Temps de lecture : 2 minutesMalgré plusieurs apparitions faites aux apôtres, leur foi n’était pas forte encore, et, l’un d’eux, Saint Thomas, véritable incrédule, avait dit : « Si je ne mets pas mes mains dans les plaies causées par les clous, je ne croirai pas à sa résurrection ! ». Huit jours après, les apôtres tous réunis, Jésus…
Étiquette : <span>Apôtre</span>
Temps de lecture : 2 minutesAprès cette préparation à sa vie publique, Jésus commença à annoncer l’Évangile. Mais il voulait avoir avec lui quelques apôtres qu’il formerait, qu’il instruirait, et qu’il laisserait après sa mort pour continuer son œuvre sur la terre. L’image nous représente Jésus qui, rencontrant André et Jean, leur dit, voyant qu’ils le…
— Je suis content, dit Jean ; maintenant, il n’y a plus que les Apôtres qui n’ont pas encore vu le Bon Dieu.
— Cela ne va pas tarder : la matinée est achevée, les Apôtres ont entendu les récits des Saintes Femmes, mais les scènes de la Passion leur ont laissé de si affreux souvenirs qu’ils ne parviennent pas à vaincre leur tristesse : Jean seulement, est convaincu : n’oublie pas, mon petit ami, qu’au pied de la croix, il était seul avec les femmes : en récompense, Dieu a voulu que l’un des premiers, il soit rassuré : Pierre, Jacques, André, Thomas et les autres pleurent encore.
C’est à Pierre, l’apôtre que Jésus a choisi pour être à la tête de son Église, c’est à Pierre que le divin Maître apparaît d’abord. Quand Jésus avait été arrêté, tu t’en souviens, on avait demandé par trois fois à Pierre s’il Le connaissait, et, trois fois, Pierre avait dit : « Je ne connais pas cet homme. »
— Je m’en souviens, c’était très vilain, dit Jean.
— Si vilain que, depuis, Pierre n’avait pas cessé de pleurer sa faute. Il avait constamment, devant les yeux, le doux visage du Maître, et il lui semblait qu’il n’y aurait pas de repos, pour lui, tant qu’il n’aurait pas obtenu son pardon. Jésus est si bon qu’en apparaissant à Pierre l’un des premiers, Il a voulu lui montrer qu’Il lui avait pardonné sa faiblesse. Désormais, mon petit Jean, Pierre ne reniera plus son Maître : il se laissera charger de chaînes, emprisonner, frapper à coups de pierres et enfin crucifier, comme son Dieu, et ne cessera de répéter « Le Christ est ressuscité ».
Cette grande nouvelle, Pierre l’annonce aux autres apôtres, auxquels Jésus n’est pas encore apparu. Le Maître tient à consoler d’abord, deux voyageurs qui marchent tristement sur le chemin d’un village nommé Emmaüs. En marchant, ils parlent de la mort de Jésus : Ils croyaient en Lui, mais, depuis trois jours qu’Il est dans le tombeau, Il n’a pas fait les miracles qu’on attendait ; alors ses amis ont peur des Juifs et fuient Jérusalem. Soudain, un compagnon de route survient :
— De quoi parlez-vous, dit-il, et d’où vient votre tristesse ?
L’un d’eux, Cléophas, lui dit qu’ils pleurent leur Maître qu’on a mis à mort.
— Hommes sans intelligence, leur dit le voyageur, cœurs lents à croire tout ce que les prophéties ont annoncé, ne fallait-il pas que le Christ souffrît toutes ces choses et qu’ainsi Il entrât dans la Gloire ?
Et Il leur expliqua tout ce qui avait été dit du Christ, bien avant qu’Il vînt sur la terre. Cependant, l’on arrivait à Emmaüs et le voyageur s’apprêtait à quitter ses compagnons :
— Demeurez avec nous, dirent-ils, car il se fait tard, et déjà le jour baisse.
Le voyageur demeura et se mit à table avec les disciples. Et voici qu’ayant pris du pain, Il le rompit et le présenta à ses compagnons. Alors, les yeux des pèlerins d’Emmaüs s’ouvrirent : Celui qui rompait ainsi le pain, c’était Jésus, c’était leur Maître. Ils le reconnaissaient, mais déjà Il avait disparu, et, demeurés seuls, ils se disaient l’un à l’autre :
— N’est-il pas vrai que notre cœur était tout brûlant, en nous-mêmes, lorsqu’Il nous parlait en chemin ?

— Moi, je l’aurais reconnu, tout de suite, dit Jean.
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I
La première mission chrétienne
Les missionnaires, ouvrant l’Évangile, y lisent leur consigne ; ils y lisent aussi l’annonce de ce qui sera peut-être leur destinée.
