Mois de Marie

Des histoires pour le mois de Marie, le mois de mai

Ayant pour thèmes : Vierge Marie, Sainte Vierge, Notre-Dame, Marie, Mois de Marie, Muguet

N.-D. De la Guadeloupe du Mexique

N.-D. De la Guadeloupe du Mexique
N.-D. De la Gua­de­loupe du Mexique Pre­mière appa­ri­tion Dix ans s’é­taient écou­lés depuis la prise de Mexi­co par les troupes espa­gnoles. A la faveur de la paix, la reli­gion chré­tienne com­men­çait à se répandre dans le pays. Un same­di matin, le 9 décembre 1531, un Indien, pauvre d’as­pect et de condi­tion, un des récents conver­tis à notre foi catho­lique, qui avait reçu au bap­tême le nom de Juan-Die­­go, marié à une Indienne de même condi­tion, qui s’ap­pe­lait Maria Lucia, sui­vait, pour se rendre à la messe dite en l’hon­neur de la Vierge Marie, le che­min qui conduit de Tol­pe­tiad à l’é­glise frans­cis­caine de Tlal­te­lol­co . Il avait devan­cé le jour, mais le soleil se levait comme il arri­vait au pied de la col­line Tepeyac . Tout à coup, un chant har­mo­nieux et doux frappe son oreille, comme si une mul­ti­tude d’oi­seaux eussent tenu un concert. L’é­cho de la mon­tagne en répé­tait les détails. Sur­pris, l’In­dien leva les yeux du côté qui sem­blait envoyer la mélo­die ; il …
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La merveilleuse visite à la Salette

La merveilleuse visite à la Salette
Au bord du lac Qu’elle est belle, cette route Napo­léon ! Elle longe le beau lac de Laf­frey, aux reflets d’a­zur… Voi­ci main­te­nant le lac de Péti­chet moi­ré d’argent, plus loin, le lac de Pierre-Châ­­tel plein de mys­tère, par­mi le chu­cho­te­ment des roseaux. N’est-ce pas une bonne grand mère, qui rentre, char­gée de bois mort, dans le soir tom­bant ? — Grand’­mère, il doit en pas­ser des autos sur la route ! GRAND-MÈRE. — L’é­té, ça ne cesse pas. Si vous aviez été ici, l’autre année, en sep­tembre, vous en auriez comp­té des mille. C’é­tait le Cen­te­naire de la Salette. FRANÇOISE. — Qu’est-ce que la Salette ? GRAND-MÈRE. — Une haute mon­tagne, à près de deux mille mètres et bien sau­vage. Quelques prai­ries avec beau­coup de pierres et de rochers. Pas un arbre, pas un buis­son. Et tout là-haut, une magni­fique église où l’on vient de par­tout prier Notre-Dame. Ah ! j’y suis allée tant de fois quand j’é­tais jeune. On se met­tait en route, avant le soleil, à pied, par les sen­tiers de la mon­tagne, en chantant …
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Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse

Notre-Dame de la Médaille-miraculeuse
Nous voi­ci donc à la veille du pre­mier dimanche de l’Avent, à la cha­pelle de la rue du Bac. Il est 18 h 30. Les bataillons du Père Vincent défilent en ordre, prennent place. Per­due dans leur nombre, notre petite Novice. C’est le grand silence, le cœur à cœur avec Dieu. Per­sonne, sauf les anges, n’est dans le secret de sœur Cathe­rine. Les yeux grands ouverts, elle regarde, elle voit … Mais lais­­sons-lui donc la parole ! « Il m’a sem­blé entendre du bruit du côté de la tri­bune. J’ai aper­çu la Sainte Vierge à la hau­teur du tableau de Saint Joseph. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore, manches plates, un voile blanc qui lui des­cen­dait jus­qu’en bas ; par-des­­sous son voile, j’ai aper­çu ses che­veux en ban­deaux ; par-des­­sus une den­telle à peu près de trois cen­ti­mètres de hau­teur, sans fronces, c’est-à-dire légè­re­ment appuyée sur les che­veux… (Fille d’Ève, comme elle campe bien le moindre détail de la toi­lette céleste !) « La …
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Notre-Dame de La Vang

