Étiquette : <span>Martyr</span>

| Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 16 minutes

Non loin de la pit­to­resque ville de Semur en Côte-d’Or, se trouve une bour­gade modeste : Alise Ste-Reine.

C’est l’an­tique Alé­sia dont le nom est entré dans l’his­toire. On sait que c’est là, qu’a­près une résis­tance héroïque, Ver­cin­gé­to­rix se ren­dit à César en l’an 52 avant l’ère chrétienne.

Sait-on aus­si que le nom de rap­pelle le sou­ve­nir d’une jeune mar­tyre gal­lo-romaine, qui ver­sa son sang pour le Christ à Alésia ?
Reine naquit en 236 à Alé­sia, au palais du Sei­gneur Clé­ment, son père. Il était riche, puis­sant, mais païen farouche, il pour­sui­vait de sa haine les chré­tiens. L’i­do­lâ­trie ne devait dis­pa­raître que deux siècles plus tard, après la conver­sion de Clovis.

La mère de la petite Reine mou­rut peu après sa nais­sance, et Clé­ment confia le bébé à une nour­rice dont on lui avait van­té l’hon­nê­te­té. La brave était chré­tienne mais Clé­ment l’i­gno­rait. Elle s’at­ta­cha for­te­ment à sa gra­cieuse petite nour­ris­sone, la fit bap­ti­ser secrè­te­ment et l’é­le­va dans la reli­gion du Christ à l’in­su de son père.

Les pre­mières paroles que pro­non­ça Reine furent les noms de Jésus et de Marie. A mesure que se déve­lop­pait sa jeune intel­li­gence, la nour­rice lui fit com­prendre qu’elle ne devait par­ler de sa reli­gion à per­sonne, même pas, et sur­tout pas, à son père. Reine com­prit, et quand le Sei­gneur Clé­ment pas­sait à che­val en allant à la chasse ou en expé­di­tions guer­rières, il s’ar­rê­tait pour embras­ser sa petite fille, écou­tant un ins­tant son babillage ; mais celle-ci pre­nait bien garde de ne pas lui par­ler de Dieu, de Jésus, ou de sa sainte Mère.

Clé­ment ne tar­da pas à rap­pe­ler au palais la petite ; elle avait sept ou huit ans, il était fier de sa beauté.

— « Prends bien garde, mon agneau, dit en l’embrassant sa nour­rice. Ne dis à per­sonne au châ­teau que tu adores le vrai Dieu. Fais-le en secret dans ton cœur, le Sei­gneur Clé­ment te mène­rait à la mort lui-même, s’il savait que tu es chrétienne.

— Ne crains rien, nour­rice. Je ne prie­rai Dieu qu’en secret et atten­drai d’être plus grande pour par­ler de Lui. »

Reine fut pru­dente et long­temps le grand secret fut igno­ré de tous au palais. Mais de la voir par­fois mys­té­rieuse et secrète, s’en­fer­mant seule pour prier et n’ac­cor­dant jamais un regard aux idoles aux­quelles on offrait de l’en­cens, éveilla les soupçons.

Le Major­dome de Clé­ment lui dit un jour :

— « Maître, un bruit court. On dit que votre fille, la demoi­selle Reine, s’est lais­sée séduire par la secte du Gali­léen, qu’elle l’a­dore en secret, et porte sur son cœur une croix dis­si­mu­lée sous ses dentelles.

— Ma fille ! s’é­cria Clé­ment, c’est impos­sible. Je n’ai que cette belle enfant et elle serait chré­tienne ? Qu’on me l’a­mène immédiatement. »

La vie de Sainte Reine pour les enfants et les scoutes
« Nour­rice, je viens vivre avec toi ! »

Tout le châ­teau est en émoi. Les ser­vi­teurs aiment tous la petite Reine… que va-t-il lui arriver ?

— « Le maître est dur et cruel, mur­mure-t-on, que va deve­nir notre demoi­selle ? Il ne vou­dra rien entendre. »

Tous se ras­semblent pour voir ce qui va se passer.

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Saint Paul, aven­tu­rier de Dieu .

Temps de lec­ture : 14 minutes

XII. CAPTIF A JÉRUSALEM

Chaque année, la Pen­te­côte atti­rait à Jéru­sa­lem des foules, venues de toutes les popu­la­tions juives dis­per­sées dans le monde entier. A la Pen­te­côte de l’an­née 58, Paul était dans la Ville Sainte depuis quelques semaines ; il avait revu les chefs de l’É­glise, leur avait rap­por­té tout ce qu’il avait fait, en tant de lieux, pour le Christ et sa foi. Mais un jour qu’il était sur l’es­pla­nade du Temple, des Juifs d’A­sie le recon­nurent et se mirent à hurler :

— Le voi­ci l’homme qui, par­tout, sou­lève le peuple contre notre sainte doc­trine ! Le voi­là le rebelle ! Il souille le Temple ! A mort ! à mort !

