Étiquette : <span>Religieuse</span>

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 15 minutes

Mes petits enfants, par ce temps de misère, il y a beau­coup de pauvres. Il faut prier pour tous ceux qui sont sans feu, sans mai­son…, pour ceux qui, en France, ont quit­té leur chez eux, n’emportant que si peu de chose ! Savez-vous que tous ceux-là sont de grands amis du bon Dieu ? N’a-t-il pas choi­si pour Lui-même, quand Il S’est fait homme, d’être et dénué de tout ?

Le Chapelet des enfants du caté - Jeanne Jugan
… C’é­tait dur et elle pleu­ra beaucoup

À , vous avez fait la crèche ; vous avez cou­ché l’En­fant Jésus sur la paille… Vous L’a­vez entou­ré de ber­gers… Lui, le Sei­gneur et Maître, le Créa­teur du Monde : de la terre, du ciel, des étoiles, de tous les anges, de tous les hommes… C’est pour­quoi je veux vous conter l’his­toire de Jeanne Jugan, une pauvre qui aima tant les pauvres.

Jeanne est née à Can­cale en , le 25 octobre 1792, pen­dant la grande Révo­lu­tion. Son père était marin comme la plu­part des Can­ca­lais ; six mois sur douze, il était en mer pour la grande pêche… et un jour, il ne revint pas… Son doris s’é­tait sans doute per­du dans les brumes de Terre-Neuve… Pauvre petite Jeanne Elle n’a­vait que cinq ans !

Des sept enfants de Jugan le marin, trois mou­rurent en bas âge.

Jeanne, la cin­quième de la petite famille, était une très bonne petite fille, obéis­sante et tra­vailleuse. Elle gar­dait les deux ben­ja­mins, aidait sa mère de toutes ses forces, et dès qu’elle fut assez grande, se pla­ça comme aide de cui­sine à la Met­trie-aux-Chouettes. Ce n’é­tait pas loin de chez elle, mais un jour il lui fal­lut dire adieu à sa mai­son, à son vil­lage des Petites-Croix… C’é­tait dur, et elle pleu­ra beau­coup. Pour­tant, elle n’al­lait pas très loin…, seule­ment à Saint-Ser­van, près de Saint-Malo… Elle entrait comme infir­mière à l’Hô­pi­tal du Rosais, sur la Rance.

Jeanne avait pen­sé se marier, puis au cours d’une , elle avait com­pris que le bon Dieu la vou­lait toute à Lui, pour une œuvre… mais sans savoir laquelle… Alors elle atten­dait, en secou­rant les malheureux.

Et voi­là qu’une bonne demoi­selle la pria de quit­ter l’hô­pi­tal pour venir la soi­gner. Jeanne accep­ta, et vint habi­ter rue du Centre, chez Mlle Lecoq. Elle avait beau­coup de manies ; Jeanne la ser­vit et la soi­gna avec tant de patience qu’elles devinrent de grandes amies, si bien qu’en mou­rant, la bonne demoi­selle légua à sa ser­vante son mobi­lier et 400 francs.

Où mettre ce mobi­lier ? Ça coûte de louer une chambre !… Jus­te­ment, Fran­çoise Aubert, dite Fan­chon, cherche une com­pagne… À deux, les frais seront moins lourds. Fan­chon res­te­ra au logis, fera le ménage et le « fri­cot », file­ra sa que­nouille, tan­dis que Jeanne ira en jour­nées pour gagner le pain quotidien.

Bien que peu solide la grande Jugan, comme on disait, était une tra­vailleuse. Elle s’en­ten­dait à coudre, à asti­quer, faire des les­sives ; elle s’en­ten­dait sur­tout à soi­gner les malades…

Bien­tôt, à Saint-Ser­van, beau­coup de familles l’employèrent.

En allant et venant, Jeanne ren­con­trait beau­coup de pauvres… Elle les aimait, voyant en eux les membres souf­frants de Jésus-Christ.

