Étiquette : <span>Animaux</span>

Auteur : Giraud, Mad H. | Ouvrage : La semaine de Suzette .

Temps de lec­ture : 6 minutes

C’EST incroyable ! s’é­cria Cadiche, voi­ci encore la vieille Sophie qui fait un nou­veau gâteau ! C’est au moins le qua­trième depuis deux jours et elle n’a pas l’air dis­po­sée à s’arrêter !

Ata­lante, la jolie jument ale­zane, regar­da l’âne avec pitié : 

— Toi qui es tou­jours si bien infor­mé, dit-elle, je suis sur­prise que tu ne saches pas que c’est demain Noël, un grand jour de fête !

— D’au­tant plus, rumi­na Colombe, une grosse vache blonde, que tu devrais te rap­pe­ler l’his­toire que l’on t’a contée comme à moi, quand tu étais petit, et dans laquelle l’un de tes ancêtres, comme l’une des miennes, réchauf­fait le petit Jésus qui venait de naître…

— Beuhhh… dit le bœuf, vous vous trom­pez ma com­mère ! C’é­tait l’un de mes ancêtres, à moi !

Auteur : Giron, Aimé | Ouvrage : Le sabot de Noël .

Temps de lec­ture : 16 minutes

L’hor­loge a son­né… un — deux — trois — quatre — cinq — six — sept — huit — neuf – dix — onze — douze… — Minuit !

À chaque coup un ange se déta­chait de la cloche et s’en­vo­lait au ciel : Noël ! Noël ! L’en­fant Jésus est né !… Noël !

Voi­ci que de la tour de l’é­glise monte un bour­don­ne­ment comme si des ruches s’é­veillaient. — Ce sont en effet les cloches, grosses abeilles du clo­cher, qui com­mencent à vol­ti­ger. Dig ! ding ! dong ! Noël ! Noël ! Dig ! ding ! dong !

De très loin on entend leur carillon. — Les cor­beaux qui logent à côté, dans la char­pente, s’en­volent par les ouver­tures en criant, et ils tour­noient comme une cou­ronne noire autour de la flèche pointue.

Dig ! ding ! dong ! Noël ! Noël ! Dig ! ding ! dong ! Les branches nues des arbres se balancent. les portes des mai­sons s’ouvrent. les sabots passent dans la rue.

Aux fenêtres les lampes s’al­lument, et par les che­mi­nées s’é­chappent des fumées bleues, comme des filets de gaze à prendre les papillons d’hi­ver. — Le feu pétille clair et joyeux sur la pierre du foyer.

Le vent roule la neige contre les por­tails des cours, et secoue au bord du toit le ché­neau de fer-blanc.

Dans le gre­nier quel vacarme ! Noël ! Noël ! Dig ! ding ! dong !

Écou­tez au jour de l’é­table. Les bœufs meuglent… les agneaux bêlent… les coqs chantent… les poules caquettent… — Les voi­là éveillés !

Ils ont tous pres­sen­ti l’an­ni­ver­saire de la nuit où l’en­fant Jésus est venu au monde. On avait gar­ni de paille fraîche les râte­liers, de feuilles mortes les man­geoires et de grains nou­veaux les poulaillers.

Ayant enten­du tin­ter minuit, len­te­ment, pieu­se­ment, ils se sont agenouillés.

— C’est la seule nuit de l’an­née et l’heure bénie où ils flé­chissent ain­si le genou dans la litière.

Deman­dez au vieux pay­san de la plaine ; au mon­ta­gnard fervent qui vit sur les mon­tagnes, près du ciel.

Le maître de l’é­table ne l’i­gnore pas ; aus­si va-t-il le long des crèches, son bon­net à la main, dis­tri­buer aux ani­maux des poi­gnées de sel.

— Eh bien ! les grands bœufs !… L’en­fant Jésus est né… qu’il vous donne belle force et bon cou­rage au tra­vail. La terre gelée devient dure. Il faut creu­ser pro­fond les sillons ; et le champ est vaste. À vous, la bou­chée de sel de l’en­fant Jésus.

