Auteur : Benoist de Saint Ange, H. |
Ouvrage : Les amis des Saints .
Temps de lecture : 12 minutesC’est à Florence, dans une riche famille bourgeoise que naquit en 1515 saint Philippe Néri. Dès son plus jeune âge, il pratiqua les vertus chrétiennes. Sa ferveur, son humilité, sa douceur et son affabilité le firent aimer de tous et on l’appelait communément « Le bon Philippe ».
Un des plus savants hommes de son siècle
Il reçut une éducation soignée, et à dix-huit ans, après de sérieuses études, on l’envoya chez un de ses oncles, un très riche marchand qui voulait le faire hériter de tous ses biens, qui étaient considérables. Mais, au bout de deux ans, il quitta son oncle se sentant appelé par une vie de perfection toute dirigée vers Jésus-Christ. Il alla à Rome sans argent et sans but bien précis. Un gentilhomme florentin le prit chez lui pour élever ses deux fils, car il avait discerné ses bonnes manières et ses précieuses vertus. Il n’accepta qu’une modeste chambre dans laquelle il vécut très pauvrement. Le jeune homme consacra ses loisirs à l’étude de la philosophie et de la théologie. C’était un esprit très cultivé, aussi ses compagnons d’étude recherchaient son amitié avec empressement, mais il restait toujours réservé, craignant de perdre un temps précieux qu’il voulait employer à la prière et à la méditation, aussi ne leur accordait-il que ce que la charité et son devoir lui commandaient. Il compléta ses connaissances par l’approfondissement des Saintes Écritures, des Pères de l’Église et du droit canon. L’étendue de son érudition était telle que ses contemporains le prenaient pour l’un des plus savants hommes de son siècle.
Il s’élevait dans le chemin de la sainteté, mais ce ne fut pas sans combat car le démon l’assaillait par de violentes tentations d’impureté, parfois même il lui apparaissait menaçant sous des formes horribles ce qui loin d’abattre son courage ne fit qu’augmenter son ardeur. La mortification des sens qu’il pratiquait était absolue et s’étendait jusqu’aux plus petites choses, il répétait souvent : Il est nécessaire de se mortifier dans les choses mêmes qui ne paraissent que bagatelles, car par là on s’accoutume à vaincre dans les grands combats.