XXVII
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
Une femme, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, a été donnée comme patronne, par Pie XI, aux missionnaires du monde entier. Elle avait dit, toute jeune, en son carmel de Lisieux : « Je voudrais être missionnaire, non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde, et continuer de l’être jusqu’à la consommation des siècles. »
Ce carmel auquel elle appartenait avait eu l’honneur, aux alentours de 1860, d’envoyer en Indo-Chine quelques religieuses, pour y fonder un carmel à Saïgon. Mère Geneviève de Sainte-Thérèse, prieure de Lisieux, avait déféré, tout de suite, aux désirs d’un grand missionnaire, Mgr Lefebvre, des Missions Étrangères, et voulu que plusieurs de ses Sœurs partissent pour la Cochinchine, afin de prier, là-bas, pour les apôtres qui travaillaient. Et l’on avait vu d’autres carmels se créer en Indo-Chine, à l’exemple de Saïgon.
L’imagination de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’évadait vers ces races jaunes, où l’on avait, parfois, le goût de la vie contemplative : pourquoi ne pas leur montrer qu’au lieu de chercher dans la religion de Bouddha une satisfaction pour cet attrait, elles pouvaient la trouver dans la religion du Christ ? Mais il était dans les destinées de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de ne point quitter son monastère de Lisieux. Elle aidait les missionnaires, certes, mais elle les aidait en sacrifiant à la volonté de Dieu, — son Dieu et le leur, — l’ardent désir qu’elle aurait eu d’être auprès d’eux.
Dieu entendait son désir, et un peu plus de trente ans après sa mort, le pape Pie XI l’exauça.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus est aujourd’hui auprès de tous les missionnaires, pour la suite des siècles : elle les assiste, elle les protège ; elle est, de par la parole du Pape, leur bienfaitrice toujours présente ; le rêve qu’elle faisait d’être missionnaire elle-même jusqu’à la consommation des temps est ainsi réalisé.