Notre-Dame de La Vang
Notre Dame de La-vang : ori­gine du Pèle­ri­nage La-vang est situé au milieu de la jungle viet­na­mienne, à quelques kilo­mètres de la cita­delle de Quang-tri et de la flo­ris­sante chré­tien­té de Co-vuu. La tra­di­tion rap­porte que, il y a envi­ron cent ans, des chré­tiens de Co-vuu, fuyant la per­sé­cu­tion, vinrent se réfu­gier en ce lieu alors entou­ré d’une grande forêt ; ces braves gens étaient très pieux. Tous les soirs, ils se réunis­saient dans la pauvre chau­mière qui leur ser­vait d’o­ra­toire, et là, devant une gros­sière image de la sainte Vierge, ils priaient avec fer­veur. Deman­­daient-ils à la mère de Dieu la ces­sa­tion de la peste, du cho­lé­ra, fléaux si fré­quents en Annam ? La sup­­pliaient-ils de les pré­ser­ver des tigres si nom­breux dans la forêt ? Ou plu­tôt de faire jouir leur pays de la paix reli­gieuse ? Un soir, au moment où ils se reti­raient, une dame d’une beau­té ravis­sante leur appa­rut ; elle était vêtue de blanc et entou­rée de lumière ; deux char­mants enfants, por­tant chacun …
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Apparition de Pontmain

Apparition de Pontmain
, après la classe du soir, vers cinq heures et demie, les deux petits gar­çons entrèrent dans la grange avec leur père. À la lueur pâle et vacillante d’un flam­beau de résine, ils sai­sirent les longs mar­teaux de bois qui ser­vaient à piler les ajoncs, et tous trois se mirent à cette besogne pour don­ner à leurs che­vaux la ration du soir. Le tra­vail fut bien­tôt inter­rom­pu par l’ar­ri­vée d’une femme du bourg, qui avait à par­ler au père Bar­be­dette. C’é­tait Jean­nette Détais, l’en­se­ve­lis­seuse des morts du vil­lage. Pen­dant cet ins­tant de répit, Eugène s’a­van­ça vers la porte, res­tée entr’ouverte. « J’al­lais, disait-il, tout sim­ple­ment pour voir le temps. » La nuit, une claire et froide nuit de jan­vier, était venue. Dans l’im­men­si­té des cieux scin­tillaient dès mil­liers d’é­toiles, dont la clar­té était reflé­tée par la neige qui cou­vrait la terre. L’en­fant admi­rait ce ciel, il lui sem­blait qu’il n’a­vait jamais vu autant d’é­toiles. Mais bien­tôt il fut absor­bé par un spec­tacle bien plus …
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Notre-Dame de Fatima

Notre-Dame de Fatima
Trois petits ber­gers En l’année 1917, le Por­tu­gal tra­ver­sait une triste période. Diri­gé par un gou­ver­ne­ment qui per­sé­cu­tait la reli­gion, ce pays, divi­sé, rui­né, enva­hi par le com­mu­nisme, sem­blait aller à sa perte. En même temps, les armées por­tu­gaises par­ti­ci­paient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleu­rait les sol­dats tom­bés bien loin, là-bas, sur une terre étran­gère. À cette époque, le vil­lage de Fati­ma res­tait encore à peu près incon­nu. Situé à une cen­taine de kilo­mètres de Lis­bonne, ses modestes mai­sons se dres­saient sur les pentes de la mon­tagne d’Aire, dans une contrée par­ti­cu­liè­re­ment aride et rocailleuse. Pour­tant, cette région gar­dait le sou­ve­nir d’une écla­tante vic­toire, rem­por­tée en 1385, par le roi Jean 1er de Por­tu­gal, avec une poi­gnée de braves. Le roi, en recon­nais­sance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’hon­neur de Notre-Dame de la Vic­toire. Il en confia la garde aux Domi­ni­cains. Ceux-ci répan­dirent autour d’eux la dévo­tion du saint rosaire. L’u­sage s’en était si …
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La Vierge Marie, de la Croix à l’Assomption

