Étiquette : <span>Purgatoire</span>

| Ouvrage : Les amis des Saints .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Prier pour les fidèles défunt

La sainte com­mu­nion secourt admi­ra­ble­ment les âmes du . Le véné­rable Louis de Blois rap­porte dans un de ses livres, qu’un dévot ser­vi­teur de Dieu fut visi­té par une âme du pur­ga­toire, qui lui fit voir tout ce qu’elle souf­frait. Elle était punie pour avoir reçu la sainte com­mu­nion avec tié­deur. En puni­tion, Dieu lui avait ména­gé le sup­plice d’un feu dévo­rant, qui la consu­mait. « Je vous conjure donc, dit-elle, vous qui avez été mon ami, de com­mu­nier pour moi avec toute la fer­veur dont vous êtes capable ; j’es­père que cela suf­fi­ra pour ma déli­vrance ». Celui-ci s’empressa de le faire. L’âme lui appa­rut de nou­veau, brillante d’un incom­pa­rable éclat, heu­reuse et pleine de recon­nais­sance. « Enfin, lui dit-elle, grâce à vous, je vois donc face à face mon ado­rable Maître », et elle s’en­vo­la au ciel. Saint Bona­ven­ture dit que la cha­ri­té devrait nous por­ter à com­mu­nier pour les défunts, parce qu’il n’y a rien de plus effi­cace pour leur repos éter­nel. Prions donc sans cesse pour eux et ils nous ren­dront au cen­tuple le bien que nous leur aurons fait.

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Caté : histoire pour la ToussainDans le sen­tier, blanc de givre, Jean rit tout seul : il se rap­pelle l’his­toire du couteau !

L’an der­nier, pen­dant sa rou­geole, il a deman­dé qu’on lui raconte une his­toire, et grand-père avait com­men­cé, sur un ton à faire fris­son­ner tous les braves :

« C’é­tait le soir. À la lueur d’une chan­delle, un homme allait à pas de loup dans la maison… »

Jean rete­nait son souffle : « Mon Dieu ! qu’al­lait-il advenir ?

- Sou­dain, annon­ça grand-père avec un geste épou­van­table, il prit un grand couteau… »

Ter­ri­fié, Jean dis­pa­rut sous ses couvertures…

Et l’aïeul ache­va, après un petit silence :

« …Il prit un grand cou­teau et… éten­dit du beurre sur son pain. »

Quel fou rire, ce soir-là !… Et quel suc­cès lors­qu’il répé­ta l’his­toire à ses camarades !

Pauvre grand-père, si gen­til ! Il fabri­quait arba­lètes et cha­riots, et jamais ne se fâchait lorsque Jean avait cas­sé une roue ou per­du toutes ses flèches…

Hélas ! grand-père n’est plus ici : voi­là trois semaines qu’il est par­ti chez le Bon Dieu. Jean ne met plus son pull rouge qu’il aimait bien ; Marie-Claire lui en a tri­co­té un blanc, « parce qu’on est en deuil » a‑t-elle dit.

C’est triste, la . Le jour de l’en­ter­re­ment, maman et Marie-Claire pleu­raient der­rière un grand voile noir, et papa avait une pauvre figure triste, triste… Jean aus­si avait du cha­grin : tout ce noir et ces larmes, et cette odeur de mort lui gla­çaient le cœur… Pen­dant l’en­ter­re­ment, il pleu­rait si fort que Marie-Claire vint s’as­seoir auprès de lui pour le conso­ler. Elle a dit beau­coup de choses qui le ber­çaient, mais il n’en a rete­nu qu’une : grand-père est au et il faut prier pour qu’il entre vite au ciel. Alors, au lieu de pleu­rer, il a réci­té son cha­pe­let, du mieux qu’il a pu ; puis il a dit à la Sainte Vierge :

« Arran­gez-vous avec le Bon Dieu, Maman du Ciel, pour que grand-père quitte vite vite le purgatoire. »

Puis à Jésus pré­sent au tabernacle :

« Mon cher Jésus, votre Maman va Vous deman­der quelque chose : Vous lui obéi­rez, n’est-ce pas ? »

***

Seul dans le sen­tier, blanc de givre, Jean rumine ces choses tristes.