Saint Tharcisius.
Tharcisius répondait la Messe au Prêtre qui la célébrait, lorsque celui-ci demanda quelqu’un pour porter l’Eucharistie à un malade, comme c’était alors l’usage. L’enfant s’avance :
« Tu es trop jeune, mon fils, lui dit le Prêtre, c’est une mission aussi périlleuse que sainte. Si les païens te rencontraient, qu’adviendrait-il de toi ? Il faut être prêt à tout souffrir, même la mort, plutôt que de livrer ce dépôt sacré !
— Mon Père, répond Tharcisius, ne craignez pas de me confier le Sacrement du Corps du Christ, je vous réponds de le porter saintement et de le garder avec fidélité. J’endurerais mille morts plutôt que de me le laisser arracher ! »
Devant ce courage, le Prêtre, après avoir levé les yeux au ciel, bénit l’enfant et suspendit à son cou la sainte custode qui contenait le Corps de Jésus-Christ.
Revêtu d’un long manteau qui cachait son précieux trésor, Tharcisius, les mains croisées sur sa poitrine, partit en bénissant Dieu de l’honneur qui lui était fait. Pressant avec ferveur son Jésus sur son cœur, il marchait sans lever les yeux. Des païens, ennemis acharnés du Christ et de ses disciples, apercevant cet enfant si recueilli, enveloppé d’un long manteau, se doutent de sa mission :
« C’est, bien sûr, un chrétien ! Que porte-t-il ainsi avec tant de gravité ? »
Aussitôt, Tharcisius est entouré, arrêté.
« Montre-nous ce que tu portes ainsi ? »
Pas de réponse. Ils essaient d’ouvrir les mains croisées sur la poitrine. Impossible : Avec des forces décuplées, l’enfant étreint son trésor ! Alors, ivres de colère, ils le menacent de mort s’il ne leur montre pas, à l’instant même, ce qu’il cache ainsi ; mais offrant à Dieu le sacrifice de sa vie, Tharcisius, les yeux levés au ciel, serre plus étroitement sur son cœur son Seigneur et son Dieu !
Les barbares alors l’assassinent à coups de pierres et d’épée, et d’une main sacrilège veulent s’emparer du trésor si bien défendu.