La Vierge Marie, de la Croix à l'Assomption
A plu­part d’entre vous ont déjà par­ti­ci­pé à un mariage. Vêtus d’un cos­tume de satin bleu, d’une robe crème, tenant en main un petit bou­quet d’œillets roses, ils ont sui­vi la mariée en por­tant la traîne blanche de sa robe jolie. Puis, après le cor­tège, le dîner des grandes per­sonnes presque ter­mi­né, ils sont entrés dans la salle du fes­tin, timides, un peu rou­gis­sants et, dans les excla­ma­tions de joie, se sont fau­fi­lés à une place réser­vée pour y savou­rer une bonne glace aux fraises et boire un doigt de cham­pagne pétillant et mous­seux, qui leur cha­touillait le bout du nez et le fond de la gorge, déli­cieu­se­ment. Et vous tous à qui cela est arri­vé, vous avez cer­tai­ne­ment pen­sé durant la messe à cette réjouis­sance qui vous atten­dait, et vous étiez très impa­tients de voir arri­ver le moment de vous pré­sen­ter devant les grandes per­sonnes et de prendre part à leur joie. Or ima­­gi­­nez-vous votre décep­tion si, en arri­vant dans la grande salle …
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Légende de la montagne Saint-Eynard

Légende de la montagne Saint-Eynard
Dans les pages d’un vieux livre Hen­ri. — Comme c’est amu­sant, toutes ces petites mai­sons, per­chées sur la pente de la mon­tagne ! — Cette mon­tagne, c’est la mon­tagne amie de Gre­noble, celle qu’on voit au bout de chaque rue : le Saint-Eynard. Je sais à son sujet une bien jolie légende, cueillie dans un vieux livre qui garde encore le par­fum des œillets roses conser­vés entre ses pages jau­nies. « Sachez d’a­bord que jadis, Dieu, la Vierge et les saints fai­saient sur la voûte céleste de longues pro­me­nades. Quand ils arri­vaient au-des­­sus de cette val­lée, c’é­tait pour leurs yeux un émer­veille­ment. « Ils aper­ce­vaient les Sept-Laux, les crêtes du Bel­le­donne toutes blanches de neige… Au soleil levant, le mas­sif de la Char­treuse et le gla­cier lilial du Mont-Blanc. « A leurs pieds, l’Isère cou­lait avec ses flots argen­tés à tra­vers des clai­rières bor­dées de chênes, de châ­tai­gniers et de peu­pliers… Saint Pierre s’as­seyait pour mieux voir ; la Vierge Marie joi­gnait les mains d’ad­mi­ra­tion… Dieu sou­riait… « Mon Dieu ! dit un jour la …
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Le manteau de la Vierge

Le manteau de la Vierge
Dès que le convoi des Rois fut par­ti, saint Joseph, qu’un ange avait aver­ti, pre­nant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équi­pé de façon som­maire, quit­ta Beth­léem. Le tyran mau­dit n’avait pas encor por­té son édit, qu’eux fuyaient déjà, trom­pant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tuté­laire. Au cours du voyage, il advint ceci que je vais nar­rer dans un bref récit. Ayant tra­ver­sé la Judée entière, ils ont pu fran­chir, enfin, la fron­tière, et sont, désor­mais, en sécu­ri­té. De là, pour atteindre un sol habi­té, c’est un long tra­jet qu’il leur fau­dra faire. Main­te­nant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voi­ci de l’huile, du miel, des dattes aus­si… L’outre a conser­vé son eau fraîche et claire. Le bau­det, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le sou­ci des enfants qu’Hérode abat sans mer­ci, saint Joseph, d’avoir si bien réus­si, rirait, dans sa barbe et dans sa prière. C’est tou­jours, pourtant, …
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Notre-Dame de la prison

Notre-Dame de la prison
La cour du roi d’A­ra­gon était en grande liesse, car on fêtait aujourd’­hui le quin­zième anni­ver­saire du fils du roi : le prince Josia­no. C’é­tait un grand gar­çon, mince et souple, dont la dou­ceur n’ex­cluait ni la vaillance ni l’a­dresse. Ain­si, le jour même, en plu­sieurs jeux et com­bats, il avait fait triom­pher l’é­ten­dard d’A­ra­gon à raies rouges sur fond or. Main­te­nant, dans la lice, c’é­tait une somp­tueuse caval­cade de sei­gneurs aux che­vaux super­be­ment capa­ra­çon­nés. Mais sou­dain, fen­dant la foule, un cava­lier arri­va au triple galop, sau­ta à terre et, tout hale­tant encore de sa course, s’a­ge­nouilla aux pieds du roi en lui ten­dant un mes­sage. Ce der­nier fron­ça les sour­cils en pre­nant connais­sance de la lettre, puis, se levant, il fit un geste ; immé­dia­te­ment la fête s’in­ter­rom­pit. Alors, dans le silence angois­sé qui pla­na sou­dain, le roi prit la parole : « Mes amis, une bien triste nou­velle vient de m’être man­dée : il nous faut inter­rompre toutes réjouis­sances. Voi­ci l’af­faire : Astorg de Peyre, notre vas­sal, qui …
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Le chevalier au barizel

