Le beau rameau de buis

| Ouvrage : La semaine de Suzette .

Temps de lec­ture : 4 minutes
Vivette se rend à la procession des Rameaux

C’é­tait le plus beau , celui de la petite Vivette, un rameau char­gé de jouets et de bon­bons, sui­vant la cou­tume du pays. Et Vivette, bien qu’elle le trou­vât lourd à por­ter, en était très fière, Elle fai­sait « sa glo­rieuse », comme disait son père, et se réjouis­sait fort à l’i­dée de l’ef­fet qu’elle pro­dui­rait tout à l’heure à l’église…

L'ange gardien lutte contre l'orgueil de la petite fille

…lors de la béné­dic­tion des rameaux. Mais voi­là que le bon de Vivette, qui se tenait tout près d’elle, fut très pei­né par ce sen­ti­ment d’. Il essaya bien de souf­fler à la petite fille que ce n’é­tait vrai­ment pas joli d’al­ler voir le Bon Dieu en pen­sant seule­ment à écla­bous­ser ses com­pagnes de sa richesse.

La fillette rencontre un pauvre

Mais Vivette ne vou­lait rien entendre. Elle met­tait tous ses soins à pro­té­ger son beau rameau, et juchée sur Cadou, le petit âne qui l’emporte à la messe, elle contemple cette mer­veille, Tiens, Cadou s’ar­rête. Qu’y a‑t-il ? Un pauvre petit gar­çon tout dégue­nillé et l’air bien misé­rable est là, sur le bord de la route. Tous deux, le bon ange et Vivette le regardent.

Vivette donne son beau rameau

Vivette inter­roge. Le petit raconte ses mal­heurs. Et voi­ci, spon­ta­né, le geste magni­fique qui fait joindre les mains de l’ange : « Tiens, dit Vivette, prends mon rameau, et viens le faire bénir. » Mais quoi ! le petit gar­çon refuse. « Il est trop beau, dit-il. Ce n’est pas pour moi. Qu’en ferais-je ? Un peu d’argent pour soi­gner ma maman ferait mieux mon affaire. »

la fillette donne de l'argent au pauvre

Vivette est per­plexe, le bon ange anxieux. Cadou, rési­gné, attend. Le petit gar­çon aus­si. Mais voi­là qu’une petite voi­ture traî­née par un poney shet­land arrive à grande allure, por­tant Jean et Claude, « les petits mes­sieurs du châ­teau », ain­si qu’on les nomme. « Oh ! Vivette ! ton rameau, comme il est beau ! Plus beau que le nôtre. Tu as bien de la chance. »

L'ange gardien est fière de la générosité de l'enfant

Vivette sai­sit l’oc­ca­sion : « Le vou­lez-vous ? Il est à vendre — À vendre ? — Oui, il n’est pas encore béni. — Oui, oui, ache­tons-le ! » crie Claude. Le prix fait, voi­là que Vivette reçoit de belles pièces qu’elle donne au petit pauvre.

Et Vivette, qui ne pré­sente à la béné­dic­tion qu’un simple rameau de cueilli en tra­ver­sant le bois, en fut encore plus « glo­rieuse » que du pre­mier. L’ange gar­dien était tout heu­reux de la bonne action de Vivette.

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