Apparition de Pontmain

Auteur : De Gaulle, Joséphine-Marie | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 15 minutes

[Mar­di ], après la classe du soir, vers cinq heures et demie, les deux petits gar­çons entrèrent dans la grange avec leur père. À la lueur pâle et vacillante d’un flam­beau de résine, ils sai­sirent les longs mar­teaux de bois qui ser­vaient à piler les ajoncs, et tous trois se mirent à cette besogne pour don­ner à leurs che­vaux la ration du soir.

Le tra­vail fut bien­tôt inter­rom­pu par l’ar­ri­vée d’une femme du bourg, qui avait à par­ler au père Bar­be­dette. C’é­tait Jean­nette Détais, l’en­se­ve­lis­seuse des morts du vil­lage. Pen­dant cet ins­tant de répit, Eugène s’a­van­ça vers la porte, res­tée entr’ouverte.

« J’al­lais, disait-il, tout sim­ple­ment pour voir le temps. »

La nuit, une claire et froide nuit de jan­vier, était venue. Dans l’im­men­si­té des cieux scin­tillaient dès mil­liers d’é­toiles, dont la clar­té était reflé­tée par la neige qui cou­vrait la terre. L’ admi­rait ce ciel, il lui sem­blait qu’il n’a­vait jamais vu autant d’é­toiles. Mais bien­tôt il fut absor­bé par un spec­tacle bien plus beau et plus étonnant :

Tout à coup, à vingt pieds envi­ron au milieu et comme au-des­sus du toit d’Au­gus­tin Gui­de­coq, il aper­çut une belle grande Dame. Sa robe bleue, par­se­mée d’é­toiles d’or, sans taille et sans cein­ture, comme une aube sacer­do­tale, tom­bait du cou jusques aux pieds. Les manches étaient larges et pen­dantes comme celles des anciens sur­plis. Les chaus­sures étaient bleues comme la robe et sur­mon­tées d’un ruban d’or for­mant rosette. Un voile noir, cachant entiè­re­ment les che­veux et les oreilles, et cou­vrant le tiers du front, retom­bait sur les épaules jus­qu’à la moi­tié du dos, ce dont on s’as­su­rait, par les deux extré­mi­tés qui res­sor­taient, les bras étant abais­sés. Immé­dia­te­ment reje­té en arrière, ce voile lais­sait la figure à décou­vert. Sur la tête, la Dame por­tait une cou­ronne d’or, sans autre orne­ment qu’un petit lise­ré rouge, situé à peu près au milieu. Cette cou­ronne s’é­va­sait par le haut comme la corolle d’un lis. La figure de la Dame, blanche et lumi­neuse, était petite et d’une incom­pa­rable beau­té. Elle avait les mains éten­dues et abais­sées, comme on a cou­tume de repré­sen­ter Marie-Imma­cu­lée. Elle regar­dait l’en­fant et souriait.

Eugène pen­sa que cette vision était l’an­nonce de là mort de son frère, dont on n’a­vait pas de nou­velles depuis trois semaines. Il n’a­vait pas peur cepen­dant, parce que, disait-il, la Dame riait.

Jean­nette sor­tit en ce moment de la grange ; l’en­fant l’ar­rê­ta sur le seuil, et appe­la son atten­tion sur la par­tie du ciel qui s’é­ten­dait au-des­sus de la mai­son Gui­de­coq. « Ma foi, mon pauvre Eugène, répon­dit-elle après avoir bien regar­dé, je ne vois abso­lu­ment rien. »

Ce petit col­loque avait atti­ré le père et le petit Joseph. Bar­be­dette ne vit rien, non plus que Jean­nette ; Joseph aper­çut la même vision que son frère, et la décri­vit exac­te­ment de même.

Le père, ne voyant rien, s’i­ma­gi­na que ses fils fai­saient des contes, et leur inti­ma l’ordre de reve­nir piler des ajoncs. Habi­tués à obéir sans réplique, les enfants ren­trèrent tout de suite dans la grange.