Une fois même, elle pleu­ra en appre­nant qu’une vieille aveugle, impo­tente et dénuée de tout, res­tait seule. Que faire ? La visi­ter matin et soir ? Ce n’est pas suf­fi­sant. Notre bonne Jeanne lui fait une place dans sa chambre et lui pro­digue toute l’af­fec­tion et tous les soins qu’elle pro­di­gue­rait à sa maman.

Auteur : Saint-Pierre, Michel de | Ouvrage : Monsieur Vincent .

Temps de lec­ture : 17 minutes Et pour­tant, que de bel et bon tra­vail il fait ! Voyons d’a­bord la fameuse Mis­sion dont il se dit « le prêtre indigne ». C’est une sin­gu­lière orga­ni­sa­tion, à la véri­té. Les mis­sion­naires de M. Vincent arrivent dans un dio­cèse, dans une Pro­vince ; ils demandent à l’é­vêque ses ordres, puis ils débarquent dans…

Auteur : Goyau, Georges | Ouvrage : À la conquête du monde païen .

Temps de lec­ture : 8 minutes

XXVI

Les femmes missionnaires, les prêtres jaunes et noirs

Les religieuses missionnaires du monde entier

Que l’É­van­gile du Christ soit por­té par­tout : c’est là le sou­hait de tout chré­tien digne de ce nom. Com­ment dès lors serait-on sur­pris que des âmes de femmes qui aiment le Christ veuillent se dévouer, per­son­nel­le­ment, à cette noble tâche mis­sion­naire ? Cette Marie de l’In­car­na­tion dont nous avons par­lé, et puis, au XVIIIe siècle, les Sœurs de Saint-Paul de Chartres, furent à cet égard des devan­cières ; aux XIXe et XXe siècles, nom­breuses sont les femmes mis­sion­naires, et nom­breuses sont les congré­ga­tions reli­gieuses qui expé­dient aux mis­sions un cer­tain nombre de leurs membres. La cor­nette blanche des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul émi­grait en 1838 sur le rivage orien­tal de la Médi­ter­ra­née ; plus tard, elle a émi­gré au-delà des Océans. Sainte Sophie Barat, fon­da­trice des Dames du Sacré-Cœur, vit une de ses reli­gieuses, Mère Duchesne, se faire l’a­pôtre des Indiens sau­vages de l’A­mé­rique du Nord. Mère Javou­hey, fon­da­trice des Sœurs de Saint-Joseph de Clu­ny, s’en fut chez les nègres du Séné­gal et chez les nègres de la Guyane, et ceux-ci l’ai­maient tel­le­ment, qu’ils vou­laient, en 1848, l’é­lire comme dépu­té. C’est grâce aux écoles et aux hôpi­taux orga­ni­sés par Mère de Via­lar, fon­da­trice des Sœurs de Saint-Joseph de l’Ap­pa­ri­tion, que les musul­mans d’Al­gé­rie, très peu de temps après la conquête, connurent les bien­faits de la chré­tienne, et que la foi romaine devint plus fami­lière aux popu­la­tions de l’Ar­chi­pel et de l’A­sie Mineure, qui ont pour chefs spi­ri­tuels des évêques non sou­mis au Pape. Dans la seconde moi­tié du XIXe siècle, des congré­ga­tions fémi­nines com­men­cèrent de se fon­der, qui ne devaient pour­suivre d’autre objet que celui d’ai­der les mis­sion­naires. Une des plus impor­tantes est celle des Sœurs Blanches, filles de ce génie apos­to­lique que fut le car­di­nal Lavi­ge­rie : elles ont beau­coup fait pour la pros­pé­ri­té spi­ri­tuelle de cette chré­tien­té de l’Ou­gan­da, dont tout à l’heure nous par­lions. Et, par­cou­rant toute la gamme des cou­leurs, je pour­rais vous par­ler des Sœurs Bleues de Castres, qui au Gabon sont d’ad­mi­rables auxi­liaires pour les Pères du Saint-Esprit, et qui ont la joie insigne de recueillir en leurs ouvroirs de petites sau­va­gesses, et d’en faire des chré­tiennes et des civi­li­sées, et de les défendre contre les vilains pro­jets de cer­taines familles qui vou­draient les don­ner à de vieux chefs sau­vages ayant déjà plu­sieurs femmes ; je pour­rais vous par­ler des Sœurs Grises du Cana­da, fon­dées au XVIIIe siècle, et qui, au XIXe, à la suite des Oblats de Marie-Imma­cu­lée, se sont enfon­cées dans les régions les plus sau­vages de l’Ex­trême-Nord amé­ri­cain, vivant sous les huttes, navi­guant sur des pirogues fra­giles, bra­vant les rapides, affron­tant les périls les plus divers, pour aller à la recherche des âmes ; et il me semble, en décri­vant ain­si la vie quo­ti­dienne des Sœurs Grises, décrire celle, aus­si, que mènent en Papoua­sie les Reli­gieuses de Notre-Dame du Sacré-Cœur d’Issoudun.

