Étiquette : <span>Rosaire</span>

| Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 12 minutes

Belle histoire de Saint Dominique pour les veillées de camps« Le chevalier à l’étoile »

Saint Domi­nique, fon­da­teur de l’Ordre des Domi­ni­cains. Né vers 1173 à Cale­rue­ga, dio­cèse d’Os­na (Espagne). Mort à Bologne, Ita­lie, le 6 août 1221.

Saint Domi­nique nous appa­raît avant tout comme une âme de lumière, bien sym­bo­li­sée par l’é­toile que beau­coup de ses contem­po­rains virent briller sur son front. Apôtre plein de zèle, il vou­lait appor­ter aux hommes une connais­sance tou­jours plus par­faite de la Véri­té, qui seule, rend l’homme vrai­ment libre. Mais si Dieu ne l’a­vait choi­si pour être prêtre et fon­da­teur d’un des ordres les plus répan­dus de la Chré­tien­té, sa nature ardente l’au­rait por­té à être un che­va­lier, un autre Cid Campeador…

Son père des­cen­dait d’une famille illustre, les Guz­man, mais il n’é­tait qu’un cadet sans for­tune. Il déci­da ain­si de se tailler un petit domaine (c’é­tait au plus fort de la « recon­quis­ta ») et éle­va un petit « cas­tillo », grou­pant autour de lui des serfs, des colons, qui trou­vaient une pro­tec­tion contre les incur­sions de l’en­ne­mi. Les Maures n’é­taient pas encore chas­sés hors de l’Es­pagne et fai­saient de nom­breuses « raz­zias » dans les terres recon­quises, semant la ter­reur et emme­nant les mal­heu­reux chré­tiens, femmes, enfants, dont ils fai­saient leurs esclaves en les sou­met­tant aux plus durs trai­te­ments. C’est l’é­poque où nous avons vu saint Jean de Matha se dévouer à l’œuvre du rachat des cap­tifs. Toute la jeu­nesse de Domi­nique sera mar­quée par l’im­pé­rieuse néces­si­té de défendre et sa vie et sa foi contre l’in­va­sion sarrasine.

Castillo construit pendant la Reconquista par le père de DominiqueDe son père, de pure race visi­gothe, il tien­dra sa nature che­va­le­resque, et phy­si­que­ment, sa che­ve­lure blond-roux et les yeux bleus. Sa mère, par contre, la Bien­heu­reuse Jeanne d’A­za, qui des­cen­dait de la vieille race espa­gnole des Ibères, lui don­ne­ra sa petite taille, avec une extrême robus­tesse de tem­pé­ra­ment. C’est d’elle aus­si qu’il tien­dra sa fer­veur religieuse.

Quand elle atten­dait son troi­sième enfant, qui sera saint Domi­nique, elle eut une vision demeu­rée célèbre : elle vit un petit chien noir et blanc tenant en sa gueule une torche enflam­mée, avec laquelle, s’é­tant élan­cé hors du sein mater­nel, il sem­blait incen­dier l’u­ni­vers entier. Frap­pée par cette vision, Jeanne d’A­za vint en pèle­ri­nage à Silos, sur la tombe d’un des plus célèbres thau­ma­turges de Cas­tille : saint Domi­nique de Silos, béné­dic­tin, invo­qué pour obte­nir la déli­vrance des cap­tifs mais aus­si par les mères qui atten­daient un enfant. Jeanne d’A­za res­ta plu­sieurs jours à l’Hô­tel­le­rie du Monas­tère. Elle pas­sait ses jour­nées à l’é­glise, assis­tant aux offices et s’a­bî­mant dans une contem­pla­tion silen­cieuse. La légende nous dit qu’un soir où elle avait pro­lon­gé plus que de cou­tume son orai­son, elle vit venir à elle le thau­ma­turge, revê­tu de ses insignes d’Ab­bé. Il lui pré­dit qu’elle met­trait au monde un fils qui devien­drait un illustre pré­di­ca­teur et serait appe­lé « le répa­ra­teur de l’Église ».

Quelques mois plus tard, ren­trée chez elle, Jeanne d’A­za mit au monde un fils auquel elle fit don­ner le nom de Domi­nique, ain­si qu’elle l’a­vait pro­mis au thau­ma­turge de Silos.

