Temps de lecture : 2 minutesJésus étant sur la mer de Tibériade, la tempête éclata et les eaux couvraient la barque. Les Apôtres épouvantés réveillèrent Jésus qui dormait, lui criant : « Seigneur, sauvez-nous ; nous périssons » Mais lui, leur ayant reproché leur manque de foi, comme s’ils avaient pu périr ayant Dieu avec eux, se leva, commanda…
Étiquette : <span>Tibériade</span>
Prince des apôtres et premier Pape (+ 67)
Fête le 29 juin.
Le premier Pape, saint Pierre, était un pauvre pêcheur juif, né à Bethsaïda, sur les bords du lac de Génésareth, et établi à Capharnaüm, chez la mère de sa femme. Sans fortune, sans instruction, ce fils de paysan galiléen gagnait sa vie de son modeste métier. C’est tout ce qu’on sait de lui avant son appel à l’apostolat.
Vocation à l’apostolat.
La première rencontre de Simon-Pierre avec le divin Maître eut lieu sur les bords du Jourdain, où Jean le précurseur baptisait.
Son frère, André, servit d’intermédiaire. Il dit à Simon : « Nous avons trouvé le Messie. » Et il amena son frère à Jésus. Le Maître, arrêtant son regard sur Simon, lui dit : « Tu es Simon, fils de Jonas, tu seras appelé Céphas » (c’est-à-dire Pierre). Par ce changement de nom Jésus prend en quelque sorte possession de ce nouveau disciple et le fait l’un des siens. Pierre et André s’attachèrent à Jésus. Mais la vocation définitive précise, nominative, n’aura lieu que plus tard à Capharnaüm, après le miracle par lequel Jésus guérit la belle-mère de saint Pierre d’une grosse fièvre.
Pierre et André nettoyaient et raccommodaient leurs filets sur les rives du lac, pendant que le Sauveur prêchait à la foule qui le pressait de toute part. Il monta sur la barque de Pierre et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage ; puis, s’asseyant, il adressa plus commodément la parole à cette multitude. Après quoi il dit à Pierre : « Avance au large et jetez vos filets pour la pêche. »
C’est ce qu’ils avaient fait toute la nuit, sans rien prendre. Pierre le fait remarquer à Jésus, mais il ajouta : « Sur votre parole, je jetterai le filet. » Cette fois la pêche fut si abondante que les filets se rompaient. Pierre et André durent héler une autre barque que montaient Jacques et Jean avec leur père Zébédée, et les deux barques revinrent chargées de poissons. Ce miracle les remplit de stupeur. Pierre effrayé dit au Maître : « Éloignez-vous de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Non seulement Notre-Seigneur ne se sépara pas d’eux, mais il dit à Pierre : « Ne crains pas, ce seront désormais des hommes que tu prendras. » Puis il dit à tous les quatre : « Suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Alors ils quittèrent tout et le suivirent.
Saint Pierre marche sur les eaux. – Le pain de vie.

Le soir du jour où le Sauveur avait multiplié les pains pour rassasier la foule, les douze apôtres prirent sans lui la voie de mer pour passer de l’autre côté.
Mais voilà qu’un vent violent s’élève et met la barque en péril. Vers 3 heures du matin, comme ils ramaient péniblement, un homme leur apparut marchant sur les flots. Bouleversés, ils dirent : « C’est un fantôme », et poussaient des cris d’effroi. Mais Jésus, car c’était lui, leur adressa la parole : « Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur. — Seigneur, si c’est vous, répondit Pierre, ordonnez-moi de venir à vous sur les eaux. — Viens », lui dit Jésus.
Pierre s’élance vers son Maître, mais le vent redouble, Pierre tremble et s’enfonce. Il s’écrie : « Seigneur, sauvez-moi ! » Aussitôt Jésus lui tend la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Puis Jésus monte dans la barque et le vent cesse instantanément.
Quand Jésus annonça aux disciples qu’il leur donnerait sa chair à manger et son sang à boire, la plupart dirent : « C’est inacceptable ». Et ils se retirèrent. Jésus ne resta qu’avec les Douze. Il leur dit : « Et vous, voulez-vous aussi vous retirer ? — Seigneur, répond aussitôt Pierre, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. Nous avons cru et nous savons que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu. » Ses pensées étaient, évidemment, d’un autre ordre que celles de la foule ; elles ne lui venaient pas de la terre, mais du ciel. De là, son profond amour pour le divin Maître, et les prérogatives dont il va être investi.
Temps de lecture : 15 minutesC’était à Tibériade, la ravissante ville qui mirait ses palais, ses maisons, ses palmiers, dans l’eau pure du plus beau des lacs. Parmi les bandes d’enfants qu’on voyait chaque jour jouer sur la rive, comme ont toujours fait les enfants de tous les pays et de tous les temps, à lancer de fragiles esquifs sur les courtes vagues, ou à bâtir des châteaux avec du sable, l’un d’eux, depuis quelques mois, se faisait remarquer par son air étrange, grave et méditatif, bien surprenant chez un petit garçon de six ans.