Auteur : Glantini, M. | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 13 minutesCharité de Noël - Dans un couvent italienUn soir, dans les der­nières années du pon­ti­fi­cat de Pie IX, un vieux s’ap­pro­chait fur­ti­ve­ment de la porte d’un des nom­breux cou­vents de femmes qui s’é­le­vaient alors dans le dédale d’obs­cures ruelles s’en­che­vê­trant entre le Cam­po dei Fio­ri, où fut brû­lé Gior­da­no Bru­no, et la vaste place Navo­na, aimée du soleil.

C’é­tait la veille de , et dans les innom­brables églises et cha­pelles de on met­tait la der­nière main aux pré­pa­ra­tifs qui pré­cèdent la solen­ni­té de la messe de minuit.

Le vieillard cogna à plu­sieurs reprises avec le poing contre la porte de fer et recu­la aus­si­tôt comme effrayé de sa har­diesse… Il vou­lait déjà même se reti­rer, lorsque la lourde porte rou­la pesam­ment sur ses gonds et il péné­tra dans un étroit cou­loir avec une porte en face, her­mé­ti­que­ment fer­mée, qui condui­sait au par­loir, et une autre de côté, munie d’un vasis­tas, ouvrant sur la cour du .

Déjà le regard cour­rou­cé de la tou­rière lui­sait der­rière le treillis du vasis­tas. Ayant aper­çu le vieillard, la ten­dit en avant ses deux mains d’un geste qui repous­sait et cria :

– Encore vous ?… Allez-vous en, allez-vous en !.. Vous osez venir nous trou­bler pen­dant la sainte nuit de Noël ?… Reti­rez-vous de bonne grâce, Nathan…

– J’ai à par­ler à la Mère Supé­rieure… Il faut que je la voie, dit le juif avec insis­tance… Je suis venu exprès pour cela ce soir… c’est ce soir que je dois la voir… J’ai atten­du cette nuit comme la manne du ciel… Elle ne peut pas me ren­voyer ce soir. Bonne sœur Lodo­vi­ca, ayez pitié d’un vieillard…

Il tom­ba à genoux et sanglota…

Histoire pour les enfants à NoëlMais la tou­rière fer­ma le vasis­tas et der­rière la porte cria :

– Par­tez, par­tez !… Ce soir à plus forte rai­son la Mère Agnès refu­se­ra de vous rece­voir… Vous enten­dez ?… Vous voyez qu’elle est occu­pée… elle répète le chant avec les sœurs… elle se pré­pare pour la messe.

En effet, un chœur har­mo­nieux mon­tait de la cha­pelle. Nathan écou­ta avi­de­ment… Tout à coup ses yeux brillèrent de joie.