À cinq ans, le petit Domi­nique expri­mait déjà une vie toute don­née à Dieu ; il écou­tait avec enthou­siasme les récits que ses frères lui fai­saient de la vie des Ana­cho­rètes (encore nom­breux au XIIe siècle) qui vivaient reti­rés dans des grottes, culti­vant leur jar­di­net, et conseillant ceux qui venaient les trou­ver. L’en­fant conce­vait alors le désir d’i­mi­ter autant que pos­sible ces pra­tiques d’aus­té­ri­té. Aus­si, quand le som­meil ne le pre­nait pas tout de suite, dès que tout était silen­cieux, il quit­tait sa cou­chette, et s’é­ten­dait sur le sol. Mais sa mère qui veillait sur ses enfants eut vite fait de le voir, et elle lui enjoi­gnit de prendre le repos néces­saire, lui fai­sant com­prendre que sou­vent l’o­béis­sance était pré­fé­rable au sacrifice.

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 16 minutes

Ding-Dong… Deux petits moines, — des moi­nillons, — disent leur Ange­lus, leur béné­di­ci­té ; puis, tan­dis que les Pères prennent leur repas au réfec­toire, ils déballent leurs petites pro­vi­sions au pied d’une belle sta­tue de Notre-Dame. Demi-pen­sion­naires au Couvent des Frères Prê­cheurs (Domi­ni­cains), ils arrivent tôt, servent la messe, puis reçoivent les leçons du Père Ber­nard et l’aident dans son office de sacris­tain. Le soir seule­ment ils dévalent la col­line pour ren­trer chez eux, au vil­lage d’Alfange.

Cette his­toire se passe au Por­tu­gal, au XIIIe siècle. Voi­là cent ans, ce pays était encore aux mains des Maures, venus d’A­frique, et qu’ils avaient conquis cinq siècles plus tôt. Vers le XIe siècle, Alphonse VI, roi de Cas­tille, reprit par­tiel­le­ment ce ter­ri­toire et don­na ce qui était com­pris entre le Min­ho et le Dou­ro à Hen­ri de Bour­gogne, lequel prit le nom de Comte de Por­to ou de Por­tu­gal. Le fils d’Hen­ri, Alphonse-Hen­ri­quez, gagna sur les Maures une vic­toire déci­sive. Pour des Fran­çais, il est inté­res­sant de savoir que la reprise de Lis­bonne, en 1147, a été due en très grande par­tie à l’aide appor­tée à Alphonse Hen­ri­quez par une flotte de Croi­sés francs qui s’en allaient en Terre Sainte pour la deuxième croi­sade. Il y avait par­mi eux des Cha­ren­tais, des Bre­tons, des Nor­mands, et aus­si des Anglais, des Rhé­nans, des Fla­mands, tout le lit­to­ral Nord-Ouest de la chré­tien­té. Dans cette vic­toire contre les Maures, les chré­tiens furent aidés très spé­cia­le­ment par saint Michel. On dit qu’il parut dans le ciel une aile et une main indi­quant les points où la petite armée devait por­ter l’ef­fort, à la suite de quoi l’Ordre Mili­taire de l’aile de Saint Michel fut créé pour les Che­va­liers qui s’é­taient signa­lés au com­bat ; il conti­nua à se recru­ter par­mi les plus valeureux.

Nos moi­nillons étaient fils d’un de ces che­va­liers, lequel, très fervent, avait réso­lu de les don­ner à Dieu dès l’en­fance. Bien sûr, ils ne s’en­ga­ge­ront par vœux que plus tard, si telle était leur voca­tion, mais déjà ils portent le cos­tume domi­ni­cain : robe blanche et man­teau noir ; leurs che­veux sont taillés en cou­ronne autour d’une tête rasée. Cela ne les empêche pas d’être de braves enfants joyeux. Ils aiment cette vie monas­tique et sans doute, seraient-ils tou­jours res­tés au couvent, s’il ne leur était arri­vé une étrange et belle aventure.

Quant à leur maître, le Père Ber­nard, il est ori­gi­naire de Mor­laàs, à 12 kilo­mètres de Pau, donc, Béar­nais. Ses parents, qui, contrai­re­ment au Che­va­lier d’Al­fange, n’a­vaient nul envie d’en faire un moine, l’a­vait fian­cé très jeune, alors que lui vou­lait être Domi­ni­cain. Un beau jour, il s’en­fuit, non dans quelque couvent de France ; ses parents l’y retrou­ve­raient ; non au nord de l’Es­pagne ; la bar­rière des Pyré­nées n’est pas infran­chis­sable ; mais au loin­tain Por­tu­gal, dans le couvent de San­ta­rem, fon­dé par un des pre­miers com­pa­gnons de saint Domi­nique, Sue­ro Gomez.

