Des histoires pour le mois de Marie, le mois de mai
Ayant pour thèmes : Vierge Marie, Sainte Vierge, Notre-Dame, Marie, Mois de Marie, Muguet
N.-D. De la Guadeloupe du Mexique

N.-D. De la Guadeloupe du Mexique Première apparition Dix ans s’étaient écoulés depuis la prise de Mexico par les troupes espagnoles. A la faveur de la paix, la religion chrétienne commençait à se répandre dans le pays. Un samedi matin, le 9 décembre 1531, un Indien, pauvre d’aspect et de condition, un des récents convertis à notre foi catholique, qui avait reçu au baptême le nom de Juan-Diego, marié à une Indienne de même condition, qui s’appelait Maria Lucia, suivait, pour se rendre à la messe dite en l’honneur de la Vierge Marie, le chemin qui conduit de Tolpetiad à l’église fransciscaine de Tlaltelolco . Il avait devancé le jour, mais le soleil se levait comme il arrivait au pied de la colline Tepeyac . Tout à coup, un chant harmonieux et doux frappe son oreille, comme si une multitude d’oiseaux eussent tenu un concert. L’écho de la montagne en répétait les détails. Surpris, l’Indien leva les yeux du côté qui semblait envoyer la mélodie ; il …
lire la suite…La merveilleuse visite à la Salette

Au bord du lac Qu’elle est belle, cette route Napoléon ! Elle longe le beau lac de Laffrey, aux reflets d’azur… Voici maintenant le lac de Pétichet moiré d’argent, plus loin, le lac de Pierre-Châtel plein de mystère, parmi le chuchotement des roseaux. N’est-ce pas une bonne grand mère, qui rentre, chargée de bois mort, dans le soir tombant ? — Grand’mère, il doit en passer des autos sur la route ! GRAND-MÈRE. — L’été, ça ne cesse pas. Si vous aviez été ici, l’autre année, en septembre, vous en auriez compté des mille. C’était le Centenaire de la Salette. FRANÇOISE. — Qu’est-ce que la Salette ? GRAND-MÈRE. — Une haute montagne, à près de deux mille mètres et bien sauvage. Quelques prairies avec beaucoup de pierres et de rochers. Pas un arbre, pas un buisson. Et tout là-haut, une magnifique église où l’on vient de partout prier Notre-Dame. Ah ! j’y suis allée tant de fois quand j’étais jeune. On se mettait en route, avant le soleil, à pied, par les sentiers de la montagne, en chantant …
lire la suite…Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse

Nous voici donc à la veille du premier dimanche de l’Avent, à la chapelle de la rue du Bac. Il est 18 h 30. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre, prennent place. Perdue dans leur nombre, notre petite Novice. C’est le grand silence, le cœur à cœur avec Dieu. Personne, sauf les anges, n’est dans le secret de sœur Catherine. Les yeux grands ouverts, elle regarde, elle voit … Mais laissons-lui donc la parole ! « Il m’a semblé entendre du bruit du côté de la tribune. J’ai aperçu la Sainte Vierge à la hauteur du tableau de Saint Joseph. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore, manches plates, un voile blanc qui lui descendait jusqu’en bas ; par-dessous son voile, j’ai aperçu ses cheveux en bandeaux ; par-dessus une dentelle à peu près de trois centimètres de hauteur, sans fronces, c’est-à-dire légèrement appuyée sur les cheveux… (Fille d’Ève, comme elle campe bien le moindre détail de la toilette céleste !) « La …
lire la suite…Notre-Dame de La Vang

Notre Dame de La-vang : origine du Pèlerinage La-vang est situé au milieu de la jungle vietnamienne, à quelques kilomètres de la citadelle de Quang-tri et de la florissante chrétienté de Co-vuu. La tradition rapporte que, il y a environ cent ans, des chrétiens de Co-vuu, fuyant la persécution, vinrent se réfugier en ce lieu alors entouré d’une grande forêt ; ces braves gens étaient très pieux. Tous les soirs, ils se réunissaient dans la pauvre chaumière qui leur servait d’oratoire, et là, devant une grossière image de la sainte Vierge, ils priaient avec ferveur. Demandaient-ils à la mère de Dieu la cessation de la peste, du choléra, fléaux si fréquents en Annam ? La suppliaient-ils de les préserver des tigres si nombreux dans la forêt ? Ou plutôt de faire jouir leur pays de la paix religieuse ? Un soir, au moment où ils se retiraient, une dame d’une beauté ravissante leur apparut ; elle était vêtue de blanc et entourée de lumière ; deux charmants enfants, portant chacun …
lire la suite…Apparition de Pontmain

