Et maintenant une histoire ! Posts
8 Décembre 2025L’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie
L’Ange dit à Marie : « Je vous salue, pleine de grâce. » C’est que la malédiction antique n’avait pas atteint l’âme de la Vierge, c’est que le flot impur du péché originel n’avait pas effleuré son cœur. « Non seulement, dit saint Bonaventure, Marie n’a pas eu à se relever, mais Dieu l’a empêchée de tomber. » Au cours des siècles, chaque fois qu’on avait eu à traiter du péché originel, on avait réservé le cas de Marie ; on n’osait pas l’inclure dans la loi générale. D’ailleurs une croyance bien ancrée dans l’Église faisait une exception pour la Mère de Dieu. La chose est maintenant de foi, depuis que, le 8 décembre 1854, le pape Pie IX a solennellement proclamé : « Depuis longtemps les évêques qui président à l’administration des choses saintes, les hommes les plus éminents du clergé, les Ordres religieux, les empereurs mêmes et les rois pressaient avec ardeur le Siège apostolique de définir comme dogme de foi la Conception immaculée de la très sainte Mère de Dieu… Nous déclarons, prononçons et définissons : la doctrine qui enseigne que par une grâce spéciale et un privilège du Dieu tout-puissant, en considération des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, la Bienheureuse Vierge Marie, au premier instant de sa conception, a été préservée de toute tache du péché originel, est révélée de Dieu et doit être crue par tous. » Déjà en 1830, Marie, apparaissant à sœur Catherine Labouré, lui avait demandé de faire frapper une médaille portant l’invocation : « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Et, moins de quatre ans après la définition pontificale, le 25 mars 1858, elle déclara à Bernadette de Lourdes qui n’y comprenait rien : « Je suis l’Immaculée Conception ! »
Ouvrage : Et maintenant une histoire II |
Auteur : Falaise, Claude
Tu… uh… uit !… tu… uh… uit !…
Ajax, l’oiseau des îles, aux plumes éclatantes, sautille rageusement d’un perchoir à l’autre dans sa cage trop étroite.
Pourquoi donc, à cette heure tardive, le vieil Anselme n’est-il pas couché ? Ajax s’agrippe aux barreaux de fer de toutes ses minuscules pattes, rendues nerveuses par la colère ; et, la tête penchée, le bec en avant, ses petits yeux ronds bombés par la curiosité, il fixe le cordonnier.
Tu… uh… uit !… tu… uh… uit !…
« La paix, Ajax ! La paix, mon mignon ! Tu dormiras tout ton saoul la nuit prochaine qui sera celle de Noël. Pour l’heure, les marchands de jouets sont sur les dents et les savetiers débordés. »
La voix du père Anselme ne sonne pas clair : elle est assourdie par les clous que le bonhomme mâchonne.
Pan !… pan !… pan !…
« Hum ! cette empeigne est bien fatiguée ! Allez donc faire de la « belle ouvrage » là-dessus… Enfin !… la maman du petit Claude n’est pas riche et elle a toute une nichée de garçons. »
Pan !… pan !… pan !… Encore un clou ici… et un autre là.
Entre les mains du vieil artisan, la chaussure tourne et retourne.
Tu… hu… uit !… tu… uh… uit !… gronde Ajax, dont la colère monte. Tu n’as donc pas fini ? Te coucheras-tu, espèce de vieux toqué ?
Il ne l’a pas dit, mais le ton y était et l’intention. Anselme, avec qui l’oiseau a lié de longue date une solide amitié, ne s’y est pas trompé.
« La paix, la paix, mon mignon ! Tu comprends que
Publié le 26 Décembre 2010
Ouvrage : Au cœur de la Provence |
Auteur : Filloux, H.
Laure. — Puisque nous parlons de Noël, venez tous, les amis, regarder notre crèche.
Michèle. — Le ravissant petit Jésus, blond et rosé, couché sur la paille !
Christine. — Et la Vierge, sa mère, en tunique bleue, avec ce long voile blanc qui descend en plis gracieux sur ses épaules, comme elle est belle !
Jac
ques. — Saint Joseph me plaît dans sa robe violet foncé et son manteau jaune.
Christian. — Mais qui sont tous ces petits personnages rangés au fond de la boîte ?
Clémence, sautant de joie. — Té, ce sont nos Santons ! Vous ne connaissez pas les Santons ?
Dans une boîte de carton,
Sommeillent les petits Santons,
Le berger et le rémouleur
Et l’Enfant Jésus Rédempteur.
Le Ravi qui le vit
Est toujours ravi.
Les moutons En coton,
Sont serrés au fond…
Un soir alors — paraît l’étoile d’or
Et tous les petits Santons
Quittent la boîte de carton.
