La légende tait le nom du chevalier au barizel. Elle dit seulement que, poussé par la peur de la damnation éternelle et non par un vrai repentir, ce chevalier prit un jour la bure et le bâton du pèlerin, pour se rendre dans un monastère et faire confession de ses péchés.
La confession fut longue ! Jamais chrétien n’avait pillé tant d’églises, ruiné tant de couvents, dépouillé tant de voyageurs, blasphémé plus souvent le nom du Christ et de sa mère. Mais rien qu’à raconter ses crimes, il trouvait encore tant de plaisir, que l’abbé qui le confessait était bien moins épouvanté de la grandeur et du nombre des péchés qu’il avait commis, que de l’orgueil diabolique qui le faisait toujours s’y complaire.
– Mon fils, dit-il au pénitent, quand celui-ci eut achevé sa confession épouvantable, n’attends pas de moi l’absolution : tu es encore au pouvoir de Satan, et les péchés ne sont remis qu’à ceux qui ont dompté leur mauvaise âme.