­ser arracher ! »

Devant ce cou­rage, le Prêtre, après avoir levé les yeux au ciel, bénit l’en­fant et sus­pen­dit à son cou la sainte cus­tode qui conte­nait le Corps de Jésus-Christ.

Saint Tarcisius, Martyre de l'eucharistie
Les bar­bares l’as­sas­sinent à coups de pierres.

Revê­tu d’un long man­teau qui cachait son pré­cieux tré­sor, Thar­ci­sius, les mains croi­sées sur sa poi­trine, par­tit en bénis­sant Dieu de l’hon­neur qui lui était fait. Pres­sant avec fer­veur son Jésus sur son cœur, il mar­chait sans lever les yeux. Des païens, enne­mis achar­nés du Christ et de ses dis­ciples, aper­ce­vant cet enfant si recueilli, enve­lop­pé d’un long man­teau, se doutent de sa mission :

« C’est, bien sûr, un chré­tien ! Que porte-t-il ain­si avec tant de gravité ? »

Aus­si­tôt, Thar­ci­sius est entou­ré, arrêté.

« Montre-nous ce que tu portes ainsi ? »

Pas de réponse. Ils essaient d’ou­vrir les mains croi­sées sur la poi­trine. Impos­sible : Avec des forces décu­plées, l’en­fant étreint son tré­sor ! Alors, ivres de colère, ils le menacent de mort s’il ne leur montre pas, à l’ins­tant même, ce qu’il cache ain­si ; mais offrant à Dieu le sacri­fice de sa vie, Thar­ci­sius, les yeux levés au ciel, serre plus étroi­te­ment sur son cœur son Sei­gneur et son Dieu !

Les bar­bares alors l’as­sas­sinent à coups de pierres et d’é­pée, et d’une main sacri­lège veulent s’emparer du tré­sor si bien défendu.

Auteur : Cordier, Y. | Ouvrage : Et maintenant une histoire I .

Temps de lec­ture : 10 minutes

Charité envers le prochain.

Toutes les fleurs sont écloses, l’at­mo­sphère est tiède, le soleil dans un ciel sans nuage, et les oiseaux s’é­go­sillent à qui mieux-mieux, lan­çant sous les ombrages du parc leurs chants clairs comme des sources : tout invite à la joie ; le cœur le plus fer­mé ne peut res­ter insen­sible au charme de cette fin de prin­temps. Plus que par­tout ailleurs, c’est jour de joie dans la mai­son de Patri­cia dont on fête aujourd’­hui les seize ans.

Dans la cour, les bas­sins ont été rem­plis soi­gneu­se­ment et les jets d’eau jaillissent très haut pour retom­ber en fines gout­te­lettes sur les bras nus des fillettes rieuses qui devisent gaie­ment autour de la vasque de marbre…

Constantin Hölscher - Dans le temple des Vestales« Mais où donc se cache Patri­cia ? Nous ne l’a­vons pas encore aper­çue. », deman­da Lau­ra, une jolie bru­nette au visage mutin.

« Tiens, regarde, la voici.

— Ohé ! Patricia. »

Avec de grands gestes, Lau­ra, Céci­lia et Fla­via appellent leur amie. Celle-ci rapi­de­ment a rejoint le groupe joyeux et qui s’ex­ta­sie sur la beau­té de la fête ; les jeunes filles se dirigent vers le parc, à l’ex­tré­mi­té duquel est ins­tal­lée la nou­velle volière : le magni­fique cadeau d’an­ni­ver­saire de Patri­cia. Devant les oiseaux au plu­mage écla­tant, Lau­ra ne peut rete­nir un « Oh ! » d’admiration.

« Que tu as de la chance, Patri­cia. », mur­mure Fla­via avec une pointe d’envie.

* * *

Tard dans la nuit, la fête se pro­longe. Au fur et à mesure que l’heure avance, Patri­cia sent mon­ter en elle une immense joie, mais aus­si un peu d’an­goisse : si elle allait ne pas pou­voir sor­tir ! Les der­niers invi­tés ont fran­chi le seuil et l’on entend le bruit de leurs pas dimi­nuer dans la nuit.

Patri­cia a rejoint sa chambre. La mai­son a retrou­vé son calme ; aucun bruit ne trouble plus le grand silence de la nuit, si ce n’est le chant du ros­si­gnol qui s’é­go­sille tout en haut du grand oranger.

Alors, len­te­ment, Patri­cia revêt sa robe sombre et, fur­tive, se glisse dans le jar­din. Son pas est si léger, que c’est à peine si le gra­vier crisse sous ses pieds. Le por­tail fran­chi, elle se hâte, la petite Patri­cia, elle se hâte dans les rues désertes. Par­fois, une ombre fur­tive comme elle semble se diri­ger dans la même direc­tion, mais sait-on jamais ? Alors, Patri­cia longe les grands murs d’un peu plus près, comme pour se confondre avec les pierres grises. Si vite elle a mar­ché, que déjà elle aper­çoit les cyprès du cime­tière. Son cœur bon­dit de joie ; en ses yeux brille la flamme que seul un grand bon­heur peut y allu­mer. Est-ce parce que Patri­cia a seize ans qu’elle est si heureuse ?

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 20 minutes« Hé ! Gamin, d’où viens-tu ? demande un chef de la police à un gar­çon de 11 ans qui sort de la mai­son des Sœurs.

— Je viens d’al­ler apprendre mon catéchisme.

II y aura encore l’Église Catholique en Chine !
« II y aura encore l’Église Catho­lique en Chine ! »

— Ton caté­chisme ! Pas la peine ! Bien­tôt il n’y aura plus en Chine ni Sœurs, ni Pères, ni Église Catholique.

Et le petit chré­tien de répondre magnifiquement :

— Mais moi, je suis chez moi en Chine ! Je res­te­rai en Chine ! Et comme je suis chré­tien, bap­ti­sé, catho­lique, il y aura encore l’É­glise Catho­lique en Chine ! ! »

Bra­vo petit Chinois !

Les fillettes ne sont pas moins intré­pides. Celle-ci, dix ans, fait par­tie de la Légion de Marie.

« Tu vas signer contre la Légion de Marie.

— Jamais !

— Tu signeras !

— Met­tez-moi en pri­son si vous vou­lez ; je ne signe­rai pas !

— Si tu vas en pri­son, on te cou­pe­ra la tête.

— Cou­pez-moi la tête ; je ne signe­rai pas ! »

Cette fois, c’est une maman de six enfants, dont le mari, méde­cin, est depuis plus d’un an en pri­son comme chef de l’Ac­tion Catholique :

« Une bonne nou­velle. Nous allons relâ­cher votre mari ; il a enfin signé… une petite for­ma­li­té toute simple… Signez vous aus­si et dès que vous aurez signé, votre mari sera relâ­ché. » (Signa­ture qui équi­va­lait à une renon­cia­tion à la foi chrétienne.)

La femme se lève, regarde les hommes et fer­me­ment leur dit :

« Vous men­tez ! Je connais mon mari ; il n’a cer­tai­ne­ment pas signé. S’il le fai­sait et était libé­ré, j’i­rais prendre sa place ! »

Ce n’é­tait qu’une ruse. Il n’a­vait pas du tout signé.