Étiquette : <span>Miracle</span>

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Légende dorée de mes filleuls .

Temps de lec­ture : 16 minutes

— Imal­da ! Imalda !

Fresque de la Vierge - Vital des madones - BologneLa mère de l’en­fant, qui l’ap­pe­lait, se diri­gea sans hési­ter vers le fond du jar­din. Quand on ne voyait pas la fillette, on pou­vait être sûr qu’elle était là, dans ce coin tran­quille où l’on n’en­ten­dait que le souffle du vent sur la cime des cyprès et le gazouille­ment de la fon­taine. Contre le mur se dres­sait un petit ora­toire, fait tout sim­ple­ment d’un toit en auvent, abri­tant une fresque : cette pein­ture repré­sen­tait une Sainte Vierge tenant l’En­fant Jésus sur ses genoux, comme en avait tant peint le meilleur artiste de la ville, celui qu’on appe­lait « Vital des Madones », une Sainte Vierge d’une mer­veilleuse dou­ceur. Imal­da aimait cette belle image. De longues heures, bien qu’elle eût seule­ment neuf ans, elle demeu­rait age­nouillée sur les dalles de l’al­lée, priant, médi­tant, réci­tant les Psaumes qu’elle savait par cœur comme un moine ou une reli­gieuse. Et ses parents s’en étonnaient.

Son père, le comte Lam­ber­ti­ni, un des plus riches sei­gneurs de la ville, plus accou­tu­mé, comme beau­coup d’hommes de son temps, à faire des affaires et à se battre qu’à prier hum­ble­ment le Sei­gneur, trou­vait exa­gé­rée cette pié­té. « Va-t-elle donc se faire nonne ? » criait-il quand il appre­nait que sa fille était encore à genoux devant la Madone du jar­din. Mais sa femme, émer­veillée de trou­ver dans son enfant cette âme si pure et si chré­tienne, lui répon­dait qu’elle ne pou­vait cer­tai­ne­ment sou­hai­ter mieux que de voir sa petite conti­nuer à gran­dir dans l’a­mour du Christ.

— Qu’a­vons-nous à lui repro­cher ? Jamais une déso­béis­sance, jamais un men­songe, jamais un mou­ve­ment de mau­vaise humeur. Nous avons peut-être don­né le jour à une petite Sainte. Lais­sons-la répondre à la voix qui l’appelle…

Et l’a­ma­bi­li­té, la gen­tillesse de cette enfant étaient si exem­plaires que, dans toute la famille, on lui avait chan­gé son nom de Made­leine en celui d’I­mal­da, qui vou­lait dire : « aus­si douce que le miel ».

* * *

Cela se pas­sait dans la ville de Bologne, au début du XIVe siècle, vers l’an­née 1330. A cette époque, l’I­ta­lie toute entière était dans une très dou­lou­reuse situa­tion. Depuis déjà long­temps, les guerres civiles suc­cé­daient aux guerres étran­gères, les unes et les autres fai­sant beau­coup de mal au pays. Le Pape et l’Em­pe­reur ne s’en­ten­daient pas ; leurs par­ti­sans se livraient des com­bats ter­ribles, où des vil­lages flam­baient, des villes étaient assié­gées, prises et pillées. Très peu de temps avant, Bologne avait été ain­si champ de bataille et avait énor­mé­ment souf­fert. Ce n’é­tait pas encore assez ! Dans la cité même les clans s’op­po­saient aux clans. On lut­tait famille contre famille, et chaque mai­son sei­gneu­riale se trans­for­mait en véri­table for­te­resse, capable de sup­por­ter des sièges : cer­taines avaient même dres­sé de très hautes tours, — l’une n’a­vait pas moins de cent mètres, — sem­blables à des don­jons, pour y ins­tal­ler leurs guet­teurs et leurs sol­dats ; deux de ces tours se voient encore. Dou­lou­reuse situa­tion, et dont une petite fille sen­sible se ren­dait par­fai­te­ment compte.

D’ailleurs, tant de choses étaient tristes en cette époque ! Ne disait-on pas que le Pape avait été obli­gé de fuir Rome où sa per­sonne sacrée n’é­tait plus en sûre­té, et qu’il s’é­tait réfu­gié, bien loin de là, au royaume de France, dans une ville nom­mée Avi­gnon où il construi­sait un grand palais : preuve qu’il vou­lait y demeu­rer bien long­temps. Dans l’Église entière, cette absence du Saint Père hors de la Ville Éter­nelle était consi­dé­rée comme un mau­vais pré­sage : depuis treize siècles, depuis que saint Pierre est 

| Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Quelques miracles entre beaucoup

— Doc­teur, dites-moi la vérité

— Mon pauvre ami, il est per­du… Seul un miracle pour­rait le sauver…

Len­te­ment, Pierre L… fer­ma la porte. Ain­si, son petit Jean allait mou­rir… et cela, à la fleur de l’âge ; dans huit jours il aurait treize ans ! Irait-il seule­ment jusque-là ?