Distribution du sel aux animaux durant la nuit de Noël

Les grands bœufs, tou­jours accrou­pis dans la paille, ont remué leur grosse tête et souf­flé avec bruit leur haleine de vapeur ; puis, sérieu­se­ment, ils se sont mis à rumi­ner le sel, en remuant les oreilles.

Auteur : Vaultier, Roger | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 9 minutes

epuis des siècles, les culti­va­teurs des dif­fé­rentes pro­vinces de France invoquent un cer­tain nombre de bien­heu­reux, aux spé­cia­li­tés bien défi­nies, pour la pro­tec­tion et la pros­pé­ri­té de leur bétail, de leur basse-cour et de leurs ani­maux domes­tiques. Ces dévo­tions assez par­ti­cu­lières, mais fort tou­chantes, donnent lieu à des cou­tumes pit­to­resques, dont nous dési­rons aujourd’­hui pré­sen­ter quelques exemples à nos lecteurs.

Dans le Nord de la France, à Dom­pierre, le pèle­ri­nage de saint Etton est en renom depuis des siècles. Le jour de l’As­cen­sion, vers 1890, envi­ron six mille per­sonnes se ren­daient dans cette petite loca­li­té, située non loin d’A­vesnes. Dès l’aube, une foule de fer­miers obs­truaient les rues du vil­lage. Cha­cun était por­teur d’une baguette de cou­drier dont l’é­corce avait été décou­pée en spi­rale avec le plus grand soin. Ils fai­saient trois fois le tour de l’é­glise en l’hon­neur, disait-on, de la sainte Tri­ni­té — en réa­li­té, pour suivre une tra­di­tion nul­le­ment chré­tienne. Puis, après avoir tra­ver­sé le haut de la grande nef, ils tou­chaient de leur brin de bois toute la super­fi­cie de la sta­tue du bon saint Etton, de la plante des pieds au som­met de la tête, et conti­nuaient leur marche. Le troi­sième périple ache­vé, ils se fai­saient ins­crire à la confré­rie, se fai­saient dire l’é­van­gile du jour et allaient, d’un pas allègre, trem­per leur brin­dille dans l’eau mira­cu­leuse de la fon­taine voi­sine. Au retour de leur pieux voyage, leur pre­mier soin était de se rendre dans leurs étables et de pro­me­ner sur le dos de leurs bêtes la baguette bénite afin d’ob­te­nir qu’elles fussent pré­ser­vées des acci­dents et des maladies.

Les pay­sans visi­taient aus­si le sanc­tuaire de Bien­vil­lers-au-Bois où ce saint, peu connu dans l’his­toire, était éga­le­ment prié ; ils chan­taient un long can­tique dont voi­ci un extrait :

Vaches, che­vaux et bre­bis,
Par­tout ce saint est notre appui,
De loin comme de près,
Il peut par­tout nous pré­ser­ver …

Saint Etton protecteur du bétail

Un autre pas­sage de ce pieux poème nous dévoile les buts de ce pèlerinage :

À Bien­vil­lers-au-Bois,
Vil­lage du quar­tier d’Ar­ras,
Là où est saint Etton,
Pro­tec­teur de tous ces can­tons,
Un nombre de gens vont infi­ni­ment (sic)
En dévo­tion ser­vir saint Etton,
Offrant leur cœur à Dieu,
Au nom de ce saint glo­rieux,
D’a­pai­ser les fléaux
Qui règnent sur les animaux …

| Ouvrage : Histoire Sainte Illustrée - bd .

Temps de lec­ture : < 1 minute
Construction de l'Arche de Noé et chargement d'un couple de tous les animaux

La malice des hommes étant à son comble, Dieu vou­lut les exter­mi­ner. Seul, Noé trou­va grâce devant le Sei­gneur qui lui com­man­da de construire une arche de bois, avec beau­coup de petites chambres, et de l’en­duire de bitume, dedans

et dehors. « Vous y ferez entrer deux de chaque espèce de tous les ani­maux et oiseaux, et leur nourriture ». 

Ce que fit Noé.

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 11 minutes

On sait que Jésus est né dans une étable. Mais dans l’étable, il n’y avait pas que lui et ses parents, Joseph et Marie. Même le len­de­main matin, après le départ des mages et des ber­gers. Il y avait aus­si des ani­maux. Le bœuf et l’âne, bien sûr, c’est connu, mais pas ceux-là seule­ment. Si l’on ne parle que d’eux, c’est parce qu’ils se sont bien débrouillés. Où que ce soit, il y a tou­jours des malins qui s’arrangent pour être sur la photo.