, après la classe du soir, vers cinq heures et demie, les deux petits garçons entrèrent dans la grange avec leur père. À la lueur pâle et vacillante d’un flambeau de résine, ils saisirent les longs marteaux de bois qui servaient à piler les ajoncs, et tous trois se mirent à cette besogne pour donner à leurs chevaux la ration du soir. Le travail fut bientôt interrompu par l’arrivée d’une femme du bourg, qui avait à parler au père Barbedette. C’était Jeannette Détais, l’ensevelisseuse des morts du village. Pendant cet instant de répit, Eugène s’avança vers la porte, restée entr’ouverte. « J’allais, disait-il, tout simplement pour voir le temps. » La nuit, une claire et froide nuit de janvier, était venue. Dans l’immensité des cieux scintillaient dès milliers d’étoiles, dont la clarté était reflétée par la neige qui couvrait la terre. L’enfant admirait ce ciel, il lui semblait qu’il n’avait jamais vu autant d’étoiles. Mais bientôt il fut absorbé par un spectacle bien plus …
lire la suite…Notre-Dame de Fatima

Trois petits bergers En l’année 1917, le Portugal traversait une triste période. Dirigé par un gouvernement qui persécutait la religion, ce pays, divisé, ruiné, envahi par le communisme, semblait aller à sa perte. En même temps, les armées portugaises participaient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleurait les soldats tombés bien loin, là-bas, sur une terre étrangère. À cette époque, le village de Fatima restait encore à peu près inconnu. Situé à une centaine de kilomètres de Lisbonne, ses modestes maisons se dressaient sur les pentes de la montagne d’Aire, dans une contrée particulièrement aride et rocailleuse. Pourtant, cette région gardait le souvenir d’une éclatante victoire, remportée en 1385, par le roi Jean 1er de Portugal, avec une poignée de braves. Le roi, en reconnaissance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’honneur de Notre-Dame de la Victoire. Il en confia la garde aux Dominicains. Ceux-ci répandirent autour d’eux la dévotion du saint rosaire. L’usage s’en était si …
lire la suite…La Vierge Marie, de la Croix à l’Assomption

A plupart d’entre vous ont déjà participé à un mariage. Vêtus d’un costume de satin bleu, d’une robe crème, tenant en main un petit bouquet d’œillets roses, ils ont suivi la mariée en portant la traîne blanche de sa robe jolie. Puis, après le cortège, le dîner des grandes personnes presque terminé, ils sont entrés dans la salle du festin, timides, un peu rougissants et, dans les exclamations de joie, se sont faufilés à une place réservée pour y savourer une bonne glace aux fraises et boire un doigt de champagne pétillant et mousseux, qui leur chatouillait le bout du nez et le fond de la gorge, délicieusement. Et vous tous à qui cela est arrivé, vous avez certainement pensé durant la messe à cette réjouissance qui vous attendait, et vous étiez très impatients de voir arriver le moment de vous présenter devant les grandes personnes et de prendre part à leur joie. Or imaginez-vous votre déception si, en arrivant dans la grande salle …
lire la suite…Légende de la montagne Saint-Eynard

Dans les pages d’un vieux livre Henri. — Comme c’est amusant, toutes ces petites maisons, perchées sur la pente de la montagne ! — Cette montagne, c’est la montagne amie de Grenoble, celle qu’on voit au bout de chaque rue : le Saint-Eynard. Je sais à son sujet une bien jolie légende, cueillie dans un vieux livre qui garde encore le parfum des œillets roses conservés entre ses pages jaunies. « Sachez d’abord que jadis, Dieu, la Vierge et les saints faisaient sur la voûte céleste de longues promenades. Quand ils arrivaient au-dessus de cette vallée, c’était pour leurs yeux un émerveillement. « Ils apercevaient les Sept-Laux, les crêtes du Belledonne toutes blanches de neige… Au soleil levant, le massif de la Chartreuse et le glacier lilial du Mont-Blanc. « A leurs pieds, l’Isère coulait avec ses flots argentés à travers des clairières bordées de chênes, de châtaigniers et de peupliers… Saint Pierre s’asseyait pour mieux voir ; la Vierge Marie joignait les mains d’admiration… Dieu souriait… « Mon Dieu ! dit un jour la …
lire la suite…Le manteau de la Vierge

