Temps de lecture : 2 minutesNul n’est prophète en son pays. Jésus s’en aperçut. Les gens de Nazareth, qui l’avaient vu travailler comme un simple charpentier, étaient devenus jaloux de sa célébrité, surtout les grands et les notables, qui voyaient leur compatriote environné d’une gloire toute neuve. Et ils étaient irrités de voir qu’il ne…
Étiquette : <span>Nazareth</span>
Temps de lecture : 2 minutesLa vie s’écoulait, calme, tranquille, au milieu du labeur quotidien. Jésus, devenu grand, travaillait avec son père nourricier, et allait en ville porter le travail achevé. Un Dieu qui travaille ! Lui qui, d’un mot, a semé des millions d’arbres, rabote des planches, construit des charrues, gagne son pain à la…
Temps de lecture : 2 minutesLa Sainte Famille rentra donc à Nazareth où, jusqu’à l’âge de trente ans, Jésus fut soumis et obéit à Joseph et à Marie, comme un enfant docile. Joseph travaillait le bois. Marie s’occupait du ménage, faisant la cuisine, raccommodant le linge, allant puiser de l’eau à la fontaine. Jésus vivait…
Pendant les huit jours qu’elle passa dans l’étable de Bethléem, Marie n’eut pas trop à souffrir. Les bergers apportaient des fromages, des fruits, du pain, et du bois pour faire du feu. Leurs femmes et leurs filles s’occupaient de l’Enfant et donnaient à Marie les soins que réclament les nouvelles accouchées. Puis les rois mages laissèrent un amoncellement de tapis, d’étoffes précieuses, de joyaux et de vases d’or.
Au bout de la semaine, quand elle put marcher, elle voulut retourner à Nazareth, dans sa maison. Quelques bergers lui proposèrent de l’accompagner, mais elle leur dit :
— Je ne veux pas que vous quittiez pour nous vos troupeaux et vos champs. Mon Fils nous conduira.
— Mais, dit Joseph, abandonnerons-nous ici les présents des Mages ?
— Oui, dit Marie, puisque nous ne pouvons pas les emporter.
— Mais il y en a pour beaucoup d’argent, dit Joseph.
— Tant mieux, dit Marie.
Et elle distribua aux bergers les présents des rois.
— Mais, reprit Joseph, ne pourrions-nous en garder une petite partie ?
— Qu’en ferions-nous ? répondit Marie. Nous avons un meilleur trésor.
* * *
Il faisait chaud sur la route. Marie tenait l’Enfant dans ses bras, Joseph portail un panier rempli d’un peu de linge et de modestes provisions. Vers midi, ils s’arrêtèrent, très fatigués, à l’orée d’un bois.
Aussitôt, de derrière les arbres, sortirent de petits anges. C’étaient de jeunes enfants, roses et joufflus ; ils avaient sur le dos des ailerons qui leur permettaient de voleter quand ils voulaient, et qui, le reste du temps, rendaient leur marche facile et légère. Ils étaient adroits et plus vigoureux que ne le faisaient supposer leur âge tendre et leur petite taille.
Ils offrirent aux voyageurs une cruche d’eau fraîche et des fruits qu’ils avaient cueillis on ne sait où.
Quand la sainte famille se remit en chemin, les anges la suivirent. Ils débarrassèrent Joseph de son panier et Joseph les laissa faire. Mais Marie ne voulut pas leur confier l’Enfant.
Le soir venu, les anges disposèrent des lits de mousse sous un grand sycomore, et toute la nuit ils veillèrent sur le sommeil de Jésus.
* * *
Marie rentra donc dans son logis de Nazareth. C’était, dans une ruelle populeuse, une maison blanche à toit plat, avec une petite terrasse couverte où Joseph avait son établi.
Les anges ne les avaient point quittés et continuaient de se rendre utiles en mille façons. Quand l’Enfant criait, l’un d’eux le berçait doucement ; d’autres lui faisaient de la musique sur de petites harpes ; ou bien, quand il le fallait, ils lui changeaient ses langes en un tour de main. Le matin, Marie, en se réveillant, trouvait sa chambre balayée. Après, chaque repas, ils enlevaient rapidement les plats et les écuelles, couraient les laver à la fontaine voisine et les reposaient dans le bahut. Lorsque la Vierge allait au lavoir, ils s’emparaient du paquet de linge, se le distribuaient, tapaient joyeusement sur les toiles mouillées, les faisaient sécher sur des pierres et les reportaient à la maison. Et si Marie, en filant sa quenouille, s’assoupissait par la grosse chaleur, sans la réveiller ils finissaient son ouvrage.
La blouse et la cabane
Après six ans à la Trappe, Frère Albéric obtient la permission de partir.
Que faire ? Où aller ? Comment réaliser son rêve ? Il est tout seul comme étaient tout seuls saint François d’Assise et saint Ignace, au début de leurs grandes aventures. Il fait comme eux, il prend un habit de pauvre et il se met en route à la grâce de Dieu.
Puisqu’il n’est plus trappiste, il renonce à son nom de Frère Albéric et se fait appeler Frère Charles.
De même, il quitte le grand habit monastique en laine blanche, et s’habille comme un ouvrier du temps avec une longue blouse rayée de bleu et de blanc et un pantalon de cotonnade bleue ; il enfile des sandales et coiffe un incroyable bonnet blanc qu’il a taillé lui-même et cousu avec de la ficelle.
Il part à pied sur les routes de la Terre Sainte en direction de Nazareth. Rien ne lui paraît plus délicieux que d’aller vivre dans ce village où Jésus a vécu lui-même, auprès de Marie et de Joseph le charpentier.
O bonheur, c’est à Nazareth que Frère Charles, jadis connu comme vicomte de Foucauld, trouve une place d’homme de peine, c’est-à-dire de domestique de dernière catégorie, auprès d’un couvent de clarisses.
Il habite, au bout du jardin, dans une minuscule cabane en planches, pareille à celles où on range les outils.
Il fait des petits travaux de maçon et de menuisier, mais comme il est vraiment malhabile pour ces ouvrages, c’est plus souvent qu’il bêche le jardin, épluche des légumes ou les trie et sert à table l’aumônier. Son grand plaisir est de faire office de sacristain et d’enfant de chœur. Dans les intervalles du travail, et tard dans la nuit, il passe de longues heures à prier et à méditer. Mais tout son travail est prière, car il est évident qu’il serait incapable de mener une pareille vie, s’il n’offrait sans cesse tout ce qu’il fait à l’amour de Dieu.