Cepen­dant, à peine avaient-ils don­né quelques coups de piloches, que le père, comme pous­sé par une secrète ins­pi­ra­tion, envoya Eugène s’as­su­rer si la vision était encore là. L’en­fant obéit avec empres­se­ment et décla­ra que c’é­tait encore tout pareil.

Com­men­çant à soup­çon­ner qu’il se pas­sait réel­le­ment quelque chose d’ex­tra­or­di­naire, Bar­be­dette dit à Eugène d’al­ler dire à sa femme Vic­toire, de se rendre à la grange, sans tou­te­fois la pré­ve­nir de quoi il était question.

Pro­fi­tant de cette inter­rup­tion nou­velle, le petit Joseph était retour­né contem­pler la belle Dame, et la mère sur­vint au milieu de ses excla­ma­tions de joie et d’admiration.

Ne dis­tin­guant rien, non plus que son mari, elle sus­pec­ta un moment la sin­cé­ri­té des enfants ; mais, bien­tôt émue par leur per­sé­vé­rant témoi­gnage, et réflé­chis­sant qu’elle ne les avait jamais sur­pris en men­songe, elle sus­pen­dit son jugement :

« C’est peut-être bien la sainte Vierge qui nous appa­raît, dit-elle. Puisque vous dites que vous la voyez, disons cinq Pater et cinq Ave en son honneur. »

Pontmain, les adultes ne voient rien.

Cepen­dant les cris de joie des enfants avaient été enten­dus, et les voi­sins se pré­sen­tèrent sur le seuil de leurs portes, disant :

« Que voyez-vous ? Qu’est-ce qu’il y a ? —Ce n’est rien, dirent le père et la mère Bar­be­dette, ce sont les petits gars qui affolent ; ils disent qu’ils voient quelque chose ; et nous, nous ne voyons rien. »

Et ils fer­mèrent la porte de la grange et réci­tèrent les cinq Pater et les cinq Ave.

« Regar­dez, dit ensuite Vic­toire à ses enfants, si vous voyez encore. »

Ceux-ci répon­dirent affirmativement.

S’i­ma­gi­nant qu’elle dis­tin­gue­rait mieux au moyen de ses lunettes, la bonne femme alla les cher­cher. Cette fois elle ame­na sa ser­vante qui, non plus qu’elle, ne put rien apercevoir.

Dou­tant encore de la sin­cé­ri­té des deux enfants, les parents les obli­gèrent à ren­trer dans la grange. Au bout de cinq minutes leur besogne fut finie ; la soupe était trem­pée. On leur com­man­da de venir sou­per. Pour la pre­mière fois de leur vie, il leur en coû­tait d’o­béir. Ils s’en allaient len­te­ment, presque à recu­lons, regar­dant tou­jours la belle Dame, et témoi­gnant que, si cela dépen­dait d’eux, ils res­te­raient là. « Oh ! que c’est beau ! que c’est beau ! » ne ces­saient-ils de s’écrier.

Leur repas ne fut pas long : il le prirent debout et à la hâte, pres­sés qu’ils étaient de s’en retour­ner en face de l’. Ayant obte­nu la per­mis­sion de leurs parents, ils y revinrent bien vite : la belle Dame était tou­jours là, les regar­dant avec un inef­fable sou­rire. Ils réci­tèrent encore cinq Pater et cinq Ave, sui­vant la recom­man­da­tion de leur mère, et retour­nèrent à la mai­son au bout de quelques minutes, répé­tant avec émo­tion : « Ça conti­nue, ça conti­nue, on voit exac­te­ment la même chose ! Si vous saviez comme c’est beau à voir ! La Dame est grande au moins comme sœur Vita­line, et avec une si belle robe, une si belle cou­ronne ! Et elle sou­rit si dou­ce­ment ! Elle se tient tou­jours au-des­sus de la mai­son de Guidecoq. »