Le chevalier au barizel
La légende tait le nom du che­va­lier au bari­zel. Elle dit seule­ment que, pous­sé par la peur de la dam­na­tion éter­nelle et non par un vrai repen­tir, ce che­va­lier prit un jour la bure et le bâton du pèle­rin, pour se rendre dans un monas­tère et faire confes­sion de ses péchés. La confes­sion fut longue ! Jamais chré­tien n’avait pillé tant d’églises, rui­né tant de cou­vents, dépouillé tant de voya­geurs, blas­phé­mé plus sou­vent le nom du Christ et de sa mère. Mais rien qu’à racon­ter ses crimes, il trou­vait encore tant de plai­sir, que l’abbé qui le confes­sait était bien moins épou­van­té de la gran­deur et du nombre des péchés qu’il avait com­mis, que de l’orgueil dia­bo­lique qui le fai­sait tou­jours s’y com­plaire. – Mon fils, dit-il au péni­tent, quand celui-ci eut ache­vé sa confes­sion épou­van­table, n’attends pas de moi l’absolution : tu es encore au pou­voir de Satan, et les péchés ne sont remis qu’à ceux qui ont domp­té leur mau­vaise âme. En enten­dant ces …
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La crèche de Nina

La crèche de Nina
Elles s’en vont, Ninon, Ninette, Nina, jupette rouge et bon­net pareil, six petits sabots cla­quant sur la terre gelée. « Vite, vite, les sœu­rettes, car le jour baisse, dit Ninette, la plus sage. – Vite, vite, répond Ninon, la plus ardente, car un grand tra­vail nous attend. – Vite, vite, mur­mure Nina, la plus douce, car Mère a dit qu’on ne s’attarde pas. » Et les six petits sabots mar­tèlent en chœur : « Vite, vite, vite, vite, les petites sœurs. » Mais que c’est donc lourd, tout ce qu’elles portent, les sœu­rettes !… Et encom­brant, donc !… Elles en ont plein les poches, et plein le giron, dans les mains, dans les bras et jusque sous le men­ton… Il y a du gui, de la mousse, du houx, du lierre, de la paille, du foin et du sapin… À peine voit-on, dans toute cette ver­dure, trois fri­mousses rondes et rouges comme des pommes d’api, éclai­rées de blanches que­nottes et de petits yeux de sou­ris… « Elle sera belle, notre crèche… – Et grande, donc… avec un …
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Du moine qui voulut voir Notre-Dame

Du moine qui voulut voir Notre-Dame
Tous ceux qui pré­tendent que rien ne vaut la joie de voir, chaque jour, en leur place, les belles choses que Dieu a créées, je répli­que­rai par le cas d’un jeune clerc qui eût don­né sans regret tout ce que les yeux peuvent voir et tout ce que la main peut sai­sir, pour le bon­heur de contem­pler, ne fût-ce qu’un ins­tant, Celle dont on dit à bon escient qu’elle est la gemme, l’églantine, la gloire de la terre et des cieux, Notre-Dame Sainte Marie. Un jour que pros­ter­né devant son image bénie, il lui disait, une fois après tant d’autres, qu’il ne sou­hai­tait rien tant que la voir, non plus sous la forme impar­faite d’une sta­tue de pierre ou de bois, mais telle qu’elle était en véri­té : – Mon fils, lui répon­dit l’image, je n’annonce l’heure de mou­rir à per­sonne, car tes jours ne sont pas à moi : ils appar­tiennent à mon Fils. Mais si tu tiens tant à me voir, sache …
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Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame

Méchants buissons, blanches robes et très gente Dame
Assomp­tion « Ciel ! comme nous voi­là faits !… » Ils étaient par­tis endi­man­chés, vêtus de blanc ain­si que les lis des jar­dins et les mar­gue­rites des champs. Par­tis par une très longue route vers la Cité mer­veilleuse où leur père était roi, et où ils seraient princes. Leur mère, sage et pru­dente, leur avait dit au départ : « Pre­nez grand soin de vos vête­ments imma­cu­lés : votre père n’y tolé­re­rait ni tache ni accroc. – Bien sûr ! » avaient répon­du filles et gar­çons, gaillards et fan­fa­rons. Oui, mais… En route, il leur avait pris fan­tai­sie de s’a­mu­ser : ils avaient joué, ri, chan­té, cha­hu­té, et puis cha­hu­té, chan­té, ri et joué, comme des fous, dans la pous­sière des villes et dans la bouc des champs, sans regar­der aux ronces du che­min, aux épines des buis­sons, sans se sou­cier le moins du monde de leurs beaux vête­ments cou­leur de mar­gue­rites et de lis… Ils n’y avaient point pen­sé. Mais voi­ci qu’en arri­vant aux portes de la Cité, un rayon de sa lumière les tou­cha, dans lequel, sou­dain, ils se figèrent, …
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D’un chevalier à qui Notre-Dame s’apparut

D'un chevalier à qui Notre-Dame s'apparut
Il était un beau che­va­lier qui ne rêvait que tour­nois et fêtes. Une dame occu­pait sa pen­sée, ses soins, qui ne le payait pas de retour et se mon­trait d’au­tant plus rebelle qu’il la sup­pliait davan­tage et la sou­hai­tait plus ardem­ment. C’est pour­quoi, las et per­dant cou­rage, il por­ta sa peine devant un saint homme d’abbé. « Sire, lui confia-t-il, d’au­cunes ont un cœur de plomb, mais celle que j’aime en a un de fer. Depuis que je la connais, je ne mange ni ne bois ou ne repose. Et je vais, j’en suis sûr, mou­rir de male mort, si vous ne me sau­vez. » L’homme de Dieu connut la gra­vi­té du cas. Il sut que, pour de tels maux, il n’est point de médi­ca­tion tem­po­relle. Aus­si jugea-t-il bon de ne pas com­battre de front l’ad­ver­saire et de faire appel à la grâce et à la misé­ri­corde infi­nie du Christ et de la mère du Christ. Il ordon­na au péni­tent de dire cent cinquante …
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La Vierge sarrasine

La Vierge sarrasine
Notre-Dame Pen­dant des siècles et des siècles, jus­qu’à ce qu’une main pro­fa­na­trice la détrui­sit en 1793, sous la Ter­reur, on véné­rait dans une très vieille cha­pelle, à La Saul­ne­rie, en Tar­de­nois, non loin de Reims, en Cham­pagne, une sin­gu­lière sta­tue de la Vierge. Cette sta­tue por­tait, pro­fon­dé­ment enfon­cé dans le genou gauche, un bizarre trait de fer, long d’une ving­taine de pouces. On l’ap­pe­lait « la Sar­ra­sine », mais nul ne savait trop pour­quoi. La toute récente décou­verte d’une ancienne légende cham­pe­noise vient enfin de don­ner le fin mot de cette his­toire bien mal connue. Elle mérite d’être contée. Je vais donc, ici, vous la dire. * * * C’é­tait en l’an 1249. A cette époque, sous la ban­nière aux fleurs de lys de France, à la suite du très saint roi Louis IX, comtes et barons d’An­jou, de Cham­pagne ou de Poi­tou, ducs, vidames ou simples sires d’Au­vergne et de Nor­man­die, des Flandres, d’Ar­tois ou de Lor­raine, tous grands sei­gneurs ou petit princes par­tirent pour le lointain …
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L’enfance de la Vierge Marie

L'enfance de la Vierge Marie
L était une fois, dans la capi­tale de la Pales­tine, deux vieux époux, cas­sés par l’âge et le tra­vail. Ils habi­taient une petite mai­son blanche et pro­prette, au bout de la grand’­rue de Jéru­sa­lem, juste devant le Temple. Le soir, lors­qu’il fai­sait beau, ils aimaient s’as­seoir sur le pas de leur porte et regar­der, sans rien dire, le soleil tout rouge entrer dans son lit de nuages der­rière les tours et les cou­poles du monu­ment. Mais ils n’é­taient pas heu­reux, car ils n’a­vaient pas d’en­fant et se trou­vaient bien seuls. Un soir, comme ils se sen­taient plus tristes que jamais, Joa­chim prit la main d’Anne, la ser­ra très fort et lui dit : « Puisque c’est ain­si et que nous deve­nons vrai­ment très âgés, nous allons faire encore un immense sacri­fice… — Quel sacri­fice encore ? dit Anne, sen­tant un petit pin­ce­ment du côté de son cœur. — Eh bien ! dit Joa­chim, tout bas et tout len­te­ment, nous allons nous sépa­rer ! — Quoi ! pleu­ra la pauvre Anne. — Oui, nous allons vivre pen­dant quelque …
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L’imagier

