Temps de lecture : 2 minutesAprès cette préparation à sa vie publique, Jésus commença à annoncer l’Évangile. Mais il voulait avoir avec lui quelques apôtres qu’il formerait, qu’il instruirait, et qu’il laisserait après sa mort pour continuer son œuvre sur la terre. L’image nous représente Jésus qui, rencontrant André et Jean, leur dit, voyant qu’ils le…
Étiquette : <span>Saint Jean</span>
Saint Jean l’Évangéliste est un des douze Apôtres auxquels Jésus a confié son Église. On l’a appelé « l’Évangéliste », parce qu’il a écrit l’un des quatre Évangiles, livres où nous pouvons lire la vie de Jésus.
Le papa de Jean s’appelait Zébédée ; il était pêcheur et lançait ses filets sur les bords du lac de Tibériade, un lac si grand qu’on l’appelait quelquefois « la mer de Galilée » [1] ; il avait des ouvriers pour l’aider et aussi ses deux fils, Jacques et Jean. Il y avait beaucoup de poissons dans ce lac et on les vendait bien : c’était donc un travail important.
Nous savons qu’une autre famille de pêcheurs y travaillait également ; il s’agissait d’un autre Jean qui avait aussi deux fils : Simon et André. Ces deux familles vivaient en grande amitié et s’entraidaient souvent dans leurs pêches.
Tout petits, ces garçons ont dû jouer souvent ensemble ; Simon aimait beaucoup son petit ami Jean qui était le plus jeune de la bande et celui-ci le lui rendait bien.
Quand ils furent plus grands, ils entendirent parler de Jean-Baptiste qui apprenait à ceux qui venaient l’écouter à devenir meilleurs et à aimer Dieu de tout leur cœur. Il annonçait aussi une belle et grande nouvelle : la venue prochaine du Messie, Sauveur promis dans la Bible et que tous les Juifs attendaient, d’autant plus que leur pays avait été pris et occupé par les Romains et qu’ils espéraient que le Messie les délivrerait.
Jean fait la connaissance de Jésus
Les quatre amis devinrent les disciples de Jean-Baptiste, tout en continuant à travailler avec leur père. Or, un jour, Jean-Baptiste montra à ceux qui l’entouraient un Juif qui s’était joint à eux et il déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, celui qui ôte les péchés du monde » ; il voulait faire comprendre que le Messie était celui-là.
Jean et son ami André l’entendirent et suivirent Jésus qui se retourna et leur demanda : « Que voulez-vous ? »
Embarrassés, ils dirent seulement : « Maître, où demeures-tu ? »
— Venez et voyez, répondit Jésus.
Alors tous deux l’accompagnèrent et passèrent avec lui la fin de la journée ; ils en étaient si contents que, tout de suite, André alla dire à son frère Simon : « Nous avons trouvé le Messie. » On peut penser que, de son côté, Jean alla trouver son frère Jacques car, depuis ce moment, tous les quatre suivirent Jésus ; Jean et André furent donc les premiers Apôtres.
Jean est appelé dans l’Évangile : « le disciple que Jésus aimait », sans doute parce qu’il était, plus que les autres disciples très aimant et ardent, peut-être aussi parce que, très jeune encore, il ne voulut dès lors jamais prendre femme afin de réserver son cœur entièrement au Seigneur. C’est lui qui nous a raconté le premier des miracles de Jésus ; c’était à Cana, en Galilée, lors d’un repas de noces.
- [1] La Galilée est une partie de la Palestine. ↩
∼∼ IV ∼∼
Colette est restée sans regret à bord. Bernadette et Marianick sont demeurées sur le pont, bien à l’ombre, en train d’essayer un nouveau point de tricot très compliqué.
