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Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Petite Histoire de l'Église illustrée .

Temps de lec­ture : 8 minutes

∼∼ XIV ∼∼

— Oh ! papa, je vous en prie, venez avec nous au Pala­tin. N’al­lez pas vous replon­ger dans vos affreuses écritures.

— Le fait est, Jean­not, que j’ai tant tra­vaillé ce matin, qu’un peu d’air me fera du bien. Va donc pour le Palatin…

Il fait chaud, l’at­mo­sphère est lourde après l’o­rage d’hier. Mais, là-haut, toute fatigue est oubliée. Des ruines, des cyprès, des fleurs ! Le Forum s’é­tale, aux pieds de la col­line, et de tous côtés on a la vue sur .

— C’est ici, mes enfants, que la ville a com­men­cé ; toutes ces ruines sont celles des temples et des palais construits par les empe­reurs, au fur et à mesure de la gloire et de la puis­sance gran­dis­sante de Rome. Pen­chez-vous avec moi au bord de cette ter­rasse, regar­dez ces curieux ves­tiges. C’est tout ce qui reste du fameux temple de Jupiter.

— J’en ai ache­té des cartes pos­tales, dit Ber­nard. Je fouille mon por­te­feuille et je vous les donne. Regardez.

Papa constate :

— Ces ruines sont abso­lu­ment mécon­nais­sables pour des pro­fanes de notre espèce. Par contre, devant nous, s’é­tagent, cette fois encore, les monu­ments chré­tiens, preuves maté­rielles de la vie conqué­rante de l’Église.

Ceci nous amène, mes enfants, à étu­dier com­ment les Papes en sont venus à pos­sé­der Rome et un cer­tain nombre de villes et d’É­tats avoi­si­nants. Nous avons vu l’empire romain s’ef­fon­drer en Occi­dent. En Orient, des empe­reurs se suc­cé­daient encore, et ils exer­çaient un fan­tôme de pou­voir en Ita­lie, au moyen d’un exarque, sorte de gou­ver­neur, qui rési­dait à Ravenne. Au VIIIe siècle, leur pro­tec­tion est nulle. En réa­li­té l’empire n’existe plus, tan­dis qu’au contraire, le Pape est deve­nu le Chef réel et le défen­seur de Rome. Il a de grands domaines, car à ceux que lui ont don­nés les empe­reurs chré­tiens, se sont joints les dons consi­dé­rables, faits au cours des âges, par beau­coup de sei­gneurs ou de familles nobles et riches. Des fermes, des terres, des forêts, des mines, des villes consti­tuent ce qu’il est conve­nu d’ap­pe­ler le « Patri­moine de  ». Le Pape est deve­nu un vrai prince tem­po­rel ; il admi­nistre des domaines immenses que saint Gré­goire le Grand se plai­sait à appe­ler le bien des pauvres.

Histoire des papes pour les jeunes du KT
Anciennes armoi­ries des États de l’Église.

Cepen­dant vers l’an 715, les Orien­taux vinrent assié­ger Rome. Le Pape Gré­goire II appelle alors à son secours Luit­prand, des Lombards.

— Les Lom­bards, les Lom­bards, répète Colette qui réflé­chit labo­rieu­se­ment, où donc était leur pays ?

— Regarde là-bas, Colette, vers le Nord. Les plaines de Lom­bar­die sont tra­ver­sées, tout au som­met de l’I­ta­lie, par le Pô ; tu sais assez de géo­gra­phie pour situer ce fleuve.

— Oui, papa, j’y suis.

— Je reviens donc à Luit­prand. Il déli­vra Rome et plu­sieurs autres villes, mais refu­sa de les rendre au Pape. Alors Étienne II, suc­ces­seur de Gré­goire II, appe­la Pépin le Bref.

Après une guerre sévère et glo­rieuse, Pépin remit au Pape Étienne les vingt-deux villes qu’il avait reprises aux Lom­bards. Il en dépo­sa les clefs sur le tom­beau de saint Pierre, en y joi­gnant un acte qui en fai­sait don au Pape et à ses successeurs.