Dès que le convoi des Rois fut parti, saint Joseph, qu’un ange avait averti, prenant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équipé de façon sommaire, quitta Bethléem. Le tyran maudit n’avait pas encor porté son édit, qu’eux fuyaient déjà, trompant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tutélaire. Au cours du voyage, il advint ceci que je vais narrer dans un bref récit. Ayant traversé la Judée entière, ils ont pu franchir, enfin, la frontière, et sont, désormais, en sécurité. De là, pour atteindre un sol habité, c’est un long trajet qu’il leur faudra faire. Maintenant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voici de l’huile, du miel, des dattes aussi… L’outre a conservé son eau fraîche et claire. Le baudet, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le souci des enfants qu’Hérode abat sans merci, saint Joseph, d’avoir si bien réussi, rirait, dans sa barbe et dans sa prière. C’est toujours, pourtant, …
lire la suite…Notre-Dame de la prison

La cour du roi d’Aragon était en grande liesse, car on fêtait aujourd’hui le quinzième anniversaire du fils du roi : le prince Josiano. C’était un grand garçon, mince et souple, dont la douceur n’excluait ni la vaillance ni l’adresse. Ainsi, le jour même, en plusieurs jeux et combats, il avait fait triompher l’étendard d’Aragon à raies rouges sur fond or. Maintenant, dans la lice, c’était une somptueuse cavalcade de seigneurs aux chevaux superbement caparaçonnés. Mais soudain, fendant la foule, un cavalier arriva au triple galop, sauta à terre et, tout haletant encore de sa course, s’agenouilla aux pieds du roi en lui tendant un message. Ce dernier fronça les sourcils en prenant connaissance de la lettre, puis, se levant, il fit un geste ; immédiatement la fête s’interrompit. Alors, dans le silence angoissé qui plana soudain, le roi prit la parole : « Mes amis, une bien triste nouvelle vient de m’être mandée : il nous faut interrompre toutes réjouissances. Voici l’affaire : Astorg de Peyre, notre vassal, qui …
lire la suite…Le chevalier au barizel

La légende tait le nom du chevalier au barizel. Elle dit seulement que, poussé par la peur de la damnation éternelle et non par un vrai repentir, ce chevalier prit un jour la bure et le bâton du pèlerin, pour se rendre dans un monastère et faire confession de ses péchés. La confession fut longue ! Jamais chrétien n’avait pillé tant d’églises, ruiné tant de couvents, dépouillé tant de voyageurs, blasphémé plus souvent le nom du Christ et de sa mère. Mais rien qu’à raconter ses crimes, il trouvait encore tant de plaisir, que l’abbé qui le confessait était bien moins épouvanté de la grandeur et du nombre des péchés qu’il avait commis, que de l’orgueil diabolique qui le faisait toujours s’y complaire. – Mon fils, dit-il au pénitent, quand celui-ci eut achevé sa confession épouvantable, n’attends pas de moi l’absolution : tu es encore au pouvoir de Satan, et les péchés ne sont remis qu’à ceux qui ont dompté leur mauvaise âme. En entendant ces …
lire la suite…La crèche de Nina

Elles s’en vont, Ninon, Ninette, Nina, jupette rouge et bonnet pareil, six petits sabots claquant sur la terre gelée. « Vite, vite, les sœurettes, car le jour baisse, dit Ninette, la plus sage. – Vite, vite, répond Ninon, la plus ardente, car un grand travail nous attend. – Vite, vite, murmure Nina, la plus douce, car Mère a dit qu’on ne s’attarde pas. » Et les six petits sabots martèlent en chœur : « Vite, vite, vite, vite, les petites sœurs. » Mais que c’est donc lourd, tout ce qu’elles portent, les sœurettes !… Et encombrant, donc !… Elles en ont plein les poches, et plein le giron, dans les mains, dans les bras et jusque sous le menton… Il y a du gui, de la mousse, du houx, du lierre, de la paille, du foin et du sapin… À peine voit-on, dans toute cette verdure, trois frimousses rondes et rouges comme des pommes d’api, éclairées de blanches quenottes et de petits yeux de souris… « Elle sera belle, notre crèche… – Et grande, donc… avec un …
lire la suite…Du moine qui voulut voir Notre-Dame