Il s’appelait Martial, ce qui était un nom latin, bien que ses parents fussent d’excellente race juive, de la célèbre tribu de Benjamin. Mais son père avait servi dans les troupes auxiliaires de Rome et quand son fils était né, il avait voulu qu’il portât le nom d’un de ses compagnons de combats. Martial avait été élevé comme tous les petits garçons de son temps, c’est-à-dire fort librement. Il lui arrivait souvent, malgré son jeune âge, de partir dans la campagne, en compagnie de sa chevrette familière qui le suivait partout, et de s’en aller dans quelque belle prairie au-dessus du lac, passant des heures à cueillir des fleurs, à regarder un vol de flamants rosés tourner en criant dans le grand ciel bleu ou encore à se chanter pour lui-même de belles chansons qu’il ne répétait à personne, car personne n’aurait pu le comprendre…
Or, un jour qu’il était allé chercher des anémones — de magnifiques anémones d’un rouge sombre, au cœur violet, comme il s’en cachait dans les creux de rochers qu’il connaissait, — Martial avait fait une rencontre. Il venait de grimper sur un monticule, à quatre pattes, sa petite chèvre blanche bondissant, plus leste, à côté de lui, quand, à dix pas peut-être, il avait vu un homme, tout seul, immobile, qui se tenait les bras levés,comme en prière,et la tête tendue vers le ciel. Un instant, l’enfant était demeuré immobile, considérant attentivement l’inconnu.
Puis l’homme avait baissé la tête ; ses bras étaient retombés doucement et, à ce moment, son regard s’était posé sur Martial et, en silence, l’avait fixé. Quel regard!… Jamais l’enfant n’avait parlé à quiconque de cette rencontre, même à sa mère ou à son père. Jamais il n’avait raconté ce qui s’était passé lorsque l’inconnu lui avait fait signe d’avancer et qu’il était allé vers lui. Jamais il n’avait répété les paroles qu’il avait entendues.
Mais c’était depuis cette rencontre que Martial était mystérieusement grave, comme s’il portait dans son jeune cœur un secret immense, une image à laquelle il ne cessait de penser.
Le printemps était là, le merveilleux printemps de Palestine, tout empli d’air léger, de jeune soleil, de chants d’oiseaux. La vigne en fleurs exhalait son parfum et l’on entendait retentir dans les sycomores le roucoulement des tourterelles et des pigeons.
Dans la bande des garçons qui jouaient au bord du lac, tout heureux de barboter, pieds nus, dans l’eau si douce, les aînés parlaient beaucoup d’une histoire qu’ils avaient entendu raconter par leurs pères et qui les surexcitait fort. Ne disait-on pas qu’un prophète était apparu ? Oui, un prophète, un de ces hommes étranges, extraordinaires, que Dieu avait envoyés maintes fois à son peuple, — ainsi qu’on l’apprenait à l’école de la synagogue, — pour l’avertir, le conseiller ou le consoler. Il y avait cependant bien des années, des centaines d’années, qu’il n’avait pas été question de prophètes. Portait-il des vêtements faits de peaux de bête ? Le Seigneur lui avait-il purifié les lèvres avec un charbon ardent ? Ou, comme le grand Élie, se promenait-il dans le ciel sur un char de feu ? Car ces enfants, qui apprenaient à lire dans la Bible, connaissaient à merveille tous les épisodes du Livre Saint.
En tout cas, il avait fait des miracles, c’était certain. Il avait guéri la mère d’un des pêcheurs du lac, que tous connaissaient, le bon Simon, celui qui avait la grande barque à dix rames. Et à Capharnaüm, tout près de là, on racontait qu’un officier romain était allé le trouver pour le supplier de sauver son serviteur atteint d’une grave fièvre et que, sans même voir le malade, de loin, d’un seul mot, il l’avait remis debout. Ainsi, dans ces jeunes âmes, l’histoire du Nouveau Prophète éveillait-elle une curiosité ardente.
Aussi quand, un matin, la petite Rébecca, qui savait toujours tout, — curieuses, les filles le sont encore plus que les garçons, — accourut sur la plage en criant : « Il est là ! Je le sais ! Il est dans le champ là-haut, assis avec ses amis, dans les asphodèles. Et il parle…», pas un des enfants n’hésita une seconde à comprendre de qui il s’agissait. À toutes jambes, comme un vol d’alouettes, ils s’élancèrent, montant le chemin caillouteux que
Temps de lecture : 4 minutesEn ce temps-là, le lac de Tibériade ne portait pas ce nom. Ce ne fut que quelque temps après ce que je vais vous raconter, que le fils du cruel Hérode édifia sur ses bords la cité qu’il baptisa Tibériade, pour faire sa cour à l’Empereur. Le beau lac s’appelait Kinnereth, ce qui veut dire la Harpe, parce que ses contours harmonieux offrent exactement la forme de cet instrument de musique si cher au roi David.
Ce jour-là, un gros orage venait d’éclater sur la montagne. Avec la fin du jour le vent emportait les dernières nuées, le lac avait repris son calme, et les nombreux oiseaux qui le hantent, cormorans, pélicans, mouettes, alcyons, martins-pêcheurs avaient recommencé de plus belle leurs vols et leurs cris.
Dans le village de Nazareth, trois enfants pataugeaient dans la boue du chemin, fort occupés à dresser un barrage pour retenir l’eau des ornières. Puis, ayant façonné un lac pareil à celui de Kinnereth, ils se mirent dans la tête de le peupler, lui aussi, d’oiseaux – d’oiseaux de boue, s’entend.
L’un fit quelque chose d’informe, qui avait, je crois, la prétention de ressembler à ces beaux cormorans qui ont de grandes ailes pour accourir de loin et donner la chasse aux poissons. L’autre prenait beaucoup de mal pour transformer sa boue en pélican et maintenir en équilibre l’énorme tête et la besace suspendue à son cou. Le troisième pétrissait de ses petites mains une mouette posée sur la rive.
Cependant, la nuit était venue. Déjà la lune se montrait et les premières lumières s’allumaient dans le village. Indifférents à cette obscurité qui tombait autour d’eux, les enfants ne s’arrêtaient pas de poursuivre leurs travaux fragiles. Mais tout à coup, d’une maison, on entendit une voix qui criait :