Coloriage Le Chapelet des enfants à Marie
« Ils reviennent d’eux-même dire ensemble des dizaines »

San­ta­rem… Recon­nais­sez-vous ce nom ? vous qui avez lu l’his­toire des trois ber­gers de Fati­ma… San­ta­rem, ville prin­ci­pale du dis­trict ou dépar­te­ment du même nom, dont Fati­ma dépend. Notre-Dame du Rosaire n’est pas encore venue à la Cova, mais elle est déjà aimée, et com­bien ! par­ti­cu­liè­re­ment chez les Pères de San­ta­rem. En vrai Domi­ni­cain, Père Ber­nard conduit sou­vent ses élèves à la cha­pelle de Notre-Dame du Rosaire. Les Ave montent en guir­landes, en bou­quets… Les petits y prennent tel­le­ment goût que, sou­vent, ils reviennent d’eux-mêmes dire ensemble « des dizaines ». L’Espagne, le Por­tu­gal, ont une dévo­tion immense à la Sainte Vierge depuis que saint Jacques a évan­gé­li­sé cette terre. Marie, (Notre-Dame del Pilar — du pilier), est vrai­ment le pilier de la foi catho­lique. Au Por­tu­gal, cette dévo­tion s’est encore for­ti­fiée par le fait que les rois du Por­tu­gal, depuis le tout pre­mier, ont choi­si la mère de Dieu pour mère de la dynas­tie et de la nation. Le peuple por­tu­gais n’a pas oublié ce contrat, mal­gré tant de révo­lu­tions, et la Sainte Vierge pas davan­tage ; elle l’a prouvé !

Bref, nos moi­nillons, impré­gnés d’es­prit chré­tien, catho­lique et domi­ni­cain, nos moi­nillons, vrais Por­tu­gais, vont à Marie de toute leur âme. Trop loin d’Al­fange pour y cou­rir déjeu­ner près de leur mère, avec leurs petits frères et sœurs, ils vont quand même déjeu­ner en famille, avec leur mère du ciel et leur frère Jésus. A nous, l’i­dée ne vien­drait pas de déjeu­ner dans une cha­pelle ; ceci encore est espa­gnol et portugais.

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 15 minutes

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Estelle Faguette

Estelle Faguette naquit en Cham­pagne, dans une famille pauvre et chré­tienne. Ses parents culti­vaient la terre et gagnaient péni­ble­ment le pain de leurs enfants.

Estelle allait à l’é­cole tenue par les Sœurs. C’é­tait une petite fille simple, sérieuse, douée d’un bon juge­ment. Elle aimait la Sainte Vierge et mon­trait une grande pitié pour les mal­heu­reux. Volon­tiers, elle eût don­né tout ce qu’elle avait sous la main.

Catéchisme coloriage histoire de Notre-Dame de Pelevoisin
Estelle, bonne d’enfants

Après sa pre­mière com­mu­nion, faite pieu­se­ment dans l’é­glise Notre-Dame de Châ­lons-sur-Marne, Estelle par­tit avec ses parents pour Paris.

Là, elle est reçue « enfant de Marie », à Saint-Tho­mas-d’A­quin. Puis, à 18 ans, dési­rant se don­ner au Sei­gneur et aux pauvres, elle entre chez les reli­gieuses de l’Hô­tel-Dieu. La novice se met de tout son cœur au ser­vice des malades, mais la fai­blesse de sa san­té l’o­blige, à son grand cha­grin, à quit­ter l’hôpital.

Estelle à peu près réta­blie entre­prend, pour vivre, des jour­nées de cou­ture, puis se place comme bonne d’en­fants chez la Com­tesse de la Rochefoucauld.

Chaque année, le prin­temps venu, la jeune bonne suit ses maîtres au châ­teau de Poi­riers, à Pel­le­voi­sin, où l’on passe la belle saison.