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Petite Histoire de l'Église illustrée .

Temps de lec­ture : 7 minutes

∼∼ IX ∼∼

Jean et Ber­nard sont mélancoliques.

Ber­nard lit, mais l’o­reille au guet.

Si ce bien­heu­reux visi­teur, qui, depuis une heure, est avec son oncle, pou­vait donc s’en aller !…

Jean, lui, pen­ché au bal­con, regarde distraitement.

Tout à coup, il se retourne :

— Ber­nard, viens vite, vois le Père X. et ses scouts ! Et les deux gar­çons des­cendent en trombe l’es­ca­lier, pour saluer l’aumônier.

— Que faites-vous là, jeunes pares­seux ? inter­pelle le Père X.

— Juste le contraire de ce que nous vou­drions, Père ; nous atten­dons papa, et il est occupé.

— Cou­rez lui deman­der de venir avec nous. Je vous enlève jus­qu’au dîner.

Scouts et Guides, Histoire de l'Eglise et l'empire Romain
Ruines du Forum romain. Colonnes du Temple de Saturne.

La per­mis­sion en poche, nos deux gar­çons se joignent au groupe.

— Où allez-vous, mon Père ?

— Au Forum.

— Quelle chance !

— Nous allons faire comme les anciens Romains, qui s’y ren­con­traient à tout pro­pos. Là se tenait la jus­tice et se trai­taient les affaires. Là, les faux dieux avaient des temples. Là encore on se pro­me­nait entre citoyens romains, dis­cu­tant gra­ve­ment nou­velles poli­tiques, art ou lit­té­ra­ture, tout… comme aujourd’hui.

En grandes enjam­bées, la troupe arrive au Forum ; mais elle s’ar­rête inter­dite devant cette étrange val­lée toute semée de ruines, jus­qu’au Coli­sée. Un grand rou­tier, un peu pâle, parle le premier :

— Que cela a donc dû être beau ! Que c’est même beau encore !

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Petite Histoire de l'Église illustrée .

Temps de lec­ture : 10 minutes

∼∼ VI ∼∼

Joie du revoir, récits inter­mi­nables et fatigue com­bi­nés plongent la jeu­nesse dans un, som­meil invin­cible. Vers 9 heures du matin, Jean, qui couche dans la chambre de Ber­nard, éprouve la sen­sa­tion de secousses extra­or­di­naires, rêve que c’est la tem­pête, que le bateau sombre, et se réveille en sur­saut, pour se trou­ver à moi­tié hors de son lit, en face de son cou­sin qui, les bras croi­sés, le contemple en riant :

— Hé bien, mon vieux Jean ! Voi­là cinq minutes que je te secoue comme un pru­nier, tu geins, tu fais des gestes, mais tu dors toujours.

— Où diable suis-je ? Pas sur mer pourtant !

— Mais non, mon bon. Tu es à , dans ma chambre, ne t’en déplaise, et je vou­drais bien que tu consentes à déjeuner.

La pro­po­si­tion est accueillie d’enthousiasme.

Moins d’un quart d’heure plus tard, un petit coup dis­cret se fait entendre à la porte.

Deux for­mi­dables « Entrez ! » répondent. La porte s’en­tr’ouvre. Un petit bout de nez et des che­veux blonds s’y encadrent et Colette lance à la volée :

— Quand ces mes­sieurs seront tout à fait réveillés, ils vou­dront bien des­cendre. Tout le monde les attend.

Histoire de l'Église raconté aux jeunes
Deux for­mi­dables « Entrez ! » répondent.

La tête dis­pa­raît, la porte se referme, on entend de petits pas cou­rir dans le corridor…

— La mâtine ! dit Ber­nard. C’est pire qu’un feu fol­let. Allez donc attra­per ça ! Des­cen­dons, mais, pour sau­ver ma répu­ta­tion, tu avoue­ras à la famille que, sans mon éner­gie, tu dor­mi­rais encore.

