Étiquette : <span>Épiphanie</span>

| Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Peu à peu, la rumeur d’un Enfant avec une auréole se répan­dit et péné­tra les coins les plus isolés.

Là-bas, vivaient trois rois qui étaient voi­sins et qui s’ap­pe­laient Gas­pard, et Bal­tha­zar. Ils res­sem­blaient à des men­diants et pour­tant ils étaient des vrais rois et –plus bizarre encore– des sages. Selon l’É­cri­ture, ils savaient s’o­rien­ter d’a­près la constel­la­tion des étoiles et c’est un art dif­fi­cile comme le savent tous ceux qui ont déjà essayé de suivre une étoile.

rois mages - creche baroqueCha­cun des trois rois pré­pa­ra un cadeau pour le divin Enfant. Gas­pard était un roi très puis­sant ; aus­si il pen­sa qu’il fal­lait de l’or pour le Roi des rois. Le pieux Mel­chior vou­lu hono­rer le Dieu des­cen­du sur terre et pour cela il prit de l’en­cens. Et pour­quoi Bal­tha­zar prit-il de la myrrhe ? Avait-il pres­sen­ti que cette Enfant allait souf­frir, et souf­frir jus­qu’à la mort, pour nous ?

En tout cas, c’est ain­si que les trois rois char­gés de leur pré­sent, l’or, l’en­cens et la myrrhe, se réunirent, équi­pèrent un mer­veilleux cor­tège et par­tirent le soir en hâte avec leurs cha­meaux et les élé­phants. Dans la jour­née, les hommes et les ani­maux se repo­saient sous les rochers du désert de pierres et l’é­toile qui leur indi­quait la direc­tion, les atten­dait patiem­ment dans le ciel, caché par la lumière et la cha­leur du soleil. Mais la nuit, elle gui­dait à nou­veau le cortège.

* * *

Ain­si, ils avan­cèrent durant de nom­breux jours. Enfin, en arri­vant à Jéru­sa­lem, l’é­toile sui­vit la direc­tion de Bethléem.

Auteur : Bazin, Martine | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 7 minutes

La nuit était froide et le ciel d’O­rient écla­tait en myriades d’é­toiles plus belles les unes que les autres. Bal­tha­zar, Gas­pard et étaient sor­tis sur la ter­rasse de leur palais, et ils ne se las­saient pas de contem­pler le firmament.

Cette nuit-là, les Rois Mages savaient qu’un astre nou­veau devait appa­raître, dif­fé­rents de tous les autres… Un signe céleste, qui annon­ce­rait la nais­sance du Sau­veur pro­mis à tous les hommes.

Or, voi­ci qu’il appa­rut sous leurs yeux, sor­tant de l’in­fi­nie pro­fon­deur des cieux. Il res­sem­blait à une flamme immense d’où jaillis­saient des mil­liers de lumières de toutes les cou­leurs. Les Mages res­taient là, émer­veillés, n’o­sant par­ler en pré­sence du signe de Dieu.

C’est alors que le jeune frère de Bal­tha­zar, Arta­ban, les rejoi­gnit et rom­pit le silence :

— C’est le signe annon­cé, c’est la pro­messe qui se réa­lise. Vite, il faut partir !

Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior se pré­pa­rèrent en toute hâte et, bien­tôt, une magni­fique cara­vane de cha­meaux, de dro­ma­daires et de che­vaux prit le che­min des mon­tagnes et du désert d’Arabie.

Conte de l'Epiphanie pour le catéchisme - La caravane de chameaux des mages

Les Rois Mages ne quit­taient pas des yeux le signe qui les pré­cé­dait et leur indi­quait la route à suivre.

Cha­cun d’eux avait empor­té pour le nou­veau-né des cadeaux dignes d’un roi : Bal­tha­zar por­tait un cof­fret d’or fin, Gas­pard un pré­cieux vase d’en­cens et Mel­chior un riche fla­con de myrrhe.

Ils avaient déjà fait une demi-jour­née de marche lorsque le jeune Arta­ban s’a­per­çut que, dans sa pré­ci­pi­ta­tion, il avait oublié ses présents.

— Conti­nuez sans moi, dit-il, je retourne au palais et je vous rejoin­drai plus tard, avec mes serviteurs.