Immé­dia­te­ment, c’est une ruée contre Paul. Sans l’in­ter­ven­tion des légion­naires romains, il serait mas­sa­cré. Le tri­bun Clau­dius Lysias, voyant, du haut de la for­te­resse, l’a­gi­ta­tion de la foule, dégrin­go­la avec des ren­forts : en aper­ce­vant les chla­mydes des troupes, les glaives et les cui­rasses, les plus exci­tés se sen­tirent cal­més. Un ordre sec. Paul est arrê­té, enle­vé, é de bras en bras par les sol­dats, tant la foule est pres­sée et menaçante.

Dans le calme de la for­te­resse, le tri­bun inter­roge Paul. Qui est-il ? pour­quoi tout ce bruit ? L’ a beau tâcher d’ex­pli­quer ; c’est bien dif­fi­cile, pour un romain, de com­prendre quoi que ce soit à ces dis­cus­sions de Juifs ! Que Paul parle à ses com­pa­triotes et tâche de les cal­mer ! Mais à peine l’a­pôtre a‑t-il pro­non­cé vingt phrases que le tumulte de nou­veau éclate. Exas­pé­ré le tri­bun fait rame­ner Paul dans la for­te­resse et ordonne qu’on lui donne le fouet, pour avoir trou­blé l’ordre public. Mais alors Paul se redresse de toute sa petite taille et fixant sur l’of­fi­cier un regard de feu :

— Est-ce qu’il t’est per­mis de faire fouet­ter un citoyen romain ?

— Tu es citoyen romain ? répon­dit le mili­taire se sen­tant interloqué.

— Oui.

— Beau titre ! Moi, j’ai dû l’a­che­ter très cher.

— Moi, je l’ai de naissance.

Du coup, Lysias trai­ta son cap­tif avec égards. Il le gar­da en pri­son, en atten­dant que ses supé­rieurs lui disent ce qu’il devait faire, mais sans le mal­trai­ter. La situa­tion est néan­moins inquié­tante. Autour de la for­te­resse, la foule hurle et réclame sa mort. Que le tri­bun prenne peur et qu’il l’a­ban­donne à la furie, il sera mas­sa­cré. Plus grave encore, un neveu de l’A­pôtre qui habi­tait Jéru­sa­lem, apprit qu’un com­plot se pré­pa­rait pour assas­si­ner Paul un jour où il serait conduit de la pri­son à la for­te­resse de Lysias. Mais ce der­nier, aver­ti, prit la déci­sion de faire par­tir au plus vite son prisonnier.

Soli­de­ment pro­té­gé par une escorte, Paul fut conduit à Césa­rée, le port luxueux où rési­dait le plus haut fonc­tion­naire romain, le Pro­cu­ra­teur. Celui-ci l’in­ter­ro­gea lon­gue­ment, avec sym­pa­thie, lui posant des ques­tions sur le Christ et sa doc­trine. Et Paul, cou­ra­geux comme tou­jours, lui par­la avec la plus grande fran­chise, lui repro­chant ouver­te­ment les péchés nom­breux et publics qu’il avait com­mis dans sa vie. Seule­ment, le Pro­cu­ra­teur ne se déci­dait pas à juger l’A­pôtre, à le condam­ner ou à le libé­rer. Il savait bien que Paul n’a­vait rien fait qui méri­tât un châ­ti­ment ; mais, en le relâ­chant, le Romain redou­tait de pro­vo­quer de nou­veau des bagarres. Et le temps passait.

Saint Paul devant le Procurateur de Césarée - récit tiré des évangiles

Alors Paul déci­da d’employer un grand moyen. Tous les citoyens romains avaient le droit abso­lu, quand ils étaient arrê­tés, de faire appel à l’Em­pe­reur. En ce cas, ils devaient immé­dia­te­ment être tra­duits devant des tri­bu­naux spé­ciaux, nom­més pour exa­mi­ner de tels cas. C’é­tait « l’ap­pel à César ». Un jour donc, Paul deman­da à être conduit devant le Pro­cu­ra­teur, et lui dit :

— J’en appelle à César !

— Tu en as appe­lé à César, tu seras conduit à César.

Auteur : Filloux, H. | Ouvrage : Au cœur de la Provence .

Temps de lec­ture : 7 minutes

Un étrange équipage

Dans le golfe pai­sible de Saint-Tro­pez vint abor­der un jour le plus étrange équi­page qu’on ait jamais vu. Les vagues durent être bien éton­nées de por­ter si curieuse barque : ni vergues, ni mâts. A la proue, un pauvre coq tout apeu­ré, crête pâle, plumes héris­sées. A la poupe, un chien de ber­ger qui jette de tous côtés des regards inquiets. De gou­ver­nail, de pilote, point. Mais une main invi­sible semble conduire la barque car elle ne se détourne point de sa route et va droit au . Des ailes d’anges la poussent dou­ce­ment sur l’eau tran­quille où se mirent les étoiles. Der­rière elle, miroite un long sillage d’argent. Silen­cieu­se­ment glisse la barque mys­té­rieuse… Les trois ou quatre pêcheurs qui sur­veillent, là-bas, leurs filets, les yeux fixés sur le car­reau de liège, n’ont point détour­né la tête.

