Martyres de la Révolution

| Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Le 21 jan­vier 1793, Louis XVI mou­rait assas­si­né par les révo­lu­tion­naires, guillo­ti­né sur la place de la Concorde, à Paris.

Martyres de la Revolution - Dans les campagnes les tocsins retentissent

Le Roi ! Hélas ! On s’é­tait atten­du à bien des mal­heurs, mais on avait espé­ré sau­ver le Roi ! Hélas ! Le Roi est mort ! Dans les cam­pagnes, les toc­sins reten­tissent comme une seule voix vers le Ciel, et la nou­velle tombe dans les cœurs comme un coup de ton­nerre. Nou­velle épou­van­table de ce crime inouï ! Le monde tout entier reste stu­pé­fait : La France a tué son Roi !

Sei­gneur Jésus, main­te­nant qui aura pitié de la France ? Sei­gneur Jésus, ayez pitié des Fran­çais malheureux !

Dans la petite cha­pelle d’un couvent de cam­pagne, seize reli­gieuses sup­plient Dieu et lui offrent leur vie. Voi­ci quelques mois déjà, Mère Thé­rèse de St Augus­tin, leur prieure, leur avait pro­po­sé de faire cet acte de consé­cra­tion par lequel la com­mu­nau­té s’of­fri­rait en holo­causte pour apai­ser la Colère de Dieu et obte­nir le retour de la paix dans l’É­glise et la Nation. Toutes avaient accep­té, et depuis, elles renou­ve­laient chaque jour cette offrande de leur vie, cet holo­causte de répa­ra­tion et d’ex­pia­tion. Mais aujourd’­hui le Roi est mort. Alors avec quel cœur, plus implo­rant que jamais, les reli­gieuses offrent-elles cette vie ! Mon Dieu, nous vou­lons comme vous mou­rir mar­tyres pour le salut des âmes !

Sou­ve­nez-vous que nous sommes vos épouses et vos coré­demp­trices ! Pour le Salut de l’É­glise et de la France, sou­ve­nez-vous que nous vous aimons.

* * *

Le 21 juin 1794, le Comi­té révo­lu­tion­naire et de Salut Public de déci­dait de per­qui­si­tion­ner chez les reli­gieuses. On y trou­va des lettres pieuses, une relique de Ste Thé­rèse d’A­vi­la, un por­trait du Roi Louis XVI, une copie de son tes­ta­ment, des images et un can­tique en l’hon­neur du Sacré-Cœur. Alors le diable exci­ta la haine des révo­lu­tion­naires, toutes les reli­gieuses furent arrê­tées, et écrouées dans une mai­son de la ville. Durant trois semaines envi­ron elles y demeu­rèrent enfer­mées, souf­frant des pri­va­tions de tout genre, en butte à la méchan­ce­té de leurs geô­liers. Le 12 juillet, on les trans­fé­ra à Paris, on les enfer­ma à la Concier­ge­rie. Mais on ne les y gar­da que cinq jours. Le , len­de­main de la Fête de Notre-Dame du Mont Car­mel, on les fit com­pa­raître devant le Tri­bu­nal de la .

Martyres de la Révolution 1794 - On les enferma à la Conciergerie

C’é­tait un tri­bu­nal déri­soire, com­po­sé d’hommes sans édu­ca­tion et gros­siers, mal­hon­nêtes. Avec des injures, ils accu­sèrent les reli­gieuses d’a­voir conspi­ré contre la répu­blique ! Mère Thé­rèse de St Augus­tin répon­dit au nom de toutes les filles, et reven­di­qua toute la res­pon­sa­bi­li­té du pré­ten­du délit de conspi­ra­tion. Mais on le lui per­mit pas de pré­sen­ter leur défense. On déci­da qu’elles étaient des « fana­tiques » et on les condam­na à mou­rir le soir même.

Les reli­gieuses deman­dèrent quel était ce crime de « fanatisme ».

— Vous êtes des fana­tiques, s’é­cria le juge inique, parce que vous aimez la reli­gion et le Roi !

Alors les reli­gieuses furent sai­sies d’une telle joie, que tous les témoins s’en étonnèrent.

— Mes sœurs ! s’é­cria l’une d’elles, Dieu nous a exau­cées ! Nous allons mou­rir pour Lui ! Ah ! quel bonheur !

Quel bon­heur en effet ! Mou­rir  ! Existe-t-il un amour plus magnifique ?

* * *

Lau­date pue­ri Domi­num… La foule en silence contemple les reli­gieuses grou­pées au bas de l’é­cha­faud. Elles chantent. Leurs yeux sont rayon­nants déjà de gloire. Mais le bour­reau com­mence à les appe­ler, les unes après les autres.

Martyres de la Révolution - Après la bénédiction les carmélites montent a l'echafaud

Martyres de la Révolution française - Le tambour en oublie de rouler

Alors la pre­mière se jette aux pieds de sa Mère Prieure, lui demande sa béné­dic­tion et la per­mis­sion d’al­ler à la mort. Elle monte ensuite les marches de l’é­cha­faud, tou­jours en chan­tant. L’une après l’autre, Mère Thé­rèse bénit ain­si cha­cune de ses filles. Puis la der­nière, elle subit le sup­plice. Le tam­bour en oublie de rou­ler, tout le monde est sai­si d’ad­mi­ra­tion devant leur héroïsme.

Le 27 mai 1906, St Pie X décla­ra solen­nel­le­ment bien­heu­reuses Thé­rèse de St Augus­tin et ses com­pagnes les car­mé­lites, mar­tyres de la Révo­lu­tion. Et depuis certes, la révo­lu­tion n’a tou­jours pas ces­sé de lut­ter contre Dieu et la France. Mais un jour, tous les Saints l’ont pro­mis, un jour la France se relèvera.

La nation des Car­mé­lites de Com­piègne, c’est la nation du Sacré-Cœur, de Celui qui vou­lait l’exau­cer et récom­pen­ser leur amour.Image pieuse : Carmélites de Compiègne

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