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Ouvrage : La revue des saints

Vierge et martyre à Nicomédie (+235)

Fête le 4 décembre.

SAINTE Barbe (Bar­ba­ra, dans les langues orien­tales Var­va­ra) n’ac­com­plit sur terre qu’une bien courte mis­sion, car elle avait à peine seize ans quand, vrai­sem­bla­ble­ment en 235, elle fut mar­ty­ri­sée. Elle n’en jouit pas moins, dans la suite des siècles, d’une immense, d’une mer­veilleuse popu­la­ri­té, et elle est encore l’ob­jet d’une dévo­tion universelle.

Origine illustre de sainte Barbe.

En dépit de cer­taines com­pé­ti­tions, il paraît dif­fi­cile de ne pas admettre que sainte Barbe naquit, vécut, et fut mise à mort à Nico­mé­die, capi­tale de la Bithy­nie (aujourd’­hui Ismidt, en Tur­quie d’A­sie), bien plu­tôt qu’à Hélio­po­lis d’É­gypte (ou de Syrie) et, sur­tout, qu’en Toscane.

Les docu­ments les plus auto­ri­sés la pro­clament issue d’une tige royale. D’a­près un Mis­sel du Mans et le Bré­viaire de la col­lé­giale de Beaune, elle des­cen­dait, comme Marie et Jésus, de la race de Jes­sé, et, selon une chro­nique des Char­treux de Cologne, sa mère était la fille aînée d’une Romaine, Repé, et de Théo­phile, fils de Mar­cel­lus, fils lui-même d’A­gap, un roi qui, au temps de la ruine de Jéru­sa­lem par Ves­pa­sien et Titus, avait épou­sé Esther, jeune Juive d’une grande beauté.

Quant à son père, Dios­core (en grec, fils de Jupi­ter), c’é­tait un riche satrape, païen très ardent, com­plè­te­ment inféo­dé à l’empereur Maxi­min, le per­sé­cu­teur. Aus­si, doit-on tenir pour fan­tai­siste l’é­pi­sode gra­vé sur une image ancienne de Confré­rie avec cette légende : « Sainte Barbe est donée à une nou­risse chrestienne. »

Les auteurs dépeignent Barbe comme une ado­les­cente aux che­veux blonds, joi­gnant tous les charmes phy­siques à tous les dons de l’esprit.

Barbe devient chrétienne.

Dési­reux qu’elle ne fit pas trop vite son choix par­mi les sei­gneurs qui convoi­taient sa main et vou­lant la sous­traire au pro­sé­ly­tisme des chré­tiens, Dios­core séques­tra sa fille dans un châ­teau fort pour­vu, d’ailleurs, de tout le luxe que com­por­tait sa haute condi­tion. Il y ajou­ta une pis­cine dont il sui­vit la construc­tion avec un soin jaloux, fixant lui-même l’o­rien­ta­tion des deux fenêtres qui devaient l’éclairer.

En outre, pour culti­ver les brillantes qua­li­tés intel­lec­tuelles qui flat­taient sa vani­té pater­nelle, il assu­ra à Barbe les leçons des maîtres les plus répu­tés, qui lui firent étu­dier les poètes, les ora­teurs et les philosophes.

L’es­prit péné­trant de l’a­do­les­cente fut frap­pé de l’ab­sur­di­té des ensei­gne­ments du paga­nisme sur la plu­ra­li­té des dieux et dis­tin­gua très vite, par­mi ces gros­sières erreurs, les véri­tés fon­da­men­tales des tra­di­tions pri­mi­tives, qui l’é­le­vèrent à la notion d’un Dieu unique et sou­ve­rain. Consciente de l’i­na­ni­té de tout ce dont on l’en­tou­rait, Barbe se refu­sa à s’in­cli­ner plus long­temps devant les divi­ni­tés dont on lui van­tait la puis­sance, et, pres­sée par sa foi nais­sante, elle trou­va le moyen de faire par­ve­nir au célèbre Ori­gène un mes­sage pour le sup­plier de venir la fortifier.

Impa­tiem­ment atten­due, la réponse du grand doc­teur d’A­lexan­drie fut appor­tée par un de ses dis­ciples, qui fut reçu avec les plus grands égards et par­vint à pré­pa­rer la néo­phyte au bap­tême sans être inquié­té par l’en­tou­rage de celle-ci, car on le consi­dé­ra comme un méde­cin appe­lé de l’é­tran­ger pour lui don­ner des soins.

Une tra­di­tion res­pec­table veut que ce sacre­ment ait été admi­nis­tré à Barbe avec un concours de cir­cons­tances mira­cu­leuses. Tan­dis qu’elle était en prières, deman­dant à être puri­fiée de ses fautes, une source abon­dante aurait jailli devant elle, se divi­sant en quatre par­ties avec la forme d’une croix. Saint Jean-Bap­tiste lui aurait alors appa­ru et l’au­rait bap­ti­sée, comme il fit autre­fois pour les Juifs dans les eaux du Jour­dain. Puis, Jésus-Christ l’au­rait favo­ri­sée de sa pré­sence, lui pré­sen­tant une palme et un anneau d’or et lui disant : « Je viens au nom de mon Père vous prendre pour mon épouse. » 

Plu­sieurs de ceux que leur foi condui­sit à cette source y trou­vèrent, dit-on, la gué­ri­son de leurs maux.

