Étiquette : <span>Rosaire</span>

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 15 minutes

Estelle Faguette

Estelle Faguette naquit en Cham­pagne, dans une famille pauvre et chré­tienne. Ses parents culti­vaient la terre et gagnaient péni­ble­ment le pain de leurs enfants.

Estelle allait à l’é­cole tenue par les Sœurs. C’é­tait une petite fille simple, sérieuse, douée d’un bon juge­ment. Elle aimait la et mon­trait une grande pitié pour les mal­heu­reux. Volon­tiers, elle eût don­né tout ce qu’elle avait sous la main.

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Estelle, bonne d’enfants

Après sa pre­mière com­mu­nion, faite pieu­se­ment dans l’é­glise de Châ­lons-sur-Marne, Estelle par­tit avec ses parents pour Paris.

Là, elle est reçue « enfant de  », à Saint-Tho­mas-d’A­quin. Puis, à 18 ans, dési­rant se don­ner au Sei­gneur et aux pauvres, elle entre chez les reli­gieuses de l’Hô­tel-Dieu. La novice se met de tout son cœur au ser­vice des malades, mais la fai­blesse de sa san­té l’o­blige, à son grand cha­grin, à quit­ter l’hôpital.

Estelle à peu près réta­blie entre­prend, pour vivre, des jour­nées de cou­ture, puis se place comme bonne d’en­fants chez la Com­tesse de la Rochefoucauld.

Chaque année, le prin­temps venu, la jeune bonne suit ses maîtres au châ­teau de Poi­riers, à , où l’on passe la belle saison.

Mais avec le temps, la san­té d’Es­telle devient de plus en plus mau­vaise. La tuber­cu­lose atteint ses pou­mons et ravage tout son corps. Mme de la Roche­fou­cauld entoure sa domes­tique des soins les meilleurs. Mal­gré tout, l’é­tat devient très grave. Une grande tris­tesse accable la pauvre Estelle. Elle com­prend que les méde­cins ne peuvent pas la gué­rir. Que devien­dront ses parents qui ont besoin de son tra­vail ?… Qui élè­ve­ra une petite nièce dont elle a pris la charge ?… Elle fait plu­sieurs neu­vaines à la Sainte Vierge pour implo­rer sa gué­ri­son ; la bonne Mère du Ciel ne semble pas l’entendre.

À l’au­tomne de 1875, Estelle, en voyant jau­nir et tom­ber les feuilles du parc, peut pen­ser qu’elle aus­si, sera bien­tôt empor­tée par la mort.

Pour­tant, elle veut encore sup­plier Marie. 

| Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 18 minutes

Trois petits bergers

En l’an­née 1917, le tra­ver­sait une triste période. Diri­gé par un gou­ver­ne­ment qui per­sé­cu­tait la reli­gion, ce pays, divi­sé, rui­né, enva­hi par le com­mu­nisme, sem­blait aller à sa perte.

En même temps, les armées por­tu­gaises par­ti­ci­paient à la grande guerre, et, dans plus d’un foyer, on pleu­rait les sol­dats tom­bés bien loin, là-bas, sur une terre étrangère.

Récit des apparitions de Fatima raconté aux enfants
Un éclair, brus­que­ment, frappe leurs yeux.

À cette époque, le vil­lage de res­tait encore à peu près incon­nu. Situé à une cen­taine de kilo­mètres de Lis­bonne, ses modestes mai­sons se dres­saient sur les pentes de la mon­tagne d’Aire, dans une contrée par­ti­cu­liè­re­ment aride et rocailleuse. Pour­tant, cette région gar­dait le sou­ve­nir d’une écla­tante vic­toire, rem­por­tée en 1385, par le roi Jean 1er de Por­tu­gal, avec une poi­gnée de braves. Le roi, en recon­nais­sance, fit construire à cet endroit un beau couvent en l’hon­neur de de la Vic­toire. Il en confia la garde aux Domi­ni­cains. Ceux-ci répan­dirent autour d’eux la dévo­tion du saint . L’u­sage s’en était si bien conser­vé à tra­vers les siècles que, dans cette par­tie du pays, beau­coup de familles réci­taient encore fidè­le­ment le . Les petits enfants eux-mêmes, éle­vés dans cette habi­tude, aimaient à le dire.

* * *

Par une belle jour­née du prin­temps de 1917, trois ber­gers de Fati­ma gar­daient leurs mou­tons dans un champ nom­mé la Cova da Iria, qui appar­te­nait aux parents de l’un d’eux.

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Rosaire

Du bon usage du chapelet - Vierge à l'Enfant qui donne un Rosaire à deux enfants
Vierge à l’En­fant qui donne un à deux enfants

Oui, clame Jac­que­line indi­gnée, je l’ai entendu !

– Que disait-il, enfin ?

– Il s’é­tait dis­pu­té avec Michel Bougre qui vou­lait pro­fi­ter de son agi­li­té pour l’en­voyer grim­per au noyer. Michel était par­ti en bou­gon­nant, et le petit « Noir » a dit entre ses dents : « Li méchant boy ; mais moi prendre mitraillette, et pan-pan-pan !… li deve­nir bon ! »

Ghis­laine et Pau­lette sont affolées :

« Une mitraillette ! Il va le tuer !

– Il ne semble pour­tant pas méchant, ce petit », mur­mure Odette.

Il a même l’air fort gen­til, Joseph, authen­tique négrillon, débar­qué avant-hier au vil­lage avec le Père Duchesne reve­nu voir sa vieille maman. Le mis­sion­naire – un gars du pays qui fut à l’é­cole avec tous les papas des enfants d’au­jourd’­hui, et arrive droit d’A­frique – était joyeu­se­ment atten­du par tout le petit monde de Rive­claire, friand d’his­toires de nègres et de sor­ciers… Mais quand on le vit accom­pa­gné de son boy Joseph, ce fut du délire : cha­cun vou­lait voir et appro­cher ce petit noir en chair et en os, avec des che­veux cré­pus, un nez épa­té, des yeux mali­cieux et des dents écla­tantes de blan­cheur dans sa figure cho­co­lat. Bien­tôt s’en­ga­gèrent des conver­sa­tions déso­pi­lantes, en un impayable fran­çais ponc­tué de rires sonores… puis ce furent, avec les gar­çons, des par­ties de cache-cache et de balle au camp, sous l’œil envieux