Qu’est-ce qu’une chasuble ?
Jacques — Ce que je voudrais d’abord savoir, mon Père, c’est pourquoi vous avez un petit tapis sur le dos quand vous dites la messe.
Françoise — Un petit tapis ! Ça s’appelle une chasuble.
Jacques— Et après ? Peux-tu me dire ce que ça veut dire : chasuble ? Tu n’en sais rien, grosse maligne !
Le Père — Chasuble vient du latin casula qui veut dire petite maison. Casa : maison ; casula : petite maison.
Jacques — Mais ça ne ressemble pas du tout à une maison. On dirait plutôt les panneaux des hommes-sandwichs un panneau par-devant, un panneau par-derrière.
Le Père — C’est vrai pour la chasuble que je mets tous les jours. Mais dimanche dernier, rappelle-toi, j’avais une chasuble qui m’enveloppait tout entier, comme une petite maison.
Françoise — Et comme votre burnous.
Le Père — En effet, à l’origine la chasuble était quelque chose d’analogue au burnous des Africains, ou à la toge des Romains d’autrefois.
Jacques — Pourquoi ajouter ce vêtement à tous ceux que vous portez déjà ? En été, l’église n’est pas si froide, et à l’intérieur vous n’avez pas à vous préserver de la pluie ?
Françoise — Le prêtre ne met pas des ornements pour dire la messe parce que ce serait utile. Ce sont des vêtements qui ne servent à rien, voyons !
Jacques — Alors c’est idiot, si ça ne sert à rien !
Françoise — Ça ne sert à rien, mais c’est obligatoire. Ça s’est toujours fait et c’est comme ça parce que c’est comme ça. N’est-ce pas mon Père ?
Le Père — Les vêtements ne servent pas seulement à préserver du froid et de la pluie. Pourquoi est-ce que le facteur, ou le gendarme, n’est pas habillé comme n’importe qui ?
Françoise — Leur costume sert à les faire reconnaître. Mais vous, mon Père, on vous reconnaît bien suffisamment à votre robe blanche et à votre bonnet rouge. Et monsieur le curé, on le reconnaît à sa soutane noire.
Le Père— Vous avez raison. Pourtant, on peut changer son costume habituel, ou y ajouter un autre vêtement pour deux autres raisons. Voyons, Françoise, le dimanche pour aller à la grand-messe le matin, et à la fête l’après-midi, est-ce que tu gardes ta robe à carreaux et ton tablier ?
La messe est une fête
Françoise — Oh non ! Je mets ma robe des dimanches, qui est beaucoup plus jolie, et plus fragile.