Dios­core était au loin, ayant été char­gé par l’empereur du com­man­de­ment d’une impor­tante expé­di­tion mili­taire. La nou­velle chré­tienne put à son aise mani­fes­ter son mépris pour les faux dieux en ren­ver­sant et en bri­sant les idoles qui peu­plaient sa demeure. Elle attes­ta la viva­ci­té de ses croyances en tra­çant du pouce de sa main droite le signe de la croix sur une colonne de marbre où s’en serait conser­vée l’empreinte, tan­dis que la marque de son pied droit res­tait visible sur une dalle. Dans son enthou­siasme pour la Sainte Tri­ni­té, elle contrai­gnit même, affirme-t-on, les ouvriers à per­cer dans la muraille de sa pis­cine une troi­sième fenêtre.

En même temps, elle s’a­don­nait à toutes les pra­tiques de la charité.

Le martyre.

Au retour de son expé­di­tion, Dios­core s’in­quié­ta de ces bou­le­ver­se­ments. Il apprit que tout s’é­tait fait par l’ordre de sa fille qu’il som­ma de lui expli­quer sa conduite. Celle-ci en prit occa­sion pour s’af­fir­mer chré­tienne ; pour lui expo­ser avec une cou­ra­geuse fran­chise la vani­té du paga­nisme ; pour lui dire la subli­mi­té des mys­tères de la reli­gion qu’elle venait d’embrasser ; pour lui décla­rer que les trois fenêtres qui lui don­naient la clar­té d’un même soleil repré­sen­taient les trois Per­sonnes de la Tri­ni­té, source unique de la vraie lumière. Barbe rai­son­nait avec tant de grâce et de sim­pli­ci­té que son père ten­ta d’a­bord de la dou­ceur pour la détour­ner du chris­tia­nisme, lui pro­po­sant un brillant mariage si elle retour­nait au paga­nisme. Elle lui répon­dit qu’elle pré­fé­rait la beau­té incom­pa­rable de la vir­gi­ni­té, qu’elle s’é­tait pro­mise au Christ, qu’elle ne vou­lait que lui comme époux, et que toutes les cou­ronnes de la terre ne valaient pas celle qui l’at­ten­dait là-haut.

Trans­por­té de colère, Dios­core vou­lut immé­dia­te­ment immo­ler son enfant à ses dieux : tirant son épée il se pré­ci­pi­ta sur elle. Elle par­vint à s’é­chap­per ; dans sa fuite, à tra­vers la cam­pagne, un rocher s’en­tr’ou­vrit pour lui per­mettre de trou­ver asile dans une grotte, dont des ronces mas­quaient l’entrée.

Mais cette retraite fut indi­quée par un ber­ger qui, du reste, en châ­ti­ment de sa tra­hi­son, fut chan­gé en un bloc de marbre tan­dis que ses bre­bis étaient trans­for­mées en sauterelles.

Ouvrage : Autres textes | Auteur : Bourgine, Édouard

(conte normand)

À l’assemblée de Rati­mes­nil qui se tenait dans sa vaste cour, le caba­re­tier Heur­taux, debout dans une car­riole fixée entre deux troncs de pom­miers, fai­sait dan­ser la « jeu­nesse » aux sons de son crin­crin. Il bat­tait lui-même de tels entre­chats que, mal­adroi­te­ment, il se fou­la le pied.

Dévotion aux saints populairesDès lors, il pas­sa le plus clair de son temps à jouer aux domi­nos avec quelques vieux du pays. Venait se joindre à eux, dans la soi­rée, le fils Farin César, que le père Heur­taux avait pris en ami­tié et appe­lait fami­liè­re­ment « son bezeau ». Ce jeune cam­pa­gnard n’était pas fâché de pou­voir ain­si « cau­ser un brin » à la belle Léo­nie, la fille de la maison […].

Cette Léo­nie, si fié­rote et si froide en appa­rence, aspi­rait de toute son âme au mariage, mais Farin n’ignorait pas que le père s’y oppo­se­rait tant qu’il ne serait pas plus valide. On avait trop besoin d’elle au cabaret.

Heur­taux, sur les conseils réité­rés de ses clients, s’en fut consul­ter un rebou­teux du vil­lage, qui « tra­vailla » son entorse durant neuf jours, ajou­tant chaque matin à ses mas­sages vigou­reux, d’incohérentes invocations […].

En fin de compte, en plus de son entorse, le caba­re­tier eut des rhu­ma­tismes aigus qui l’obligèrent à s’aliter.

« Tu veyes ben, lui dit alors sa femme, que tan rebou­teux est un fei­gnant ; quand j’te répète qu’il n’peut point t’guéri !

Heur­taux répondait :

— Tais-té, la mé. T’éluges point si vite. Espère un p’tieu. Mé j’m’en rap­porte à li ; i n’a sau­vé bé d’autres.

— Eh ben, mé, j’aurais pu d’confiance dans les Bons Saints.

Sur la place de l’église, le dimanche, les com­mères, leur parois­sien à fer­moir à la main, fai­saient cercle autour de la mère Heurtaux :

« Pour­qui qu’vos condui­sez point vot’homme à la Mare Saint-Fir­min, disait l’une ; faites‑y « tou­cher » l’saint qu’est raide bon pour enle­ver l’mâ, qu’a du « pou­voir » pour les douleurs !

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Nous ne connais­sons guère la vie de sainte Barbe que par les légendes popu­laires. Barbe fut éle­vée dans le paga­nisme. Son père, le cruel Dios­core, de peur de voir sa fille recher­chée en mariage par des per­sonnes qui ne lui plai­raient pas à lui-même, la tenait constam­ment enfer­mée dans une…

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Blaise brillait de l’é­clat de toutes les ver­tus à Sébaste, en Armé­nie, lors­qu’il fut élu évêque de cette ville. À l’é­poque où Dio­clé­tien exer­çait son insa­tiable cruau­té contre les chré­tiens, le saint se reti­ra dans une caverne du mont Argée, et il y demeu­ra caché jus­qu’au jour où, décou­vert par…