Petit Pierre évolue autour d’elles en faisant fonctionner, à grand effort de tapage, un modèle réduit de conduite intérieure. Il est si occupé, que l’attention des travailleuses se concentre de plus en plus sur le fameux tricot. Pierrot s’en rend compte. Il est affreusement taquin. S’il faisait une belle peur à tout le monde en se cachant derrière ce gros tas de cordages ? Que ce serait donc amusant de voir la calme Bernadette se démener un peu ! Et monsieur Pierre surveille les alentours. Presque tout le monde est descendu. Le vieux monsieur qui fume son cigare, là, à côté, ne le regarde pas, ni la dame anglaise qui lit son journal à travers ses lunettes dorées ; donc, c’est le moment.
Il faut passer tout contre le fauteuil de Bernadette, mais Pierrot l’entend compter ses points. C’est rassurant. Un petit détour. Ça y est.
Comme un chat, l’enfant se tapit derrière le tas de cordages, l’œil au guet à travers de petits espaces libres, et attend l’effet produit.
Une ou deux minutes se passent, puis Marianick se redresse. Son regard cherche Pierrot. Elle l’appelle. Pas de réponse.
— Ma Doué ! où est le petit ? Colette, tu jouais avec lui ?
Mais Colette, comme sa sœur aînée, n’a rien vu ; tout de suite c’est l’inquiétude qui envahit les tricoteuses. Bernadette court aux cabines, se demandant si le petit imprudent n’a pas essayé d’y descendre. Marianick, en cherchant l’enfant, répète invocations sur invocations à la bonne Mère Sainte Anne, se reprochant amèrement d’avoir quitté des yeux le petit.
Lui, du fond de son observatoire, s’amuse prodigieusement. Mais papa, alerté, gagne le pont en quelques enjambées. Comme le capitaine y monte aussi et s’étonne de sa précipitation, il le met au courant.
C’est un charmant officier, ce capitaine. Il est grand, étonnamment mince dans sa vareuse sanglée, et ses yeux ont vite fait de fouiller son navire, dont il connaît les moindres recoins. A peine sur le pont, une lueur amusée passe dans son regard. Il va droit aux cordages, plonge le bras derrière et en extrait Pierrot, solidement suspendu par le fond de la culotte. Hélas ! des mains du capitaine, le fond de culotte passe dans celles de papa, qui y applique de maîtresses claques.
Il est à croire que Pierrot déchante, et pour longtemps, du plaisir d’inquiéter sa famille ; mais l’incident fait sourire l’officier et le retient auprès du groupe familial, si malicieusement alerté. On cause.
— J’ai fait ce voyage en pèlerin avant de l’accomplir tant de fois depuis, comme marin. J’en connais, je crois, tous les détails.
Il vous faudrait descendre à Chypre, monsieur, puis à Rhodes. Ce sont là des sites incomparables, et tellement intéressants par ce que nous savons des séjours qu’y fit saint Paul !
— Oui. Je voudrais justement que mes enfants profitent de ce voyage pour situer les débuts de l’Histoire de l’Église. Aucune étude en effet ne vaudra sur ce point notre croisière.
Colette ne quitte pas des yeux le commandant, tant elle met d’attention à l’écouter. Il s’en aperçoit. Charmé par cette petite fille si simple, il se penche vers elle :
— Tenez, mademoiselle, regardez cette jolie petite carte. Quand nous arriverons à Salamine, il faudra penser à saint Paul. Il y a converti le proconsul romain Sergius Paulus.
Colette est intimidée, mais ce grand officier a l’air si bon !
— S’il vous plaît, monsieur, un proconsul, qu’est-ce que c’était ?
— Un représentant de l’empereur romain, gouvernant en son nom.
Savez-vous que ça n’a pas été facile de le convertir. Il y avait là un magicien, nommé Élymas, qui faisait l’impossible pour détruire l’influence de saint Paul. Alors l’apôtre dit à Élymas : « Tu es un fils de Satan. Voici que la main de Dieu va s’appesantir sur toi ; aveugle, tu ne verras plus, pour un temps, la lumière du soleil.
— Oh ! monsieur. Et c’est arrivé ? Il n’a plus rien vu ?
— Comme saint Paul l’avait dit. Devant ce miracle et cette punition, Sergius a compris la puissance de Dieu et s’est converti.