Et c’est ain­si que Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior sui­virent l’é­toile mys­té­rieuse jus­qu’au lieu où se trou­vait le petit Roi du ciel. Les trois Mages se pros­ter­nèrent devant l’En­fant pour l’a­do­rer et dépo­sèrent à ses pieds l’or, l’en­cens et la myrrhe.

Pen­dant ce temps, Arta­ban avait pris beau­coup de retard. Lors­qu’il fut enfin prêt à par­tir avec deux com­pa­gnons, les pre­mières lueurs de l’aube fré­mis­saient à l’horizon.

Auteur : Renoux, Jean-Claude | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 4 minutes

Qui ne connaît l’his­toire des rois mages qui, gui­dés par une étoile, se ren­dirent à Beth­léem rendre hom­mage à l’En­fant Jésus ?

Le pre­mier s’ap­pe­lait Gas­pard. Il avait le teint clair des Euro­péens, et appor­tait de l’or. Le second, , avait la peau brune des gens de Pales­tine et d’A­ra­bie. Celui-là était por­teur d’en­cens. Le troi­sième, Bal­tha­zar, était cou­leur de nuit sans lune et ses dents brillaient comme brillent les dents des Afri­cains. Ce der­nier offrit à l’en­fant Jésus de la myrrhe.

Raconter l'Epipĥanie aux enfants : Adoration des Mages - Fra Angelico

On sait moins ce qui leur advint sur le che­min du retour.

* * *

Ils étaient savants en beau­coup de choses, certes, mais cela n’empêcha point qu’ils se per­dirent bel et bien, n’ayant plus le secours de l’é­toile pour les aider. Après avoir erré plu­sieurs jours dans le désert, à bout de nour­ri­ture et sans eau, ils aper­çurent enfin une misé­rable cahute devant laquelle se tenaient un couple et deux enfants.

Les joues déchar­nées, les yeux brillants de faim, ils firent pour­tant bon accueil aux mages, les invi­tèrent à entrer, et leur offrirent un peu du peu qu’ils avaient : de l’eau pour se rafraîchir.

— C’est que nous avons faim aus­si, dit Mel­chior. Un peu de pain, même ras­sis, ferait l’affaire.

Auteur : Achard, Eugène | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 22 minutes

L’en­chan­te­ment était ter­mi­né ; comme s’il eût vou­lu faire com­prendre à ses ado­ra­teurs loin­tains que le moment était venu de retour­ner dans leur pays, le divin Enfant fer­ma les yeux, le nimbe de lumière qui auréo­lait sa tête s’a­dou­cit et, avec un sou­rire, la Vierge mère posa un doigt sur ses lèvres. À ce signal, les anges qui chan­taient encore le can­tique triom­phal, se turent subi­te­ment ; il se fit un grand silence et les trois Mages, se levant, quit­tèrent l’é­table, graves et recueillis.

Adoration des mages, récit pour le cathé de l'Epiphanie

À la porte, ils retrou­vèrent les ber­gers qui se racon­taient de l’un à l’autre, les mer­veilles accom­plies. Ils arri­vèrent au cam­pe­ment où leurs cha­meaux accrou­pis pêle-mêle, par­mi les ser­vi­teurs, se livraient à l’in­sou­ciance du repos. Ins­tinc­ti­ve­ment, ils levèrent leurs yeux vers le ciel : l’é­toile était là, plus brillante que jamais. Cepen­dant un chan­ge­ment s’é­tait opé­ré : tan­dis qu’au pre­mier jour, ses rayons des­cen­daient droits sur l’é­table, ils s’in­cli­naient main­te­nant vers l’O­rient. Les Mages com­prirent sa muette invi­ta­tion et bien­tôt la longue file des cha­meaux capa­ra­çon­nés d’é­toffes aux voyantes cou­leurs, fut prête à prendre le che­min du retour.

Au pas caden­cé des mon­tures, elle défi­la par les rues étroites de Beth­léem. Les Mages revirent le cara­van­sé­rail où ils s’é­taient arrê­tés, le pre­mier jour, en quête de ren­sei­gne­ments ; ils pas­sèrent la syna­gogue devant laquelle, indif­fé­rents aux choses qui venaient de chan­ger la face du monde, des rab­bins dis­cu­taient gra­ve­ment ; ils fran­chirent la porte que gar­dait une cohorte de sol­dats romains et bien­tôt ils retrou­vèrent la cam­pagne sillon­née de troupeaux.