Mais avec le temps, la san­té d’Es­telle devient de plus en plus mau­vaise. La tuber­cu­lose atteint ses pou­mons et ravage tout son corps. Mme de la Roche­fou­cauld entoure sa domes­tique des soins les meilleurs. Mal­gré tout, l’é­tat devient très grave. Une grande tris­tesse accable la pauvre Estelle. Elle com­prend que les méde­cins ne peuvent pas la gué­rir. Que devien­dront ses parents qui ont besoin de son tra­vail ?… Qui élè­ve­ra une petite nièce dont elle a pris la charge ?… Elle fait plu­sieurs neu­vaines à la Sainte Vierge pour implo­rer sa gué­ri­son ; la bonne Mère du Ciel ne semble pas l’entendre.

À l’au­tomne de 1875, Estelle, en voyant jau­nir et tom­ber les feuilles du parc, peut pen­ser qu’elle aus­si, sera bien­tôt empor­tée par la mort.

Pour­tant, elle veut encore sup­plier Marie. 

| Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

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Trois petits bergers

En l’année 1917, le Por­tu­gal tra­ver­sait une triste période. Diri­gé par un gou­ver­ne­ment qui per­sé­cu­tait la reli­gion, ce pays, divi­sé, rui­né, enva­hi par le com­mu­nisme, sem­blait aller à sa perte.

En même temps, les armées por­tu­gaises par­ti­ci­paient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleu­rait les sol­dats tom­bés bien loin, là-bas, sur une terre étrangère.

Récit des apparitions de Fatima raconté aux enfants
Un éclair, brus­que­ment, frappe leurs yeux.

À cette époque, le vil­lage de Fati­ma res­tait encore à peu près incon­nu. Situé à une cen­taine de kilo­mètres de Lis­bonne, ses modestes mai­sons se dres­saient sur les pentes de la mon­tagne d’Aire, dans une contrée par­ti­cu­liè­re­ment aride et rocailleuse. Pour­tant, cette région gar­dait le sou­ve­nir d’une écla­tante vic­toire, rem­por­tée en 1385, par le roi Jean 1er de Por­tu­gal, avec une poi­gnée de braves. Le roi, en recon­nais­sance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’hon­neur de Notre-Dame de la Vic­toire. Il en confia la garde aux Domi­ni­cains. Ceux-ci répan­dirent autour d’eux la dévo­tion du saint rosaire. L’u­sage s’en était si bien conser­vé à tra­vers les siècles que, dans cette par­tie du pays, beau­coup de familles réci­taient encore fidè­le­ment le cha­pe­let. Les petits enfants eux-mêmes, éle­vés dans cette habi­tude, aimaient à le dire.

* * *

Par une belle jour­née du prin­temps de 1917, trois ber­gers de Fati­ma gar­daient leurs mou­tons dans un champ nom­mé la Cova da Iria, qui appar­te­nait aux parents de l’un d’eux.

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

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Rosaire

Du bon usage du chapelet - Vierge à l'Enfant qui donne un Rosaire à deux enfants
Vierge à l’En­fant qui donne un Rosaire à deux enfants

Oui, clame Jac­que­line indi­gnée, je l’ai entendu !

– Que disait-il, enfin ?

– Il s’é­tait dis­pu­té avec Michel Bougre qui vou­lait pro­fi­ter de son agi­li­té pour l’en­voyer grim­per au noyer. Michel était par­ti en bou­gon­nant, et le petit « Noir » a dit entre ses dents : « Li méchant boy ; mais moi prendre mitraillette, et pan-pan-pan !… li deve­nir bon ! »

Ghis­laine et Pau­lette sont affolées :

« Une mitraillette ! Il va le tuer !

– Il ne semble pour­tant pas méchant, ce petit », mur­mure Odette.

Il a même l’air fort gen­til, Joseph, authen­tique négrillon, débar­qué avant-hier au vil­lage avec le Père Duchesne reve­nu voir sa vieille maman. Le mis­sion­naire – un gars du pays qui fut à l’école avec tous les papas des enfants d’aujourd’hui, et arrive droit d’Afrique – était joyeu­se­ment atten­du par tout le petit monde de Rive­claire, friand d’his­toires de nègres et de sor­ciers… Mais quand on le vit accom­pa­gné de son boy Joseph, ce fut du délire : cha­cun vou­lait voir et appro­cher ce petit noir en chair et en os, avec des che­veux cré­pus, un nez épa­té, des yeux mali­cieux et des dents écla­tantes de blan­cheur dans sa figure cho­co­lat. Bien­tôt s’engagèrent des conver­sa­tions déso­pi­lantes, en un impayable fran­çais ponc­tué de rires sonores… puis ce furent, avec les gar­çons, des par­ties de cache-cache et de balle au camp, sous l’œil envieux