Colette est tout à fait en confiance. Elle pose le doigt sur la carte et demande :
— Cette autre petite île, c’est Rhodes ?
Au Paradis terrestre, Adam et Ève ne se nourrissaient que de fruits et de légumes. Ils n’avaient donc pas à tuer les animaux qui, de ce fait, ne les craignaient pas et qui vivaient tous en parfaite intelligence avec nos premiers parents ; cette intimité était, pour Adam et Ève, un charme de plus. Le péché originel a détruit cet ordre parfait que Dieu avait établi. Les bêtes sont devenues craintives, féroces parfois, non par méchanceté mais par instinct de conservation. Elles se méfient de l’homme, et, avouons-le, elles ont le plus souvent raison.
Le bon Dieu permet aux saints, très souvent, de revivre l’âge d’or du Paradis terrestre, dans leurs relations avec les animaux. C’est ainsi que, dans la vie d’un très grand nombre de saints, nous voyons ces derniers exposés à des bêtes féroces, affamées à dessein, et les animaux féroces, au lieu de dévorer la proie qui leur est exposée, venir se coucher aux pieds des martyrs et, loin de leur faire aucun mal, leur lécher les mains et les pieds.
Il faut apprendre aux enfants à respecter toute créature de Dieu. En chacune, même les plus petites, apparaît un reflet de la puissance, de la sagesse et de la miséricordieuse bonté de Dieu, qu’ils apprennent à ne jamais leur faire aucun mal, à moins qu’ils n’y soient obligés par la nécessité ou le besoin de se défendre. Il faut bien tuer des bêtes, pour nourrir les hommes ; Dieu le veut ainsi. Mais il ne permet pas qu’on les martyrise. Les enfants, innocents, ont généralement de la sympathie pour les animaux et c’est réciproque. J’ai souvent vu un chien, de l’espèce des chiens-loups, féroce pour les malfaiteurs, protéger avec vigilance et presque tendresse, le berceau d’un nouveau-né, et courir après des enfants de sa taille, affolés, les pauvres, pour leur lécher affectueusement la figure, puis se mêler à leurs jeux, attraper les balles au vol, retrouver des objets, ou même des enfants, cachés dans les bois. Il faut encourager l’affection des enfants pour les animaux, les enfants qui sont bons pour les bêtes ont toutes chances, en grandissant, d’être bons pour les gens. Et le contraire a lieu ; on raconte que Néron, enfant, s’amusait à arracher les ailes des mouches. Il devint plus tard le tyran que l’on sait.
Dieu, dans sa bonté, fait bénéficier les saints d’une partie des privilèges de l’âge d’or du Paradis terrestre qui explique comment les animaux obéissaient à la voix de beaucoup d’entre les saints.
Saint Roch et son chien
Roch naquit au XIIIe siècle de parents riches. A la mort de ceux-ci il vendit tous ses biens et en donna le prix aux pauvres. Puis il se rendit à Rome. Chemin faisant, la peste régnant dans une ville du Nord de l’Italie, il s’y arrête, se fait admettre comme infirmier à l’hôpital de cette ville et y lave les plaies des pestiférés, les guérissant tous en traçant sur eux un simple signe de croix. Arrivé à Rome où la peste régnait également, il y parcourut la ville et ses environs, y faisant preuve du même dévouement et y opérant les mêmes miracles. Il visite ensuite successivement les contrées d’Italie atteintes par la peste. Mais en se réveillant un matin il est saisi d’une fièvre ardente. Il se sent atteint lui-même par la peste et on le mène à l’hôpital l’intensité de sa douleur lui fait pousser des cris malgré lui. Pour ne point incommoder ses compagnons, il se traîne jusqu’à la porte de l’hôpital. Les passants, craignant de contracter le terrible mal, le pressent de rentrer. Alors, pour n’inquiéter et n’incommoder personne, il se traîne péniblement hors de la ville où une cabane lui sert d’asile. « O Dieu de miséricorde, s’écrie-t-il, je vous remercie de me faire souffrir pour vous, mais ne m’abandonnez pas. »