La sœur Vita­line, l’une des ins­ti­tu­trices des enfants, a une taille plus éle­vée que celle de ses deux com­pagnes. « Eh bien, dit la mère, puisque vous par­lez de la sœur Vita­line, il faut l’al­ler qué­rir. Les Sœurs valent mieux que vous : si vous voyez, elles ver­ront bien aus­si. » Et, là-des­sus, elle se rend avec Eugène à la mai­son des Sœurs, qui est tout proche. « Ma Sœur, dit-elle, venez avec nous, s’il vous plaît ; les enfants disent qu’ils voient quelque chose en l’air, et nous, nous ne voyons abso­lu­ment rien, quoique nous regar­dions de notre mieux, Vous allez peut-être nous dire ce que c’est. »

La Sœur, qui était occu­pée à réci­ter son office, inter­rompt sa prière et les suit à la grange. Mais Eugène eut beau lui décrire la vision, qui était tou­jours la même : « Je ne vois rien, dit la Sœur : J’ai beau regar­der : c’est la nuit, ce sont les étoiles, et voi­là tout. — Com­ment, ma Sœur, vous ne voyez pas ! Mais ces trois étoiles, plus grandes que les autres, qui forment un tri­angle, vous les voyez, sans doute ? — Je vois les trois étoiles, oui, mais c’est tout. — Eh bien, la tête de la Dame est juste au milieu. — Je ne vois pas la Dame. »

La Sœur, ne pou­vant dis­tin­guer ce que lui indi­quait l’en­fant, crut aus­si à une hal­lu­ci­na­tion, et prit le par­ti de se reti­rer. La mère Bar­be­dette l’ac­com­pa­gna quelques pas et la pria de ne pas ébrui­ter cette affaire qui, pen­sait-elle, tour­ne­rait à la confu­sion de ses enfants. Plus que jamais, elle sus­pec­tait leur clair­voyance, car il lui parais­sait impos­sible que, si la sainte Vierge se révé­lait, la pieuse reli­gieuse ne fût pas favo­ri­sée du bon­heur de la voir au moins aus­si bien que ses petits garçons.

Che­min fai­sant, sœur Vita­line fai­sait cepen­dant de rapides réflexions : « Au fait, se disait-elle, rien n’est impos­sible à Dieu ; la sainte Vierge est la reine de misé­ri­corde, et elle pour­rait appa­raître au aus­si bien qu’ailleurs. » En ren­trant à l’é­cole, par la cui­sine, elle voit, au coin du feu, trois petites pen­sion­naires. L’i­dée lui vient de ten­ter avec ces enfants une seconde expé­rience. « Petites, leur dit-elle, venez avec moi : Vic­toire Bar­be­dette a quelque chose à vous mon­trer. » Les enfants hési­taient, à cause du froid ; cepen­dant l’une d’elles ; Jeanne-Marie Lebos­sé, du dépar­te­ment d’Ille-et-Vilaine, âgée de neuf ans, la pro­té­gée de Mme Morin, se leva la pre­mière ; puis Fran­çoise Richer, Bre­tonne aus­si, âgée de onze ans, sui­vit son exemple.

Sans avoir été en rien pré­ve­nue de ce dont il s’a­gis­sait, Fran­çoise Richer, n’é­tant encore qu’à quelques pas de l’é­cole, s’é­cria : « Je vois quelque chose sur la mai­son de Gui­de­coq, mais je ne sais pas ce que c’est. » Arri­vées à la porte de la grange, ayant devant elles l’ap­pa­ri­tion, toutes deux s’é­crièrent à la fois : « Oh ! la belle Dame ! la belle Dame ! la belle robe bleue, les belles étoiles d’or ! » mais les autres écar­quillaient vai­ne­ment les yeux : Eugène et les deux petites éco­lières voyaient seuls. Là-des­sus accourt Joseph, qui revoit tout comme aupa­ra­vant. Et voi­là nos quatre enfants absor­bés dans une contem­pla­tion profonde.