Au salon, les gais bon­jours échan­gés, la jeu­nesse aper­çoit une table cou­verte de livres, cartes, plans, etc. Ber­nard questionne :

— Qu’est-ce que c’est que tout ça ?

Yvon, pen­ché sur la table, répond :

— Tout ça, c’est ce que nous avons pré­pa­ré ce matin, mon oncle et moi, pour faci­li­ter votre séjour ici. Expli­quez, mon oncle.

— Eh bien, voilà.

Il faut d’a­bord bien réa­li­ser, mes enfants, que Rome est le centre de la Chré­tien­té. Il s’a­git de pro­fi­ter de notre séjour ici pour regar­der se dérou­ler devant nous, comme dans un beau film, toutes les époques de l’His­toire de l’É­glise. Ce n’est pas en quelques jours évi­dem­ment que nous pour­rons tout étu­dier. Il y fau­drait des mois. Réflé­chis­sez. Une tra­ver­sée de dix jours vous a per­mis de revivre, en quelque sorte sur place, les Actes des Apôtres et donc l’his­toire de la fon­da­tion de l’É­glise. Il nous reste, pour ter­mi­ner cette pre­mière époque, à étu­dier les mar­tyres de et de et les per­sé­cu­tions. Ce sera le pro­gramme d’aujourd’hui.

Allez cher­cher vos cha­peaux, et en route !

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Petite Histoire de l'Église illustrée .

Temps de lec­ture : 10 minutes

∼∼ IV ∼∼

Colette est res­tée sans regret à bord. Ber­na­dette et Maria­nick sont demeu­rées sur le pont, bien à l’ombre, en train d’es­sayer un nou­veau point de tri­cot très compliqué.

Petit Pierre évo­lue autour d’elles en fai­sant fonc­tion­ner, à grand effort de tapage, un modèle réduit de conduite inté­rieure. Il est si occu­pé, que l’at­ten­tion des tra­vailleuses se concentre de plus en plus sur le fameux tri­cot. Pier­rot s’en rend compte. Il est affreu­se­ment taquin. S’il fai­sait une belle peur à tout le monde en se cachant der­rière ce gros tas de cor­dages ? Que ce serait donc amu­sant de voir la calme Ber­na­dette se déme­ner un peu ! Et mon­sieur Pierre sur­veille les alen­tours. Presque tout le monde est des­cen­du. Le vieux mon­sieur qui fume son cigare, là, à côté, ne le regarde pas, ni la dame anglaise qui lit son jour­nal à tra­vers ses lunettes dorées ; donc, c’est le moment.

Il faut pas­ser tout contre le fau­teuil de Ber­na­dette, mais Pier­rot l’en­tend comp­ter ses points. C’est ras­su­rant. Un petit détour. Ça y est.

Comme un chat, l’en­fant se tapit der­rière le tas de cor­dages, l’œil au guet à tra­vers de petits espaces libres, et attend l’ef­fet produit.

Une ou deux minutes se passent, puis Maria­nick se redresse. Son regard cherche Pier­rot. Elle l’ap­pelle. Pas de réponse.

— Ma Doué ! où est le petit ? Colette, tu jouais avec lui ?

Mais Colette, comme sa sœur aînée, n’a rien vu ; tout de suite c’est l’in­quié­tude qui enva­hit les tri­co­teuses. Ber­na­dette court aux cabines, se deman­dant si le petit impru­dent n’a pas essayé d’y des­cendre. Maria­nick, en cher­chant l’en­fant, répète invo­ca­tions sur invo­ca­tions à la bonne Mère Sainte Anne, se repro­chant amè­re­ment d’a­voir quit­té des yeux le petit.

Lui, du fond de son obser­va­toire, s’a­muse pro­di­gieu­se­ment. Mais papa, aler­té, gagne le pont en quelques enjam­bées. Comme le capi­taine y monte aus­si et s’é­tonne de sa pré­ci­pi­ta­tion, il le met au courant.

