Étiquette : <span>Persécution</span>

Auteur : Goldie, Agnès | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 20 minutes

« Hé ! Gamin, d’où viens-tu ? demande un chef de la police à un gar­çon de 11 ans qui sort de la mai­son des Sœurs.

— Je viens d’al­ler apprendre mon catéchisme.

II y aura encore l’Église Catholique en Chine !
« II y aura encore l’Église Catho­lique en Chine ! »

— Ton caté­chisme ! Pas la peine ! Bien­tôt il n’y aura plus en Chine ni Sœurs, ni Pères, ni Église Catholique.

Et le petit chré­tien de répondre magnifiquement :

— Mais moi, je suis chez moi en Chine ! Je res­te­rai en Chine ! Et comme je suis chré­tien, bap­ti­sé, catho­lique, il y aura encore l’É­glise Catho­lique en Chine ! ! »

Bra­vo petit Chinois !

Les fillettes ne sont pas moins intré­pides. Celle-ci, dix ans, fait par­tie de la Légion de Marie.

« Tu vas signer contre la Légion de Marie.

— Jamais !

— Tu signeras !

— Met­tez-moi en pri­son si vous vou­lez ; je ne signe­rai pas !

— Si tu vas en pri­son, on te cou­pe­ra la tête.

— Cou­pez-moi la tête ; je ne signe­rai pas ! »

Cette fois, c’est une maman de six enfants, dont le mari, méde­cin, est depuis plus d’un an en pri­son comme chef de l’Ac­tion Catholique :

« Une bonne nou­velle. Nous allons relâ­cher votre mari ; il a enfin signé… une petite for­ma­li­té toute simple… Signez vous aus­si et dès que vous aurez signé, votre mari sera relâ­ché. » (Signa­ture qui équi­va­lait à une renon­cia­tion à la foi chrétienne.)

La femme se lève, regarde les hommes et fer­me­ment leur dit :

« Vous men­tez ! Je connais mon mari ; il n’a cer­tai­ne­ment pas signé. S’il le fai­sait et était libé­ré, j’i­rais prendre sa place ! »

Ce n’é­tait qu’une ruse. Il n’a­vait pas du tout signé.

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Légende dorée de mes filleuls .

Temps de lec­ture : 14 minutes

— Non, je ne tra­hi­rai pas le ser­ment de mon bap­tême ! Non, je n’ac­cep­te­rai pas de reve­nir aux idoles, aux fétiches ! Non, non… je pré­fère mourir !

À quel moment de l’his­toire sommes-nous donc ? À Rome, à l’é­poque des grandes per­sé­cu­tions, et cette jeune voix qui pro­clame ain­si sa foi, est-ce celle d’un frère de sainte Agnès, de sainte Blan­dine ; celle d’un mar­tyr du IIIe ou du IVe siècle ? Nul­le­ment, nous sommes en plein XIXe siècle. Il y a envi­ron soixante-cinq ans. Et où donc ? Regardez.

Les martyrs OugandaisLes jeunes enfants sont noirs, abso­lu­ment noirs, oui de jeunes nègres de qua­torze ou quinze ans. Ali­gnés les uns à côté des autres, une qua­ran­taine, ils sont enfer­més dans des cages en bam­bous ; leur cou est pris dans une fourche et de lourdes pièces de bois leur empri­sonnent un pied et un poi­gnet. Devant eux s’a­gitent des sortes de monstres gro­tesques et hor­ribles en grand nombre ; le visage enduit d’ar­gile rouge, zébré de traî­nées de suie, la tête héris­sée de plumes, des peaux de bêtes atta­chées autour des reins, un col­lier d’os­se­ments bat­tant sur la poi­trine et des gre­lots tin­tant à leurs che­villes, ce sont des sor­ciers. Mais leurs ges­ti­cu­la­tions menaçantes,leurs cris, leurs chants sau­vages, pas plus que les pré­pa­ra­tifs du grand bûcher qu’on élève non loin de là, rien ne peut faire flé­chir le cou­rage de ces jeunes héros du Christ.

Ils mour­ront tous, sans un moment de fai­blesse, sans qu’un seul aban­donne la foi et tra­hisse. Cette his­toire des petits mar­tyrs de l’Ou­gan­da est un des plus beaux cha­pitres de toute la grande his­toire de l’Église… Écoutez-la !