Tout dort au vil­lage. Sou­dain, une pousse sa porte, frappe chez sa voisine.

— Eh ! voi­sine, réveillez-vous !

Bien­tôt la rue est en alerte et le quar­tier et le port. On entoure la com­mère qui, d’un air encore effa­ré, avec de grands geste, conte son songe.

— J’ai vu une barque, bonne Mère, sans voile ni gou­ver­nail, avec un coq et un chien comme équi­page. Elle se diri­geait vers le port. Elle porte le corps d’un saint  !

Quelques jeunes pêcheurs ont sou­ri et haus­sé les épaules.

Récit et Légende de Saint Tropez - Arrivé du corps de St Tropez en bateau

— Un coup de soleil, la vieille, t’a tour­né la cervelle !

Cepen­dant, tout ce peuple, curieux et avide d’a­ven­tures a gagné le port. Là-haut, les étoiles pâlissent ; une grande clar­té blanche se lève sur la mer. Les vagues viennent battre la grève à petits coups régu­liers. De barque, point… Là-bas, deux bateaux de pêche qui rentrent à force de rames.

Coco­ri­co !

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 20 minutes

« Hé ! Gamin, d’où viens-tu ? demande un chef de la police à un gar­çon de 11 ans qui sort de la mai­son des Sœurs.

— Je viens d’al­ler apprendre mon catéchisme.

II y aura encore l'Église Catholique en Chine !
« II y aura encore l’É­glise Catho­lique en  ! »

— Ton caté­chisme ! Pas la peine ! Bien­tôt il n’y aura plus en Chine ni Sœurs, ni Pères, ni Église Catholique.

Et le petit chré­tien de répondre magnifiquement :

— Mais moi, je suis chez moi en Chine ! Je res­te­rai en Chine ! Et comme je suis chré­tien, bap­ti­sé, catho­lique, il y aura encore l’É­glise Catho­lique en Chine ! ! »

Bra­vo petit Chinois !

Les fillettes ne sont pas moins intré­pides. Celle-ci, dix ans, fait par­tie de la Légion de Marie.

« Tu vas signer contre la Légion de Marie.

— Jamais !

— Tu signeras !

— Met­tez-moi en pri­son si vous vou­lez ; je ne signe­rai pas !

— Si tu vas en pri­son, on te cou­pe­ra la tête.

— Cou­pez-moi la tête ; je ne signe­rai pas ! »

Cette fois, c’est une maman de six enfants, dont le mari, méde­cin, est depuis plus d’un an en pri­son comme chef de l’Ac­tion Catholique :

« Une bonne nou­velle. Nous allons relâ­cher votre mari ; il a enfin signé… une petite for­ma­li­té toute simple… Signez vous aus­si et dès que vous aurez signé, votre mari sera relâ­ché. » (Signa­ture qui équi­va­lait à une renon­cia­tion à la foi chrétienne.)

La se lève, regarde les hommes et fer­me­ment leur dit :

« Vous men­tez ! Je connais mon mari ; il n’a cer­tai­ne­ment pas signé. S’il le fai­sait et était libé­ré, j’i­rais prendre sa place ! »

Ce n’é­tait qu’une ruse. Il n’a­vait pas du tout signé.

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : À l'ombre du clocher - 1. Les sacrements .

Temps de lec­ture : 10 minutes

Ordre

Toc-toc !

Sou­dain dres­sée sur son lit, Marie Gimet écoute… Mais elle n’en­tend plus que les coups de son cœur dans sa poi­trine et du sang à ses tempes…

Messe clandestine sous la TerreurPour­tant, elle n’a pas rêve. On a heur­té sa porte. Et qui peut venir à cette heure de la nuit ?… Elle fris­sonne : nul ne se sent en sécu­ri­té sous cette «  » qui les nobles, ceux qui ont ser­vi chez eux, ceux qui assistent à la messe, et même, sim­ple­ment, ceux qui n’ont rien fait pour la … Elle a été tant de fois assis­ter à la messe dans une cave ou dans une grange, elle, Marie… Elle a même deux fois é un pot de rillettes à Mon­sieur le Curé qui doit se cacher dans les bois pour échap­per aux gen­darmes de la Révo­lu­tion qui vou­draient le jeter en pri­son… Non, vrai­ment, elle n’est pas tranquille…

— Qui est là ?

Oui, qui est là, der­rière cette porte close ?… La mort ou la vie ?… Si ce sont les gen­darmes : c’est la mort sur la guillotine.