L’imagier
Écou­ter cette his­toire C’était un beau couvent bâti sur un haut pla­teau. Au-des­­sus la mon­tagne cou­verte de sapins. Les toits poin­tus et les tou­relles de la sainte mai­son se décou­paient sur ce fond sombre. Au-des­­sous une large val­lée, des vignes, des champs de blé, des prai­ries bor­dées de peu­pliers, et un vil­lage le long d’une molle rivière. Les moines de ce couvent étaient à la fois de bons ser­vi­teurs de Dieu, de grands savants et d’excellents labou­reurs. Le jour, leurs robes blanches appa­rais­saient çà et là dans la cam­pagne, pen­chées sur les tra­vaux de la terre ; et, le soir, on les voyait pas­ser de pilier en pilier, sous les arceaux du large cloître, avec un mur­mure de conver­sa­tions ou de prières. Il y avait par­mi eux un jeune reli­gieux, du nom de frère Nor­bert, qui était un très bon ima­gier. Dans le bois ou dans la pierre, ou bien avec l’argile qu’il pei­gnait de vives cou­leurs, il savait façon­ner de si belles statues …
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Les trois ducats

Les trois ducats
C’é­tait un homme comme vous et moi, un homme ni meilleur ni pire, un pauvre diable de pécheur. Qu’avait-il fait ? Je n’en sais rien. Une faute plus grave que les autres, un péché plus gros que les autres, un jour où Dieu, sans doute, l’avait aban­don­né trop long­temps à lui-même. Et on le menait au gibet de la bonne ville de Tou­louse entre le bour­reau et les Consuls, au milieu d’une foule de curieux et de méchants gar­çons, accou­rus sans doute pour voir ce qui les atten­dait demain. Or, ce jour-là, le roi René fai­sait son entrée à Tou­louse, avec sa femme, la belle Aude, qu’il venait d’épouser dans un pays voi­sin. En pas­sant devant le gibet, la Reine vit le condam­né déjà juché sur l’escabeau, la tête enga­gée dans la corde. Elle ne put rete­nir un cri et se cacha la tête dans les mains. Le Roi arrê­ta tout son monde, fit signe au bour­reau de sur­seoir, et se tour­nant vers les Consuls : – Messieurs …
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Pontmain : Mais priez mes enfants !

Pontmain : Mais priez mes enfants !
(pre­mière par­tie) « Quelle scène sublime dans sa sim­pli­ci­té ! fait obser­ver M. le comte Lafond. Au pre­mier plan, sur le seuil de la grange, étaient les enfants, les mains jointes, les yeux tout grands ouverts, et rece­vant en plein cœur la mys­té­rieuse lumière qui jaillis­sait de l’ap­pa­ri­tion, et que réver­bé­raient leurs naïves figures. « Sur le second plan, dans l’in­té­rieur de la grange ouverte, était le groupe des hommes, des femmes et des reli­gieuses, et, au milieu de ce groupe, le véné­rable pas­teur du Pont­main, pros­ter­né jus­qu’à terre. « Et plus loin, dans la pénombre, les bes­tiaux de Bar­be­dette, rumi­nant en silence. « Ne se croi­­rait-on pas trans­por­té à cette nuit mémo­rable où les ber­gers de la Judée, aver­tis par des anges envi­ron­nés d’une lumière divine, vinrent ado­rer Jésus dans l’é­table de Beth­léem ? » Alors, comme si la prière ajou­tait à sa gloire la belle Dame gran­dit et s’é­le­va plus haut dans le ciel. « Elle est main­te­nant, dirent les enfants, deux fois grande comme sœur Vita­line. » « Le cercle bleu, disaient les petits voyants, s’é­ten­dait …
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