La supé­rieure, sœur Marie-Timo­thée, était absente du bourg, et ne devait reve­nir que le len­de­main ; ses deux com­pagnes, sœur Vita­line et sœur Marie-Edouard, venaient en même temps que Joseph. « Mais que voyez-vous donc ? dit la soeur Marie-Edouard, qui n’é­tait pas au cou­rant. — Une belle grande Dame, ma Sœur, Une belle grande Dame, toute cou­verte d’é­toiles d’or sur sa robe bleue, avec une cou­ronne sur la tête ! que c’est beau, que c’est beau ! »

La pre­mière impres­sion de Fran­çoise Richer, comme elle l’a décla­ré depuis dans les inter­ro­ga­toires , fut de s’i­ma­gi­ner que c’é­tait Mme Morin qui mon­tait au ciel.

Sœur Marie-Edouard, elle aus­si, eut le regret de ne pas voir.

« Si c’est une appa­ri­tion de la sainte Vierge, dit-elle, et qu’elle ne se laisse voir qu’aux inno­cents ; il faut lui en ame­ner d’autres. » Et elle court chez un voi­sin, M. Fri­teau, lui disant de conduire de suite son petit-fils, âgé de six ans, dans la grange de Bar­be­dette. Elle entre aus­si au pres­by­tère et crie au bon curé : « Une appa­ri­tion, mon­sieur le curé ! la sainte Vierge, cela est sûr ! ! Les enfants la voient là-bas.… — Une appa­ri­tion ! ! La sainte Vierge ! ! répé­ta le bon vieillard, tout ému, ma Sœur, vous me faites peur ».

Et, frap­pé d’une reli­gieuse ter­reur, qu’im­pose tou­jours le sur­na­tu­rel, le curé res­tait immo­bile ; mais déjà, la vieille Jeanne, sa gou­ver­nante, avait allu­mé sa lan­terne, et l’en­traî­nait, pous­sée par sa propre curio­si­té, en disant : « Faut voir ! » La petite cara­vane, sor­tant du pres­by­tère, ren­con­tra le petit Eugène Fri­teau que sa grand’­mère por­tait bien enve­lop­pé dans sa mante, car le cher enfant était malade :

À la grange s’é­tait assem­blée déjà la foule, qui réci­tait debout une prière indul­gen­ciée appe­lée le cha­pe­let des mar­tyrs Japo­nais. « Voyez-vous encore ? deman­da aux enfants sœur Marie-Edouard, retour­nant en toute hâte. — Oui, ma Sœur, c’est encore tout pareil. » Le petit Fri­teau, jetant les yeux de ce côté, vit aus­si la belle Dame et parut émer­veillé. Ses remarques concor­dèrent avec celles des autres enfants ; mais sa grand’­mère ne tar­da pas beau­coup à le rame­ner, parce qu’elle crai­gnait l’ef­fet du froid sur cette san­té délicate.

Mal­gré sa lan­terne, la ser­vante du curé ne fut pas plus clair­voyante que la mère Vic­toire avec ses lunettes. Le véné­rable pas­teur lui-même ne fut pas plus favo­ri­sé. Il s’en est féli­ci­té dans la suite : « Si Dieu m’a­vait fait cette grâce, disait-il, on ne man­que­rait de bonnes langues pour répé­ter que j’au­rais fait la leçon aux enfants, et qu’il y avait entre nous entente. On aurait assu­ré que je leur dic­tais des réponses, fai­sais moi-même les des­crip­tions ou les redres­sais dans la réci­ta­tion d’a­vance concertée. »

Un sixième témoin allait se pro­duire, et assu­ré­ment le moins sus­pect de tous. C’é­tait une petite fille de deux ans et un mois, por­tée dans les bras de sa mère. La femme Boi­tin, enten­dant le bruit qui se fai­sait du côté de la grange, et voyant le groupe qui s’y for­mait, accou­rut avec son enfant. À peine l’in­no­cente créa­ture eût-elle tour­né les yeux du côté où elle voyait tout le monde regar­der, que, levant et agi­tant ses petites mains en signe d’ad­mi­ra­tion, elle s’é­cria : Le Jésus ! Le Jésus ! L’en­fant ne savait pas d’autre lan­gage pour expri­mer l’ap­pa­ri­tion céleste. Ce lan­gage fut com­pris des assis­tants, dont plu­sieurs, jusque-là, trai­taient la vision de fable et de rêve, mais qui furent for­te­ment impres­sion­nés par cette nou­velle circonstance.