Tous ceux qui prétendent que rien ne vaut la joie de voir, chaque jour, en leur place, les belles choses que Dieu a créées, je répliquerai par le cas d’un jeune clerc qui eût donné sans regret tout ce que les yeux peuvent voir et tout ce que la main peut saisir, pour le bonheur de contempler, ne fût-ce qu’un instant, Celle dont on dit à bon escient qu’elle est la gemme, l’églantine, la gloire de la terre et des cieux, Notre-Dame Sainte Marie. Un jour que prosterné devant son image bénie, il lui disait, une fois après tant d’autres, qu’il ne souhaitait rien tant que la voir, non plus sous la forme imparfaite d’une statue de pierre ou de bois, mais telle qu’elle était en vérité : – Mon fils, lui répondit l’image, je n’annonce l’heure de mourir à personne, car tes jours ne sont pas à moi : ils appartiennent à mon Fils. Mais si tu tiens tant à me voir, sache …
lire la suite…Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame

Assomption « Ciel ! comme nous voilà faits !… » Ils étaient partis endimanchés, vêtus de blanc ainsi que les lis des jardins et les marguerites des champs. Partis par une très longue route vers la Cité merveilleuse où leur père était roi, et où ils seraient princes. Leur mère, sage et prudente, leur avait dit au départ : « Prenez grand soin de vos vêtements immaculés : votre père n’y tolérerait ni tache ni accroc. – Bien sûr ! » avaient répondu filles et garçons, gaillards et fanfarons. Oui, mais… En route, il leur avait pris fantaisie de s’amuser : ils avaient joué, ri, chanté, chahuté, et puis chahuté, chanté, ri et joué, comme des fous, dans la poussière des villes et dans la bouc des champs, sans regarder aux ronces du chemin, aux épines des buissons, sans se soucier le moins du monde de leurs beaux vêtements couleur de marguerites et de lis… Ils n’y avaient point pensé. Mais voici qu’en arrivant aux portes de la Cité, un rayon de sa lumière les toucha, dans lequel, soudain, ils se figèrent, …
lire la suite…D’un chevalier à qui Notre-Dame s’apparut

Il était un beau chevalier qui ne rêvait que tournois et fêtes. Une dame occupait sa pensée, ses soins, qui ne le payait pas de retour et se montrait d’autant plus rebelle qu’il la suppliait davantage et la souhaitait plus ardemment. C’est pourquoi, las et perdant courage, il porta sa peine devant un saint homme d’abbé. « Sire, lui confia-t-il, d’aucunes ont un cœur de plomb, mais celle que j’aime en a un de fer. Depuis que je la connais, je ne mange ni ne bois ou ne repose. Et je vais, j’en suis sûr, mourir de male mort, si vous ne me sauvez. » L’homme de Dieu connut la gravité du cas. Il sut que, pour de tels maux, il n’est point de médication temporelle. Aussi jugea-t-il bon de ne pas combattre de front l’adversaire et de faire appel à la grâce et à la miséricorde infinie du Christ et de la mère du Christ. Il ordonna au pénitent de dire cent cinquante …
lire la suite…La Vierge sarrasine

Notre-Dame Pendant des siècles et des siècles, jusqu’à ce qu’une main profanatrice la détruisit en 1793, sous la Terreur, on vénérait dans une très vieille chapelle, à La Saulnerie, en Tardenois, non loin de Reims, en Champagne, une singulière statue de la Vierge. Cette statue portait, profondément enfoncé dans le genou gauche, un bizarre trait de fer, long d’une vingtaine de pouces. On l’appelait « la Sarrasine », mais nul ne savait trop pourquoi. La toute récente découverte d’une ancienne légende champenoise vient enfin de donner le fin mot de cette histoire bien mal connue. Elle mérite d’être contée. Je vais donc, ici, vous la dire. * * * C’était en l’an 1249. A cette époque, sous la bannière aux fleurs de lys de France, à la suite du très saint roi Louis IX, comtes et barons d’Anjou, de Champagne ou de Poitou, ducs, vidames ou simples sires d’Auvergne et de Normandie, des Flandres, d’Artois ou de Lorraine, tous grands seigneurs ou petit princes partirent pour le lointain …
lire la suite…L’enfance de la Vierge Marie