Le bœuf, par exemple, s’était ins­tal­lé là, il trô­nait. Il avait failli se faire sor­tir, Joseph trou­vait qu’il était de trop. Il esti­mait que ce n’était pas la place d’un balourd comme lui. Il avait com­men­cé à lui don­ner des tapes sur l’arrière-train pour le mener dehors. Mais Marie avait dit : « Non, laisse-le ! Au contraire, fais-le appro­cher, il va réchauf­fer le petit, il fait froid. » Et le bœuf se gon­flait d’orgueil. Presque autant que la gre­nouille de Jean de la Fon­taine. Bon, on dira ce qu’on vou­dra, ce bœuf était utile.

L'âne et le boeuf réchauffent l'Enfant JésusMais Joseph n’avait pas remar­qué qu’au fond de l’étable, il y avait aus­si un âne. Celui-ci, voyant le suc­cès du bœuf, a vou­lu se faire remar­quer. Il s’est mis à chan­ter : « Hi-han, hi-han ! » Marie a dit : « Ah non, fais-le taire, c’est hor­rible ! Mets-le dehors, il va faire peur au petit ! » Mais Joseph a répon­du : « Je pense qu’il vaut mieux le gar­der. On ne sait jamais, on aura peut-être besoin de lui. » C’était bien vu, parce que quelques jours plus tard, ils en ont eu besoin, de cet âne. Ils se sont enfuis avec lui, qui por­tait Marie et le bébé. Les sol­dats du méchant roi Hérode vou­laient le tuer, cet enfant-là ! Joseph a donc fait avan­cer l’âne près du bébé. Une bête en sus, ça fait de la cha­leur en plus. Et du coup, l’âne deve­nait utile, lui aussi.

Donc : le bœuf et l’âne. Mais en réa­li­té il y avait bien d’autres bêtes dans cette étable ! D’abord il y avait des chiens. Il y a tou­jours des chiens dans les envi­rons d’une étable. Ils montent la garde. Essayez d’entrer dans la cour d’une ferme et de vous appro­cher de l’étable ! Vous ver­rez si les chiens n’arrivent pas à toute allure ! Ils aboient, et ils montrent les crocs en gro­gnant ! Mais là, on les avait fait entrer à cause du froid. À condi­tion qu’ils res­tent près de l’entrée, ils aver­ti­raient en cas de dan­ger. Ils étaient utiles.

Mais il y avait aus­si des ani­maux qui n’étaient pas utiles, dans cette his­toire. Sim­ple­ment, on n’avait pas pen­sé à les chas­ser. Tenez, les chauves-sou­ris, la tête en bas, accro­chées aux poutres tout là-haut. On n’allait pas les déran­ger, les réveiller, elles auraient effrayé Marie. Ça aurait réveillé aus­si le bébé. Et il y avait les petites sou­ris, et même quelques gen­tils gros rats. Pas ras­su­rés, ni les unes ni les autres, bien cachés dans leur trou. Mais quand même curieux, le nez fré­mis­sant juste sor­ti, pour savoir : « Qu’est-ce qui se passe ? Pour­quoi tout ce tin­touin, au petit matin, en plein hiver ? » Vous voyez, il y avait beau­coup d’animaux, dans cette étable. Et même, il y en avait un qui se réveillait juste à l’instant. Il dor­mait tout l’hiver, d’habitude, bien mus­sé dans la paille. Sous un tas de brin­dilles et de copeaux. Bien au chaud, bien tran­quille. Un petit héris­son qui avait drô­le­ment som­meil et qu’on avait réveillé. « On ne peut plus être tran­quille, de nos jours, dans une étable, se disait-il. Serait-ce seule­ment pen­dant trois mal­heu­reux mois ! Je vois bien ce que c’est, ce sont encore ces humains ! Ça fait du bruit, et ça se dis­pute, et ça crie, et ça se bat, et ça pleure, et ça chante ! Pas vrai­ment utile. »