C’est un char­mant offi­cier, ce capi­taine. Il est grand, éton­nam­ment mince dans sa vareuse san­glée, et ses yeux ont vite fait de fouiller son navire, dont il connaît les moindres recoins. A peine sur le pont, une lueur amu­sée passe dans son regard. Il va droit aux cor­dages, plonge le bras der­rière et en extrait Pier­rot, soli­de­ment sus­pen­du par le fond de la culotte. Hélas ! des mains du capi­taine, le fond de culotte passe dans celles de papa, qui y applique de maî­tresses claques.

Il est à croire que Pier­rot déchante, et pour long­temps, du plai­sir d’in­quié­ter sa famille ; mais l’in­ci­dent fait sou­rire l’of­fi­cier et le retient auprès du groupe fami­lial, si mali­cieu­se­ment aler­té. On cause.

— J’ai fait ce voyage en pèle­rin avant de l’ac­com­plir tant de fois depuis, comme marin. J’en connais, je crois, tous les détails.

Il vous fau­drait des­cendre à Chypre, mon­sieur, puis à . Ce sont là des sites incom­pa­rables, et tel­le­ment inté­res­sants par ce que nous savons des séjours qu’y fit  !

— Oui. Je vou­drais jus­te­ment que mes enfants pro­fitent de ce voyage pour situer les débuts de l’His­toire de l’É­glise. Aucune étude en effet ne vau­dra sur ce point notre croisière.

Colette ne quitte pas des yeux le com­man­dant, tant elle met d’at­ten­tion à l’é­cou­ter. Il s’en aper­çoit. Char­mé par cette petite fille si simple, il se penche vers elle :

— Tenez, made­moi­selle, regar­dez cette jolie petite carte. Quand nous arri­ve­rons à Sala­mine, il fau­dra pen­ser à saint Paul. Il y a conver­ti le pro­con­sul romain Ser­gius Paulus.

Colette est inti­mi­dée, mais ce grand offi­cier a l’air si bon !

— S’il vous plaît, mon­sieur, un pro­con­sul, qu’est-ce que c’était ?

— Un repré­sen­tant de l’empereur romain, gou­ver­nant en son nom.

Savez-vous que ça n’a pas été facile de le conver­tir. Il y avait là un magi­cien, nom­mé Ély­mas, qui fai­sait l’im­pos­sible pour détruire l’in­fluence de saint Paul. Alors l’ dit à Ély­mas : « Tu es un fils de Satan. Voi­ci que la main de Dieu va s’ap­pe­san­tir sur toi ; aveugle, tu ne ver­ras plus, pour un temps, la lumière du soleil.

— Oh ! mon­sieur. Et c’est arri­vé ? Il n’a plus rien vu ?

— Comme saint Paul l’a­vait dit. Devant ce miracle et cette puni­tion, Ser­gius a com­pris la puis­sance de Dieu et s’est converti.

Colette est tout à fait en confiance. Elle pose le doigt sur la carte et demande :

— Cette autre petite île, c’est Rhodes ?

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Saint Paul, aven­tu­rier de Dieu .

Temps de lec­ture : 14 minutes

XII. CAPTIF A JÉRUSALEM

Chaque année, la Pen­te­côte atti­rait à Jéru­sa­lem des foules, venues de toutes les popu­la­tions juives dis­per­sées dans le monde entier. A la Pen­te­côte de l’an­née 58, Paul était dans la Ville Sainte depuis quelques semaines ; il avait revu les chefs de l’É­glise, leur avait rap­por­té tout ce qu’il avait fait, en tant de lieux, pour le Christ et sa foi. Mais un jour qu’il était sur l’es­pla­nade du Temple, des Juifs d’A­sie le recon­nurent et se mirent à hurler :

— Le voi­ci l’homme qui, par­tout, sou­lève le peuple contre notre sainte doc­trine ! Le voi­là le rebelle ! Il souille le Temple ! A mort ! à mort !