L était une fois, dans la capitale de la Palestine, deux vieux époux, cassés par l’âge et le travail. Ils habitaient une petite maison blanche et proprette, au bout de la grand’rue de Jérusalem, juste devant le Temple. Le soir, lorsqu’il faisait beau, ils aimaient s’asseoir sur le pas de leur porte et regarder, sans rien dire, le soleil tout rouge entrer dans son lit de nuages derrière les tours et les coupoles du monument. Mais ils n’étaient pas heureux, car ils n’avaient pas d’enfant et se trouvaient bien seuls. Un soir, comme ils se sentaient plus tristes que jamais, Joachim prit la main d’Anne, la serra très fort et lui dit : « Puisque c’est ainsi et que nous devenons vraiment très âgés, nous allons faire encore un immense sacrifice… — Quel sacrifice encore ? dit Anne, sentant un petit pincement du côté de son cœur. — Eh bien ! dit Joachim, tout bas et tout lentement, nous allons nous séparer ! — Quoi ! pleura la pauvre Anne. — Oui, nous allons vivre pendant quelque …
lire la suite…L’imagier

Écouter cette histoire C’était un beau couvent bâti sur un haut plateau. Au-dessus la montagne couverte de sapins. Les toits pointus et les tourelles de la sainte maison se découpaient sur ce fond sombre. Au-dessous une large vallée, des vignes, des champs de blé, des prairies bordées de peupliers, et un village le long d’une molle rivière. Les moines de ce couvent étaient à la fois de bons serviteurs de Dieu, de grands savants et d’excellents laboureurs. Le jour, leurs robes blanches apparaissaient çà et là dans la campagne, penchées sur les travaux de la terre ; et, le soir, on les voyait passer de pilier en pilier, sous les arceaux du large cloître, avec un murmure de conversations ou de prières. Il y avait parmi eux un jeune religieux, du nom de frère Norbert, qui était un très bon imagier. Dans le bois ou dans la pierre, ou bien avec l’argile qu’il peignait de vives couleurs, il savait façonner de si belles statues …
lire la suite…Les trois ducats

C’était un homme comme vous et moi, un homme ni meilleur ni pire, un pauvre diable de pécheur. Qu’avait-il fait ? Je n’en sais rien. Une faute plus grave que les autres, un péché plus gros que les autres, un jour où Dieu, sans doute, l’avait abandonné trop longtemps à lui-même. Et on le menait au gibet de la bonne ville de Toulouse entre le bourreau et les Consuls, au milieu d’une foule de curieux et de méchants garçons, accourus sans doute pour voir ce qui les attendait demain. Or, ce jour-là, le roi René faisait son entrée à Toulouse, avec sa femme, la belle Aude, qu’il venait d’épouser dans un pays voisin. En passant devant le gibet, la Reine vit le condamné déjà juché sur l’escabeau, la tête engagée dans la corde. Elle ne put retenir un cri et se cacha la tête dans les mains. Le Roi arrêta tout son monde, fit signe au bourreau de surseoir, et se tournant vers les Consuls : – Messieurs …
lire la suite…Pontmain : Mais priez mes enfants !

(première partie) « Quelle scène sublime dans sa simplicité ! fait observer M. le comte Lafond. Au premier plan, sur le seuil de la grange, étaient les enfants, les mains jointes, les yeux tout grands ouverts, et recevant en plein cœur la mystérieuse lumière qui jaillissait de l’apparition, et que réverbéraient leurs naïves figures. « Sur le second plan, dans l’intérieur de la grange ouverte, était le groupe des hommes, des femmes et des religieuses, et, au milieu de ce groupe, le vénérable pasteur du Pontmain, prosterné jusqu’à terre. « Et plus loin, dans la pénombre, les bestiaux de Barbedette, ruminant en silence. « Ne se croirait-on pas transporté à cette nuit mémorable où les bergers de la Judée, avertis par des anges environnés d’une lumière divine, vinrent adorer Jésus dans l’étable de Bethléem ? » Alors, comme si la prière ajoutait à sa gloire la belle Dame grandit et s’éleva plus haut dans le ciel. « Elle est maintenant, dirent les enfants, deux fois grande comme sœur Vitaline. » « Le cercle bleu, disaient les petits voyants, s’étendait …
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