Saint Joseph de Cupertino

| Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 9 minutes

On le refusa parce qu’il était illettré et ignorant

S’il est un saint dont les esprits forts se soient moqués et se moquent encore, c’est assu­ré­ment .

Un pauvre qui pen­dant qua­rante ans, étonne l’I­ta­lie par ses miracles, s’é­lève chaque jour dans les airs comme la colombe par l’ef­fet de l’A­mour divin, et cela sous Louis XIV, il n’y a donc pas si long­temps ; quel affront pour tous ceux qui au nom de la science refusent de croire au miracle.

Renvoyé du couvent à cause de son incapacité

St Joseph de Cupertino disant son chapeletJoseph-Marie Desa naquit le 17 Juin 1603, à Cuper­ti­no, petite ville du Royaume de Naples, d’une humble famille de menui­siers ; il vint au monde dans une étable comme Notre-Sei­gneur, tous les biens des parents ayant été ven­dus par néces­si­té. Dès son jeune âge, Joseph se plai­sait uni­que­ment dans les églises, et, chez lui, devant un petit autel où il réci­tait sou­vent le rosaire et les lita­nies de la Sainte Vierge. C’est à peine si on par­vint à lui apprendre à lire et à écrire. Il connut cepen­dant l’é­cole de la souf­france : tout jeune, son corps se cou­vrit d’ul­cères répu­gnants et il ne fut gué­ri que par l’in­ter­ven­tion de la Sainte Vierge sous le vocable de Notre Dame des Grâces.

À dix-sept ans, il se pré­sente chez les frères Mineurs Conven­tuels, où on le refuse parce qu’il est illet­tré et igno­rant. Il rentre chez les Capu­cins, mais là tou­jours ravi en Dieu, il se montre com­plè­te­ment impropre à l’ac­com­plis­se­ment de ses nou­veaux devoirs : ses mains natu­rel­le­ment mal­adroites brisent tout ce qu’elles touchent ; en met­tant du bois sur le feu, il fait tom­ber toutes les cas­se­roles, prend du pain bis pour du pain blanc ; bref, il montre une telle inca­pa­ci­té qu’au bout de neuf mois, il est ren­voyé du couvent.

Il doit retour­ner chez sa mère qui vit dans la misère et qui lui dit en guise d’ac­cueil : « Il ne nous reste qu’à mou­rir de faim. » Cepen­dant, à force de démarches, on par­vient à l’in­tro­duire chez les frères Mineurs Conven­tuels de San­ta-Maria de Gro­tel­la pour soi­gner la mule du couvent.

Invoqué par les étudiants, la veille de leur examen

St Joseph de Cupertino moine maladroitLes nou­veaux supé­rieurs de Joseph ne tar­dèrent pas à remar­quer l’hu­mi­li­té et l’o­béis­sance de leur nou­velle recrue. Ils décident de l’ad­mettre aux saints ordres. Mais pour arri­ver au dia­co­nat, il est indis­pen­sable de subir un exa­men et notre saint à tou­jours du mal à lire et à écrire. Il réus­sit à force de patience et de per­sé­vé­rance à tra­duire un évan­gile, un seul, celui où sont écrites ces paroles en l’hon­neur de Marie « Bien­heu­reux le sein qui t’a por­té ». Arrive le jour de l’exa­men ; Joseph est inter­ro­gé par l’é­vêque de Nar­do. Il est un peu inquiet quoique confiant dans la Sainte Vierge car il a fait tout ce qu’il a pu pour réus­sir et elle ne l’a­ban­don­ne­ra pas. En effet, voi­ci que le sort tombe sur le seul Évan­gile que Joseph connaisse, il est reçu et le 4 Mars 1628, ordon­né prêtre. Depuis ce jour, St Joseph de Cuper­ti­no est invo­qué par les étu­diants qui sont à la veille de subir leur exa­men afin que Dieu leur donne le suc­cès méri­té par leur travail.

Il s’envole et reste suspendu en l’air devant le pape Urbain VIII

À par­tir du jour de son ordi­na­tion, le Père Joseph redouble de fer­veur et de mor­ti­fi­ca­tion : pen­dant cinq ans, il ne man­ge­ra pas de pain, et pen­dant quinze ans, il ne boi­ra pas de vin. Quelques herbes, de mau­vais légumes, quelques fruits seront sa seule nourriture.

St Joseph de Cupertino passe son examen en vue de devenir prêtreLe démon vou­lant le ten­ter essaye de lui don­ner quelque atta­che­ment à sa pauvre robe de bure, la seule chose qui lui reste après qu’il ait tout don­né. Il dira plus tard : « Je ne savais pas encore que le mérite de la pau­vre­té consiste non à ne rien pos­sé­der mais à n’a­voir aucune affec­tion aux choses que l’on possède ».

Il vit dans une étroite union à Dieu si bien qu’au seul nom de Jésus et de Marie, il tombe en extase et en quelque lieu qu’il se trouve son corps s’é­lève vers les cieux, sous les yeux effa­rés des témoins. À Naples, un jour qu’il doit célé­brer la Sainte Messe, il pousse un grand cri et s’é­lève au-des­sus de l’au­tel en tour­noyant et en chan­tant : « O bien­heu­reuse Vierge » avant de reprendre sa place comme si de rien ne s’é­tait passé.

