La sainte communion secourt admirablement les âmes du purgatoire. Le vénérable Louis de Blois rapporte dans un de ses livres, qu’un dévot serviteur de Dieu fut visité par une âme du purgatoire, qui lui fit voir tout ce qu’elle souffrait. Elle était punie pour avoir reçu la sainte communion avec tiédeur. En punition, Dieu lui avait ménagé le supplice d’un feu dévorant, qui la consumait. « Je vous conjure donc, dit-elle, vous qui avez été mon ami, de communier pour moi avec toute la ferveur dont vous êtes capable ; j’espère que cela suffira pour ma délivrance ». Celui-ci s’empressa de le faire. L’âme lui apparut de nouveau, brillante d’un incomparable éclat, heureuse et pleine de reconnaissance. « Enfin, lui dit-elle, grâce à vous, je vois donc face à face mon adorable Maître », et elle s’envola au ciel. Saint Bonaventure dit que la charité devrait nous porter à communier pour les défunts, parce qu’il n’y a rien de plus efficace pour leur repos éternel. Prions donc sans cesse pour eux et ils nous rendront au centuple le bien que nous leur aurons fait.
Les peines de cette vie, légères ou graves, ne devraient pas nous abattre, parce qu’elles ne durent pas assez longtemps. Mais on ne peut en dire autant de celles du purgatoire, qui unissent la durée à l’intensité ; là, les heures paraissent des années. « Oui, dit Thomas à Kempis, une seule heure en purgatoire paraîtra plus longue que cent ans des pires pénitences d’ici-bas ». Nous lisons, dans les annales des pères Capucins, une histoire terrible sur ce sujet. Le P. Hippolyte de Scalvo, grand serviteur de Dieu, était animé d’un zèle très ardent pour la délivrance des âmes du purgatoire. Il priait et se mortifiait pour elles, et souvent, il prêchait en leur faveur, afin d’exciter les fidèles à faire comme lui. Il se levait de grand matin, afin de réciter l’office des Morts à leur intention. Toutes ses actions de la journée étaient aussi faites pour leur soulagement. Cependant, il était loin de se figurer les tourments de l’autre vie aussi terribles qu’ils le sont. Ce qui lui arriva bientôt, lui donna à cet égard, une effrayante lumière.
Il fut envoyé en Flandre pour établir quelques maisons de Capucins. Parmi les religieux de ces maisons, il y en avait un qui avançait à grands pas dans le chemin de la vertu, lorsqu’il fut pris d’une maladie subite qui le conduisit rapidement au tombeau.
La nuit suivante, le R Hippolyte resta à prier dans l’église, après l’office des Matines. Tout à coup, il voit paraître devant lui le défunt, sous la forme d’un fantôme environné de feu et de flammes horribles, qui étaient à la fois ténèbres et lumière ordinaire au feu. Le spectre s’accusa à son supérieur, avec mille gémissements, d’une faute légère qu’il avait commise. « Donnez-moi, dit-il, la pénitence que vous voudrez, avec votre bénédiction, afin de me délivrer de ce manquement, pour lequel je souffre tant dans le purgatoire ». Le supérieur resta comme pétrifié. Telle fut sa terreur, en face de cette apparition, que, pour y échapper plus vite, il répondit précipitamment : « Autant que je le puis, je vous absous et vous bénis. Quant à la pénitence, puisque vous m’assurez que j’ai aussi le pouvoir de vous la donner, vous resterez en purgatoire, jusqu’à l’office de Prime, à huit heures, ce matin ». En se limitant à ces quelques heures, le saint homme s’imaginait faire acte de grande indulgence. Ce ne fut pas l’avis du mort ; car, à cette réponse, il témoigna une sorte de désespoir, comme si la foudre l’eût frappé : il courait dans l’église en criant : « Ô cœur sans pitié ! Ô père qui n’avez point de pitié pour un cœur si affligé ! Quoi ! punir si terriblement une faute que, durant ma vie, vous auriez jugée digne d’une très légère pénitence Vous ignorez donc l’atrocité des supplices du purgatoire ! Ô cœur sans compassion » Et la vision disparut.
Le supérieur, sentant ses cheveux se dresser sur sa tête était rempli de regret et de crainte. Il cherchait un moyen de revenir sur sa sentence, et ne savait à quoi se résoudre, lorsque Dieu lui inspira une pensée, celle de sonner la cloche et d’appeler les religieux à l’église. Quand ils furent rassemblés, il leur raconte vite ce qui lui était arrivé et on commença aussitôt l’office de Prime, en sorte que le défunt fut aussitôt délivré. Pendant les vingt ans que vécut encore ce supérieur, ce souvenir ne s’effaça pas de sa mémoire, et il répétait, dans ses sermons, cette parole de saint Anselme : « Après la mort, la moindre peine qui nous attend au purgatoire, est beaucoup plus grande que tout ce qu’on peut concevoir ici-bas ». Et dire qu’on ne songe pas à ce si terrible purgatoire, et qu’on vit comme s’il n’y en avait pas. Que de supplices on se prépare ! Quelle cruauté nous avons pour nous-mêmes ! Combien nous le regretterons, à la mort !
Des indulgences pour les défunts
Le début du mois de novembre est très riche en indulgences pour les défunts. Voici les concessions accordées :
- Le 2 novembre : les fidèles qui, s’étant confessés (dans les 8 jours avant ou après) et ayant communié, visitent une église ou un oratoire public et y prient pour les défunts, gagnent une indulgence plénière applicable seulement aux âmes du Purgatoire. (Condition supplémentaire : réciter aux intentions du Pape un Notre Père et un Je crois en Dieu)
- Du 1e au 9 novembre : Les fidèles peuvent gagner, chaque jour et une fois par jour, une indulgence plénière applicable aux âmes du Purgatoire en visitant un cimetière et en priant pour les défunts.
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