* * *

L’im­mense conti­nent noir, l’A­frique, a été péné­tré par le Chris­tia­nisme sur­tout depuis un siècle… Et cette péné­tra­tion a été l’œuvre d’hommes admi­rables, les Mis­sion­naires, prêtres et moines d’un dévoue­ment sans trêve, d’un cou­rage à toute épreuve, d’une mer­veilleuse bon­té. Aus­si braves quand il s’a­git d’al­ler, en des pays hos­tiles, par­mi des peuples encore sau­vages, pour y semer la bonne parole du Christ, l’Évangile, que patients et bons orga­ni­sa­teurs quand il s’a­git ensuite de vivre au milieu des noirs, pour leur appor­ter non seule­ment l’en­sei­gne­ment chré­tien, mais toutes sortes de secours, les mis­sion­naires ont été, dans toute l’A­frique, de véri­tables conqué­rants paci­fiques qui, sans armes, ont gagné à la civi­li­sa­tion des espaces géants. Aujourd’­hui, il n’est contrée si loin­taine, si per­due, qui n’ait ses Mis­sion­naires. Au Père, les indi­gènes viennent deman­der tout : un conseil, un médi­ca­ment, une pro­tec­tion. Si l’Église a désor­mais des mil­liers de fidèles dans le conti­nent noir, c’est aux Mis­sion­naires que ce grand suc­cès est dû.

Cardinal Lavigerie fondateur des Pères Blancs, missionnairesPar­mi ceux qui ont par­ti­ci­pé le mieux à cette grande tâche se trouvent au pre­mier rang les Pères Blancs. Ils ont été fon­dés par un homme de génie, le Car­di­nal Lavi­ge­rie, tout exprès pour vivre la même vie que les indi­gènes, s’ha­billant comme eux, par­lant leur langue, aidés aus­si par les Sœurs Blanches qui, vivant de la même façon, s’oc­cupent spé­cia­le­ment des femmes et des enfants. « II y a là-bas cent mil­lions d’êtres humains qui attendent le Christ ; je veux les don­ner à Lui ! » s’é­tait écrié un jour Lavi­ge­rie devant le Pape Pie IX. Et, fidèles à cette pro­messe, Pères blancs et Sœurs blanches n’ont pas ces­sé, depuis lors, de tra­vailler à sa réalisation.

Vers 1880, les Pères blancs avaient péné­tré dans l’Ou­gan­da. Savez-vous où se trouve, sur la carte d’A­frique, ce pays ? Regar­dez au sud du Sou­dan et de l’Éthiopie, c’est-à-dire à l’est du conti­nent. Là s’é­tend un immense pla­teau, grand à peu près comme la France, que domine la puis­sante masse du vol­can Elgon. Une magni­fique nappe d’eau, le lac Vic­to­ria, — si vaste qu’il s’y pro­duit de petites marées,— en occupe le sud, et c’est de ce lac que sort une des deux rivières qui, en s’u­nis­sant, vont for­mer le Nil. Ce haut pla­teau, où le cli­mat est frais, où les pluies sont suf­fi­santes sans être exces­sives, ne manque pas de richesses : bana­niers, épices, café, maïs, sor­gho, bœufs et mou­tons y font vivre à l’aise une popu­la­tion qui se déve­loppe. Cette popu­la­tion est for­mée de nègres ; des nègres intel­li­gents, tra­vailleurs, qu’on appelle « bantous ».

Comme la presque tota­li­té des nègres d’A­frique, les ban­tous de l’Ou­gan­da étaient

Auteur : Falaise, Claude | Ouvrage : Et maintenant une histoire I .

Temps de lec­ture : 7 minutes

Fuir les persécutions - Sacrement de confirmation - la nuitIl y avait vingt minutes que Sonia ram­pait. Ses épaules étaient main­te­nant dou­lou­reuses, ses genoux et ses coudes en sang. Elle s’arrêta une minute pour res­pi­rer, mais le fit sans ouvrir la bouche pour que son souffle pré­ci­pi­té ne fit pas de bruit. Cepen­dant, elle ne per­mit à son oreille, ten­due vers l’é­pais­seur de la nuit, nul répit : une minute d’i­nat­ten­tion pou­vait les perdre, elle et Michki.

Tout à coup, la lune sor­tit de der­rière un nuage comme un bal­lon du fou­lard appa­rem­ment vide d’un pres­ti­di­gi­ta­teur. Alors la fillette tres­saillit : à moins de vingt mètres d’elle sur un talus natu­rel, un homme était assis. Du moins la sil­houette mas­sive et floue pou­vait-elle être prise pour celle d’un homme.

« Mère de Dieu, protège-nous ! »

D’une main un peu ner­veuse, Sonia tira sur la ficelle qui la liait au bras de son frère, apla­ti comme elle dans les herbes, quelques pas en arrière. Le coup était net, unique. Le petit bon­homme n’eut pas besoin de comp­ter : cela vou­lait dire : « dan­ger ». C’é­tait la pre­mière fois, depuis leur départ, que sa jeune guide lui pas­sait un tel mes­sage. Cha­cun des pré­cé­dents l’a­vait inuti­le­ment ému, le temps entre le pre­mier et le second coup lui ayant paru chaque fois une éter­ni­té. Cette fois-ci il ne s’é­tait, au début, pas trop inquié­té. Mais quand il eut com­pris que la ficelle ne sau­te­rait pas de nou­veau sur son bras, il sai­sit que le moment de leur des­tin avait sonné.

« Mère divine, pro­tège-nous ! », mur­mu­ra, comme l’a­vait fait celui de Sonia, le cœur du petit Ukrainien.