Coloriage de la vie de Saint Joseph de CupernioPour échap­per à la foule de badauds et aux notables qui veulent l’ap­pro­cher il part pour Rome, mais là la vue du pape Urbain VIII et le spec­tacle de sa majes­té pon­ti­fi­cale l’é­meut au point que, ravi en esprit, il s’en­vole et reste sus­pen­du en l’air dans la salle même des audiences.

Il doit se reti­rer à Assise, ville natale de Saint Fran­çois où Dieu per­met qu’il soit en butte à l’hos­ti­li­té des hommes afin que son cœur reste humble au milieu des grâces extra­or­di­naires qui lui sont envoyées.

À l’Élévation, une croix noire apparaît sur l’hostie

Le pauvre reli­gieux, igno­rant de toute science humaine devient un grand savant devant Dieu : des princes, des car­di­naux, des pré­lats réclament ses conseils. Un jour de l’an 1649 le duc Jean de Bruns­wick, prince pro­tes­tant, veut rendre visite à cet être pro­di­gieux dont on parle tant. Il arrive de bon matin, à la cha­pelle du couvent au moment où le père célèbre la Sainte Messe et il remarque l’ef­fort que fait le saint pour divi­ser l’hos­tie : il doit s’y prendre à deux fois et son visage est tout en sueur.

L’é­ton­ne­ment du prince est grand ; il veut savoir la cause d’une chose si extra­or­di­naire, il inter­roge le père gar­dien du monas­tère qui lui réponds ce que le saint lui a dit : « Il y a ici des gens qui ont le cœur dur et ne veulent pas croire ce qu’en­seigne l’É­glise ; voi­là pour­quoi l’A­gneau s’est dur­ci dans mes mains au point que je ne pou­vais le diviser ».

Vie de saint Joseph de Cupertino pour les enfants : Il dit la messeDe plus en plus inté­res­sé, le duc assiste à une deuxième Messe. Un nou­veau pro­dige l’y attend. À l’É­lé­va­tion, une croix noire appa­raît sur l’hos­tie, puis le père Joseph pousse un cri, s’en­vole et reste en l’air quelques minutes : on l’en­tend dire : « Mon Sei­gneur, cette œuvre est bien la votre, ins­pi­rez et amol­lis­sez ce cœur, ren­dez-le agréable à notre divine Majes­té ». Le duc éclate en san­glot et abjure le pro­tes­tan­tisme. La prière du saint est exaucée.

Mais la foule des curieux ne cesse de croître. On doit éta­blir des auberges dans le voi­si­nage du couvent, pour loger tous ceux qui viennent voir le saint. L’empressement des pèle­rins est tel qu’ils vont jus­qu’à ten­ter d’en­le­ver le toit de la cha­pelle où le prêtre célèbre la messe pour le voir plus à leur aise.

Coloriage St Joseph de Cupertino s'envole avec un agneauLes auto­ri­tés com­mencent à s’in­quié­ter : on décide secrè­te­ment de conduire le Père Joseph dans une soli­tude où per­sonne ne vien­dra le cher­cher. Les miracles conti­nuent ; un dimanche du Bon Pas­teur, il aper­çoit un agneau, et se rap­pe­lant l’É­van­gile du jour, il prend l’a­ni­mal sur ses épaules en disant : « Voi­ci le Bon Pas­teur qui porte sur ses épaules la bre­bis éga­rée ! » Ces paroles l’en­flamment, il prend son vol avec son agneau à une telle hau­teur qu’il dépasse la cime des arbres.

Cepen­dant, la vie du Père Joseph touche à son terme. On le redes­cend dans la val­lée, vers Osi­mo ; en pas­sant devant la San­ta-casa de Lorette, qui est la mai­son où vécut la Sainte famille à Naza­reth, il dit : « Je vois des Anges qui montent et des­cendent du Ciel ! » Il entre en extase et s’é­lève à 1 m 45 du sol.

Il pas­se­ra les six der­nières années de sa vie dans une soli­tude presque abso­lue, avec des ravis­se­ments continuels.

Il s’en­vo­le­ra une der­nière fois, les bras en croix, le 17 Sep­tembre 1663 pour rece­voir la sainte com­mu­nion en via­tique. Puis le len­de­main il ren­dra le der­nier sou­pir. Son corps se trouve dans l’é­glise du couvent d’O­si­mo où on le vénère encore aujourd’hui.

On le fête le .


COLLECTE

Sei­gneur Dieu, vous avez vou­lu que votre Fils éle­vé sur la Croix atti­rât tout à lui ; Par les mérites et l’exemple du saint fran­cis­cain Joeph de Cuper­ti­no, Faites que nous nous éle­vions au des­sus de toutes les ambi­tions ter­restres pour que nous puis­sions par­ve­nir jus­qu’au Christ, votre Fils.

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