Dans la salle basse, le vieux fermier soupire, sa femme pleure, ses enfants n’osent souffler mot.
« S’il faut passer Pâques comme ça…
— Chut… Si les « bleus » t’entendaient… »
L’ombre de la guillotine rappelle la prudence nécessaire les espions de la Convention sont partout, le moindre regret accordé au Roi ou à la religion peut mener à la prison et à la mort… Les prêtres sont déportés, les églises closes ou profanées, les cloches envoyées à la fonderie. Pour la première fois, on va passer Pâques sans carillon, sans messe, sans Hostie… et celui qui serait pris à s’endimancher ou à observer le repos serait accusé d’incivisme, condamné pour fanatisme… Sur tous les foyers de la chrétienne Vendée plane la même désolation…
Mais un petit gars, fier et grave, trotte par les chemins détrempés, heurte les portes, murmure quelques mots et poursuit sa course ; ainsi va, de bouche à oreille, le mystérieux message :
« Cette nuit, à la Clairière-aux-Biches… »
Et, la nuit venue, des ombres silencieuses se glissent sans lanterne vers