Étiquette : <span>Dominus vobiscum</span>

Auteur : Roguet, A.-M., O.P. | Ouvrage : Jacques et Françoise découvrent la messe .

Temps de lec­ture : 8 minutes

Jacques — J’ai bien réflé­chi, mon Père, à ce que vous nous avez expli­qué hier. Mais, si le prêtre repré­sente Jésus-Christ, l’, qu’est-ce qu’il représente ?

Fran­çoise — Rien du tout ! La preuve c’est qu’on s’en passe très bien. Quand tu ne te réveilles pas pour la , c’est madame Gou­pil, la sacris­tine, qui dit les réponses et qui agite la sonnette.

Jacques — Peut-être. Mais moi, je mets une sou­tane rouge et un sur­plis. Et puis je trans­porte le mis­sel, je pré­sente les burettes, et vous, les femmes, vous ne pou­vez pas le faire !

Le Père — L’en­fant de chœur, ou plus exac­te­ment l’, repré­sente le peuple de Dieu. Le prêtre n’a pas le droit de célé­brer la messe tout seul. La messe c’est l’af­faire du prêtre et, avec lui, de tout le peuple chrétien.

Fran­çoise — Pour­quoi ? Est-ce que Jésus-Christ n’é­tait pas tout seul sur la croix ?

Le sacrifice de l’unité

Le Père — C’est bien vrai ! Mais pour­quoi est-il mort sur la croix ? Il nous l’a dit : « pour ras­sem­bler tous les enfants de Dieu dis­per­sés ». Par son sacri­fice du Cal­vaire il les a réunis en un seul Corps, son Corps, ce qu’on appelle l’É­glise. C’est pour­quoi, depuis qu’il est mort — et res­sus­ci­té —, Jésus ne peut plus offrir son sacri­fice tout seul. Son sacri­fice est en même temps celui de l’É­glise, qui l’offre avec lui.

Coloriage - Explications du role du Servant de messe ou servant d'autelEn outre, c’est bien vrai que le prêtre en célé­brant la messe repré­sente le sacri­fice du Cal­vaire, mais il fait ce que Jésus a fait à la Cène. C’est après la Cène qu’il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi. » Et à la Cène, Jésus n’é­tait pas tout seul. Il a pré­sen­té le pain et le vin à ses Apôtres en disant : « Pre­nez et man­gez-en tous… Pre­nez et buvez-en tous. »

Jacques — Alors, quand je sers la messe, je dois offrir le pain et le vin avec le prêtre ?

Le Père — Le prêtre est seul à prendre le pain et le calice dans ses mains, mais tous les chré­tiens doivent offrir avec lui, dans leur cœur. C’est pour cela que le prêtre se tourne si sou­vent vers les fidèles, les inter­pelle, leur dit : .

Jacques — Et je réponds : Et cum spi­ri­tu tuo.

Fran­çoise — Quand tu es seul. Mais quand nous sommes là, nous le disons aussi.

Le Père — Et vous avez rai­son. Même si on ne sait pas le sens de ces paroles il est impor­tant de les dire, pour mon­trer qu’on s’u­nit au prêtre.

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : À la découverte de la liturgie avec Bernard et Colette .

Temps de lec­ture : 18 minutes

Chapitre XVIII


Comme Yvon ces­sait de par­ler, un vol de ramiers pas­sa. Un ins­tant, le petit groupe le suit des yeux. Toute voi­sine, une bat­teuse fait entendre son ron­fle­ment, cou­pé de temps à autre d’un bref appel, ou domi­né d’une belle voix jeune qui chante à tue-tête un refrain du pays.

Un tel charme, pai­sible et fort, émane de ces choses, que, d’ins­tinct, per­sonne ne songe à le rompre.

C’est Yvon qui secoue son propre rêve pour dire :

— On « bat » chez le père Pierre ; vous écou­tez comme moi. Son­gez-vous à ce blé doré, de chez nous, dont on se ser­vi­ra quelque jour pour faire du pain ?

Blé pur pour fabriquer les hosties— Oh ! dit Colette, je sais ce que tu vas dire. On fera aus­si, avec le blé, le pain pour les hos­ties, mais avec une farine bien choi­sie, par res­pect, et sans y mêler de levure. Te sou­viens-tu, quand nous étions petits, nous allions tous chez le père Jacques choi­sir le sac de grains qu’il donne pour cela, chaque année, à M. le Curé : un beau sac, mis de côté entre cent autres, et dont il est si fier.

— Il a de la chance, mur­mure sim­ple­ment Nono.

— Oui, inter­rompt petit Pierre, et papa aus­si. Car, lui, il donne sa meilleure bar­rique de vin, et c’est lui tout seul, quand il est là, qui s’oc­cupe de cette bar­rique avec le père Pierre, pour être sûr que le vin soit pur.

— Com­ment pur ? réclame Nono. Le vin est tou­jours pur.

— Ah ! non, alors ! Papa dit qu’il y a des gens qui mettent un tas de sale­tés dedans, et puis, en plus, de l’eau et du sucre.

Yvon pré­cise :

— En effet, pour le Saint Sacri­fice, le vin doit être natu­rel sans avoir subi aucun mélange. Mais ne nous attar­dons pas trop, mes petits. Je vou­drais reprendre avec ordre notre étude.
Il faut d’a­bord, pour plus de clar­té, que je vous dise ceci : nous avons par­lé de ce qui pré­cède la . Main­te­nant, com­pre­nez bien que le Saint Sacri­fice pro­pre­ment dit ne com­mence pas encore tout de suite. Il y a l’Intro­duc­tion ou pré­lude de la Messe, qui nous entrai­ne­ra jus­qu’au , puis encore l’A­vant-Messe ou , qui se ter­mine par le .