Jésus-Christ ordonna lui-même la première « mission ». Il envoya les douze apôtres, — c’est l’Évangéliste saint Luc qui nous le dit, — « prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades. » Il voulut qu’ils partissent avec leur besace, sans provision : au pays d’Israël on était accueillant, c’est un trait des mœurs orientales. Mais devant leurs yeux il entr’ouvrit, pour un avenir plus lointain, des horizons plus vastes ; il les prévint qu’ils seraient comme des brebis au milieu des loups. D’après une tradition que rapporte saint Clément, saint Pierre, anxieux, aurait alors interrompu son maître : « Et si les loups mangent les brebis ? » aurait-il-demandé. Le Christ de répondre : « Si la brebis est morte, elle n’a plus à craindre le loup. »
Des missionnaires du Christ pouvaient donc être appelés à mourir. Le Christ leur parla des tribunaux où ils seraient traînés, des supplices qu’ils auraient à subir ; il leur promit que le Saint-Esprit lui-même, lorsqu’ils seraient accusés, interrogés, leur inspirerait les réponses qu’ils devraient faire. Il leur montrait les récompenses assurées, dans le ciel, à ceux qui auraient fait s’agenouiller les hommes devant lui. Il ajoutait qu’au cours de leurs voyages les hôtes qui les recevraient seraient, eux aussi, récompensés, ne leur eussent-ils donné qu’un verre d’eau fraîche.
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XII. CAPTIF A JÉRUSALEM
Chaque année, la Pentecôte attirait à Jérusalem des foules, venues de toutes les populations juives dispersées dans le monde entier. A la Pentecôte de l’année 58, Paul était dans la Ville Sainte depuis quelques semaines ; il avait revu les chefs de l’Église, leur avait rapporté tout ce qu’il avait fait, en tant de lieux, pour le Christ et sa foi. Mais un jour qu’il était sur l’esplanade du Temple, des Juifs d’Asie le reconnurent et se mirent à hurler :
— Le voici l’homme qui, partout, soulève le peuple contre notre sainte doctrine ! Le voilà le rebelle ! Il souille le Temple ! A mort ! à mort !
Immédiatement, c’est une ruée contre Paul. Sans l’intervention des légionnaires romains, il serait massacré. Le tribun Claudius Lysias, voyant, du haut de la forteresse, l’agitation de la foule, dégringola avec des renforts : en apercevant les chlamydes des troupes, les glaives et les cuirasses, les plus excités se sentirent calmés. Un ordre sec. Paul est arrêté, enlevé, porté de bras en bras par les soldats, tant la foule est pressée et menaçante.
Dans le calme de la forteresse, le tribun interroge Paul. Qui est-il ? pourquoi tout ce bruit ? L’Apôtre a beau tâcher d’expliquer ; c’est bien difficile, pour un soldat romain, de comprendre quoi que ce soit à ces discussions de Juifs ! Que Paul parle à ses compatriotes et tâche de les calmer ! Mais à peine l’apôtre a‑t-il prononcé vingt phrases que le tumulte de nouveau éclate. Exaspéré le tribun fait ramener Paul dans la forteresse et ordonne qu’on lui donne le fouet, pour avoir troublé l’ordre public. Mais alors Paul se redresse de toute sa petite taille et fixant sur l’officier un regard de feu :
— Est-ce qu’il t’est permis de faire fouetter un citoyen romain ?
— Tu es citoyen romain ? répondit le militaire se sentant interloqué.
— Oui.
— Beau titre ! Moi, j’ai dû l’acheter très cher.
— Moi, je l’ai de naissance.
Du coup, Lysias traita son captif avec égards. Il le garda en prison, en attendant que ses supérieurs lui disent ce qu’il devait faire, mais sans le maltraiter. La situation est néanmoins inquiétante. Autour de la forteresse, la foule hurle et réclame sa mort. Que le tribun prenne peur et qu’il l’abandonne à la furie, il sera massacré. Plus grave encore, un neveu de l’Apôtre qui habitait Jérusalem, apprit qu’un complot se préparait pour assassiner Paul un jour où il serait conduit de la prison à la forteresse de Lysias. Mais ce dernier, averti, prit la décision de faire partir au plus vite son prisonnier.
Solidement protégé par une escorte, Paul fut conduit à Césarée, le port luxueux où résidait le plus haut fonctionnaire romain, le Procurateur. Celui-ci l’interrogea longuement, avec sympathie, lui posant des questions sur le Christ et sa doctrine. Et Paul, courageux comme toujours, lui parla avec la plus grande franchise, lui reprochant ouvertement les péchés nombreux et publics qu’il avait commis dans sa vie. Seulement, le Procurateur ne se décidait pas à juger l’Apôtre, à le condamner ou à le libérer. Il savait bien que Paul n’avait rien fait qui méritât un châtiment ; mais, en le relâchant, le Romain redoutait de provoquer de nouveau des bagarres. Et le temps passait.
Alors Paul décida d’employer un grand moyen. Tous les citoyens romains avaient le droit absolu, quand ils étaient arrêtés, de faire appel à l’Empereur. En ce cas, ils devaient immédiatement être traduits devant des tribunaux spéciaux, nommés pour examiner de tels cas. C’était « l’appel à César ». Un jour donc, Paul demanda à être conduit devant le Procurateur, et lui dit :
— J’en appelle à César !
— Tu en as appelé à César, tu seras conduit à César.