« Voi­là donc, dit M. l’ab­bé Pos­tel, la foule réunie, cha­cun peut voir de près les voyants, com­pa­rer leurs dires, suivre sur leurs visages les impres­sions qui s’y pro­duisent (des enfants ne savent guère feindre), en un mot, s’as­su­rer qu’au­cune fic­tion n’est pos­sible. — Marie, jusque-là, est demeu­rée dans la même pos­ture ; son bien-aimé sou­rire a seul été de sa part un mou­ve­ment : nous devons y ajou­ter les yeux ani­més se por­tant sur les enfants. Désor­mais, le miracle va s’ac­cen­tuer, prendre des formes nou­velles, se résoudre en plu­sieurs scènes ou tableaux éga­le­ment merveilleux. »

Tout à coup les voyants s’é­crient à la fois : — « Voi­là quelque chose qui se fait ! — Et qu’est-ce donc ? Y a‑t-il du chan­ge­ment ? demande dans sa vive émo­tion M. l’ab­bé Gué­rin. — Du chan­ge­ment ! Oh ! oui, mon­sieur le curé. Tenez : un grand cercle, du même bleu que la robe, ovale, large comme la main dans toute son éten­due, et qui vient entou­rer la Dame et lui for­mer un magni­fique cadre ! Mon­sieur le curé, que c’est donc beau ! Mais voyez : qu’est-ce que cela encore ? Ah ! quatre bou­gies se placent à l’in­té­rieur du cercle, auquel elles sont atta­chées, deux à la hau­teur des genoux de la Dame, deux à la hau­teur de ses épaules, comme celles qui sont pla­cées dans l’é­glise à la sta­tue de la sainte Vierge ! » Cette cir­cons­tance émut les assis­tants. Il semble donc que l’au­guste Marie veuille dire : « Je viens récom­pen­ser votre dévo­tion, ô vous, mes fidèles du Pont­main ! Ces cierges que vous avez allu­més en mon hon­neur, les voi­ci ; je les ai accep­tés ; ils servent à mon triomphe par­mi vous, et au ciel ils accom­pagnent votre Reine. »

Ajou­tons ici la remarque que la robe de l’ap­pa­ri­tion rap­pe­lait aus­si la déco­ra­tion de l’é­glise, dont le pla­fond bleu était éga­le­ment par­se­mé d’étoiles.

Reve­nons au récit de M. l’ab­bé Pos­tel. « En même temps que se pro­duit dans l’ap­pa­ri­tion ce chan­ge­ment, que les enfants ont tout loi­sir de contem­pler, sur la robe de Marie, à l’en­droit du cœur, se des­sine une petite croix rouge de la lon­gueur du doigt : rouge, hélas ! du sang divin ver­sé pour nous sur le Cal­vaire, et de cet autre sang du châ­ti­ment qui, depuis six mois,coulait à flots sur le sol de là France. »

Le nombre des curieux allait tou­jours crois­sant. À peu près cin­quante per­sonnes entou­raient les enfants, leur adres­sant des ques­tions sur la belle Dame. Les uns, tou­chés de l’ac­cord et de l’ac­cent de sin­cé­ri­té qui se fai­saient remar­quer dans leurs réponses, ajou­taient foi à leur témoi­gnage. D’autres le met­taient en doute. Alors les regards si bien­veillants de la Dame expri­maient la tris­tesse. Eugène en fit la remarque, et les autres enfants confir­mèrent son obser­va­tion. Ils assu­rèrent que cela avait lieu quand les per­sonnes qui les entou­raient n’a­vaient pas une atti­tude assez res­pec­tueuse ou qu’elles expri­maient des doutes sur la réa­li­té de l’apparition.

M. le curé, qui était entré dans la grange, récla­ma le silence.

« S’il n’y a que les enfants à voir, dit-il, c’est que, par leur inno­cence, ils en sont plus dignes que nous. »

(À suivre)

Coloriage pour le catéchisme Notre Dame de Pontmain et les voyants

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