Réso­lu­ment il frap­pa au vasistas :

– Sœur tou­rière… je ne par­ti­rai pas d’i­ci sans avoir vu la Mère Supé­rieure… C’est Don Pao­lo qui m’a envoyé… Dites à la Mère Supé­rieure que je lui apporte un mes­sage de Don Paolo.

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 29 minutesDans une salle du châ­teau de Lignières, une dame pen­chée sur un gros livre, en expli­quait les enlu­mi­nures à une petite fille qui écou­tait ses paroles avec une vive atten­tion. Le visage pâle de l’en­fant s’é­clai­rait de grands et beaux yeux verts, lim­pides, pro­fonds, des che­veux blonds tom­baient sur ses épaules. Mais ses membres grèles, mal pro­por­tion­nés, son dos voû­té, don­naient à son petit corps un aspect ché­tif et dis­gra­cieux. Ses vête­ments étaient d’é­toffe commune.

Vie de Sainte Jeanne de France, Reine puis religieuse
Sainte Jeanne enfant et Mme de Lignières

Certes, on n’eut pas devi­né en cette enfant, pau­vre­ment vêtue, la fille du puis­sant roi de France, Louis XI !

Jeanne de France était née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, où Louis XI et la Char­lotte de Savoie séjour­naient au retour d’un pèle­ri­nage à Chartres, entre­pris pour implo­rer de la Vierge qu’un fils leur soit accor­dé. Trois enfants étant morts en bas âge, il ne leur res­tait qu’une fille : Anne. Le roi dési­rait ardem­ment un héri­tier qui conti­nuât sa race et son œuvre Or, ce fut une fille qui naquit, une petite fille fra­gile et mal venue ! Le roi fut déçu, vexé. Le bap­tême de la petite prin­cesse se célé­bra sans aucune réjouissance.

Cepen­dant la poli­tique ne per­dant jamais ses droits, peu de jours après la nais­sance de cette fille si mal reçue, Louis XI com­bi­nait déjà pour elle un mariage avec son cou­sin Louis d’Or­léans, alors âgé de deux ans !

À Amboise, la reine Char­lotte douce et pieuse, veillait sur sa petite fille.

Mais Louis XI ne pou­vait souf­frir sa enfant. Dès qu’elle eut cinq ans, il déci­da d’é­loi­gner Jeanne de la cour, et de la confier à la baronne de Lignières qui l’é­lè­ve­rait dans son châ­teau. Le baron et la baronne de Lignières, puis­sants sei­gneurs n’ayant pas d’en­fants, seraient prêts à aimer la petite prin­cesse Tous deux, pro­fon­dé­ment chré­tiens, étaient dignes de veiller sur une fille de roi et une future sainte.

pour les scouts : Récit de sainte Jeanne Reine de France
Le Châ­teau de Lignières

Le châ­teau de Lignières avec son gros don­jon, sa tour de guet, ses murs épais, se dres­sait au milieu de fraîches prai­ries cou­pées d’une claire rivière.

En ce temps de guerres civiles et des san­glantes émeutes, Jeanne à l’a­bri des murailles de Lignières, pas­se­ra, dans cette retraite, de longues et calmes années. Mais, sépa­rée de sa mère, dure­ment repous­sée par son père, oubliée de ses proches, l’en­fant sen­sible, aimante, souf­fri­ra pro­fon­dé­ment. Elle savait qu’elle ne res­sem­blait pas aux autres petites filles, fraîches et plai­santes qui cou­raient et dan­saient dans les prés, autour du vil­lage voi­sin. Mala­dive, dis­gra­ciée, humi­liée, pour­tant elle ne se plai­gnait ni ne s’ai­gris­sait. Tou­jours douce et patiente, déjà elle offrait ses peines et ses sacri­fices à Dieu qui l’at­ti­rait par sa grâce. Elle se tour­nait sur­tout avec une enfan­tine confiance vers la Vierge Marie, sa Mère du ciel, tou­jours prête à l’é­cou­ter et à la consoler.