* * *

Et voi­là qu’au moment de s’en­ga­ger sur la route qui mène à Jéru­sa­lem, l’é­toile, par ses rayons obliques, indi­qua net­te­ment la direc­tion du désert, invi­tant les Mages à retour­ner par un autre chemin.

Sans doute avaient-ils pro­mis au roi Hérode de venir lui apprendre où se trou­vait ce roi des Juifs qu’il vou­lait ado­rer à son tour : mais puisque l’é­toile les gui­dait vers une autre route, c’est que Dieu le vou­lait ain­si. Ils sui­virent l’étoile.

Pen­dant les trois jours qu’ils avaient pas­sés au pied de la crèche, ils avaient tout oublié. Per­dus dans l’a­do­ra­tion de l’En­fant divin qui leur souriait,

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Épiphanie

Sa maigre figure de petite fille misé­rable col­lée aux bar­reaux de la grille en bois doré, Azia suit de ses yeux tristes, un peu bri­dés, le remue-ménage inso­lite du palais royal. Par toutes les portes, des ser­vi­teurs vont, viennent, courent, s’ap­pellent ; dans la cour, d’autres apportent des coffres bar­dés de fer et des bal­lots d’é­toffes pré­cieuses ; aux écu­ries, on har­nache le dro­ma­daire blanc du roi et les cha­meaux de sa suite.

Fête de l'Epiphanie - Caravane des Rois Mages - 1894 - récit pour les enfantsÇa ne l’in­té­resse pas tel­le­ment, Azia… mais ça lui passe le temps. Ses jour­nées sont si longues, si longues, depuis qu’elle est toute seule en la grand-ville, pau­vrette aban­don­née ! Elle était heu­reuse, voi­la quelques mois, dans la jolie mai­son rose aux ten­tures de soie, pleine de fleurs odo­rantes et toute chaude de la ten­dresse d’un papa et d’une maman. Mais une horde venue de l’Oc­ci­dent a détruit la mai­son rose et emme­né cap­tifs le papa et la maman qui fai­saient tout son bon­heur de petite fille. Où sont-ils à pré­sent ? Quelque mar­chand d’es­claves les aura ache­tés au chef bar­bare, et reven­dus Dieu sait où… La pauvre petite Azia ne les rever­ra jamais. Des larmes perlent à ses yeux, et son petit visage rava­gé se contracte à cette affreuse pensée.

Mais sou­dain, les cym­bales et les harpes d’or la tirent de sa dou­lou­reuse rêve­rie. Tan­dis qu’elle revi­vait les heures ter­ribles, un cor­tège s’est for­mé dans la cour du palais : les cha­meaux sont char­gés, et la tente de pourpre sur le dro­ma­daire blanc attend le roi qui s’a­vance en grand apparat.

« Adieu, mes amis, dit gra­ve­ment celui-ci lorsque, sur un signe de lui, les ins­tru­ments de musique se sont tus ; n’ayez nulle inquié­tude pour moi, j’ai vu dans le ciel de décembre l’ de Celui qui vient pour ras­sem­bler ce qui est dis­per­sé ; je vais à Lui ».

Le cœur d’A­zia a bon­di ; une joie mys­té­rieuse la porte toute. Elle n’é­coute plus la suite, elle n’a rete­nu qu’un mot qui chante dans son cœur et qu’elle se répète inlas­sa­ble­ment avec une grande espérance :

« Celui qui vient pour ras­sem­bler ce qui est dispersé… »

Celui-là, peut-être, sau­rait ras­sem­bler la famille heu­reuse, bru­ta­le­ment dis­per­sée par les bar­bares ? Il vient pour cela ; le roi Mel­chior l’a dit.

« Celui qui vient pour ras­sem­bler ce qui est dispersé… »

Une grande réso­lu­tion est entrée dans le petit cœur d’A­zia ; elle ne rêve plus ; elle regarde bien tout le cor­tège du roi, les coffres, les ser­vi­teurs, les cha­meaux, et tout ; on dirait qu’elle cherche quelque chose.

« Tiens, se dit une minute plus tard le jar­di­nier qui l’a­vait remar­quée, la petite Azia n’est plus là. »
Et puis c’est tout : est-ce qu’on s’oc­cupe d’une petite incon­nue quand on est le jar­di­nier d’un roi d’Arabie ?

Ah ! bien oui !

Le jar­di­nier sûre­ment n’y pense plus.