Immé­dia­te­ment, c’est une ruée contre Paul. Sans l’in­ter­ven­tion des légion­naires romains, il serait mas­sa­cré. Le tri­bun Clau­dius Lysias, voyant, du haut de la for­te­resse, l’a­gi­ta­tion de la foule, dégrin­go­la avec des ren­forts : en aper­ce­vant les chla­mydes des troupes, les glaives et les cui­rasses, les plus exci­tés se sen­tirent cal­més. Un ordre sec. Paul est arrê­té, enle­vé, por­té de bras en bras par les sol­dats, tant la foule est pres­sée et menaçante.

Dans le calme de la for­te­resse, le tri­bun inter­roge Paul. Qui est-il ? pour­quoi tout ce bruit ? L’ a beau tâcher d’ex­pli­quer ; c’est bien dif­fi­cile, pour un sol­dat romain, de com­prendre quoi que ce soit à ces dis­cus­sions de Juifs ! Que Paul parle à ses com­pa­triotes et tâche de les cal­mer ! Mais à peine l’a­pôtre a‑t-il pro­non­cé vingt phrases que le tumulte de nou­veau éclate. Exas­pé­ré le tri­bun fait rame­ner Paul dans la for­te­resse et ordonne qu’on lui donne le fouet, pour avoir trou­blé l’ordre public. Mais alors Paul se redresse de toute sa petite taille et fixant sur l’of­fi­cier un regard de feu :

— Est-ce qu’il t’est per­mis de faire fouet­ter un citoyen romain ?

— Tu es citoyen romain ? répon­dit le mili­taire se sen­tant interloqué.

— Oui.

— Beau titre ! Moi, j’ai dû l’a­che­ter très cher.

— Moi, je l’ai de naissance.

Du coup, Lysias trai­ta son cap­tif avec égards. Il le gar­da en pri­son, en atten­dant que ses supé­rieurs lui disent ce qu’il devait faire, mais sans le mal­trai­ter. La situa­tion est néan­moins inquié­tante. Autour de la for­te­resse, la foule hurle et réclame sa mort. Que le tri­bun prenne peur et qu’il l’a­ban­donne à la furie, il sera mas­sa­cré. Plus grave encore, un neveu de l’A­pôtre qui habi­tait Jéru­sa­lem, apprit qu’un com­plot se pré­pa­rait pour assas­si­ner Paul un jour où il serait conduit de la pri­son à la for­te­resse de Lysias. Mais ce der­nier, aver­ti, prit la déci­sion de faire par­tir au plus vite son prisonnier.

Soli­de­ment pro­té­gé par une escorte, Paul fut conduit à Césa­rée, le port luxueux où rési­dait le plus haut fonc­tion­naire romain, le Pro­cu­ra­teur. Celui-ci l’in­ter­ro­gea lon­gue­ment, avec sym­pa­thie, lui posant des ques­tions sur le Christ et sa doc­trine. Et Paul, cou­ra­geux comme tou­jours, lui par­la avec la plus grande fran­chise, lui repro­chant ouver­te­ment les péchés nom­breux et publics qu’il avait com­mis dans sa vie. Seule­ment, le Pro­cu­ra­teur ne se déci­dait pas à juger l’A­pôtre, à le condam­ner ou à le libé­rer. Il savait bien que Paul n’a­vait rien fait qui méri­tât un châ­ti­ment ; mais, en le relâ­chant, le Romain redou­tait de pro­vo­quer de nou­veau des bagarres. Et le temps passait.

Saint Paul devant le Procurateur de Césarée - récit tiré des évangiles

Alors Paul déci­da d’employer un grand moyen. Tous les citoyens romains avaient le droit abso­lu, quand ils étaient arrê­tés, de faire appel à l’Em­pe­reur. En ce cas, ils devaient immé­dia­te­ment être tra­duits devant des tri­bu­naux spé­ciaux, nom­més pour exa­mi­ner de tels cas. C’é­tait « l’ap­pel à César ». Un jour donc, Paul deman­da à être conduit devant le Pro­cu­ra­teur, et lui dit :

— J’en appelle à César !

— Tu en as appe­lé à César, tu seras conduit à César.