Histoire pour le catéchisme, le miracle de la guérison d'un enfant maladeDepuis quelques jours Pierre voyait la pro­gres­sion du mal. Cepen­dant les paroles du doc­teur aujourd’­hui l’ont bou­le­ver­sé. Il est dur d’ad­mettre l’é­vi­dence dans un pareil cas ! Abat­tu, mais fai­sant le fort, il revient vers la salle à man­ger où un lit a été ins­tal­lé pour son enfant. Un moment il s’ar­rête près de sa couche et regarde son fils comme si c’é­tait la pre­mière fois. Jean ne le voit même pas ; sa tête repose sur l’o­reiller, ses traits sont tirés, ses joues creu­sées par la souf­france. La tris­tesse enva­hit le cœur du mal­heu­reux père… Ah ! s’il pou­vait prendre sa mala­die et souf­frir à sa place ! Et les der­nières paroles du doc­teur résonnent à ses oreilles seul un miracle pour­rait le sau­ver ! Un miracle !… Mais il n’y a pas de miracles ! Ce sont des his­toires d’en­fants… Quant à lui, il n’y croit plus depuis long­temps. D’ailleurs, s’il y avait un Dieu, son enfant ne serait pas malade ! Qu’ont-ils fait dans sa famille pour être trai­tés de la sorte ? Certes, lui ne pra­tique pas mais il n’est pas contre la reli­gion ! Cha­cun fait comme il l’en­tend ! Sa femme, elle, va à l’é­glise, et jamais il ne s’y est oppo­sé ! Quant à son Jean, voi­là plu­sieurs années qu’il est enfant de chœur à la paroisse Saint-Pierre. Non, non, Dieu n’existe pas, sinon il ne per­met­trait pas de sem­blables mal­heurs. Et le pauvre père affo­lé se tait… Des larmes coulent sur ses joues… mais crai­gnant que son fils ou sa femme ne s’en aper­çoivent il les essuie fur­ti­ve­ment puis se dirige vers la cui­sine où son épouse pré­pare le repas. D’un seul regard elle voit que son mari a pleu­ré… Les mamans voient tou­jours quand il y a quelque chose qui ne va pas ! En vain Pierre essaie de cacher la triste nou­velle. Fina­le­ment, il doit rap­por­ter les paroles du méde­cin : Seul un miracle pour­rait sau­ver leur enfant !

— C’est tout ce qu’il t’a dit ? ques­tionne la mère.

— Oui… Mais ce sont des his­toires… et je ne crois pas aux miracles.

— Pierre, ne parle pas comme cela, je t’en prie. Moi j’y crois ! dit la mère. Veux-tu m’ac­cor­der quelque chose ?

| Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

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Catéchèse pour les enfants : Récit du miracle de ND de Guadeloupe au Mexique

N.-D. De la Gua­de­loupe du Mexique [1]

Première apparition

Dix ans s’é­taient écou­lés depuis la prise de Mexi­co par les troupes espa­gnoles. A la faveur de la paix, la reli­gion chré­tienne com­men­çait à se répandre dans le pays.

Un same­di matin, le 9 décembre 1531, un Indien, pauvre d’as­pect et de condi­tion, un des récents conver­tis à notre foi catho­lique, qui avait reçu au bap­tême le nom de Juan-Die­go, marié à une Indienne de même condi­tion, qui s’ap­pe­lait Maria Lucia, sui­vait, pour se rendre à la messe dite en l’hon­neur de la Vierge Marie, le che­min qui conduit de Tol­pe­tiad [2] à l’é­glise frans­cis­caine de Tlal­te­lol­co [3].

Il avait devan­cé le jour, mais le soleil se levait comme il arri­vait au pied de la col­line Tepeyac [4]. Tout à coup, un chant har­mo­nieux et doux frappe son oreille, comme si une mul­ti­tude d’oi­seaux eussent tenu un concert. L’é­cho de la mon­tagne en répé­tait les détails. Sur­pris, l’In­dien leva les yeux du côté qui sem­blait envoyer la mélo­die ; il aper­çut une nuée éblouis­sante d’où se déga­geaient de lumi­neux rayons, reflé­tant tout autour les cou­leurs de l’arc-en-ciel. Le pauvre homme res­ta cloué sur place, comme ravi en extase. Ni trouble ni crainte en son âme, mais un sen­ti­ment d’i­nef­fable douceur.

— Est-ce que je vois bien ? se disait-il. Où suis-je donc ? Serait-ce déjà le paradis… ?

Or sou­dain, le chant cesse et une voix tendre et douce comme une voix de femme, sor­tant de la nuée, l’ap­pelle par son nom et lui dit d’ap­pro­cher. Sans hési­ter, la joie au cœur, Juan gra­vit la colline.