Naïvement — dévotement,
Ils vont à Dieu — porter leurs vœux,
Et leur chant — est touchant.
Noël ! Joyeux Noël !
Noël joyeux de Provence !
Publié le 25 Décembre 2010
Ouvrage : Et maintenant une histoire II |
Auteur : Bernard, Jean
Le vent souffle fort, ce soir, sur la plaine désolée. Si fort que bêtes et gens, transis jusqu’aux os, se sont réfugiés dans leurs abris bien clos, et que, loin, bien loin à l’horizon, on ne voit plus personne sur les chemins déserts.
Personne ? Si… Deux ombres ombres avancent lentement, là-bas, à demi courbées sous le vent et semblant chercher leur route à tâtons dans la nuit. Deux ombres… Un homme jeune encore et qui soutient de son bras puissant une jeune femme, à demi morte de fatigue.
Celle-ci s’arrête, tout à coup :
« Je n’en peux plus, Jean, murmure-t-elle d’une voix faible, il faudrait nous asseoir… »
L’homme sursaute :
« Nous asseoir, là, en plein vent, par ce froid ? Mais c’est impossible ! Allons, essaie encore… un peu… regarde ! Là-bas, il y a une lumière. »
La jeune femme a levé la tête. C’est vrai ! Une faible lumière brille à quelques mètres, dans l’ombre épaisse. Si on allait enfin pouvoir s’arrêter un peu, s’asseoir, se réchauffer ? L’espoir donne des forces… Lentement, Mariette s’est remise en route tandis que l’appui de son jeune époux se fait, tout près d’elle, plus ferme et plus vigilant.
***
Pan ! Pan ! D’une poigne solide, l’homme a ébranlé la porte de la petite maison basse, à demi cachée sous les arbres. Un bruit à l’intérieur… Une voix de femme, chevrotante derrière la porte close :
« Oui est là ?
– Deux passants qui auraient bien besoin de se réchauffer un peu. »
Un instant d’hésitation, puis une protestation :
Publié le 19 Décembre 2010
Ouvrage : Et maintenant une histoire II |
Auteur : Mainé, Marie-Colette
L’office s’achève.
Drapés dans leur chape de bure noire, les moines alternent paisiblement les versets sacrés. Pourtant, au fond de la chapelle, une étrange distraction a clos les lèvres du prieur : il soupire longuement en regardant sur la muraille une grande étendue de plâtre blanc qui tranche sur les décorations environnantes. Tout autour de la nef, d’exquises fresques rappellent les épisodes de la vie du Christ ; une seule manque, importante cependant : la Nativité.
Encore une fois, le prieur soupire ; le frère imagier, le bon frère Norbert, est mort voici plusieurs mois laissant son œuvre inachevée. Le prieur est en grand souci : qui donc terminera la décoration de l’abbaye ?… Noël est proche (dans huit jours à peine) et le mur reste blanc. Maintenant, il faut s’y résigner, pas un maître imagier ne serait capable de travailler si promptement…
Certes, de nombreux peintres se sont présentés, mais leurs esquisses n’ont pas satisfait le vieil abbé. Il voudrait plus beau, plus simple, plus vrai !… Il voudrait un artiste qui peigne avec son cœur et sa foi. Point ne s’en présentant, force est au moine de laisser la tache livide déparer la chapelle.
***
Deux par deux, les moines longent le cloître. Soudain, des coups sourds ébranlent le portail, un frère se détache de la file, va pousser le verrou. Par l’huis entr’ouvert, une silhouette chancelante se glisse, et vient tomber aux pieds du prieur…
« Pitié !… Sauvez-moi !… »
Publié le 12 Décembre 2010
Ouvrage : Les contes de la Vierge |
Auteur : Tharaud, Jérôme et Jean
Tous ceux qui prétendent que rien ne vaut la joie de voir, chaque jour, en leur place, les belles choses que Dieu a créées, je répliquerai par le cas d’un jeune clerc qui eût donné sans regret tout ce que les yeux peuvent voir et tout ce que la main peut saisir, pour le bonheur de contempler, ne fût-ce qu’un instant, Celle dont on dit à bon escient qu’elle est la gemme, l’églantine, la gloire de la terre et des cieux, Notre-Dame Sainte Marie.
Un jour que prosterné devant son image bénie, il lui disait, une fois après tant d’autres, qu’il ne souhaitait rien tant que la voir, non plus sous la forme imparfaite d’une statue de pierre ou de bois, mais telle qu’elle était en vérité :
– Mon fils, lui répondit l’image, je n’annonce l’heure de mourir à personne, car tes jours ne sont pas à moi : ils appartiennent à mon Fils. Mais si tu tiens tant à me voir, sache que nul au monde n’a obtenu cette faveur qu’il n’ait perdu la vue aussitôt.
Publié le 8 Décembre 2010