Coloriage image sainte pour le caté : Apparition de ND de Gadeloupe à Juan

Par­ve­nu au som­met, il se trou­va en face d’une dame, mer­veilleuse de beau­té, debout au milieu du

  1. [1] Ce sanc­tuaire est dif­fé­rent de celui de l’Ile de la Gua­de­loupe (Antilles) ; mais l’o­ri­gine du nom Gua­de­loupe, qui signi­fie « Fleuve de Lumière », est la même, il vient d’un sanc­tuaire célèbre en Espagne dans la pro­vince de l’Es­tra­ma­duve.
  2. [2] Vil­lage à quatre lieues de Mexi­co où habi­tait Juan Die­go.
  3. [3] Une des paroisses de l’é­poque, à Mexi­co.
  4. [4] Tepey­ca, nom qui signi­fie : « extré­mi­té ou cime aiguë de rochers ».
Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

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Estelle Faguette

Estelle Faguette naquit en Cham­pagne, dans une famille pauvre et chré­tienne. Ses parents culti­vaient la terre et gagnaient péni­ble­ment le pain de leurs enfants.

Estelle allait à l’é­cole tenue par les Sœurs. C’é­tait une petite fille simple, sérieuse, douée d’un bon juge­ment. Elle aimait la Sainte Vierge et mon­trait une grande pitié pour les mal­heu­reux. Volon­tiers, elle eût don­né tout ce qu’elle avait sous la main.

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Estelle, bonne d’enfants

Après sa pre­mière com­mu­nion, faite pieu­se­ment dans l’é­glise Notre-Dame de Châ­lons-sur-Marne, Estelle par­tit avec ses parents pour Paris.

Là, elle est reçue « enfant de Marie », à Saint-Tho­mas-d’A­quin. Puis, à 18 ans, dési­rant se don­ner au Sei­gneur et aux pauvres, elle entre chez les reli­gieuses de l’Hô­tel-Dieu. La novice se met de tout son cœur au ser­vice des malades, mais la fai­blesse de sa san­té l’o­blige, à son grand cha­grin, à quit­ter l’hôpital.

Estelle à peu près réta­blie entre­prend, pour vivre, des jour­nées de cou­ture, puis se place comme bonne d’en­fants chez la Com­tesse de la Rochefoucauld.

Chaque année, le prin­temps venu, la jeune bonne suit ses maîtres au châ­teau de Poi­riers, à Pel­le­voi­sin, où l’on passe la belle saison.

Mais avec le temps, la san­té d’Es­telle devient de plus en plus mau­vaise. La tuber­cu­lose atteint ses pou­mons et ravage tout son corps. Mme de la Roche­fou­cauld entoure sa domes­tique des soins les meilleurs. Mal­gré tout, l’é­tat devient très grave. Une grande tris­tesse accable la pauvre Estelle. Elle com­prend que les méde­cins ne peuvent pas la gué­rir. Que devien­dront ses parents qui ont besoin de son tra­vail ?… Qui élè­ve­ra une petite nièce dont elle a pris la charge ?… Elle fait plu­sieurs neu­vaines à la Sainte Vierge pour implo­rer sa gué­ri­son ; la bonne Mère du Ciel ne semble pas l’entendre.

À l’au­tomne de 1875, Estelle, en voyant jau­nir et tom­ber les feuilles du parc, peut pen­ser qu’elle aus­si, sera bien­tôt empor­tée par la mort.

Pour­tant, elle veut encore sup­plier Marie. 

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 4 minutesabbaye de Landevennec - Légende de Saint Guénolé et le diable Saint Gué­no­lé était en charge de l’Ile de Sein qui s’ap­pe­lait à l’é­poque Insu­la Seid­hun. Il pro­té­geait les habi­tants qui se lais­saient influen­cer encore trop faci­le­ment aux injonc­tions des beaux par­leurs envoyés par le diable.

Il fai­sait l’al­ler-retour entre l’ab­baye de Lan­de­ven­nec et l’île, et s’ar­rê­tait sou­vent au Bec du Raz pour y contem­pler sa cité posée sur l’eau. Il envi­sa­geait de construire un pont entre le Bec et l’île afin de per­mettre des voyages plus confor­tables et moins dan­ge­reux par mau­vais temps entre Seid­hun et le conti­nent. Il l’a­vait pro­mis au capi­taine de l’île.

* * *

Il en était là dans ses réflexions quand un beau jeune homme s’ap­pro­cha de lui. Mais à ses pieds four­chus et à sa langue miel­leuse, Saint Gué­no­lé recon­nu le diable en personne.

— Que me veux-tu, Polig ? (Petit Paul, sur­nom du diable)

— Je veux aller sur l’île qui est au loin là-bas.

— Par ma crosse, tu ne